L'art politique c'est de la merde. C'est moi qui le dis. Et je ne suis certainement pas le premier à le dire.
Cela dit, je fais de l'art engagé ces derniers temps et me trouve risible avec un zeste d'attendrissement pour ces niaiseries toutes aussi nécessaires que l'acte de sortir mes ordures aux jours attribués pour le ramassage. C'est un acte civique, à défaut d'utiliser le mot devoir, qui me rappelle qu'on en doit trop, de tous bords tous côtés, pour ces pyramides de gypse et ces décors de stucco pour potentats déconnectés de la réalité. Ils semblent croire que le petit peuple est essentiellement constitué de loques humaines aux lèvres desquelles pend un éternel filet de salive qui tient lieu de discours.
On peut dire n'importe quoi à ce petit peuple, multiplier les tautologies et les pléonasmes, garrocher des mots sans queue ni tête et sans intérêt pour que l'attention du petit peuple se porte sur le vide qu'on lui sert pour rêve. Dépenser 50 cents pour voter, pas aux élections, mais pour une émission de téléréalité poche. Mener des vies de larves dans un cocon de faux luxe décrépit. Dépenser pour rien. Et hurler au premier pauvre qui tend la main. Comme des faux-culs. Comme des caves loin du premier devoir de tout être humain: la beauté. Parce qu'à défaut d'autre nom valable, je me rattache à ce foutu idéal de mon vieux compagnon de route, Fedor Dostoïevski. «La beauté sauvera le monde.» Rien à foutre des catégories politiques. Je veux la beauté pour ce monde. Et je me battrai pour elle.
Le petit peuple, comme toute personne, est toujours appelé à devenir le grand peuple à des moments charnières de son histoire où la justice, la liberté et la démocratie obtiennent des gains, un pas de plus vers un rêve qui se concrétise en dépit de tous ceux qui se chargent d'écraser ces saines aspirations humaines.
Au cours des dernières semaines, j'ai multiplié les caricatures et les bédés dans un but bien précis: servir la beauté à Trois-Rivières et permettre au petit peuple un petit peu de répit et de rigolade pour redonner une brindille d'espoir avec mes ineffables conneries qui ont le malheur de me faire rire, comme quoi je suis loin d'être parfait, sinon près d'être un parfait imbécile. Ce que j'assume pleinement, avec le sourire aux lèvres et le torse bombé. Popeye disait «I am what I am cos' I am what I am» et, bien que cette philosophie soit un peu courte, je m'y rapporte volontiers.
Pour ce qui est de mon engagement communautaire pour Trois-Rivières, j'y vais avec mon coeur et sans rancoeur. Je sais que nous allons gagner. C'est une question de temps, demain ou après-demain. La démocratie est un mouvement irréversible. Parce que du choc des idées naît toujours l'intelligence. Et parce que l'intelligence est de notre côté. That's it. On peut en douter mais ce ne serait pas raisonnable, ni logique.
L'art politique c'est de la merde. Et je ne suis qu'un plouc qui s'engage avec son art pour faire rire ses concitoyens au lieu de les déprimer avec toutes sortes de conneries qui n'étonnent plus personne. On le sait en hostie que ça marche de même... Et on rit, parce que c'est drôle de le dire tout haut, des fois, de mille et une façons, en toute liberté.
Vive la liberté, tiens.
J'apprécie beaucoup tes commentaires, c'est rafraichissant
RépondreEffacerBravo ! J'aime beaucoup ce billet, il rallierai à votre cause à lui seul ! et merci pour la citation de Fedor Dostoïevski, je ne la connaissais pas, et je sais que je ne l'oublierai plus jamais.
RépondreEffacerAnne des Ocreries...
(J'ai supprimé ce commentaire involontairement et le reproduit ici en guise de réparation.)
Merci. Si ça vous plaît, moi ça me défoule.
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