mercredi 5 septembre 2012

Aimons-nous quand même (Yvon Deschamps)

Je pense humblement que le Québec est mûr pour des paroles de paix. Et je le dis d'abord pour moi-même. Je suis tissé d'ambiguïtés au plan des moyens et des buts. Pauvre cloche qui tinte parfois faux parmi tant d'autres, je crois néanmoins en une forme de renaissance du point de vue spirituel. Si tout nous est impossible dans les faits, dont mettre un frein à l'avidité, il nous reste le rêve, moteur d'un certain art de vivre en communauté. Le rêve s'imprègne partout, dans toutes les classes et toutes les catégories de la société.

L'inutile, comme me le disait souvent monsieur Klimov, a un rôle essentiel à jouer. Un rôle supérieur à celui de la politique.

Comme Dédale et Icare, nous sommes perdus dans le labyrinthe du roi Minos et poursuivis par le Minotaure. Quand tout est bloqué, il ne reste que la voie du ciel. Aussi Dédale fabrique-t-il des ailes pour lui-même et son fils afin de s'évader du labyrinthe et retrouver leur liberté.

L'inutile, comme la vie spirituelle, les arts et la culture, l'amour, l'amitié, le plaisir, le hockey peuvent nous sauver du labyrinthe. Il ne suffit que de ne pas trop s'approcher du soleil pour ne pas y faire fondre ses ailes. Quitte à se réfugier en des zones plus ombragées pour s'y reposer entre deux vols...

Ne laissons pas l'utile nous rendre la vie désagréable. Tout le monde y perdra.

Chantons. Dansons. Rêvons.

Aimons-nous quand même.







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