mercredi 25 juillet 2012

Les moyens justifient la fin que l'on poursuit

Panaït Istrati, surnommé le «Gorki des Balkans, est un écrivain roumain qui a vu clair sur la nature totalitaire du régime stalinien à l'instar des anarchistes Victor Serge et Boris Souvarine. Dans un ouvrage intitulé «Vers l'autre flamme», co-écrit avec ces deux derniers semble-t-il, Istrati défait le mythe du paradis des travailleurs en démontrant toutes les injustices commises par la bureaucratie stalinienne.

Je n'ai malheureusement pas le livre devant moi. Je l'ai lu dans mes jeunes années rebelles, alors que j'avais faim et soif de justice sociale. Je ne me suis pas encore rassasié, bien sûr. Ce qui fait que je me rappelle des passages entiers de «Vers l'autre flamme».

Istrati écrivait entre autres qu'il est faux de dire que la fin justifie les moyens, que l'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. Les oeufs cassés, on les voit fort bien. Mais où est l'omelette? Il n'y a pas d'omelette...

Cela m'a marqué, bien que je ne sois pas en mesure de vous donner la référence exacte. Vous y arriverez vous-même si cela vous chante. «Vers l'autre flamme» se trouve facilement dans toutes les bibliothèques dignes de ce nom.

Cela dit, j'ai retrouvé substantiellement la même idée chez Martin Luther King que j'ai étudié un peu plus hier.

Lui aussi laissait entendre que les moyens doivent justifier la fin. Si l'on veut un monde sans haine ni violence, nos moyens doivent être l'amour et la paix. Les moyens justifient la fin que l'on poursuit. C'est tellement une évidence que je me demande pourquoi je vous en remets.

Il s'en trouvera des tas pour ridiculiser ces manières de voir. Ils sont à plaindre puisqu'ils sont prisonniers de leur propre logique destructrice. Ils sont des humains dénaturés, éloignés des valeurs propres au Grand Cercle de la Vie: la compassion, la solidarité et l'entraide.

Je ne dirai pas nécessairement aux autres ce qu'ils doivent faire. Néanmoins je trouve chez Istrati et Luther King quelques principes de base pour guider mes actions civiques.

Je ne prône d'aucune façon l'affrontement avec les policiers. Je leur propose plutôt des fleurs.

Par contre, j'approuve la désobéissance civile non-violente: sit-in, boycotts, occupations, bloquer des routes, des ponts, des universités, etc. Si le pouvoir veut m'arrêter pour ces actions, qu'il le fasse. Comme il l'a fait pour Luther King.

S'il le faut, j'irai manger des «toasts frettes» en prison, comme on dit par chez-nous.

Mais je refuserai de frapper qui que ce soit pour défendre mon point de vue.

Je ne me laisserai pas happer par la spirale de la violence, du moins je l'espère.

Et si je casse des oeufs, ce sera chez-moi, pour me faire une vraie omelette, farcie avec de petites échalotes et quelques champignons.

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