Alcide Malenfant est vieux, bourré de rhumatismes, et toujours en train de fumer des Crévenne É.
Il s'allume toujours avec son mégot, de sorte qu'il fume quatre paquets par jour minimum.
À part fumer, il ne fait rien.
Il se berce en regardant la télé dans le fumoir de son foyer pour vieux.
Et dans le fumoir, c'est comme s'il fumait quatre-vingts paquets par jour tellement il y a de boucane.
Pourtant Alcide survit. Il a beau avoir le teint vert qu'il n'achale personne.
On l'a donné pour mort au moins cent fois depuis dix ans. Et il est encore là, à quatre-vingt-dix-sept ans sonnés, sans famille, sans amis ni personne, à fumer comme une cheminée tous les jours.
Le médecin, les infirmières, les préposés, les résidents et les visiteurs lui ont tous dit qu'il fumait trop.
Et il les a tous envoyés chier, en leur disant de lui crisser la paix.
Il meurt tranquillement dans son coin.
Le condamné à mort avait droit à sa cigarette. Enfin, il avait droit à tirer une touche avant que d'être pendu.
Pourquoi pas Alcide, d'autant plus qu'il paie ses cigarettes et son loyer.
Hein?
Ouais, exactement ! t'as remarqué ? c'est tout le temps quand t'es là, peinard, occupé à vivre, qu'il y a une ou une bonne âme dégoulinante qui vient, "pour ton bien", te faire chier et te pourrir la vie.
RépondreEffacerFoutraille ! l'enfer, c'est bin les autres ! :)