Ce dimanche, en faisant ma petite promenade du côté du fleuve, à Trois-Rivières, je suis allé me promener du côté de la galerie d’art L’app’Art, sise au 45 de la rue St-Antoine, à l’intersection de la rue du Fleuve. C'est un très bel espace de 2000 pieds carrés qui a conservé le cachet des édifices du centre-ville, telles qu'ils apparurent dans les années vingt, suite au grand incendie de 1909 qui détruisit presque toute la ville. Le lieu, croyez-moi, serait agréable à fréquenter même s'il n'y avait pas de toiles. Or, il y en a, comme quoi une merveille en attire d'autres.
La galerie n’ouvre généralement ses portes qu’à midi. La semaine dernière, alors que je me promenais avec ma blonde, j’avais été épaté par les œuvres de McLeod et Vouligny qui s’y trouvent et s’y trouveront encore jusqu’au 27 septembre prochain. Je voulais les voir absolument mais, encore une fois, il était trop tôt pour entrer. Comme il y avait un type en train de passer la vadrouille à l’intérieur, je me suis permis de cogner à la porte dans l’espoir qu’il vienne m’ouvrir, histoire d’établir un premier contact qui ne tiendrait pas compte de l’horaire. Entre artistes, me suis-je dit, l’heure importe peu…
Je n’avais pas tort. Je fus accueilli par le promoteur, Alain Désaulniers, qui eut la gentillesse de me faire visiter les lieux avant l’ouverture tout en me renseignant sur la vocation de la galerie d’art. Un peu plus tard, j’allais aussi rencontrer Marcelle, celle qui tiendrait le fort pour les visiteurs au cours de la journée. Tous deux sont habités de solides passions pour les arts et c'est avec plaisir que j'ai échangé quelques instants avec eux, dans ce magnifique décor de toiles et de sculptures. (Je regrette d'ailleurs de ne pas avoir retenu le nom du ou des sculpteurs! Je vais m'y reprendre, promis!)
Je ne cache pas mon attrait pour les couleurs vives et je peux vous affirmer que j’étais bien servi avec Vouligny. Elle peint d’admirables tableaux où la femme s’expose dans ses formes et ses mouvements. Les couleurs de Vouligny sont tout aussi éclatantes que ses éclats de peinture, à partir desquels elle construit un corps, un visage, un paysage. La peinture de Vouligny est figurative et emprunte certains éléments inhérents aux techniques de l’art abstrait qui ont fait la fortune de Jackson Pollock : le jet de peinture, entre autres. J’aimerais bien savoir ce qu’elle raconte sur sa peinture, cette Vouligny, mais c’est sans importance. L’important c’est qu’on peut voir ses tableaux à la galerie d’art L’app’Art et, bien sûr, ceux de McLeod.
Je ne connais pas McLeod. Cependant, je me reconnais dans ses toiles de facture expressionniste qui, à mon sens, valent bien «Le Cri» d’Edvard Munch, sinon qu’elles se vendent beaucoup moins cher. C’est une occasion en or pour un collectionneur avisé, du 100 pour 1, selon moi, qui rapporte bien plus qu’un cheval gagnant à l’hippodrome, en ceci qu’elles ne rapportent pas que de l’argent, mais aussi de la beauté, bref de la transcendance. J’ai bien aimé, entre autres, sa toile intitulée «La manifestation».
Ces deux artistes-peintres, McLeod et Vouligny, ont l’extrême avantage de révéler un art qui possède un pouvoir d’évocation nettement plus fort que ces paysages et ces natures mortes qui, bien que peintes avec amour et honnêteté, semblent souvent aussi vides qu’un papier d’emballage de couleur.
N’ayez pas peur d’entrer dans la galerie. J’y suis allé et l’on ne m’a pas mordu. C’est probablement ouvert de midi à 8 heures le soir, si je ne m’abuse.
L’app’Art
45, rue St-Antoine
Trois-Rivières (Québec)
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