mardi 15 janvier 2013

Qu'est-cé qu'i' veulent les Indiens?

C'était il y a dix ans. Un petit barbu se tenait devant l'entrée du Super C pour y distribuer sa bonne parole, sous forme de préjugés ou de tracts racistes. Il prétendait défendre l'héritage chrétien.

-Bonjour m'sieur! qu'il m'a dit lorsque je l'ai croisé. En avez-vous assez des Indiens qui n'paient pas d'impôts?

Il croyait que j'étais un Blanc. Il m'a vu devenir tout Rouge.

-Mon tabarnak toé! J'suis un Indien!!! Hostie d'raciste cave!!! Décâlice hostie d'trèfle!!!

Le petit barbu n'a pu cru bon d'affronter un Sauvage de même format qu'un réfrigérateur industriel.

Quoi qu'il en soit je suis fier d'avoir débarrassé mon quartier d'un nazi en devenir. Mes frères et soeurs aborigènes en ont assez bavé.

Comme disait feu mon père:  « Laisse-toé jamais piler su' 'es pieds cibouère! »

Je suis cette maxime à la lettre aussi bien qu'en chair et en os.


Je suis vraiment un hostie de Sauvage.


***


-What does Quebec want? se demandent les Canadiens-Anglais.

-Qu'est-cé qu'i' veulent les Indiens? se demandent les Québécois.


-Qu'est-cé qu'on fout icitte? leur répond l'aborigène dans son taudis.



***

Vous voulez savoir c'est quoi la vie sur une réserve? L'exemple est tout près de chez-vous. Une réserve, c'est un peu le quartier Sainte-Cécile, à Trois-Rivières, ou bien Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, Saint-Roch à Québec, Saint-Marc à Shawinigan. Prenez n'importe quel quartier pauvre de la province et vous trouverez sensiblement les mêmes misères humaines. À la différence que vous avez encore moins de chance de vous en sortir sur une réserve que dans un quartier pauvre. Vous êtes comme condamnés à l'inertie. Les maisons ne valent rien et ne peuvent pas être hypothéquées. Il faut faire venir les matériaux du diable vauvert pour les réparer. Et puis il y en a qui se péteraient la tête dans un mur pour oublier ça. Ils préfèrent renifler de l'essence ou manger leurs bas.

Ici comme ailleurs, il y a toujours des politiciens crosseurs et des rois-nègres pour servir les saigneurs de la Terre-Mère. On parque des communautés humaines sur des bouts de terrain sans égouts ni eau courante pour les tenir à l'écart des ruées vers l'or, l'uranium et tout ce qui brille.

Les chefs encaissent. Les chefs discutent. Le peuple crève de faim et s'enfonce dans la boue chaque jour un peu plus.

***

Puis vient le printemps des mouvements sans chef. Partout dans le monde des individus souverains s'indignent contre les injustices commises par cette poignée de vautours qui ont trop longtemps profité de l'inertie collective.

L'écho s'est rendu jusque chez les aborigènes de l'Île de la Tortue.

Ce n'est pas madame Spence ou bien Little Beaver qui se soulève.

Ce sont des tas d'hommes et de femmes sans titres ni médailles.

Des tas qui en ont assez d'être traités comme de la merde.

Ce n'est pas un concours de personnalité.

C'est une révolution.

Une vague qui nous a touchés le printemps dernier et qui reviendra toujours plus forte, d'un mouvement à l'autre, pour en venir à un tsunami démocratique.

Indignez-vous.


4 commentaires:

  1. Bien envoyé et....bien conclu, ce billet ! Bravo d'avoir nettoyé le pavé dans ton coin !

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  2. Suis entièrement d'accord avec toi mais je ne comprends pas pourquoi les autochtones laissent passer la matante Spence et son salaire de $250,000 libre d'impôts pour les représenter. Vraiment pas un bon exemple administratif pour faire avancer les choses.

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  3. Ils devront faire le ménage dans leurs affaires... autochtones... Ils ont leurs crosseurs eux-aussi, comme nous avons les nôtres à Mascouche, Laval, Montréal... La cause souverainiste n'est pas moins noble pour autant...

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  4. Merci pour ce bel article.

    Comme je n'ai pas suivit les nouvelles depuis un bon moment, Je me demandais justement ce que revendique le peuple Amérindien.

    Me voilà renseigné. :)

    Vous avez mon soutien.

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