lundi 5 novembre 2012

À propos de la destruction de Sodome et Gomorrhe

Quand on pense au récit biblique de la destruction de Sodome et Gomorrhe, on s'imagine Dieu qui vient pourfendre les Sodomites et les Gonorrhéens. Dieu vient mettre fin à l'orgie et aux enfilades en détruisant ces deux villes infâmes par le feu du ciel.

-Tiens  mes maudits joueux d'organes! Vous allez m'arrêter ça de trop aimer les parties! J'vous pitche du feu! Je vous détruis! Je vous réduis en purée! Je vous extermine! Je vous flambe! Je vous spolie!

Cette interprétation est plus fidèle à la tradition hollywoodienne qu'elle ne l'est au texte. Il ne nous reste que des effets spéciaux, ce qui est tout de même pas mal.

Le récit biblique original raconte la destruction par le feu de deux villes où les habitants maltraitent les pauvres et les étrangers. Rien de spécialement sexuel jusqu'ici.

Il y a cinq millénaires, il était mal vu de ne pas se soumettre aux lois de l'hospitalité et aux exigences de la charité. C'était tellement mal vu que Dieu envoya des anges pour détruire Sodome et Gomorrhe, deux villes de trous du cul qui en faisaient découdre aux étrangers et aux pauvres.

Celui-que-l'on-ne-peut-nommer, Jéhovah en personne, Yahvé ou Dieu-tout-court ordonne à ses anges de rencontrer Loth, le neveu d'Abraham, un homme réputé juste parmi ces injustes. Les anges ne sont pas sitôt arrivés que les Sodomites demandent à Loth de leur livrer ces deux mignons pour qu'ils les «connaissent» dans le sens biblique. Loth refuse et leur propose plutôt d'accepter de «connaître» ses deux filles vierges...  Les Sodomites refusent, comme quoi la moralité était encore à géométrie variable à cette époque.

Alors les anges expliquent à Loth que le Très-Très-Haut va leur lancer du feu sur la gueule.

-Et si nous trouvions dix personnes justes dans cette ville? leur demande Loth, à brûle-pourpoint.

-Nous ne détruirons pas Sodome et Gomorrhe si tu trouves dix personnes justes dans cette ville... répondent à peu près les anges.

-Et si je n'en trouvais que neuf?

-À neuf? Cette ville ne serait pas détruite...

-Et si l'on n'en trouvait que cinq? Quatre? Trois... Deux?

-Tu ne trouverais qu'une seule personne capable de bien recevoir les étrangers et de prendre soin des pauvres, que Dieu l'épargnerait.

Évidemment, il fallait que ces villes soient sales et pas accueillantes du tout pour qu'elles se fassent raser ainsi de la surface de la terre, elles et tous leurs habitants inclus.

Il paraît que Loth et sa bande ne devaient pas regarder derrière eux tandis qu'ils s'enfuyaient des lieux de la destruction divine. La femme de Loth regarda derrière elle et fût transformée en statue de sel.

Tous ces Antiques se racontaient toutes sortes d'histoires drôles ou moins drôles qui terminaient dans un livre qu'on se passait de main en main parce qu'on était trop pauvres pour avoir deux livres ou même trois.

La plupart des gens ne lisaient pas, comme c'est toujours le cas de nos jours.

Ils se contentaient d'entendre un gus qui était payé pour lire à voix haute devant un public ingrat.

-Maintenant, raconte-nous le passage où Samson a assommé des tas de Philistins à coups de mâchoires d'âne! Arf! Arf! Arf!

Dans le bon vieux temps ça se passait de même.

On respectait les lois de l'hospitalité.

On respectait un peu moins ses deux filles vierges...



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