lundi 16 novembre 2020

Réflexion sur une année pourrie

Rien n'est habituel cette année. Quand la maladie rentre par la porte, il semble que l'amour parte par la fenêtre. La tendresse se fait plus rare et d'autant plus précieuse que même nos corps sont emballés sous vide. 

J'ai le privilège de vivre un grand amour qui ne s'éteint pas, comme un feu incandescent que je ne tiens pas pour acquis et que j'attise de toute mon âme. Je lui dois cette stabilité émotionnelle, ce sentiment d'être aimé et de pouvoir aimer encore et toujours plus.

D'autres sont seuls, esseulés et parfois malheureux. Ils peuvent en devenir tristes, amers, déçus. J'ai ce privilège de ne pas tout à fait les comprendre. Les écouter m'est pénible. Je ne peux que leur répondre par un sourire sans malice, un regard sans accent circonflexe, un air idiot et satisfait.  Autrement, je ne prêche pas le bonheur mais leur renvoie le reflet de leur propre cynisme, sinon de leur amertume.

Finalement, j'en viens à ce bon vieux stoïcisme. Le stoïcisme naquit à la même époque que le bouddhisme. Comme si la sagesse ne tenait jamais compte des frontières pour apparaître subitement partout.

On ne sait pas ce qu'est le but de la vie sinon de la vivre en refusant de se laisser vaincre par la douleur, que l'on doit tenir avec force pour une illusion. 

Nous ne sommes que de passage ici-bas. Tout peut y être confus, inexplicable, foutu. Cependant nous sommes toujours sur le pont entre ce merdier et un ailleurs qu'il n'appartient qu'à nous d'inventer. 

Inutile d'avoir peur. Il faut poursuivre son chemin, même si la forêt est sombre et que la nuit tombe. Quelque chose de plus fort que l'humain protège l'animal qui traverse la forêt. Tout au bout nous attend une prairie surplombant une mer tranquille et pleine de vie.

Ne laissons pas la laideur détruire notre esprit.

Laissons l'amour faire son oeuvre.

Préparons-nous à l'accueillir.




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