Le meilleur moyen de combattre les effets toujours pervers de la haine ne serait-il pas de détester la colère? On ne me dira jamais assez que la colère n'est pas une bonne conseillère. Je ne suis pas exempt de haine et encore moins de colère. J'ai cependant le privilège de pratiquer le métier d'aide-soignant dans le domaine de la santé, ce qui m'oblige à voir les personnes d'un point de vue plus près de la biologie que de la sociologie. J'ai une obligation de bonté et d'empathie qui contribue au façonnement de mon identité.
Biologiquement, il n'y a ni racistes ni anarchistes. Il n'y a qu'un assemblage de viscères et de muscles dans le but de constituer un animal dont il faut prendre soin. Cela suppose que j'accepte les règles séculaires de la vie dans une communauté humaine plus ou moins bien organisée.
Bref, je me sentirai toujours plus du côté de Docteur Jivago que du nihiliste Rodion Raskolnikov.
Dans un monde qui va de plus en plus mal, il faudra de plus en plus prendre soin des blessés et victimes collatérales du bonapartisme contemporain, du nationalisme et de ses coupeurs de têtes.
Je vous un culte à la poésie plutôt qu'un culte à la personnalité.
J'ai des bras gros comme deux jambes et pourtant ils servent à soigner autrui plutôt qu'à le ou la blesser.
Chacun son trip.
Je choisis le camp de la médecine.
Le camp de la santé et de la science qui vient avec.
Le camp de la vie contre la mort.
Le camp de la vie avant la mort.
La vie tout court.
La vie...
La vie.
Je choisis la vie.
Et vous?