lundi 24 juin 2013

Peinture en direct, John Lennon, Sixto Rodriguez...

La fin de semaine s'est passée sous le signe de l'art. Mes journées portes ouvertes à mon atelier-galerie d'art ont été l'occasion de renouer avec ma démarche artistique qui se situe par-delà les conventions de ma guilde.

Tout a commencé avec l'exposition Simplement dans ma cour, du temps que je demeurais près de l'église Saint-Philippe, au centre-ville de Trois-Rivières. Je ne renie pas le fait d'exposer ça et là, dans les bars ou les bibliothèques. Cependant, rien n'équivaut le plaisir de contrôler soi-même son produit et son environnement. Rien ne vaut l'assentiment de ses voisins, tous différents ou indifférents à l'art, mais qui voient l'art tomber dans leur quartier comme un événement aussi important que la conquête de la Lune. C'est niaiseux à dire, et ni voyez aucune prétention, mais rien ne vaut le fait d'offrir la Lune et le rêve à des inconnus. Rien ne vaut des commentaires comme «Man! C'est b'en qu'trop hot c'que tu fais!» Ça réchauffe le coeur. Et ça rend le pinceau plus gracieux tout en étant plus précis. On finit par ne plus faire semblant de produire de l'art naïf ou populaire.

J'ai peint la cathédrale de Trois-Rivières en direct, hier, selon l'angle de vue que m'offre mon bout de pelouse.

Des tas de badauds se sont sentis happy ou happés par le moment. C'était magique. Le temps a filé à toute vitesse. Et j'ai plié boutique à 19h00, une heure plus tard que prévu, pour satisfaire la curiosité des uns et des autres. J'ai bu un excellent vin blanc pour fêter ça. Et j'ai dormi l'âme et la conscience en paix.

Ma blonde et partenaire d'art me racontait ce matin que Tex Lecor a déclaré dans une entrevue qu'il n'y avait plus personne pour peindre en direct de nos jours. Je dois bien quelque chose à monsieur Lecor puisque je l'ai fait hier.

Il y a un gars, entre autres, qui est passé pour me dire que j'avais peint la fenêtre de sa chambre. Il me reste à le peindre, lui, dans la fenêtre de sa chambre...

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Samedi soir au Parc Champlain, au centre-ville de Trois-Rivières, il y avait un monsieur qui chantait des tounes de John Lennon dans un micro accompagné par un système de karaoké. Une dame était avec lui pour replacer le pot de change de temps en temps. Le monsieur assis dans son quadriporteur chantait pour ramasser des fonds pour une cause qui malheureusement m'échappe en ce moment. Nous lui avons laissé notre obole. Et nous avons écouté ses mélodies, assis sur un banc de parc.

Je me souviens d'avoir chanté Power to the People dans le Parc Champlain à une autre époque. J'avais changé les paroles pour «Pouvoir aux citoyens! Pouvoir aux citoyennes!»

L'esprit de John Lennon hante même les rues de Trois-Rivières, cette ville de freaks qui s'ignorent. Formidable comédie bien humaine avec des personnages d'une naïveté attendrissante qui ne feraient pas de mal à une mouche.

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Hier matin, avant que d'aller peindre la cathédrale, j'ai visionné un documentaire fascinant à propos de Sixto Rodriguez, ce chanteur et guitariste culte. Ce type de Détroit d'origine mexicaine était inconnu chez-lui et plusieurs fois disques d'or en Afrique du Sud. Il a sorti deux albums dans les années '70. Les Sud-Africains croyaient qu'il s'était flingué ou bien immolé par le feu pendant un spectacle. En vérité, le gars était toujours vivant et travaillait comme ouvrier à Détroit dans le domaine de la construction. Il ne savait pas qu'il était une idole en Afrique du Sud jusqu'à ce que quelqu'un là-bas se demande d'où il venait et qui il était. Le documentaire est d'autant plus émouvant qu'il nous emmène dans une histoire qui tient du conte de fées. Le type qu'on croyait mort flingué pendant un spectacle était encore vivant! Je ne vous en dis pas plus. Le film s'intitule Searching for Sugar Man. Je vous laisse sur une chanson de Sixto Rodriguez, le ressuscité.


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