mercredi 18 mars 2020

Chronique au ralenti de Trois-Rivières

Tout est au ralenti autour de nous.

Le centre-ville, d'habitude si frénétique, est déserté par tout un chacun.

On sent qu'il plane quelque menace grave au-dessus de la cité, malgré le soleil et l'air nettement plus respirable qu'à l'accoutumé.

Les rares passants dans la rue s'arrangent presque pour ne pas se croiser en changeant de trottoir au moment de la rencontre.

Je ne parle que de Trois-Rivières. Une petite capitale industrielle de l'Amérique. Je conçois à peine ce qui doit se passer ailleurs dans le monde.

Je ne vous sermonnerai pas au sujet du corona virus COVID-19. D'autres le feront mieux que moi. Par absence de choix, je fais confiance au directeur de la santé publique comme je ferais confiance au directeur des incendies si la moitié de la Trois-Rivières s'enflammait comme en 1908.

En attendant Godot ou je ne sais trop quoi, eh bien je me trouve sagement chez-moi, assis sur mes réserves, en compagnie de l'amour de ma vie, complices et travailleurs essentiels du secteur de la santé.

J'ai donc pris pour résolution d'écouter de vieilles chansons québécoises des années '60.

Puis j'ai cuisiné un pain aux bananes. La recette est sur le ouèbe. Vous googlez pain aux bananes et Ricardo. Vous allez tomber pile.

Je vais bien sûr dessiner, dormir un peu avant que d'aller travailler cette nuit, jouer de la guitare et de l'harmonica pour me réveiller, me coller sur ma blonde pour trouver ma dose quotidienne d'amour et de chaleur humaine, puis travail, travail, travail...

Tout est calme.

Profitons-en pour réfléchir collectivement au sens de la vie.

Profitons-en pour faire valoir l'amour et la solidarité plutôt que la haine et la division. Et ce dans toutes les sphères de l'activité humaine.

Nous sommes maintenant condamnés au progrès. Et vite.

En attendant, je vais manger une bouchée de mon pain aux bananes tout droit sorti du four.

Il est tendre et moelleux.

Une vraie réussite.

J'avais quatre bananes un peu trop mûres.

Il n'y aura pas eu de perte.

Une victoire de plus sur l'air vicié du temps...

Aucun commentaire:

Publier un commentaire