samedi 30 septembre 2017

À propos des arts et de ma guitare électrique

Résultats de recherche d'images pour « gaetan bouchard guitare »
Photo prise lors de mon expo Simplement dans ma cour (mai 2007)
De gauche à droite: Marc Cavanaugh, Robert Rebselj, une inconnue,
Vangolet et moi-même.

Je me suis acheté une guitare électrique dans une vente de garage il y a deux semaines. C'est une guitare Artist. Une guitare australienne qui saute dans mes mains comme un kangourou dans son bain. Woa! Vous avez pas idée comme je m'amuse à la faire vibrer entre mes doigts. Je me sens devenir B.B. King. Ou Harry Manx. Voire Chuck Berry.


Je joue de la guitare classique depuis presque vingt ans. Je ne suis pas un héros de la guitare, mais j'ai ce qu'il faut de talent pour m'envoûter moi-même pendant des heures avec la guitare, les harmonicas, les claviers, l'accordéon et les tamtams.

En fait, je pratique tous les arts avec la même passion peu importe les résultats. C'est ma manière de rendre la vie meilleure qu'elle ne l'est, de magnifier ma propre existence et même d'améliorer les scénarios.

Je suis d'abord et avant tout un artiste. Je vis avec la honte d'être un artiste. Une honte qui provient de mes origines sociales. Les arts et les lettres sont souvent perçus comme des affaires de moumoune au sein de mon milieu. Ça ne vaut pas quelqu'un qui creuse un trou à 30$ de l'heure. Remarquez que je n'ai rien contre le gars qui creuse ce trou. J'ai déjà été ce gars-là, même si l'on me payait au salaire minimum... C'était mon statut d'artiste qui me collait à la peau. Moins artiste, j'aurais fait 30$ de l'heure. Trop artiste, tu deviens anarchiste et tout le monde craint de se faire salir ses beaux costumes avec un tel voyou au sein de l'équipe de travail. Un artiste devrait seulement être artiste. Mais bon, ça ne marche pas ainsi...

Pourtant, cette honte s'efface avec les années.

La fierté d'être artiste fait sa place.

J'ai bâti mon oeuvre de peine et de misère.

Et on aurait beau persifler les artistes qu'elle restera, mon oeuvre.

Elle me permet déjà d'afficher le sourire bienveillant du vainqueur spirituel.

Un sourire qui pourrait avoir une pointe d'arrogance si mon coeur n'était pas directement gagné à tous ceux et celles qui souffrent sur ce pitoyable grain de poussière qui nous tient lieu de vaisseau spatial.

Alors voilà. Je suis un artiste.

Et je vous remercie de me soutenir d'une manière ou d'une autre.

Je m'attendais à si peu...

Et on m'a tant donné...

Merci.

Merci à vous, à la vie.

Ça me fera jouer d'encore plus beaux solos de guitare électrique.