Il était une fois des abrutis qui voulaient réformer les chiffres.
L'humanité, ils s'en foutaient bien.
Eux, leur dada, c'était les chiffres.
On leur parlait des mendiants, éclopés et autres loques humaines, et voilà qu'ils sortaient des chiffres et encore des chiffres. Avec pas un putain de sentiment. Juste des chiffres.
En ce temps-là, comme la plupart des gens étaient lessivés mentalement, comme s'ils étaient en thérapie perpétuelle, eh bien ces insectes des mathématiques dirigeaient à peu près tout.
Évidemment, tout a fini par péter. Les gens ont fini par manquer de pain et de pilules.
Parce que les chiffres ont beau parler, ils se taisent quand la foule crie.
Donc, nos experts en chiffres ont commencé à sentir que la soupe était trop chaude. Plus personne n'obéissait. Même la police. Même l'armée. Tout le monde en avait plein le cul des chiffres, des chiffres et encore des chiffres. Ils avaient faim et soif de liberté.
Un beau jour, la foule a crié. Et crier très fort.
Les gus qui brandissaient des chiffres se faisaient lancer du caca au visage. Et ça devenait épeurant. Les gens buvaient et pourchassaient les experts en chiffres pour s'amuser. Et tout le monde était égratigné au passage, même ceux qui n'avaient rien à voir dans tout ça.
Ricky Niquette, un anonyme une semaine avant la révolution, devint le président de la nouvelle république. Il promit des terres, des jardins et des piscines pour tout le monde. De la bouffe à volonté. De l'art. De la culture. De la crème glacée. Des pissenlits. Du vinaigre. N'importe quoi. Ça ne coûte rien, une promesse. Et en politique comme en hygiène dentaire, a beau mentir qui revient de loin.
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