lundi 14 janvier 2019

La Valkyrie du Journal de Marde

Elle voulait faire du théâtre.

Elle était mauvaise actrice.

Elle a donc fait des romans.

Cependant elle écrivait mal.

Il lui restait seulement la célébrité.

Peu importe les arts, le théâtre ou les humanités.

L'essentiel était de flamboyer comme une vieille amante déçue qui se prendrait pour une Dalida avant son dernier spasme.

L'ultranationalisme lui remettait une couche de Rommel dans les yeux.

Elle se sentait la plus jeune parmi tous ces vieux boucs qui sentaient le sébum.

Parmi les vieux, elle était comme la petite princesse qu'elle avait toujours souhaité devenir.

Elle leur collait deux ou trois blagues féministes, pour se donner un peu de caractère, mais ne détestait pas pavoiser devant un sourire viril et carnivore. C'était son talon d'Achille. Son talon aiguille. Sa vanité. Son insignifiance. Sa place au sein du Boy's Club.

Au fond, elle était toujours la même petite fille qui n'en faisait pas trop pour ne pas déplaire aux vieux mononcles qui la laissaient parfois distribuer les cigares ou les drinks. Elle se montrait toujours aimable, serviable, docile. Elle aurait dit rusée, évidemment...

Quoi qu'il en soit, elle avait suivi toutes les modes de son temps pour finalement adopter les idéaux des politiciens de son temps, toujours.

Comme la mode était à la suprématie blanche catholaïque, elle oublia facilement des années de progressisme gaga et considéré puéril par manque d'envergure mentale.

Elle répétait maintenant des trucs qu'on aurait pu lire dans Le Patriote ou Le Goglu de Adrien Arcand, dans les années '30. Du vrai caca raciste à propos du déclin de la race blanche et du péril étranger... C'était à en donner froid dans le dos.

Brrr-rrr....

D'autant plus froid qu'elle publiait parmi d'autres ploucs tout aussi racistes qui, sous prétexte de défendre leurs valeurs, les sacrifiaient toutes pour un plateau d'argent.

L'antisémitisme n'étant pas encore considéré comme socialement acceptable, ils se sont défoulés sur les musulmans.

L'islamophobie n'est pas un mot assez fort pour décrire ce type de pourriture publié à 1 000 000 d'exemplaires et diffusé à la grandeur du Québec.

Mais bon, laissons la le sort du monde.

L'important c'est qu'elle brille enfin.

Elle est à son zénith.

Comme Dalida.

Fière comme une Valkyrie.





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