mardi 24 avril 2012

Le Talon de Fer

Mon père disait souvent qu'à la guerre on ne tire pas sur les ambulances. J'en ai conclu, rapidement sans doute, qu'on ne devait pas tirer sur les blessés, les humiliés et les offensés.

Évidemment, la vie étant parfois dégueulasse, il se peut que cette maxime ne rentre pas dans la tête de tout un chacun.

Il y en a quelques-uns qui jouissent du fait d'arracher les ailes des mouches ou bien celles des anges.

Ils tirent sur les ambulances. S'attaquent aux blessés. Écrasent les humiliés qui se battent à mains nues contre ces tempéraments lâches, minables et asociaux.

Ils font directement ou indirectement partie de l'ordre du Talon de Fer dont parlait Jack London, une botte cloutée qui écrase l'humanité jusqu'à la fin des temps pour le bénéfice d'une poignée de ploutocrates.

Quoi qu'il en soit, on s'étonne tout de même de les voir jouir de la souffrance d'autruis. Ne serait-ce que parce que nous sommes un peu humains, avec un minimum de sens communautaire.

Ils crachent sur leur coeur pour faire valoir les délires fascistes d'une tête qui tourne à vide dans une idée fixe.

Les valets du Talon de Fer me font penser au gardien de prison peureux dans La mince ligne verte de Tom Hanks. Ils sont braves quand ils ont une matraque en main devant un humain en cage. Ils hurlent de frayeur devant une souris qui leur passe entre les jambes. Pourtant ce sont ces maudits jaunes peureux qui servent le mieux le Talon de Fer.

Pa est mort depuis une quinzaine d'années. Je n'en continue pas moins d'être pleinement son fils quand je constate que l'on tire sur les ambulances. Ou bien que l'on commet une injustice sociale.

Pas question de laisser le Talon de Fer triompher.


Aucun commentaire:

Publier un commentaire