La junte militaire s’accroche encore au pouvoir en Birmanie. On demandait la semaine dernier au journaliste Patrick Brown, correspondant de Radio-Canada à Pékin, de donner son avis sur la suite des événements survenus au Myanmar. Brown a déclaré, substantiellement, qu’il ne peut y avoir de révolution réussie tant et aussi longtemps que l’armée ne prend pas le parti des manifestants.
Vous voulez savoir comment réussir une révolution? Rien de plus facile. Vous n’avez qu’à lire Techniques du Coup d’État de Curzio Malaparte. Malaparte a si bien compris le principe que Mussolini l’emprisonna, par peur de voir des têtes brûlées s’inspirer de Malaparte.
Dans son traité, fondé sur les coups d’État survenus au vingtième siècle, Malaparte nous fait très bien comprendre que pour renverser un État il faut en premier lieu s’assurer la sympathie de l’armée et, ensuite, s’emparer des moyens de communication : télégraphe, radio, télévision, etc.
Une fois la reine détrônée, on se charge alors d’envoyer de nouveaux messages à la fourmilière humaine : voici maintenant la Nouvelle Loi et vous feriez mieux d’y obéir de peine de vous faire raccourcir d’une tête.
Les manifestants de la place Tien An Men ont échoué parce qu’ils n’ont pas vraiment suscité l’appui de l’armée et n’ont pas pu s’emparer des médias. Les manifestants de Pologne, d’Allemagne de l’Est et de Tchécoslovaquie ont réussi leur coup d’État parce que le pouvoir ne pouvait plus passer ses messages par les médias ni compter sur le soutien de l’armée.
Cela dit, lancer des cocktails Molotov contre les forces de l’ordre n’est pas le meilleur moyen de mettre la police et l’armée de son bord, condition indispensable pour s’emparer des médias et y rester. Une émeute n’est pas une révolution.
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