C'était au temps des premières gelées au sol.
Les feuillus étaient coiffés de jaune, de rouge et d'orangé. Leur feuillage frémissait sous le vent froid comme s'ils communiquaient entre eux. On entendait presque des mots: brrrrooooo, bruuuuuuuu, frrreeeeee...
Et le ciel était bleu comme de raison. Bleu comme on en voit qu'aux abords des rivières Mattawin et Tapiskwan Sipi. Avec de gros nuages cotonnés qui ne sont là qu'à l'arrivée de l'automne.
Le canot fendait les eaux du Lac Caribou en deux parties asymétriques.
Il faisait assez froid pour ramer avec des gants.
On entendait le vol des outardes qui s'en allait faire escale aux abords du fleuve Magtogoek avant que de repartir au Sud.
Il n'y avait ni mouches ni moustiques dans les bois comme sur les eaux.
Pas de bruits d'auto.
Ni radio ni télé pour hurler des stupidités.
Rien que la béatitude.
Et l'idée de prendre un bon café sur une plage désertée de la Baie des Onze-Îles.
Le vent dans les feuilles semblait former des mots.
Freuuuuu, Meuuuuuu, Broooo....
faut tendre l'oreille alors....
RépondreEffacerFrrrrr
RépondreEffacerSsssscchhhh
Oooouuuuffff
Musique.