vendredi 30 mars 2012
jeudi 29 mars 2012
Trois-Rivières 1932: une main d'oeuvre docile
J'ai lu dans un vieux dépliant des années '30 une description de Trois-Rivières destinée aux entreprises qui auraient voulu s'établir là.
On vante bien sûr notre position stratégique: un port, deux cours d'eau majeurs qui débouchent sur l'océan, de l'électricité, etc.
Puis on parle des gens, une main d'oeuvre docile qui obéit aux princes de l'église catholique... Des petits salaires de rien... Du monde qui se laisse manger la laine sur le dos...
Sacrament! On croirait que c'était écrit pour vanter la région de nos jours!
Le salaire moyen à Trois-Rivières? Dix à douze piastres de l'heure. Si les statistiques disent autre chose, c'est parce qu'ils ne doivent pas interroger tout le monde...
Évidemment, le coût de la vie est moins cher qu'à Montréal, Québec et même Drummondville. Mais ça ne fait pas des gros salaires, oh que non!
Ces petits salaires vont aussi se faire plumer par les taxes et les impôts. Dix à douze piastres de l'heure, à Trois-Rivières, c'est quasiment la classe moyenne. Ils vont presque tous finir l'année avec une dette envers l'État. Et se faire traiter de quêteux s'ils réclament des soins de santé gratuits et de l'éducation pour leurs enfants.
Et l'on se demande pourquoi ça commence à se promener avec le drapeau rouge dans nos rues...
On vante bien sûr notre position stratégique: un port, deux cours d'eau majeurs qui débouchent sur l'océan, de l'électricité, etc.
Puis on parle des gens, une main d'oeuvre docile qui obéit aux princes de l'église catholique... Des petits salaires de rien... Du monde qui se laisse manger la laine sur le dos...
Sacrament! On croirait que c'était écrit pour vanter la région de nos jours!
Le salaire moyen à Trois-Rivières? Dix à douze piastres de l'heure. Si les statistiques disent autre chose, c'est parce qu'ils ne doivent pas interroger tout le monde...
Évidemment, le coût de la vie est moins cher qu'à Montréal, Québec et même Drummondville. Mais ça ne fait pas des gros salaires, oh que non!
Ces petits salaires vont aussi se faire plumer par les taxes et les impôts. Dix à douze piastres de l'heure, à Trois-Rivières, c'est quasiment la classe moyenne. Ils vont presque tous finir l'année avec une dette envers l'État. Et se faire traiter de quêteux s'ils réclament des soins de santé gratuits et de l'éducation pour leurs enfants.
Et l'on se demande pourquoi ça commence à se promener avec le drapeau rouge dans nos rues...
mercredi 28 mars 2012
Maîtres chez nous 2
L'affiche que vous voyez là servit pour la campagne électorale de 1964. Le gouvernement libéral de Jean Lesage avait lancé les Québécois et Québécoises sur la voie de l'affranchissement. Maîtres chez nous! Quel beau programme. Cela mena, on le sait tous, à la nationalisation de l'électricité.
Ce beau programme n'est pas fini. La révolution a été trop tranquille et il reste des pans entiers de souveraineté populaire à récupérer d'entre les mains des capitalistes.
Maîtres chez nous 2 sera un nouvel épisode avec de meilleurs effets spéciaux qui bénéficiera des outils à la plus fine pointe de la technologie.
La révolution, initiée par les Rouges libéraux, se poursuivra dans les rues du Québec avec les Rouges socialistes. Ce n'est plus un début. C'est la fin du combat. Un dernier uppercut au capitalisme et nous vivrons dans le Québec que nous voulons et que nous déciderons. Une société pour le peuple et par le peuple. Nous ne serons plus locataires sur notre propre terre.
Oui, m'sieur, madame, c'est le Printemps Érable, le Printemps Québécois. Sortez vos pancartes, vos crayons de couleur, vos textes, vos danses, vos chants. On va voir ça de notre vivant, sacrament! Youppi!
Ce beau programme n'est pas fini. La révolution a été trop tranquille et il reste des pans entiers de souveraineté populaire à récupérer d'entre les mains des capitalistes.
Maîtres chez nous 2 sera un nouvel épisode avec de meilleurs effets spéciaux qui bénéficiera des outils à la plus fine pointe de la technologie.
La révolution, initiée par les Rouges libéraux, se poursuivra dans les rues du Québec avec les Rouges socialistes. Ce n'est plus un début. C'est la fin du combat. Un dernier uppercut au capitalisme et nous vivrons dans le Québec que nous voulons et que nous déciderons. Une société pour le peuple et par le peuple. Nous ne serons plus locataires sur notre propre terre.
Oui, m'sieur, madame, c'est le Printemps Érable, le Printemps Québécois. Sortez vos pancartes, vos crayons de couleur, vos textes, vos danses, vos chants. On va voir ça de notre vivant, sacrament! Youppi!
mardi 27 mars 2012
50% sur la ration de peanuts
Que l'on ne se demande pas avec quoi l'on pourrait s'offrir l'éducation gratuite. La situation économique dans laquelle nous nous trouvons est tellement caricaturale qu'on ne s'étonne plus de voir de l'incrédulité de tout un chacun.
Tout le monde comprend facilement que nos ressources naturelles sont siphonnées par des compagnies sans âme et sans idéaux qui vous relancent quelques cacahuètes en retour. Évidemment ce n'est pas sans soustraire 50% pour chaque ration.
Les capitalistes vous traitent comme des mendiants et des quêteux sales par la voie des politiciens qu'ils financent et graissent d'aplomb. On vous en veut de chialer sur le 50% qu'on vous enlève sur votre ration de peanuts. Et pendant ce temps, le capitalisme sauvage est en action et siphonne tout ce qui pourrait vous payer un trip digne de ce nom.
Comment financer l'éducation gratuite et accessible pour tous? En nationalisant nos ressources naturelles. Le Québec est sorti de la noirceur avec Hydro-Québec, la Société des Alcools du Québec, la Caisse de dépôt et de placement, etc.
On peut faire mieux encore: Or-Québec, Cuivre-Québec, Fer-Québec, Pétro-Québec, Pharma-Québec, Whatever-Québec. Et au lieu de nous faire siphonner nos ressources naturelles comme des cons dans le cul de l'autruche, on pourrait faire quelque chose comme un modèle de société qui ne saurait être pire que ce que l'on voit-là. À les entendre, il ne s'est rien fait de mieux que des blocs de stucco dans l'histoire de l'humanité... Loués à des propriétaires dépossédés, nous, le peuple.
Voilà. Bonne journée.
Tout le monde comprend facilement que nos ressources naturelles sont siphonnées par des compagnies sans âme et sans idéaux qui vous relancent quelques cacahuètes en retour. Évidemment ce n'est pas sans soustraire 50% pour chaque ration.
Les capitalistes vous traitent comme des mendiants et des quêteux sales par la voie des politiciens qu'ils financent et graissent d'aplomb. On vous en veut de chialer sur le 50% qu'on vous enlève sur votre ration de peanuts. Et pendant ce temps, le capitalisme sauvage est en action et siphonne tout ce qui pourrait vous payer un trip digne de ce nom.
Comment financer l'éducation gratuite et accessible pour tous? En nationalisant nos ressources naturelles. Le Québec est sorti de la noirceur avec Hydro-Québec, la Société des Alcools du Québec, la Caisse de dépôt et de placement, etc.
On peut faire mieux encore: Or-Québec, Cuivre-Québec, Fer-Québec, Pétro-Québec, Pharma-Québec, Whatever-Québec. Et au lieu de nous faire siphonner nos ressources naturelles comme des cons dans le cul de l'autruche, on pourrait faire quelque chose comme un modèle de société qui ne saurait être pire que ce que l'on voit-là. À les entendre, il ne s'est rien fait de mieux que des blocs de stucco dans l'histoire de l'humanité... Loués à des propriétaires dépossédés, nous, le peuple.
Voilà. Bonne journée.
samedi 24 mars 2012
vendredi 23 mars 2012
C'est le Printemps Érable!
LA PLUS GROSSE MANIF DE L'HISTOIRE DU QUÉBEC!
200 000 PERSONNES!
C'EST LE PRINTEMPS ÉRABLE!
La plus grosse manif de l'histoire du Québec!
La plus grosse manif de l'histoire du Québec. 200 000 personnes dans les rues de Montréal! Le peuple qui s'en vient sera un peuple debout.
jeudi 22 mars 2012
Du temps où je torchais des culs pour payer mes études
Jack London m'a suivi dans la majeure partie de ma jeunesse. Il était mon meilleur camarade.
Comme lui, j'ai d'abord cru en moi-même. On me pardonnera mon narcissisme de jeunesse, mais je me pensais nettement supérieur à tout. Tout me réussissait ou presque. À l'école, je tapais des scores presque parfaits dans toutes les matières. Et puis je travaillais depuis déjà un bon bout de temps. D'abord à déneiger les entrées de cour et les stationnements. Puis dans un dépanneur tellement cassé qu'on livrait la bière à pieds.
Je suis entré au Collège Laflèche en 1985. C'est un collège privé. Je pouvais me le payer avec les sous que je gagnais à titre de «crisseur de sacs» dans un supermarché -expression qui signifie que je crissais toutes les commandes qui passaient à la caisse dans des sacs. J'habitais encore chez mes parents à cette époque. Je réussissais relativement à joindre les deux bouts et me voyais devenir avocat pour réellement défendre la veuve et l'orphelin.
J'ai été accepté à la faculté de droit de l'Université Laval suite à cela. Très peu d'entre nous furent acceptés à la faculté de droit de l'UL parmi ceux qui fréquentaient avec moi le collège. Il fallait avoir plus de 85% de moyenne et c'était mon cas. Je me croyais donc privilégié. Je me distinguais de la masse. Comme Jack London, j'étais le type qui sortait de la pauvreté et de l'ignorance par ses propres moyens, sans l'aide de personne. Je me sentais fier, dynamique, bref un vrai surhomme nietzschéen, un dieu, un futur avocat, un type qui a pleinement réussi...
Puis j'arrive à l'Université. Je demande un prêt pour payer mes livres et ma session d'études. Un prêt que j'obtiens et qui disparaît aussitôt tellement les études en droit coûtent cher.
La bourse ne vient jamais. J'ai travaillé donc j'ai trop d'argent. Et puis mes parents devraient me donner 10 000$ selon leur rapport d'impôt pour financer mes études. C'est ce qu'on me dit au Ministère de l'Éducation du Québec (MEQ). On me propose même de les poursuivre en cour... Mes parents ont quatre enfants et n'ont même pas l'équivalent d'un secondaire deux. Bien qu'ils ne soient plus à la maison, ils les aident autant qu'ils le peuvent. Cependant leur pouvoir est limité. Ma mère ne peut plus travailler en raison d'une maladie. Mon père, qui travaille à l'usine d'aluminium Reynold's du Cap-de-la-Madeleine, est encore une fois en grève. Au MEQ, les calculs sont basés sur l'année d'imposition précédente, jamais sur la situation en cours. Donc, je suis cassé et dois trouver du travail au plus sacrant pour payer mes études.
C'est là que je deviens préposé aux bénéficiaires au Centre hospitalier de l'Université Laval. J'ai dix-neuf ans. J'effectue des remplacements de jour comme de nuit sur à peu près tous les départements, de l'Urgence à la psychiatrie, en passant par le bloc opératoire, les soins intensifs, les soins coronariens, etc.
Je me revois à cette époque de retour d'un quart de travail de nuit. Il est neuf heures du matin. Je dors sur mon bureau dans un auditorium où l'on parle d'emphytéose et de procédures civiles. Mes camarades de la faculté, des gosses de riches pour la plupart, ne comprennent pas pourquoi je travaille en même temps que je fais mon droit.
-Mes parents m'ont payé mon cours... Mon père est juge... Ma mère architecte... que j'entends ça et là.
Je ne sais trop quoi leur répondre. D'abord je ne me vante pas de provenir d'un milieu pauvre. Je cache ça comme une maladie honteuse parmi tous ces petits et grands bourgeois. Je me dis que je vais quand même y arriver et qu'un jour je serai avocat pour les révolutionnaires ou bien pour la CSN... Lis. Apprends. Patiente...
Je continue deux ou trois mois à un rythme de fou. Je me rends jusqu'aux examens où je poche deux cours pour la première fois de ma vie.
Jack London et Nietzsche prennent une crisse de débarque dans ma tête. Je les ai déjà remplacés par Trotsky et Kropotkine. Je sens que je n'y arriverai pas tout seul, contrairement à ce que je croyais d'abord, et que je n'aurai pas d'aide des bourgeois quoi que je fasse.
Mon destin est irrémédiablement lié à celui de ma classe sociale. Il n'y a pas de place pour les pauvres à l'université. Aussi les gens ont bien raison de croire que ce sont tous des enfants gâtés ou bien des petits bourgeois qui vont à l'université. Comment pourrait-il en être autrement? La grande majorité des enfants du peuple ne s'y rendront jamais. On leur signifiera toujours qu'il vaut mieux pour eux de manier la pelle et la brouette...
J'ai fini par quitter mes études de droit, évidemment. Je me suis dit, comme les camarades des années '70, que j'allais plutôt devenir un intellectuel autodidacte qui servirait la révolution sur mon milieu de travail comme dans la rue.
J'ai continué à torcher des culs à l'hôpital. Puis j'ai adhéré à un groupuscule marxiste révolutionnaire d'obédience trotskiste. Au lieu de lire La Presse et Le Devoir, je me suis mis à écrire dans Combat Socialiste, Barricades et Rebelles...
Je fus de toutes les luttes et de tous les combats ces années-là. Je suis passé du trotskisme à l'anarchisme, par refus de la fameuse méthode dite de la «dictature du prolétariat». Toute dictature me dégueule, à droite comme à gauche. Et l'anarchie donnait presque corps et âme à cette idée.
Malheureusement, j'ai trouvé que mon petit groupe anarchiste était trop bien ordonné pour critiquer l'ordre social. Ça sentait le curé ou le maoïste nouveau genre.
J'ai quitté Québec en 1989 pour revenir aux études à la faculté de philosophie de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). J'ai refait une demande aux prêts et bourses. J'ai reçu un prêt mais pas de bourse parce que j'avais trop travaillé...
Donc, j'étais une fois de plus cassé. Heureusement que mon grand chum Frank Bill Bull m'a trouvé un job de concierge dans l'université que je fréquentais. Alors je me suis mis à laver les chiottes dans lesquelles les fils à papa et autres filles à moman chiaient et pissaient. Cela me rappelait que je provenais de la basse classe.
J'ai continué de travailler dans le domaine des soins de santé par la suite pour finalement obtenir mon baccalauréat en philosophie deux ans et demi plus tard.
Je me suis inscrit à la maîtrise, sachant que c'était nécessaire de le faire pour pouvoir enseigner...
Puis je n'ai pas été capable de poursuivre plus loin. Combiner le travail auprès des malades, les études et la vie sociale était devenu impossible. J'ai craqué.
J'ai tout sacré ça là un matin de mars pour m'abandonner à un road trip qui me mena au Yukon puis en Alaska.
Je ne suis pas meilleur qu'un autre. Mais je veux qu'on tienne compte de mon témoignage si jamais l'on tient des états généraux sur l'accessibilité à l'éducation.
Je considère que l'éducation n'est ni gratuite, ni accessible pour le peuple. Seuls les enfants des riches et quelques rares fils et filles du peuple vont sortir de l'université avec un diplôme. On tient à ce que l'argent régule tout et l'argent vit et croît dans l'injustice sociale.
J'étais parmi les cinq meilleurs élèves de mon école. Je n'ai bénéficié d'aucun support, contrairement à des joueurs de hockey scolaire, par exemple. Et je me suis planté, comme des milliers, des millions d'autres...
Tout ça en grande partie à cause de l'hostie d'argent sale.
J'en conclus, comme naguère, qu'il faut consacrer une bonne part de mes énergies à renverser ce système pourri.
Et maintenant où j'en suis, comme je le pensais à vingt ans, je crie plus fort que jamais
VIVE LA RÉVOLUTION!
Comme lui, j'ai d'abord cru en moi-même. On me pardonnera mon narcissisme de jeunesse, mais je me pensais nettement supérieur à tout. Tout me réussissait ou presque. À l'école, je tapais des scores presque parfaits dans toutes les matières. Et puis je travaillais depuis déjà un bon bout de temps. D'abord à déneiger les entrées de cour et les stationnements. Puis dans un dépanneur tellement cassé qu'on livrait la bière à pieds.
Je suis entré au Collège Laflèche en 1985. C'est un collège privé. Je pouvais me le payer avec les sous que je gagnais à titre de «crisseur de sacs» dans un supermarché -expression qui signifie que je crissais toutes les commandes qui passaient à la caisse dans des sacs. J'habitais encore chez mes parents à cette époque. Je réussissais relativement à joindre les deux bouts et me voyais devenir avocat pour réellement défendre la veuve et l'orphelin.
J'ai été accepté à la faculté de droit de l'Université Laval suite à cela. Très peu d'entre nous furent acceptés à la faculté de droit de l'UL parmi ceux qui fréquentaient avec moi le collège. Il fallait avoir plus de 85% de moyenne et c'était mon cas. Je me croyais donc privilégié. Je me distinguais de la masse. Comme Jack London, j'étais le type qui sortait de la pauvreté et de l'ignorance par ses propres moyens, sans l'aide de personne. Je me sentais fier, dynamique, bref un vrai surhomme nietzschéen, un dieu, un futur avocat, un type qui a pleinement réussi...
Puis j'arrive à l'Université. Je demande un prêt pour payer mes livres et ma session d'études. Un prêt que j'obtiens et qui disparaît aussitôt tellement les études en droit coûtent cher.
La bourse ne vient jamais. J'ai travaillé donc j'ai trop d'argent. Et puis mes parents devraient me donner 10 000$ selon leur rapport d'impôt pour financer mes études. C'est ce qu'on me dit au Ministère de l'Éducation du Québec (MEQ). On me propose même de les poursuivre en cour... Mes parents ont quatre enfants et n'ont même pas l'équivalent d'un secondaire deux. Bien qu'ils ne soient plus à la maison, ils les aident autant qu'ils le peuvent. Cependant leur pouvoir est limité. Ma mère ne peut plus travailler en raison d'une maladie. Mon père, qui travaille à l'usine d'aluminium Reynold's du Cap-de-la-Madeleine, est encore une fois en grève. Au MEQ, les calculs sont basés sur l'année d'imposition précédente, jamais sur la situation en cours. Donc, je suis cassé et dois trouver du travail au plus sacrant pour payer mes études.
C'est là que je deviens préposé aux bénéficiaires au Centre hospitalier de l'Université Laval. J'ai dix-neuf ans. J'effectue des remplacements de jour comme de nuit sur à peu près tous les départements, de l'Urgence à la psychiatrie, en passant par le bloc opératoire, les soins intensifs, les soins coronariens, etc.
Je me revois à cette époque de retour d'un quart de travail de nuit. Il est neuf heures du matin. Je dors sur mon bureau dans un auditorium où l'on parle d'emphytéose et de procédures civiles. Mes camarades de la faculté, des gosses de riches pour la plupart, ne comprennent pas pourquoi je travaille en même temps que je fais mon droit.
-Mes parents m'ont payé mon cours... Mon père est juge... Ma mère architecte... que j'entends ça et là.
Je ne sais trop quoi leur répondre. D'abord je ne me vante pas de provenir d'un milieu pauvre. Je cache ça comme une maladie honteuse parmi tous ces petits et grands bourgeois. Je me dis que je vais quand même y arriver et qu'un jour je serai avocat pour les révolutionnaires ou bien pour la CSN... Lis. Apprends. Patiente...
Je continue deux ou trois mois à un rythme de fou. Je me rends jusqu'aux examens où je poche deux cours pour la première fois de ma vie.
Jack London et Nietzsche prennent une crisse de débarque dans ma tête. Je les ai déjà remplacés par Trotsky et Kropotkine. Je sens que je n'y arriverai pas tout seul, contrairement à ce que je croyais d'abord, et que je n'aurai pas d'aide des bourgeois quoi que je fasse.
Mon destin est irrémédiablement lié à celui de ma classe sociale. Il n'y a pas de place pour les pauvres à l'université. Aussi les gens ont bien raison de croire que ce sont tous des enfants gâtés ou bien des petits bourgeois qui vont à l'université. Comment pourrait-il en être autrement? La grande majorité des enfants du peuple ne s'y rendront jamais. On leur signifiera toujours qu'il vaut mieux pour eux de manier la pelle et la brouette...
J'ai fini par quitter mes études de droit, évidemment. Je me suis dit, comme les camarades des années '70, que j'allais plutôt devenir un intellectuel autodidacte qui servirait la révolution sur mon milieu de travail comme dans la rue.
J'ai continué à torcher des culs à l'hôpital. Puis j'ai adhéré à un groupuscule marxiste révolutionnaire d'obédience trotskiste. Au lieu de lire La Presse et Le Devoir, je me suis mis à écrire dans Combat Socialiste, Barricades et Rebelles...
Je fus de toutes les luttes et de tous les combats ces années-là. Je suis passé du trotskisme à l'anarchisme, par refus de la fameuse méthode dite de la «dictature du prolétariat». Toute dictature me dégueule, à droite comme à gauche. Et l'anarchie donnait presque corps et âme à cette idée.
Malheureusement, j'ai trouvé que mon petit groupe anarchiste était trop bien ordonné pour critiquer l'ordre social. Ça sentait le curé ou le maoïste nouveau genre.
J'ai quitté Québec en 1989 pour revenir aux études à la faculté de philosophie de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). J'ai refait une demande aux prêts et bourses. J'ai reçu un prêt mais pas de bourse parce que j'avais trop travaillé...
Donc, j'étais une fois de plus cassé. Heureusement que mon grand chum Frank Bill Bull m'a trouvé un job de concierge dans l'université que je fréquentais. Alors je me suis mis à laver les chiottes dans lesquelles les fils à papa et autres filles à moman chiaient et pissaient. Cela me rappelait que je provenais de la basse classe.
J'ai continué de travailler dans le domaine des soins de santé par la suite pour finalement obtenir mon baccalauréat en philosophie deux ans et demi plus tard.
Je me suis inscrit à la maîtrise, sachant que c'était nécessaire de le faire pour pouvoir enseigner...
Puis je n'ai pas été capable de poursuivre plus loin. Combiner le travail auprès des malades, les études et la vie sociale était devenu impossible. J'ai craqué.
J'ai tout sacré ça là un matin de mars pour m'abandonner à un road trip qui me mena au Yukon puis en Alaska.
Je ne suis pas meilleur qu'un autre. Mais je veux qu'on tienne compte de mon témoignage si jamais l'on tient des états généraux sur l'accessibilité à l'éducation.
Je considère que l'éducation n'est ni gratuite, ni accessible pour le peuple. Seuls les enfants des riches et quelques rares fils et filles du peuple vont sortir de l'université avec un diplôme. On tient à ce que l'argent régule tout et l'argent vit et croît dans l'injustice sociale.
J'étais parmi les cinq meilleurs élèves de mon école. Je n'ai bénéficié d'aucun support, contrairement à des joueurs de hockey scolaire, par exemple. Et je me suis planté, comme des milliers, des millions d'autres...
Tout ça en grande partie à cause de l'hostie d'argent sale.
J'en conclus, comme naguère, qu'il faut consacrer une bonne part de mes énergies à renverser ce système pourri.
Et maintenant où j'en suis, comme je le pensais à vingt ans, je crie plus fort que jamais
VIVE LA RÉVOLUTION!
Erratum / Mea maxima culpa...
Je me suis trompé sérieusement hier. La manif étudiante à Montréal, c'est aujourd'hui...
J'apporte évidemment mon soutien à tous ceux et celles qui luttent pour l'effondrement du capitalisme où qu'il se manifeste sur la planète.
J'apporte évidemment mon soutien à tous ceux et celles qui luttent pour l'effondrement du capitalisme où qu'il se manifeste sur la planète.
mercredi 21 mars 2012
Manifestation étudiante à Montréal demain
Je tiens simplement à signifier mon attachement au principe du savoir gratuit et accessible pour tous. Ça tombe bien puisqu'il se prépare une manifestation étudiante demain qui réunira aussi des adultes. Ça va se passer dans les rues de Montréal. Ce sera le printemps...
Les riches sont plus riches. Les pauvres sont plus pauvres. Et plus des deux tiers des contrats publics sont détournés vers des magouilleurs.
Nos ressources naturelles sont vendues au centième de leur valeur à des corporations qui bénéficient de généreux chèques d'aide sociale pour mieux nous baiser.
Ensuite, on prétend que nous n'avons pas les moyens de se payer des soins de santé ou bien du savoir, de l'éducation...
Je, vous, nous... Nous sommes propriétaires de tout ce qui se fait sous et sur ce sol. La rue est la plus haute instance constitutionnelle de tout peuple qui se respecte.
Le capitalisme sauvage et le fascisme ne passeront pas.
Les riches sont plus riches. Les pauvres sont plus pauvres. Et plus des deux tiers des contrats publics sont détournés vers des magouilleurs.
Nos ressources naturelles sont vendues au centième de leur valeur à des corporations qui bénéficient de généreux chèques d'aide sociale pour mieux nous baiser.
Ensuite, on prétend que nous n'avons pas les moyens de se payer des soins de santé ou bien du savoir, de l'éducation...
Je, vous, nous... Nous sommes propriétaires de tout ce qui se fait sous et sur ce sol. La rue est la plus haute instance constitutionnelle de tout peuple qui se respecte.
Le capitalisme sauvage et le fascisme ne passeront pas.
mardi 20 mars 2012
Sixième semaine de grève étudiante : les capitalistes sont dans la marde
Les étudiants poursuivent leur grève avec une ténacité exemplaire. Ils sont beaucoup plus résistants et engagés que nous ne l'étions quand j'avais leur âge. Nous n'étions qu'une poignée dans la rue. Vingt étudiants de la faculté de philosophie qui faisaient du piquetage devant l'UQTR. Tout le monde se crissait de tout le monde, du dégel des frais de scolarité et aussi de l'éducation pourrie que nous recevions. Le vote de grève avait été battu à plates coutures devant l'Assemblée générale des étudiants. Pour les plus engagés et les plus socialistes d'entre nous, c'était comme si le capitalisme sauvage nous avait terrassé.
Vingt ans plus tard, les étudiants de l'UQTR votent en faveur de la grève et prennent la rue pour rejoindre les autres étudiants déjà en grève depuis six semaines.
Le gouvernement libéral prétend qu'il ne cédera pas aux pressions. Et tous les jours les étudiants leur rendent la vie toujours plus insoutenable. Ils pourchassent les conférences de presse des libéraux pour les ridiculiser systématiquement. On sent dans le regard de Jean Charest qu'il y a comme un malaise sous la casquette. Ils sont cuits. Ils le savent fort bien. Et ils font semblant de maîtriser quelque chose qui s'apparente à une nouvelle ère de soulèvements de masse qui pourraient les balayer, eux et tous les autres frisés de la haute comme de la basse finance.
Pendant que les étudiants sont dans la rue, ils apprennent aussi à la posséder, cette rue. Cette rue qui est la plus haute instance constitutionnelle de tous les pays depuis toujours. La peur, cette vieille arme de tous les régimes despotiques de la planète, fait toujours place au temps des fleurs. L'hiver finit toujours par nous quitter.
Les grévistes ignorent la peur. Les lendemains ont des goûts de miel. Ils vivent, pour une fois, quelque chose qui ressemble à la vie. Une aventure qui nous rappelle que rien ne les oblige à accepter le monde tel qu'il est. Et ça vaut aussi pour les plus vieux. On ne doit pas avoir peur. Se tenir debout, c'est mieux que trois pilules de Viagra quand on veut rajeunir.
Le printemps est arrivé. J'appuie les étudiants en grève, les écologistes qui veulent fermer la centrale nucléaire Gentilly 2, les habitants qui se font crosser par l'industrie du gaz de schiste, les pauvres, les chômeurs, les malpris, les malcommodes, les malaisés et tous ceux qui se rendent compte que nous sommes gouvernés par des imbéciles qui se foutent de leur propre communauté et gouvernent pour les banquiers.
Le printemps est arrivé. Je souhaite que ce soit un printemps sans chefs, avec des tas de Places de la liberté qui s'érigeront un peu partout dans la province. Ça s'en vient... Ça se sent.... On n'enculera plus les peuples et les communautés aussi facilement.
***
C'était le temps des fleurs
On ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel
Ton bras prenait mon bras
Ma voix suivait ta voix
On était jeunes et l'on croyait au Ciel...
Vicky Leandros, Le temps des fleurs (Those Were the Days)
Vingt ans plus tard, les étudiants de l'UQTR votent en faveur de la grève et prennent la rue pour rejoindre les autres étudiants déjà en grève depuis six semaines.
Le gouvernement libéral prétend qu'il ne cédera pas aux pressions. Et tous les jours les étudiants leur rendent la vie toujours plus insoutenable. Ils pourchassent les conférences de presse des libéraux pour les ridiculiser systématiquement. On sent dans le regard de Jean Charest qu'il y a comme un malaise sous la casquette. Ils sont cuits. Ils le savent fort bien. Et ils font semblant de maîtriser quelque chose qui s'apparente à une nouvelle ère de soulèvements de masse qui pourraient les balayer, eux et tous les autres frisés de la haute comme de la basse finance.
Pendant que les étudiants sont dans la rue, ils apprennent aussi à la posséder, cette rue. Cette rue qui est la plus haute instance constitutionnelle de tous les pays depuis toujours. La peur, cette vieille arme de tous les régimes despotiques de la planète, fait toujours place au temps des fleurs. L'hiver finit toujours par nous quitter.
Les grévistes ignorent la peur. Les lendemains ont des goûts de miel. Ils vivent, pour une fois, quelque chose qui ressemble à la vie. Une aventure qui nous rappelle que rien ne les oblige à accepter le monde tel qu'il est. Et ça vaut aussi pour les plus vieux. On ne doit pas avoir peur. Se tenir debout, c'est mieux que trois pilules de Viagra quand on veut rajeunir.
Le printemps est arrivé. J'appuie les étudiants en grève, les écologistes qui veulent fermer la centrale nucléaire Gentilly 2, les habitants qui se font crosser par l'industrie du gaz de schiste, les pauvres, les chômeurs, les malpris, les malcommodes, les malaisés et tous ceux qui se rendent compte que nous sommes gouvernés par des imbéciles qui se foutent de leur propre communauté et gouvernent pour les banquiers.
Le printemps est arrivé. Je souhaite que ce soit un printemps sans chefs, avec des tas de Places de la liberté qui s'érigeront un peu partout dans la province. Ça s'en vient... Ça se sent.... On n'enculera plus les peuples et les communautés aussi facilement.
***
C'était le temps des fleurs
On ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel
Ton bras prenait mon bras
Ma voix suivait ta voix
On était jeunes et l'on croyait au Ciel...
Vicky Leandros, Le temps des fleurs (Those Were the Days)
Mistral souhaite que les étudiants soient remboursés pour l'éducation pourrie qu'ils ont reçue
Christian Mistral m'a fait parvenir ce petit texte qui en dit long. Il souhaite, en quelque sorte, que les étudiants en grève réclament d'être remboursés pour l'éducation pourrie qu'ils ont reçue.
C'est un point de vue encore plus extrémiste que le mien qui se contente de réclamer la gratuité scolaire, sachant que l'éducation ne vaut rien anyway.
Franchement, il m'étonne et me réjouit. Vous pouvez relayer, bien entendu.
C'est un point de vue encore plus extrémiste que le mien qui se contente de réclamer la gratuité scolaire, sachant que l'éducation ne vaut rien anyway.
Franchement, il m'étonne et me réjouit. Vous pouvez relayer, bien entendu.
C'est ici.
lundi 19 mars 2012
Qui veut faire la bête?
Qui veut faire l'ange fait souvent la bête, disait à peu près Pascal. C'est facile à trouver sur l'Internet. Et même dans les Pensées de Pascal. C'est au début, dans les vingt-neuf premières pages.
À moins que ce ne soit ailleurs. Cela ne me tente pas du tout de chercher ce matin. Faudra faire avec. Ou bien fouiller ici. En tapant les mots ange, bête et Pascal dans le moteur de recherche Google, vous tomberez pile dessus en deux ou trois clics. Un singe saurait faire ça. Et moi, eh bien ça ne me tente pas de poursuivre plus loin.
L'essentiel, pardi, c'est de réfléchir un brin à ce sujet. Pas parce qu'il s'appelle Pascal. Ni parce que la fête pascale s'approche. Non. Seulement parce que c'est mon devoir de philosophie en ce lundi matin. Mon devoir qui est aussi de vous parler de Smoutte Légaré.
Smoutte fait souvent la bête, mais c'est un ange. Derrière son air patibulaire et taciturne de yéti se cache un angélisme pour le moins stupéfiant.
Tout ce que le gros Smoutte dit ou prétend faire sent mauvais à milles lieues. Et il ne fait rien de mal, tout compte fait. C'est comme s'il testait les gens, j'imagine, que Smoutte agit ainsi. Il créée le malaise pour favoriser l'intégration des malaisés. Est-ce que vous me suivez? Oui? Tant mieux... Moi ça fait longtemps que je n'essuie plus.
Je reviens à Smoutte. À Smoutte qui donne à tout le monde mais fait comme s'il vous refilait des déchets ou de la marde pour ne pas vous humilier.
-Prends ça, hostie, ça me fait trop pesant dans 'es poches...
Et il vous refilait deux ou trois dollars, comme ça, sans rien vous demander, Smoutte. Juste parce qu'il sentait que vous aviez soif, par exemple. Plus on boit, plus on a soif. Et ceux qui ont vraiment très soif sont souvent dépossédés, et c'est là que Smoutte intervenait pour qu'ils boivent, mangent ou se fassent réparer une dent.
-Allez tous chier! qu'il disait. Vous êtes tous des crétins! ajoutait-il. L'humanité est cannibale! Saturne dévorant ses propres enfants! Vous êtes vraiment des larves, des fourmis et des vers de terre! Pouah! Égorgez-vous sans moi, bande de zoufs!
Et Smoutte s'en allait déplaire à plein de gens pour ensuite recueillir leurs confidences et les réconforter comme un type qui n'avait pas l'air de ça.
Donc, Pascal manquait de logique. Parce que le bonheur veut parfois que celui qui veut faire la bête puisse faire l'ange. Comme ce sacré Smoutte. Smoutte, ce malcommode qui aide tout le monde et les aime, quoi qu'il en dise.
À moins que ce ne soit ailleurs. Cela ne me tente pas du tout de chercher ce matin. Faudra faire avec. Ou bien fouiller ici. En tapant les mots ange, bête et Pascal dans le moteur de recherche Google, vous tomberez pile dessus en deux ou trois clics. Un singe saurait faire ça. Et moi, eh bien ça ne me tente pas de poursuivre plus loin.
L'essentiel, pardi, c'est de réfléchir un brin à ce sujet. Pas parce qu'il s'appelle Pascal. Ni parce que la fête pascale s'approche. Non. Seulement parce que c'est mon devoir de philosophie en ce lundi matin. Mon devoir qui est aussi de vous parler de Smoutte Légaré.
Smoutte fait souvent la bête, mais c'est un ange. Derrière son air patibulaire et taciturne de yéti se cache un angélisme pour le moins stupéfiant.
Tout ce que le gros Smoutte dit ou prétend faire sent mauvais à milles lieues. Et il ne fait rien de mal, tout compte fait. C'est comme s'il testait les gens, j'imagine, que Smoutte agit ainsi. Il créée le malaise pour favoriser l'intégration des malaisés. Est-ce que vous me suivez? Oui? Tant mieux... Moi ça fait longtemps que je n'essuie plus.
Je reviens à Smoutte. À Smoutte qui donne à tout le monde mais fait comme s'il vous refilait des déchets ou de la marde pour ne pas vous humilier.
-Prends ça, hostie, ça me fait trop pesant dans 'es poches...
Et il vous refilait deux ou trois dollars, comme ça, sans rien vous demander, Smoutte. Juste parce qu'il sentait que vous aviez soif, par exemple. Plus on boit, plus on a soif. Et ceux qui ont vraiment très soif sont souvent dépossédés, et c'est là que Smoutte intervenait pour qu'ils boivent, mangent ou se fassent réparer une dent.
-Allez tous chier! qu'il disait. Vous êtes tous des crétins! ajoutait-il. L'humanité est cannibale! Saturne dévorant ses propres enfants! Vous êtes vraiment des larves, des fourmis et des vers de terre! Pouah! Égorgez-vous sans moi, bande de zoufs!
Et Smoutte s'en allait déplaire à plein de gens pour ensuite recueillir leurs confidences et les réconforter comme un type qui n'avait pas l'air de ça.
Donc, Pascal manquait de logique. Parce que le bonheur veut parfois que celui qui veut faire la bête puisse faire l'ange. Comme ce sacré Smoutte. Smoutte, ce malcommode qui aide tout le monde et les aime, quoi qu'il en dise.
vendredi 16 mars 2012
VIVE L'UTOPIE! La Génération Z a changé le monde en 2012
Nous sommes en 2038. L'éducation est gratuite pour tout le monde, de même que les soins médicaux et dentaires, tout ça payé par nos ressources naturelles, bien entendu.
On a fini par se rendre compte un jour que nous, les citoyens et citoyennes, étions les seuls propriétaires de tout ce qui se faisait sur ce putain de sol et même dans ce putain de sous-sol.
Ce qui fait que nous vivons depuis 2012 dans un monde socialiste qui fonctionne, où la corruption est beaucoup plus rare qu'elle ne l'était avant la chute du capitalisme.
Je suis un vieil homme. J'ai connu ces temps-là, et laissez-moi vous dire que c'était au plus fort la poche. C'était un monde sauvage mené par l'avidité d'une poignée de requins sans scrupules qui pillaient autant les ressources que les nations, formidable pertes d'énergie et de temps qui ne servait qu'aux jouissances de cette poignée de réels parasites de la communauté tout autant que du Grand Cercle de la vie. Cela se passait avant que l'on n'émette des mandats d'arrêts contre tous les matraqueurs de liberté du monde.
Ma génération, la génération X comme on dit, était essentiellement constituée de crétins reaganiens et vaguement adéquistes qui se prenaient pour leurs grands-parents, comme s'il ne s'était rien fait de mieux.
Aussi les années '80, '90 et même 2000 furent déprimantes comme vous n'en avez pas idée! Ce furent des années de toupettes en plastique, de boules en plastique et autres idées en plastique.
J'en ai connu des tas de mon âge qui braillaient contre les baby-boomers et autres hippies. Pourtant ce sont ces mêmes baby-boomers qui leur fournissaient du cash à longueur d'année pour qu'ils puissent vivre leur vie de bébé trop gâté qui ne sait pas prendre la rue pour défendre ses droits.
Ce qui fait que cette génération-là stagnait dans sa propre médiocrité à se penser plus fins et plus beaux alors qu'ils étaient tout sauf indépendants, autonomes et surtout intelligents. Crossés par un système qu'ils ne contestaient pas. Soumis et méprisant les insoumis. À genoux à se faire accroire qu'ils se tenaient debout.
La génération Z, celle qui a changé le monde en 2012, était essentiellement formée des enfants de la génération X. Ils se prenaient un peu pour leurs grands-parents, les baby-boomers, des gens qu'ils considéraient avec plus de respect que ne l'auraient cru les braillards de ma génération X. Tout le fiel que les trous du cul de ma génération crachaient sur les baby-boomers était sans effet.
Évidemment, tout le monde finit par changer. Cette année-là, la génération X commençait à grisonner. Et certains devenaient malades, perdaient leur job et leur maison, etc. Ça les rendait un peu plus humains, plus sensibles à la solidarité, ce qu'ils avaient toujours profondément méprisés par manque d'imagination et aussi par manque de dignité.
Quoi qu'il en soit, c'est en 2012 que le capitalisme a été balayé de la carte, au Québec d'abord, puis partout dans le monde. Et c'est la génération Z qui a réussi ce coup de force de réunir toutes les générations ensemble, par ces sortes de coups de générosité de l'histoire que plus personne n'attendait, surtout pas un adéquiste ou bien un reaganien de mon sale temps, que les historiens d'aujourd'hui ont appelé la Petite Noirceur, pour faire référence à la Grande Noirceur du temps de Duplessis.
Les lumières ont vaincu les ténèbres. Il reste encore bien des choses à changer en 2038, bien entendu, mais il faut se rappeler que tout a commencé en 2012, quand la génération Z a pris la rue, profitant de l'ancêtre de la télépathie, l'Internet, pour se coller à un idéal de conscience universelle véhiculée par toutes les religions et tous les courants philosophiques de la planète. Ils se sont dits «Fuck votre monde qui fonctionne selon le principe «au plus fort la poche». Fuck votre philosophie de toupettes en plastique. Fuck votre musique des années '80! À part U2 tout le reste c'était d'la marde! »
Qui aurait cru qu'avant les gens devaient payer pour des services de base, pour apprendre, s'éduquer, aimer ou manger?
L'argent dominait le monde et dans le nôtre, fort heureusement, il ne domine plus rien.
Tout fonctionne selon le principe que chacun a tout ce qu'il veut pour être heureux, dans la mesure où son rêve est en symbiose avec l'environnement. Le type qui veut un château avec huit milles domestiques peut bien aller se faire mettre avec de la broche. Il y a des limites à l'avidité humaine. Et ça, la Génération Z l'a compris mieux que tout le monde.
Toutes les communautés humaines de la planète vivent en parfaite autarcie grâce aux nouvelles technologies qui ont révolutionné l'agriculture et la nourriture. On produit même de l'eau autant qu'on en veut et la Terre n'est pas si mal en point qu'on ne l'aurait cru.
Tout est redevenu vert. Les guerres n'existent plus. Les communautés humaines sont toutes libres et autogérées, d'un Pôle à l'autre. La principale activité humaine est maintenant la transmission du savoir, le développement de l'intelligence, les arts, les sports et les lettres. Les machines font tout le reste. Et elles se chargent de tempérer nos excès de violence pour que nos cerveaux évoluent dans un environnement socialement sain.
Je vais bien vivre jusqu'à deux ou trois cents ans si ça continue comme ça. Les médecins m'ont fait suivre une thérapie génique qui m'a rajeuni de quarante ans. C'est comme si j'avais quarante ans. C'est fou la science... Et dire qu'on vivait dans un monde où il fallait se l'acheter... travailler comme des chiens... vivre comme des rats... Pouah! On est bien aujourd'hui et je gage que les jeunes ne s'en rendent même pas compte... Ils se plaignent bien plus pour la qualité de leur téléporteur et pour leurs cours de langues anciennes, comme le sumérien ou l'algonquin, comme si leur cerveau n'était pas capable d'en prendre... Ils sont un peu plus paresseux, certes, mais n'est-ce pas la preuve que nous vivons dans une société généreuse que cette bienveillante paresse qui ne fait de mal à personne et permet à la jeunesse de s'épanouir dans l'art et l'émerveillement? Ils auront peut-être six cents à deux milles ans à vivre devant eux... Pourquoi devraient-ils se presser, hein?
***
PS: Vive l'Utopie. Fuck le nihilisme crétin des encravatés.
On a fini par se rendre compte un jour que nous, les citoyens et citoyennes, étions les seuls propriétaires de tout ce qui se faisait sur ce putain de sol et même dans ce putain de sous-sol.
Ce qui fait que nous vivons depuis 2012 dans un monde socialiste qui fonctionne, où la corruption est beaucoup plus rare qu'elle ne l'était avant la chute du capitalisme.
Je suis un vieil homme. J'ai connu ces temps-là, et laissez-moi vous dire que c'était au plus fort la poche. C'était un monde sauvage mené par l'avidité d'une poignée de requins sans scrupules qui pillaient autant les ressources que les nations, formidable pertes d'énergie et de temps qui ne servait qu'aux jouissances de cette poignée de réels parasites de la communauté tout autant que du Grand Cercle de la vie. Cela se passait avant que l'on n'émette des mandats d'arrêts contre tous les matraqueurs de liberté du monde.
Ma génération, la génération X comme on dit, était essentiellement constituée de crétins reaganiens et vaguement adéquistes qui se prenaient pour leurs grands-parents, comme s'il ne s'était rien fait de mieux.
Aussi les années '80, '90 et même 2000 furent déprimantes comme vous n'en avez pas idée! Ce furent des années de toupettes en plastique, de boules en plastique et autres idées en plastique.
J'en ai connu des tas de mon âge qui braillaient contre les baby-boomers et autres hippies. Pourtant ce sont ces mêmes baby-boomers qui leur fournissaient du cash à longueur d'année pour qu'ils puissent vivre leur vie de bébé trop gâté qui ne sait pas prendre la rue pour défendre ses droits.
Ce qui fait que cette génération-là stagnait dans sa propre médiocrité à se penser plus fins et plus beaux alors qu'ils étaient tout sauf indépendants, autonomes et surtout intelligents. Crossés par un système qu'ils ne contestaient pas. Soumis et méprisant les insoumis. À genoux à se faire accroire qu'ils se tenaient debout.
La génération Z, celle qui a changé le monde en 2012, était essentiellement formée des enfants de la génération X. Ils se prenaient un peu pour leurs grands-parents, les baby-boomers, des gens qu'ils considéraient avec plus de respect que ne l'auraient cru les braillards de ma génération X. Tout le fiel que les trous du cul de ma génération crachaient sur les baby-boomers était sans effet.
Évidemment, tout le monde finit par changer. Cette année-là, la génération X commençait à grisonner. Et certains devenaient malades, perdaient leur job et leur maison, etc. Ça les rendait un peu plus humains, plus sensibles à la solidarité, ce qu'ils avaient toujours profondément méprisés par manque d'imagination et aussi par manque de dignité.
Quoi qu'il en soit, c'est en 2012 que le capitalisme a été balayé de la carte, au Québec d'abord, puis partout dans le monde. Et c'est la génération Z qui a réussi ce coup de force de réunir toutes les générations ensemble, par ces sortes de coups de générosité de l'histoire que plus personne n'attendait, surtout pas un adéquiste ou bien un reaganien de mon sale temps, que les historiens d'aujourd'hui ont appelé la Petite Noirceur, pour faire référence à la Grande Noirceur du temps de Duplessis.
Les lumières ont vaincu les ténèbres. Il reste encore bien des choses à changer en 2038, bien entendu, mais il faut se rappeler que tout a commencé en 2012, quand la génération Z a pris la rue, profitant de l'ancêtre de la télépathie, l'Internet, pour se coller à un idéal de conscience universelle véhiculée par toutes les religions et tous les courants philosophiques de la planète. Ils se sont dits «Fuck votre monde qui fonctionne selon le principe «au plus fort la poche». Fuck votre philosophie de toupettes en plastique. Fuck votre musique des années '80! À part U2 tout le reste c'était d'la marde! »
Qui aurait cru qu'avant les gens devaient payer pour des services de base, pour apprendre, s'éduquer, aimer ou manger?
L'argent dominait le monde et dans le nôtre, fort heureusement, il ne domine plus rien.
Tout fonctionne selon le principe que chacun a tout ce qu'il veut pour être heureux, dans la mesure où son rêve est en symbiose avec l'environnement. Le type qui veut un château avec huit milles domestiques peut bien aller se faire mettre avec de la broche. Il y a des limites à l'avidité humaine. Et ça, la Génération Z l'a compris mieux que tout le monde.
Toutes les communautés humaines de la planète vivent en parfaite autarcie grâce aux nouvelles technologies qui ont révolutionné l'agriculture et la nourriture. On produit même de l'eau autant qu'on en veut et la Terre n'est pas si mal en point qu'on ne l'aurait cru.
Tout est redevenu vert. Les guerres n'existent plus. Les communautés humaines sont toutes libres et autogérées, d'un Pôle à l'autre. La principale activité humaine est maintenant la transmission du savoir, le développement de l'intelligence, les arts, les sports et les lettres. Les machines font tout le reste. Et elles se chargent de tempérer nos excès de violence pour que nos cerveaux évoluent dans un environnement socialement sain.
Je vais bien vivre jusqu'à deux ou trois cents ans si ça continue comme ça. Les médecins m'ont fait suivre une thérapie génique qui m'a rajeuni de quarante ans. C'est comme si j'avais quarante ans. C'est fou la science... Et dire qu'on vivait dans un monde où il fallait se l'acheter... travailler comme des chiens... vivre comme des rats... Pouah! On est bien aujourd'hui et je gage que les jeunes ne s'en rendent même pas compte... Ils se plaignent bien plus pour la qualité de leur téléporteur et pour leurs cours de langues anciennes, comme le sumérien ou l'algonquin, comme si leur cerveau n'était pas capable d'en prendre... Ils sont un peu plus paresseux, certes, mais n'est-ce pas la preuve que nous vivons dans une société généreuse que cette bienveillante paresse qui ne fait de mal à personne et permet à la jeunesse de s'épanouir dans l'art et l'émerveillement? Ils auront peut-être six cents à deux milles ans à vivre devant eux... Pourquoi devraient-ils se presser, hein?
***
PS: Vive l'Utopie. Fuck le nihilisme crétin des encravatés.
jeudi 15 mars 2012
Publicains contre Pharisiens: bientôt la lutte finale...
Les Pharisiens, de Jésus à nos jours, ont toujours régné sur les affaires humaines.
Les Pharisiens se frappent la poitrine dans la première rangée du temple, et mon Dieu qu'ils sont donc beaux, bons et fins. Les riches et cossus Pharisiens se balancent des médailles, des décorations, des honneurs, des réussites, des merveilles, des parfums, des tout-ce-que-vous-voulez en veux-tu en v'là...
Dans la dernière rangée du temple, comme en dehors du temple, les humbles Publicains n'ont pas la même faconde et tiennent la tête basse devant l'indicible. Leurs vies sont tissées de misères et d'injustices. Ils se garrochent des mésaventures sur leurs vies stressantes de désargentés passés dans le moulin compresseur des Pharisiens de toutes les époques. Et ils espèrent soit le messie, soit la révolution. Quelque chose comme la terre débarrassée des Pharisiens.
C'est quand les Publicains tiennent la tête haute que les Pharisiens ont le caca bas. Ils savent compter, les Pharisiens, et comprennent bien qu'ils sont en situation d'insuffisance numérique. L'argent achète tout. Mais il n'y aura jamais assez d'argent pour acheter des coeurs, des âmes, bref quelque chose comme les Publicains en marche.
Considérez-les comme la lie de la société, vous les Pharisiens. Brandissez vos hochets et vos petits commentateurs de conneries imprimées en voie de disparition.
Le monde et les temps changent. Oui monsieur. Oui madame.
Je vous en torche ce billet numérique envoyé partout de par le monde d'un simple clic. Comme si la canaille pouvait rivaliser avec les divinités du pharisianisme et autres idoles du capitalisme sauvage.
Les Pharisiens se frappent la poitrine dans la première rangée du temple, et mon Dieu qu'ils sont donc beaux, bons et fins. Les riches et cossus Pharisiens se balancent des médailles, des décorations, des honneurs, des réussites, des merveilles, des parfums, des tout-ce-que-vous-voulez en veux-tu en v'là...
Dans la dernière rangée du temple, comme en dehors du temple, les humbles Publicains n'ont pas la même faconde et tiennent la tête basse devant l'indicible. Leurs vies sont tissées de misères et d'injustices. Ils se garrochent des mésaventures sur leurs vies stressantes de désargentés passés dans le moulin compresseur des Pharisiens de toutes les époques. Et ils espèrent soit le messie, soit la révolution. Quelque chose comme la terre débarrassée des Pharisiens.
C'est quand les Publicains tiennent la tête haute que les Pharisiens ont le caca bas. Ils savent compter, les Pharisiens, et comprennent bien qu'ils sont en situation d'insuffisance numérique. L'argent achète tout. Mais il n'y aura jamais assez d'argent pour acheter des coeurs, des âmes, bref quelque chose comme les Publicains en marche.
Considérez-les comme la lie de la société, vous les Pharisiens. Brandissez vos hochets et vos petits commentateurs de conneries imprimées en voie de disparition.
Le monde et les temps changent. Oui monsieur. Oui madame.
Je vous en torche ce billet numérique envoyé partout de par le monde d'un simple clic. Comme si la canaille pouvait rivaliser avec les divinités du pharisianisme et autres idoles du capitalisme sauvage.
mercredi 14 mars 2012
La vie sans littérature de Mastique Gingras
La littérature nous sauve de bien des ennuis. Voilà pourquoi Marc Gingras dit Mastique Gingras ne lisait jamais. Il préférait s'ennuyer.
-Ej'lis jamais rien... J'écoute rien... Trop plate... Pas le temps... qu'il disait dès qu'on lui parlait des arts ou bien des lettres, voire de n'importe quoi.
Mastique Gingras aimait surtout ne rien faire, s'asseoir dans un fauteuil et regarder un point imaginaire sur son mur blanc, sans décoration ni fioritures. C'était un mur plus blanc que blanc. Et même qu'il n'y avait jamais d'ombre sur son mur puisqu'il laissait toujours les tubes fluorescents allumés dans son salon. C'était laid mais sans ombre sur les murs. Et ça, eh bien Mastique Gingras y tenait.
Il n'était pas très gros, plutôt moyen même, avec une coupe de cheveux aléatoire selon la longueur du peigne qu'il fixait sur son rasoir à coco rase-bol. Parfois longs, souvent courts, ses cheveux roux n'avaient rien de bien particulier, sinon d'être roux.
Mastique Gingras ne travaillait pas et ne recevait aucun sou de l'État. Sa maison avait été payée il y a longtemps par sa tante et son oncle qui l'avaient élevé pour une raison qui nous échappe. Mastique l'avait reçue en héritage à leur mort. Les taxes municipales étaient très basses dans ce trou perdu et Mastique finissait toujours par trouver les trois cent quatre dollars qu'il fallait pour le paiement annuel. Peut-être que sa terre à bois lui rapportait un peu mais c'est certain qu'il n'y faisait rien du tout, Mastique Gingras. Non, il restait vraiment collé dans son fauteuil, sans rien lire, sans rien écouter, à fixer son tabarnak de point imaginaire sur son mur sans ombre.
Ce qui fait que ce qui devait arriver arriva. On a fini par enfermer Mastique Gingras. D'abord, des promoteurs avaient un oeil depuis longtemps sur sa terre à bois. Et puis ça sentait la charogne partout autour de sa maison parce qu'il n'avait pas sorti les vidanges depuis deux ou trois ans. Donc, les flics et les ambulanciers sont débarqués chez Mastique un de ces jeudis et hop! on l'a ramassé comme une poche de patates pour te le crisser sur une civière jusqu'à l'asile toé chose.
Arrivé à l'asile, évidemment que Mastique Gingras était de mauvaise humeur. Le voilà qui frappe et regimbe encore comme s'il ne devait pas se calmer. On a fini par lui injecter un truc et, à partir de ce moment-là, il s'est comme ajouté un filet de bave permanent à l'image que l'on se fait de Mastique Gingras. Il est encore plus détruit que jamais, traîne les pieds jusqu'à son fauteuil dans la salle de séjour et passe toutes ses journées à fixer un point imaginaire sur un mur presque sans ombre.
-Ej' lis jamais, qu'il dit. Trop plate... Trop long... Hum...
On ne peut pas dire qu'il est très causeur, Mastique. C'est vrai que ça l'affecte un peu d'avoir perdu sa raison, sa maison et sa terre à bois, pour une raison qui m'échappe moi aussi. Ce sont des choses qui arrivent. Mastique en a sûrement vu d'autres. À moins qu'il ne regarde jamais rien, sinon son point imaginaire sur son maudit mur sale...
Épilogue
Vous direz que ce n'est pas l'histoire du siècle et vous aurez sûrement raison. Quand on veut du sucre à la crème, on s'en fait. Donc, si vous n'êtes pas contents, écrivez-en des meilleures et ne venez pas me faire chier avec ce qu'aurait dû dire ou faire Mastique Gingras. Ce gars-là ne me dit rien qui vaille mais si je ne raconte pas son truc, qui va le faire hein? Certainement pas lui...
-Ej'lis jamais rien... J'écoute rien... Trop plate... Pas le temps... qu'il disait dès qu'on lui parlait des arts ou bien des lettres, voire de n'importe quoi.
Mastique Gingras aimait surtout ne rien faire, s'asseoir dans un fauteuil et regarder un point imaginaire sur son mur blanc, sans décoration ni fioritures. C'était un mur plus blanc que blanc. Et même qu'il n'y avait jamais d'ombre sur son mur puisqu'il laissait toujours les tubes fluorescents allumés dans son salon. C'était laid mais sans ombre sur les murs. Et ça, eh bien Mastique Gingras y tenait.
Il n'était pas très gros, plutôt moyen même, avec une coupe de cheveux aléatoire selon la longueur du peigne qu'il fixait sur son rasoir à coco rase-bol. Parfois longs, souvent courts, ses cheveux roux n'avaient rien de bien particulier, sinon d'être roux.
Mastique Gingras ne travaillait pas et ne recevait aucun sou de l'État. Sa maison avait été payée il y a longtemps par sa tante et son oncle qui l'avaient élevé pour une raison qui nous échappe. Mastique l'avait reçue en héritage à leur mort. Les taxes municipales étaient très basses dans ce trou perdu et Mastique finissait toujours par trouver les trois cent quatre dollars qu'il fallait pour le paiement annuel. Peut-être que sa terre à bois lui rapportait un peu mais c'est certain qu'il n'y faisait rien du tout, Mastique Gingras. Non, il restait vraiment collé dans son fauteuil, sans rien lire, sans rien écouter, à fixer son tabarnak de point imaginaire sur son mur sans ombre.
Ce qui fait que ce qui devait arriver arriva. On a fini par enfermer Mastique Gingras. D'abord, des promoteurs avaient un oeil depuis longtemps sur sa terre à bois. Et puis ça sentait la charogne partout autour de sa maison parce qu'il n'avait pas sorti les vidanges depuis deux ou trois ans. Donc, les flics et les ambulanciers sont débarqués chez Mastique un de ces jeudis et hop! on l'a ramassé comme une poche de patates pour te le crisser sur une civière jusqu'à l'asile toé chose.
Arrivé à l'asile, évidemment que Mastique Gingras était de mauvaise humeur. Le voilà qui frappe et regimbe encore comme s'il ne devait pas se calmer. On a fini par lui injecter un truc et, à partir de ce moment-là, il s'est comme ajouté un filet de bave permanent à l'image que l'on se fait de Mastique Gingras. Il est encore plus détruit que jamais, traîne les pieds jusqu'à son fauteuil dans la salle de séjour et passe toutes ses journées à fixer un point imaginaire sur un mur presque sans ombre.
-Ej' lis jamais, qu'il dit. Trop plate... Trop long... Hum...
On ne peut pas dire qu'il est très causeur, Mastique. C'est vrai que ça l'affecte un peu d'avoir perdu sa raison, sa maison et sa terre à bois, pour une raison qui m'échappe moi aussi. Ce sont des choses qui arrivent. Mastique en a sûrement vu d'autres. À moins qu'il ne regarde jamais rien, sinon son point imaginaire sur son maudit mur sale...
Épilogue
Vous direz que ce n'est pas l'histoire du siècle et vous aurez sûrement raison. Quand on veut du sucre à la crème, on s'en fait. Donc, si vous n'êtes pas contents, écrivez-en des meilleures et ne venez pas me faire chier avec ce qu'aurait dû dire ou faire Mastique Gingras. Ce gars-là ne me dit rien qui vaille mais si je ne raconte pas son truc, qui va le faire hein? Certainement pas lui...
mardi 13 mars 2012
Mon député NPD est de plus en plus caricatural...
J'ai voté NPD aux dernières élections, parce que Jack Layton incarnait une certaine idée du socialisme. Cela m'a fait voter pour Robert Aubin dans mon comté, lequel s'amuse depuis à nous faire parvenir des bulletins parlementaires tous plus infantilisant les uns que les autres. J'ai la douloureuse impression qu'il nous prend pour des cons. À moins que je n'exagère ses points de vue. Pourtant, je ne suis pas malade et je digère très bien.
Je n'ai pas pu m'empêcher de lui répondre ceci (voir aussi document ci-joint) dans l'espace du bulletin intitulé À vous la parole:
Salut Camarades,
Je suis socialiste. Je croyais que le NPD l'était un peu. Ce bulletin est inutile et surtout insignifiant. Au lieu de gaspiller de l'encre à trouver les «8 différences» de Robert Aubin à la Chambre des Communes, ce qui est totalement infantilisant et même un peu crétin, vous feriez mieux de parler de justice sociale, des misères du peuple, bref de ceux qui vous ont élus pour que ça change sacrement!
Et je signe...
Gaétan Bouchard
Crétin d'électeur
Hommage à Madeleine Parent (1918-2012)
Nos libertés ont été gagnées à bouts de bras par des gens qui en ont été privés plus souvent qu'à leur tour.
L'activiste Michel Chartrand, qui nous a quitté l'an dernier, était de ceux-là.
Madeleine Parent aussi. Elle est morte avant hier des suites d'une longue maladie. Elle avait 93 ans.
Elle a commencé à s'engager pour la cause des étudiants pauvres alors qu'elle était à l'université. Puis elle devint syndicaliste et se donna corps et âme pour la justice sociale tout au long de sa vie.
Duplessis l'avait fait mettre en prison pour «conspiration séditieuse», l'accusant d'être communiste et de fomenter la révolte parmi les grévistes. Cette vieille pourriture fasciste, qui fait encore vibrer quelques séminaristes trifluviens et autres incultes, travaillait pour les boss. Madeleine Parent préférait travailler pour le peuple. Pour améliorer leur sort. Pour redonner un pouvoir et une voix au peuple dans une société fermée où tout était à vendre pour pas cher. Où l'on souhaitait voir le travailleur à genoux devant les boss, avec le clergé qui lui bottait le cul pour le salut de son «âne»...
Voilà pourquoi l'on peut cracher sur toutes les statues de Duplessis de la province. Et sur toutes celles qu'on pourrait élever dans le futur à la mémoire des despotes.
Madeleine Parent et Michel Chartrand n'ont pas besoin d'une statue pour être pleinement honorés par ceux et celles qui savent ce que coûte la défense de nos foyers et de nos droits. Ils s'inscrivent dans le coeur de la classe ouvrière et rappellent que dans tout combat il y a toujours le début d'une victoire pour les luttes futures. Ils nous diront toujours que le fascisme ne passera pas.
Je rends hommage à Madeleine Parent. Elle fait partie de la courte liste des libérateurs du peuple québécois, sans aucun doute.
lundi 12 mars 2012
Hum di dum didum di dum...
Hum dum di dum dum dum dum didum... Oh! Vous êtes là? Je fredonnais un air printanier. Rien de bien compliqué. Je ne sais pas d'où ça vient, mais ce doit être ça, une mélodie du printemps. Et si ce n'est pas ça, eh bien ce sera d'autre chose comme nous disons dans mon patelin. Comprenne bien qui voudra comprendre. Et même moi, je me situe par-delà ma propre compréhension. Je fredonne un air printanier. Hum dum di dum et coetera...
Et je m'en vais où avec ça?
Nulle part, bien entendu. Où doit-on se rendre? N'y sommes nous pas déjà?
Enfin, je parle pour moi. Ma ville, malgré ses notables aux vertus civiques pétrifiées dans le duplessisme laurentien néo-crucien aux relents de fascisme européen, ma ville, dis-je, est très jolie. Et ce n'est pas à cause de son maire ni de ses échevins, voire de ses notables.
C'est à cause de son emplacement, au confluent de deux grands cours d'eau, la rivière Tapiskwan Sipi et le grand fleuve Magtogoek. Cela confère à ses cieux une profondeur que l'on ne voit nulle part ailleurs.
La fonte des glaciers qui recouvraient tout le territoire il y a dix millénaires a charrié du sable fin au confluent et un peu partout sur la rivière et les lacs environnants.
Nos conifères et nos feuillus poussent sur du sable de plage. Elle était autrefois engloutie sous la mer dite de Champlain pour une raison qui m'échappe... Pourquoi Champlain, hein? Quelle est cette manie de donner des noms de personne aux lieux et .évènements? Les Européens et leurs descendants auraient besoin d'une bonne thérapie... Enfin... C'est un autre débat...
Ma ville et ma région ont quelque chose de charmant au sens strictement naturel. Tout le reste semble contribuer à les enlaidir, mais bon, je ne m'avancerai pas plus loin. On pourrait croire que je fais de la bile alors que je suis en pleine forme.
Doncques, je reviens à mon fredonnement.
Hum di dum didum di dum...
Et je m'en vais où avec ça?
Nulle part, bien entendu. Où doit-on se rendre? N'y sommes nous pas déjà?
Enfin, je parle pour moi. Ma ville, malgré ses notables aux vertus civiques pétrifiées dans le duplessisme laurentien néo-crucien aux relents de fascisme européen, ma ville, dis-je, est très jolie. Et ce n'est pas à cause de son maire ni de ses échevins, voire de ses notables.
C'est à cause de son emplacement, au confluent de deux grands cours d'eau, la rivière Tapiskwan Sipi et le grand fleuve Magtogoek. Cela confère à ses cieux une profondeur que l'on ne voit nulle part ailleurs.
La fonte des glaciers qui recouvraient tout le territoire il y a dix millénaires a charrié du sable fin au confluent et un peu partout sur la rivière et les lacs environnants.
Nos conifères et nos feuillus poussent sur du sable de plage. Elle était autrefois engloutie sous la mer dite de Champlain pour une raison qui m'échappe... Pourquoi Champlain, hein? Quelle est cette manie de donner des noms de personne aux lieux et .évènements? Les Européens et leurs descendants auraient besoin d'une bonne thérapie... Enfin... C'est un autre débat...
Ma ville et ma région ont quelque chose de charmant au sens strictement naturel. Tout le reste semble contribuer à les enlaidir, mais bon, je ne m'avancerai pas plus loin. On pourrait croire que je fais de la bile alors que je suis en pleine forme.
Doncques, je reviens à mon fredonnement.
Hum di dum didum di dum...
vendredi 9 mars 2012
Caricatures / Série L'éducation pour tous
Prière de faire circuler. C'est gratuit, évidemment.
Source:
bouchard.gaetan@gmail.com
***
Je soutiens le principe de l'éducation gratuite pour tous, du primaire jusqu'à l'université. L'argent ne doit pas être un frein au savoir et à la prise de pouvoir des citoyens. L'éducation et la santé sont deux fleurons de la justice sociale. Combattons le pouvoir des ténèbres. Fuck le capitalisme!
jeudi 8 mars 2012
Jeudi le huitième jour de mars de l'an de grâce deux mil douze après Jésus-Christ...
Il pleut ce matin et le mercure grimpe autour de 10 Celsius. Les bancs de neige sont devenus gris et bruns. L'eau s'écoule des trottoirs encore glacés, charriant des dépôts de sable et de calcium. Ça sent le printemps, bien entendu.
Dans quelques instants je prendrai les chemins pour mon exercice matinal. Je vais écouter les sons de ma ville encore endormie. Les sons du centre-ville de Trois-Rivières. Essentiellement le moteur d'un ou deux bazous et les cornes de brume des bateaux naviguant sur le grand fleuve Magtogoek (NDLA: anciennement Saint-Laurent).
Puis je vais penser d'un pas à l'autre, penser ou ne pas penser, c'est tout comme.
Je me baladerai avec rien sur les oreilles, parce que la bonne musique n'est pas faite pour couvrir le chant insouciant des oiseaux et le miaulement avide des chats. L'esprit a besoin d'un peu de poésie fraîche et non seulement de poésie ressassée ou bien embouteillée.
Donc, vous comprendrez que ce billet sur mon blogue est tout à fait gratuit, innocent, voire sans intérêt. Pourtant, c'est tout ce que je trouve à dire ce matin. Je ne m'en sens pas coupable, moi qui crache si souvent sur le suremploi du je en littérature, par provocation, par défi ou bien pour tout bonnement faire chier untel qui ne voit pas ça du même oeil. Sans compter Fessebouc, repaire des autobiographistes de moindre envergure et autres houbas houbas de jeux où tu gagnes des jetons.
Il pleuviote. L'asphalte est luisante. Et puis il y a le gros chat roux, celui qui se faufile toujours entre les deux blocs, ce gros chat surnommé Chamane. Chamane miaule sans arrêt depuis la première fois qu'il a choisi de passer faire des runs dans notre secteur, il y a de cela cinq ou six mois. Il miaule avec un timbre humain. Il dit «aow!» tout le temps, comme s'il s'était donné un coup de marteau sur une patte.
-Aow! Aow!Aow!
-Ah ben tabarnak! C'est encore Chamane 'Bé...
'Bé, c'est ma blonde, bien sûr. Et ce qu'elle pourrait me répondre ne vous regarde pas. Je n'en parlerai même pas sur Fessebouc. C'est toujours sage et raisonné. Ce qui me rassure sur la nature humaine.
Bon, je vous ai fourni une bonne tranche de vie. Vous avez sûrement autre chose à faire. C'est la Journée internationale de la femme. Et ça ressemble au printemps. Sinon, vous pouvez toujours cliquer ici.
Merci de m'avoir lu et ne pensez plus à ça.
Dans quelques instants je prendrai les chemins pour mon exercice matinal. Je vais écouter les sons de ma ville encore endormie. Les sons du centre-ville de Trois-Rivières. Essentiellement le moteur d'un ou deux bazous et les cornes de brume des bateaux naviguant sur le grand fleuve Magtogoek (NDLA: anciennement Saint-Laurent).
Puis je vais penser d'un pas à l'autre, penser ou ne pas penser, c'est tout comme.
Je me baladerai avec rien sur les oreilles, parce que la bonne musique n'est pas faite pour couvrir le chant insouciant des oiseaux et le miaulement avide des chats. L'esprit a besoin d'un peu de poésie fraîche et non seulement de poésie ressassée ou bien embouteillée.
Donc, vous comprendrez que ce billet sur mon blogue est tout à fait gratuit, innocent, voire sans intérêt. Pourtant, c'est tout ce que je trouve à dire ce matin. Je ne m'en sens pas coupable, moi qui crache si souvent sur le suremploi du je en littérature, par provocation, par défi ou bien pour tout bonnement faire chier untel qui ne voit pas ça du même oeil. Sans compter Fessebouc, repaire des autobiographistes de moindre envergure et autres houbas houbas de jeux où tu gagnes des jetons.
Il pleuviote. L'asphalte est luisante. Et puis il y a le gros chat roux, celui qui se faufile toujours entre les deux blocs, ce gros chat surnommé Chamane. Chamane miaule sans arrêt depuis la première fois qu'il a choisi de passer faire des runs dans notre secteur, il y a de cela cinq ou six mois. Il miaule avec un timbre humain. Il dit «aow!» tout le temps, comme s'il s'était donné un coup de marteau sur une patte.
-Aow! Aow!Aow!
-Ah ben tabarnak! C'est encore Chamane 'Bé...
'Bé, c'est ma blonde, bien sûr. Et ce qu'elle pourrait me répondre ne vous regarde pas. Je n'en parlerai même pas sur Fessebouc. C'est toujours sage et raisonné. Ce qui me rassure sur la nature humaine.
Bon, je vous ai fourni une bonne tranche de vie. Vous avez sûrement autre chose à faire. C'est la Journée internationale de la femme. Et ça ressemble au printemps. Sinon, vous pouvez toujours cliquer ici.
Merci de m'avoir lu et ne pensez plus à ça.
mercredi 7 mars 2012
Communiqué de presse du Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire (MSQN)
Je reprends in extenso ce communiqué de presse du Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire. Faites circuler SVP. Merci.
G. Bouchard
***
Dans le cadre du 1er anniversaire de la catastrophe de Fukushima…
« Savons-nous quoi faire en cas d’accident nucléaire ? »
Venez rencontrer et échanger avec plusieurs invités sur la situation au Japon et les risques associés à Gentilly-2.
Invités :
Michel Duguay, Ingénieur et coordonnateur du Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire
François Lapierre, Association de protection de l’environnement des Hautes Laurentides et porte-parole du Regroupement québécois des groupes écologistes sur le dossier des mines et du nucléaire
Seront aussi présents :
Claude Lussier, Minganie sans uranium
Conseil traditionnel Mohawk
Daniel-Jean Primeau, président des Artistes pour la paix
Jacques Gagné, président de l’Université du 3ème âge Mercier-L’assomption
Marc Fafard, Sept-Îles sans uranium
Michel Fugère, Mouvement vert de la Mauricie
Sébastien Bois, Centricois(es) et Mauricien(ne)s pour le déclassement nucléaire
DIMANCHE LE 11 MARS 2012
Lieu : 961, Notre-Dame, municipalité de Champlain (à l'est de Trois-Rivières)
Heure : 12h00 à 14h00
Nous avons joint à ce courriel; une communication récente de Michel Duguay, ingénieur et coordonnateur du MSQN, envoyée au Ministre Clément Gignac.
mardi 6 mars 2012
Du temps où je me faisais crosser en vendant du blé d'Inde au porte à porte
Je fouillais dans mes souvenirs hier et je me suis rappelé une anecdote qui était enfouie dans le vestibule de ma mémoire. Je ne sais pas pourquoi cette histoire m'est revenue dans la mémoire vive. Elle est revenue comme un bout de bois charrié par les vagues. Et voici l'état dans lequel elle a échouée sur mon clavier. Elle a pour titre:
Du temps où je me faisais crosser en vendant du blé d'Inde au porte à porte
Nous étions jeunes. Nous étions fous. Enfin, pas si fous que ça. Mais quand on parle de la jeunesse, il est des lieux communs incontournables. Une fois que c'est dit, hop! et on passe à autre chose.
La chose en question, c'est du blé d'Inde, des épis de maïs, l'une des trois soeurs de l'alimentation autochtone.
Fin juillet, surtout dans ce temps-là, les cultivateurs des campagnes environnantes s'aventuraient parfois du côté de la Basse-Ville de Trois-Rivières pour vendre du blé d'Inde aux prolétaires. C'était généralement une piastre la douzaine.
C'est à ce moment que nous intervenons. Un paysan nous klaxonne, moi, mon frère et l'un de nos chums pour nous demander si nous n'étions pas intéressés de nous faire un peu d'argent en vendant du blé d'Inde au porte en porte.
-M'a vous payer à 'a fin d'la run quand l'camion va y'être vide... Embarquez dans l'pick-up les jeunes pis allons vendre du blé d'Inde...
Le type a la gueule d'un gars qui relève de brosse. Comme à peu près tout le monde dans le quartier. Aussi nous ne le remarquons même pas.
On vend du blé d'Inde dans Saint-Sacrement, la Petite Pologne, Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, puis le pick-up se vide. Il ne reste qu'un fond de poche. On a couru tout l'après-midi pour vendre son maudit blé d'Inde. On a hâte de se faire payer.
L'habitant s'arrête sur la rue De Foye, à côté du Parc des Pins. Il nous laisse débarquer du pick-up puis il nous lance son fond de poche de blé d'Inde. Il rembarque dans sa vieille réguine puis il part en trombe vers sa chère campagne avec tout le fric qu'on lui a remis entre les mains, le tabarnak.
On a vraiment l'air con. On gueule dans le vide.
-Hostie d'chien! On va t'fendr' el'crâne à coups d'batte! Crisse de voleur!!!
On se partage le blé d'Inde entre nous trois. Ce qui fait quelque chose comme cinq épis chaque plus un coton qu'on a lancé dans le parc pour nourrir les cochons s'il s'en trouve.
L'air était chaud. Nous étions jeunes. Nous étions fous. Et nous mangions notre blé d'Inde avec beaucoup de sel et encore plus de beurre qu'on ne le ferait de nos jours.
La morale de l'histoire? Méfiez-vous de tous les vendeux d'blé d'Inde, peut-être que c'est le nôtre, celui que l'on rêve de retrouver depuis notre tendre enfance pour lui caresser la face à grands coups de taloches amicales.
Du temps où je me faisais crosser en vendant du blé d'Inde au porte à porte
Nous étions jeunes. Nous étions fous. Enfin, pas si fous que ça. Mais quand on parle de la jeunesse, il est des lieux communs incontournables. Une fois que c'est dit, hop! et on passe à autre chose.
La chose en question, c'est du blé d'Inde, des épis de maïs, l'une des trois soeurs de l'alimentation autochtone.
Fin juillet, surtout dans ce temps-là, les cultivateurs des campagnes environnantes s'aventuraient parfois du côté de la Basse-Ville de Trois-Rivières pour vendre du blé d'Inde aux prolétaires. C'était généralement une piastre la douzaine.
C'est à ce moment que nous intervenons. Un paysan nous klaxonne, moi, mon frère et l'un de nos chums pour nous demander si nous n'étions pas intéressés de nous faire un peu d'argent en vendant du blé d'Inde au porte en porte.
-M'a vous payer à 'a fin d'la run quand l'camion va y'être vide... Embarquez dans l'pick-up les jeunes pis allons vendre du blé d'Inde...
Le type a la gueule d'un gars qui relève de brosse. Comme à peu près tout le monde dans le quartier. Aussi nous ne le remarquons même pas.
On vend du blé d'Inde dans Saint-Sacrement, la Petite Pologne, Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, puis le pick-up se vide. Il ne reste qu'un fond de poche. On a couru tout l'après-midi pour vendre son maudit blé d'Inde. On a hâte de se faire payer.
L'habitant s'arrête sur la rue De Foye, à côté du Parc des Pins. Il nous laisse débarquer du pick-up puis il nous lance son fond de poche de blé d'Inde. Il rembarque dans sa vieille réguine puis il part en trombe vers sa chère campagne avec tout le fric qu'on lui a remis entre les mains, le tabarnak.
On a vraiment l'air con. On gueule dans le vide.
-Hostie d'chien! On va t'fendr' el'crâne à coups d'batte! Crisse de voleur!!!
On se partage le blé d'Inde entre nous trois. Ce qui fait quelque chose comme cinq épis chaque plus un coton qu'on a lancé dans le parc pour nourrir les cochons s'il s'en trouve.
L'air était chaud. Nous étions jeunes. Nous étions fous. Et nous mangions notre blé d'Inde avec beaucoup de sel et encore plus de beurre qu'on ne le ferait de nos jours.
La morale de l'histoire? Méfiez-vous de tous les vendeux d'blé d'Inde, peut-être que c'est le nôtre, celui que l'on rêve de retrouver depuis notre tendre enfance pour lui caresser la face à grands coups de taloches amicales.
lundi 5 mars 2012
Pierre Poutine, un travailleur d'élections exemplaire
On l'avait demandé pour travailler le jour des élections pour le parti le plus pourri du Canada.
-I' vont t'donner dix piastres de l'heure pis i' t'f'ront v'nir du poulet de la rôtisserie pour dîner. Toutte c'que t'as à faire c'est d'noter les noms de ceux qui viennent voter pendant 'a journée... Pis nous autres on fait des tchèques-hoppe pour vouère qui c'est qui a pas voté parmi les voteux d'notr' bord pis on va les charcher pour qu'i' votent... Kapitch?
-Ok. Pis j'peux-tu m'emmener d'la liqueur? J'aime ben ça boire un peu de temps en temps... que lui avait répondu Pierre Poutine.
Pierre Poutine ne s'intéressait pas à la politique. Il s'intéressait plus à son frigo, lequel était plutôt vide. Dix piastres de l'heure, que ça vienne d'un crosseur d'un bord ou bien d'un crosseur de l'autre bord, ce sera de l'argent trop vite dépensé quoi qu'il advienne.
Pierre Poutine s'était rendu au bout de ses prestations d'assurance-fromage et il en était maintenant réduit à recevoir quelques miettes de «solidarité sociale», pléonasme qui laisse voir la pauvreté d'esprit des politiciens de métier en matière de langue. Ils ne sont pas «actifs», mais «pro-actifs». Ils ne font pas preuve de civisme, mais de «citoyenneté citoyenne» ou autres expressions d'illettrés gonflés d'orgueil.
Mais laissons là toutes ces considérations oiseuses. Et revenons-en au jour du vote.
Pierre Poutine fait sa petite coche devant le nom de chaque électeur qui se présente. C'est un job pépère. Une gorgée de liqueur, un nom, une petite coche et au suivant! C'est comme ça toute la journée. Puis le poulet arrive. Menoum, menoum. Il est un peu tiède et les frites sont molles mais la sauce est au barbecue. C'est ce qui compte. Et cela vient avec une liqueur comme de raison. Glouglou.
L'après-midi passe. D'autres viennent voter. Peu d'entre eux votent pour les pourris qui ont embauché Pierre Poutine. Ils votent tous orange ou socialiste. Même Pierre Poutine a voté orange. Sans trop savoir pourquoi. Parce que Jack avait l'air sympathique. L'autre, il a l'air d'un con. Et il est trop collé sur la sacristie. De sorte que ça sent un peu trop la marde tout ce qui sort de ce parti d'idéologues déconnectés de leur temps.
Puis c'est la soirée des élections. Pierre Poutine revient à la maison avec son chèque. Il n'est même pas passé par le local du parti pourri qui lui a payé sa journée. Il apprend chez-lui que le candidat du parti pourri a perdu son élection et que c'est une parfaite inconnue de la gauche radicale qui l'a remportée. Elle est prestataire de l'aide sociale et milite contre la cruauté faite aux animaux.
Évidemment, Pierre Poutine s'est commandé une poutine avec une liqueur avec l'argent du Parti.
Puis il a souri à l'idée que toute la province avait été emportée par une «vague orange», un tsunami anti-pourris.
Vous direz que ce n'était que de la petite politique et vous aurez raison de le dire.
Néanmoins, le frigo de Pierre Poutine était plein.
Pierre Poutine, le gars qui votait orange et qui travaillait pour les pourris pour se nourrir un peu.
vendredi 2 mars 2012
La droite va en manger une crisse
Les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes sur les étudiants qui manifestaient devant l'Assemblée Nationale du Québec.
La prochaine fois, ce sera quoi? Je n'ose même pas y penser. Je crains que la droite n'en mange une crisse.
Je n'aimerais pas être membre du Parti Libéral par les temps qui courent plus vite qu'on ne le pense en hauts-lieux.
Dans les bas-fonds, on sait que nous sommes proches de la fin ou du début de quelque chose. De quelque chose qui ressemble à un ardent désir de changement, voire de révolution.
Cela va certainement échapper à tous les commentateurs et chroniqueurs payés par les consortiums. Mais cela n'échappera pas à ceux qui vivent dans les faubourgs à la mélasse, d'autant plus que la mélasse est devenue hors de prix, comme tout le reste d'ailleurs. La panique ne s'emparera pas que des marchés boursiers, mais de tous ceux qui vivent dans le luxe. Les sans-culottes, les indignés et autres activistes considérés comme de la canaille vont prendre du galon, gagner du respect et recruter mieux que jamais.
L'éducation devait être gratuite et accessible pour tous, du primaire jusqu'à l'université, selon le programme du Parti Libéral de Jean Lesage lors des élections de 1960. Il fallait sortir le Québec de la Grande Noirceur à cette époque, allumer les lumières, nationaliser des secteurs clés de notre économie pour favoriser une forme de justice sociale plutôt que de tout remettre entre les mains d'une poignée de requins de la finance.
On sait dans quelle auge se nourrit le Parti Libéral de nos jours. Nos infrastructures publiques coûtent toujours plus cher pour générer des fonds qui nourrissent les vrais parasites de l'État. On veut nous faire accroire que les pauvres, les chômeurs et les étudiants sont pires que ceux-là. Mais ce sont eux, ceux que l'on ne nomme jamais par crainte de représailles, eux qui sucent l'argent du peuple jusqu'à la vente finale pour cause de faillite. La crise, ce sont ceux qui la provoquent qui ne paient jamais en retour.
Et nous en sommes à un point de non-retour.
Je prédis le renversement de tous les régimes totalitaires, incluant les nôtres, et ce par la seule force de la pensée. Par cette noosphère dont parlait Teilhard de Chardin pour expliquer une forme de conscience humaine qui, en d'autres mots, pourrait s'appeler aujourd'hui l'Internet. C'est fou ce qu'on peut faire avec Facebook, Tweeter, You Tube et Google quand on s'empare de la rue.
Les libéraux et autres libertariens peuvent faire leurs fins finauds encore une journée ou deux. Ils seront bientôt totalement déconsidérés, traités comme de la fiente, des vendeurs de province à trois cents le pied carré.
Oui, elle s'en vient la révolution. Tous les jours, elle marche à grands pas, là où l'on sait que ça compte vraiment.
Ce n'est plus le temps de réclamer le gel des frais de scolarité. C'est le temps de demander l'abolition des frais de scolarité, l'éducation gratuite pour tous, et fuck le capitalisme sale, et fuck les money makers qui voudraient nous coller des dettes de plus pour mieux nous déposséder de nos ressources naturelles et de nos droits humains.
La rue est la plus haute instance constitutionnelle de tout pays depuis la nuit des temps.
Les derniers seront les premiers.
Et les gaz lacrymogènes ne pourront rien contre ça.
La prochaine fois, ce sera quoi? Je n'ose même pas y penser. Je crains que la droite n'en mange une crisse.
Je n'aimerais pas être membre du Parti Libéral par les temps qui courent plus vite qu'on ne le pense en hauts-lieux.
Dans les bas-fonds, on sait que nous sommes proches de la fin ou du début de quelque chose. De quelque chose qui ressemble à un ardent désir de changement, voire de révolution.
Cela va certainement échapper à tous les commentateurs et chroniqueurs payés par les consortiums. Mais cela n'échappera pas à ceux qui vivent dans les faubourgs à la mélasse, d'autant plus que la mélasse est devenue hors de prix, comme tout le reste d'ailleurs. La panique ne s'emparera pas que des marchés boursiers, mais de tous ceux qui vivent dans le luxe. Les sans-culottes, les indignés et autres activistes considérés comme de la canaille vont prendre du galon, gagner du respect et recruter mieux que jamais.
L'éducation devait être gratuite et accessible pour tous, du primaire jusqu'à l'université, selon le programme du Parti Libéral de Jean Lesage lors des élections de 1960. Il fallait sortir le Québec de la Grande Noirceur à cette époque, allumer les lumières, nationaliser des secteurs clés de notre économie pour favoriser une forme de justice sociale plutôt que de tout remettre entre les mains d'une poignée de requins de la finance.
On sait dans quelle auge se nourrit le Parti Libéral de nos jours. Nos infrastructures publiques coûtent toujours plus cher pour générer des fonds qui nourrissent les vrais parasites de l'État. On veut nous faire accroire que les pauvres, les chômeurs et les étudiants sont pires que ceux-là. Mais ce sont eux, ceux que l'on ne nomme jamais par crainte de représailles, eux qui sucent l'argent du peuple jusqu'à la vente finale pour cause de faillite. La crise, ce sont ceux qui la provoquent qui ne paient jamais en retour.
Et nous en sommes à un point de non-retour.
Je prédis le renversement de tous les régimes totalitaires, incluant les nôtres, et ce par la seule force de la pensée. Par cette noosphère dont parlait Teilhard de Chardin pour expliquer une forme de conscience humaine qui, en d'autres mots, pourrait s'appeler aujourd'hui l'Internet. C'est fou ce qu'on peut faire avec Facebook, Tweeter, You Tube et Google quand on s'empare de la rue.
Les libéraux et autres libertariens peuvent faire leurs fins finauds encore une journée ou deux. Ils seront bientôt totalement déconsidérés, traités comme de la fiente, des vendeurs de province à trois cents le pied carré.
Oui, elle s'en vient la révolution. Tous les jours, elle marche à grands pas, là où l'on sait que ça compte vraiment.
Ce n'est plus le temps de réclamer le gel des frais de scolarité. C'est le temps de demander l'abolition des frais de scolarité, l'éducation gratuite pour tous, et fuck le capitalisme sale, et fuck les money makers qui voudraient nous coller des dettes de plus pour mieux nous déposséder de nos ressources naturelles et de nos droits humains.
La rue est la plus haute instance constitutionnelle de tout pays depuis la nuit des temps.
Les derniers seront les premiers.
Et les gaz lacrymogènes ne pourront rien contre ça.
jeudi 1 mars 2012
«Donnez-moi un mot et je ferais pendre un homme» dixit le Cardinal Richelieu
Il y a plein de sujets sérieux à traiter et il n'est que plus décevant de voir un type gaspiller son beau talent à raconter des niaiseries.
Les guerres dans le monde, la faim ici et là, l'oppression, l'injustice: ce n'est pas le choix de sujets sérieux qui manque.
Alors pourquoi Pigne-Pogne Péloquin, alias Jean-Pierre, ne s'amuse qu'à écrire des conneries sur son blogue ou bien sur Fessebouc, hein?
Comme cette histoire du gars qui s'était donné un coup de pied dans la face après s'être torché. Ou bien quelque truc salace qui ne prouve que le désenchantement de l'auteur face à ce monde rempli de sujets sérieux et passionnants.
L'autre jour, il y a deux ou trois mois, Pigne-Pogne Péloquin livrait un de ses foutus billets inutiles à propos des gens qui se brochent le scrotum lors de compétitions de style jack-ass. Vous voyez le genre.
Eh bien, le jour même plus de 567 987 personnes sont mortes sur la planète, certaines de mort naturelle, et d'autres de méchanceté humaine. Jamais Pigne-Pogne Péloquin n'a écrit un traître mot à ce sujet. Il a préféré discourir niaisement sur le brochage de scrotum.
Lorsque survint le gros tsunami en Indonésie, il y a quelques années, Pigne-Pogne Péloquin n'a rien dit du tout. Il écrivait cette fois-là des trucs à propos des gens qui pètent silencieusement dans les ascenseurs pour faire passer ça sur le dos d'un autre, généralement le plus gros, comme si les gros pétaient plus souvent et sentaient toujours mauvais.
Cela m'avait tellement déçu que j'avais créé un site ouèbe le jour même qui dénonçait son blogue. Le blogue s'appelait «De l'insignifiance de Jean-Pierre Péloquin, alias Pigne-Pogne». Je lui ai fait parvenir des tas de courriels auxquels il n'a presque rien répondu sinon qu'«il est bien chez-lui dans son monde et qu'il ne me doit rien».
Bien sûr qu'il ne me doit rien! Et je lui ai envoyé un courriel de 9 000 mots pour bien le lui faire comprendre. Courriel dans lequel j'évoquais de sublimes pensées de Kant et Wittgenstein tout en égratignant au passage son manque de substance. Le rustre n'a pas daigné me répondre, bien entendu. Mais j'ai publié mon texte sur mon blogue où je le contredis. Trois amis Fessebouc m'ont dit qu'ils aimaient ça et l'ont partager aux membres de leur propre réseau.
Pigne-Pogne Péloquin peut continuer à se moquer du monde et des sujets sérieux, mais il sait maintenant qu'il ne le fera pas impunément. On le surveille!!!
J'ai envoyé des tas d'invitation sur Fessebouc et autres sites de réseaux sociaux pour démasquer l'art inutile de Pigne-Pogne Péloquin. Le monde entier doit savoir qu'il perd son temps à écrire des conneries alors que le monde entier ou sans dentier va si mal, si je puis me permettre cette facétie.
On peut évidemment m'envoyer des documents qui pourraient compromettre Pigne-Pogne Péloquin. Je les publierai in extenso dans la mesure où la source aura été vérifiée. Je ne voudrais pas sombrer dans la médisance et l'atteinte à la réputation qui n'est pas fondée...
Et je n'ai pas peur d'écrire sous mon vrai nom pour que toute la lumière soit faite sur Pigne-Pogne Péloquin.
Me Jean-Luc Péloquin
Notaire et moraliste amateur sur Fessebouc
Membre de la guilde des écrivains de la Vallée du Saint-Maurice
Médaillé de bronze en escrime aux Jeux du Québec (1984)
PS: Bien que je m'appelle Péloquin, je n'ai aucun lien de parenté avec Pigne-Pogne Péloquin. Sa branche de Péloquin provenait de Normandie, quoiqu'il y ait aussi des Indiens dans sa lignée. La mienne provient de la Haute-Savoie. Mon ancêtre s'appelait Ferdinand La Fouine Péloquin, soldat du régiment de Carignan qui possédait une terre qu'il n'a jamais défrichée dans le coin de Fort Chambly. Il a tué et violé plusieurs Indiennes au cours de ses guerres, peut-être, mais on ne réécrit pas l'histoire. Aussi je trouve ridicule l'idée de Pigne-Pogne Péloquin qui souhaiterait redonner au fleuve Saint-Laurent son nom d'origine. Magtogoek!!! Personne n'y comprendrait rien. Saint-Laurent, ça coule de source... Et comment appellerait-on les Laurentides, hein? Les Magtogoekides? Ça n'a pas de sens. Pigne-Pogne Péloquin est fou.
Les guerres dans le monde, la faim ici et là, l'oppression, l'injustice: ce n'est pas le choix de sujets sérieux qui manque.
Alors pourquoi Pigne-Pogne Péloquin, alias Jean-Pierre, ne s'amuse qu'à écrire des conneries sur son blogue ou bien sur Fessebouc, hein?
Comme cette histoire du gars qui s'était donné un coup de pied dans la face après s'être torché. Ou bien quelque truc salace qui ne prouve que le désenchantement de l'auteur face à ce monde rempli de sujets sérieux et passionnants.
L'autre jour, il y a deux ou trois mois, Pigne-Pogne Péloquin livrait un de ses foutus billets inutiles à propos des gens qui se brochent le scrotum lors de compétitions de style jack-ass. Vous voyez le genre.
Eh bien, le jour même plus de 567 987 personnes sont mortes sur la planète, certaines de mort naturelle, et d'autres de méchanceté humaine. Jamais Pigne-Pogne Péloquin n'a écrit un traître mot à ce sujet. Il a préféré discourir niaisement sur le brochage de scrotum.
Lorsque survint le gros tsunami en Indonésie, il y a quelques années, Pigne-Pogne Péloquin n'a rien dit du tout. Il écrivait cette fois-là des trucs à propos des gens qui pètent silencieusement dans les ascenseurs pour faire passer ça sur le dos d'un autre, généralement le plus gros, comme si les gros pétaient plus souvent et sentaient toujours mauvais.
Cela m'avait tellement déçu que j'avais créé un site ouèbe le jour même qui dénonçait son blogue. Le blogue s'appelait «De l'insignifiance de Jean-Pierre Péloquin, alias Pigne-Pogne». Je lui ai fait parvenir des tas de courriels auxquels il n'a presque rien répondu sinon qu'«il est bien chez-lui dans son monde et qu'il ne me doit rien».
Bien sûr qu'il ne me doit rien! Et je lui ai envoyé un courriel de 9 000 mots pour bien le lui faire comprendre. Courriel dans lequel j'évoquais de sublimes pensées de Kant et Wittgenstein tout en égratignant au passage son manque de substance. Le rustre n'a pas daigné me répondre, bien entendu. Mais j'ai publié mon texte sur mon blogue où je le contredis. Trois amis Fessebouc m'ont dit qu'ils aimaient ça et l'ont partager aux membres de leur propre réseau.
Pigne-Pogne Péloquin peut continuer à se moquer du monde et des sujets sérieux, mais il sait maintenant qu'il ne le fera pas impunément. On le surveille!!!
J'ai envoyé des tas d'invitation sur Fessebouc et autres sites de réseaux sociaux pour démasquer l'art inutile de Pigne-Pogne Péloquin. Le monde entier doit savoir qu'il perd son temps à écrire des conneries alors que le monde entier ou sans dentier va si mal, si je puis me permettre cette facétie.
On peut évidemment m'envoyer des documents qui pourraient compromettre Pigne-Pogne Péloquin. Je les publierai in extenso dans la mesure où la source aura été vérifiée. Je ne voudrais pas sombrer dans la médisance et l'atteinte à la réputation qui n'est pas fondée...
Et je n'ai pas peur d'écrire sous mon vrai nom pour que toute la lumière soit faite sur Pigne-Pogne Péloquin.
Me Jean-Luc Péloquin
Notaire et moraliste amateur sur Fessebouc
Membre de la guilde des écrivains de la Vallée du Saint-Maurice
Médaillé de bronze en escrime aux Jeux du Québec (1984)
PS: Bien que je m'appelle Péloquin, je n'ai aucun lien de parenté avec Pigne-Pogne Péloquin. Sa branche de Péloquin provenait de Normandie, quoiqu'il y ait aussi des Indiens dans sa lignée. La mienne provient de la Haute-Savoie. Mon ancêtre s'appelait Ferdinand La Fouine Péloquin, soldat du régiment de Carignan qui possédait une terre qu'il n'a jamais défrichée dans le coin de Fort Chambly. Il a tué et violé plusieurs Indiennes au cours de ses guerres, peut-être, mais on ne réécrit pas l'histoire. Aussi je trouve ridicule l'idée de Pigne-Pogne Péloquin qui souhaiterait redonner au fleuve Saint-Laurent son nom d'origine. Magtogoek!!! Personne n'y comprendrait rien. Saint-Laurent, ça coule de source... Et comment appellerait-on les Laurentides, hein? Les Magtogoekides? Ça n'a pas de sens. Pigne-Pogne Péloquin est fou.
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