mercredi 20 janvier 2021

Retour sur «La conjuration des imbéciles» de John Kennedy Toole et départ de Donald Trump


C'est aujourd'hui que Joe Biden deviendra président des États-Unis. Aujourd'hui qu'un certain Donald Trump subira la damnatio memoriae réservée jadis aux empereurs et personnages fourbes de Rome. Tout ce qui rappellera son nom ou sa mémoire sera tout simplement banni de l'espace public. Pas de bibliothèque ni de gymnase portant le nom de Donald Trump pour des siècles et des siècles. Amen.

Cela dit, le climat est tendu chez le voisin aujourd'hui. Et pas rien que chez le voisin j'imagine. 

Les Étatsuniens peuvent produire le meilleur et le pire.

Pour ce qui est du pire, ils n'ont jamais été en reste de nous le faire goûter en faisant semblant qu'ils sont du bon monde. Rappelons-nous seulement le coup d'État du fasciste Pinochet, le 11 septembre 1973. Soutenu par les USA pour plonger une démocratie dans la dictature.

Pour ce qui est du meilleur des États-Désunis, eh bien ça n'avait souvent rien à voir avec la politique de métier. Martin Luther King n'était pas un politicien. Ni Sam Cooke. Ni Nina Simone. Ni Walt Whitman. Ni Nicolas Tesla. Ni Moby Dick. Ni le four à micro-ondes.

Où veux-je en venir? Je n'en sais rien.

Comme on ne sait rien de ce qui pourrait se produire aujourd'hui avec les coucous qui traînent ici et là dans notre univers tant virtuel que réel. Seront-ils prêts pour une autre jacquerie médiévale programmée par un milliardaire qui les méprise?

Dans le doute, il reste les arts et la littérature.

Il me revient à l'esprit ce roman picaresque de John Kennedy Toole, A Confederacy of Dunces traduit en français sous le titre de La conjuration des imbéciles. Incidemment, je vous en avais déjà parlé ici sur mon blog. Comme quoi je recycle constamment mon contenu.

Ce roman me revient à la mémoire alors que Donald Trump nous quitte. Il me semble que John Kennedy Toole a dressé dans son roman un portrait tragicomique de son pays, juste avant que de s'enlever la vie. Son seul et unique roman s'est mérité un prix Pulitzer à titre posthume, en 1981. Jamais son auteur n'aura connu la gloire ou la célébrité. En cela sa vie se rapprochait beaucoup du personnage principal de La conjuration des imbéciles, un intellectuel admirateur de Boèce qui vit chez sa mère alcoolique. Réduit à se déguiser en pirate pour vendre des hot-dogs sur la rue. Hot-dogs qu'il mange avant même que de les avoir vendus. 

Boèce a écrit De la consolation de la philosophie en prison, juste avant d'être exécuté en 526 pour avoir déplu à Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths et de Rome.

Curieux que Boèce nous accompagne tout au long du roman de John Kennedy Toole.

Bref, je vous recommande la lecture de La conjuration des imbéciles. Une fois de plus.

Vous n'y trouverez aucune réponse à vos questions.

Vous devriez rire tout en vous demandant ce qu'il voulait vraiment dire.

C'est un roman tout aussi complexe que Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov. Et tout aussi tordant. Vous vous demandez où est-ce qu'ils peuvent bien avoir trouvé ça. 

On y ressent toute la profonde imbécillité de nos voisins du Sud. Mais aussi toute leur profonde humanité. Leur profonde bêtise parfois magnifiée d'élans de liberté qu'on ne verrait nulle part ailleurs.

A Confederacy of Dunces de John Kennedy Toole, c'est à lire si vous ne l'avez pas encore fait.

Ce n'est que mon avis.

Et, franchement, il ne vaut pas grand chose.

Aussi bien continuer de voir des trucs sur YouTube.








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