dimanche 29 avril 2012
Une foutue manif de nuit à Trois-Rivières comme à Montréal...
Hier matin, en prenant mes messages sur mon ordi, j'apprends par le biais de mon camarade Al Barrett qu'une manifestation nocturne aurait lieu à Trois-Rivières la journée même. Qui organise ça? Un citoyen, comme d'habitude, qui n'a pas demandé la permission à qui que ce soit pour jouer au grand jeu de la démocratie. Une page Facebook intitulée Une foutue manif de nuit à Trois-Rivières a été créée pour la circonstance. Ça commence avec une dizaine d'inscriptions, peu de Oui, plusieurs Peut-être. La matinée passe, puis l'après-midi. En début de soirée 111 personnes sont prêtes à participer.
Serions-nous trois ou quatre, que j'y serais tout de même.
Moi et ma blonde, grands fans de la solidarité, marchons vers le point de ralliement autour de 20h00. Le Parc Champlain est pratiquement désert. Je salue au passage deux policiers qui nous renvoient la pareille. Ça pourrait nous éviter des coups de matraques, on ne sait jamais.
Nous sommes trois ou quatre, peut-être cinq si l'on compte le grand drapeau des Patriotes de 1837.
Une manifestante de Montréal, dix-huit ans peut-être, frêle, petite et menue rapporte ce qu'elle a vu là-bas: des gens qui se font tabasser et poivrer pour rien. Ce petit bout de femme, à peine sortie de l'adolescence, représente pour Jean Charest un dangereux ennemi de l'État. C'est ce qui me vient à l'esprit en la voyant. Dans ma tête, c'est clair que c'est Jean Charest l'ennemi de la démocratie. C'est lui qui nourrit le chaos et provoque ce mouvement de désobéissance civile jamais vu à la grandeur du Québec.
Progressivement, des gens se joignent au petit groupe de résistants. Nous sommes bientôt 10, puis 100, 200...
Moi et Al Barrett jouons du tamtam pendant que François, un autre solidaire, joue des maracas. Les médias sont plus nombreux tout à coup. Puis les policiers aussi. Personne ne sait ce qui va se passer. Enfin, je parle pour moi. Je n'en sais rien...
La manifestation sera-t-elle déclarée illégale? Pas encore. Et pour en être bien certain, voilà que le drapeau des Patriotes suivi de drapeaux rouges se mettent en marche. Où allons-nous?
-En avant, en avant, on n'recule pas...
Et on avance. On s'exprime:
-Un peuple instruit, jamais ne sera soumis!
-Charest, dehors! Trouve-toé une job dans l'Nord!
-Crions, plus fort, pour que personne ne nous ignore!
-Gouvernement corrompu, le peuple dans la rue!
-Etc.
Les rues du centre-ville de Trois-Rivières n'ont certainement pas vu souvent de manifs nocturnes accompagnées de sit-in. Les badauds sont médusés. Plusieurs se mêlent à la foule des manifestants spontanément. Je reconnais entre autres un couple d'Autochtones. Je les salue en criant Anishnabé! ce qui veut dire Vrai Humain. Je ne suis plus le seul Peau-Rouge dans la manif.
Les clients des bars nous font le V de la Victoire au passage de la manif. Les policiers tentent d'encadrer tant bien que mal cette manif qui se rend jusque dans Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, au coin de Laviolette et St-Maurice, puis aux Cinq-coins, près de l'entrée de l'autoroute 40.
Hier soir, personne n'a été arrêté, molesté, battu ou matraqué par les policiers de Trois-Rivières qui ont été admirables compte tenu des circonstances. Ils ont protégé et servi le peuple plutôt que de servir le gouvernement corrompu de Jean Charest.
En 44 ans d'existence, jamais je n'avais vu quelque chose du genre à Trois-Rivières, dans cette ville réputée pour être un comté baromètre pour mesurer ce qui se passe dans la province. Eh bien, à la mesure de ce que j'ai vu hier, il est clair que le Québec est entré dans une ère de révolution sociale sans précédent. Grâce à Jean Charest.
On n'a pas besoin de sexe puisque le gouvernement nous fourre à tous les jours, que j'ai pu lire sur l'une des pancartes. C'était dans le ton de cette soirée de manifestation.
J'y suis allé pour soutenir le principe de l'éducation gratuite pour tous du primaire jusqu'à l'université. J'y suis allé parce que Jean Charest fait matraquer son propre peuple. Ce qui ne se fait pas où que l'on soit dans le monde. Ce que les policiers de Trois-Rivières semblent avoir compris. Comme s'ils réalisaient qu'ils se font eux aussi fourrer par le gouvernement Charest.
Camarades policiers, merci d'avoir laissé à cette manif l'opportunité d'accoucher dans le calme et la non-violence. La révolution ne se fera pas sans vous. Vous faites vous aussi partie de la solution. Vous êtes vous aussi la révolution en marche.
Certains irréductibles veulent marcher encore ce soir dans les rues de Trois-Rivières. Comme ça se passe à Montréal depuis cinq nuits, sans interruption.
Jean Charest cherche un bouc émissaire pour cacher la corruption de son gouvernement. Nous sommes tous Gabriel Nadeau-Dubois, la CLASSE ou whatever. On peut arrêter une poignée d'individus. On ne pourra jamais arrêter un peuple marchant vers la liberté et l'éducation pour tous!
Des photos de la manif.
D'autres infos sur la manif d'hier.
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Minute de silence puis le V
RépondreEffacerde la victoire et un cri
unanime.
Émouvant et beau.
On continue! Il faut l'émergence
d'une nouvelle classe politique
à la Québec Solidaire.
Les quatre dernières semaines ont contribué à achever en moins tout doute quant à l'inéluctabilité d'une révolution sociale semblable à celle menée par les Islandais. Nous fonçons rapidement et sûrement vers le renversement des libéraux et du capitalisme. Québec Solidaire est un moyen. Ça pourrait être le mien. Amir Khadir mérite tout mon respect. Il est monté au front comme peu de politiciens l'ont fait. C'est lui le député de la rue. Et les partis de la rue, pour le moment, c'est Québec Solidaire et Option Nationale. Les deux réclament la nationalisation des ressources naturelles. Yes we can... do it better.
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