Le Docteur Jivago est un pur chef d’œuvre, tant le roman de Boris Pasternak que le film éponyme de David Lean, dans lequel Omar Sharif tenait le rôle principal.
Plus le temps passe et plus je ressens la tragédie du Docteur Jivago, un médecin qui s’acharnait à sauver des vies en une époque où la vie humaine ne comptait pour rien.
De la guerre contre l’Allemagne en passant par la révolution russe puis la guerre civile, Jivago ressemble à un naufragé perdu au milieu d’un océan d’hémoglobine. Au milieu de cet océan, rien n’est plus cher pour Jivago que d’écrire des vers pour sublimer cette vie misérable ravagée par la haine, le vol, le viol, le génocide : les lois éternelles se sont évanouies et il ne reste plus rien de sacré. Jivago contemple tout de même les cieux, les arbres enneigés, le givre aux fenêtres. Jivago s’attarde encore à ces menus détails qui n’intéressent plus personne. Il rêve en un temps déraisonnable où triomphent les brutes, les truands et les crapules.
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