Il semble que tout accouchement se fasse dans la douleur. Je ne suis ni une femme ni un gynécologue pour vous le confirmer. On en a fait un proverbe. J'imagine qu'il doit y avoir un fond de vrai.
Quoi qu'il en soit il m'arrive souvent d'accoucher de mes oeuvres dans la douleur. La dernière heure que je passe sur ma toile est la plus exténuante de toutes. C'est dans cette dernière heure où je baigne dans le doute, comme le Christ au Jardin des Olives. C'est là que je me demande pourquoi ceci et pourquoi cela. La dernière heure où je crains d'être un imposteur, d'abaisser mes standards de qualité pour faire de la quantité. Je crains aussi de bâcler mon travail. Puis je me demande s'il m'est possible de pousser encore plus loin...
Parfois, il faut refuser les tourments de cette dernière heure et remettre au lendemain une tâche qu'on croyait finir le soir-même.
Hier, au bout d'un long ballet de pinceaux et de couleurs, j'ai finalement accouché de cette toile qui fait d'ores et déjà partie de mes oeuvres maîtresses. Elle s'intitule Samedi soir sur la rue des Forges.
L'été, à Trois-Rivières, la rue des Forges devient piétonnière le samedi soir. Cela attire des tas de curieux. D'autant plus qu'il s'y tient des tas d'activités, de l'animation de rue, etc.
En regardant bien, ça et là, vous trouverez peut-être un personnage que moi-même j'ai déjà oublié tellement ils sont nombreux sur cette toile. Si vous êtes de Trois-Rivières, il se pourrait que vous reconnaissiez l'un ou l'autre de ces badauds. Ne m'en voulez pas de vous avoir peint si c'est le cas.
Cette oeuvre peut être contemplée ou vouée aux gémonies (jusqu'à ce qu'elle soit vendue...) à mon atelier-galerie d'art. Sur rendez-vous ou bien les fins de semaine, de 13h00 à 17h00. Pour me rejoindre: bouchard.gaetan@gmail.com