jeudi 11 octobre 2007

Gutenberg et l'Internet

Les médias traditionnels se font de plus en plus tasser dans le coin du ring par l’Internet. On sait déjà que l’Internet va gagner, quoi qu’il advienne.
Le parchemin n’a rien pu faire contre l’invention de Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg. Le télégraphe a mangé une raclée par le téléphone. Et maintenant, c’est au tour de tous les médias de se faire broyer par l’Internet, d’ici à ce que l’on invente la télépathie, une question d’années avec les nouveaux développements survenus en génétique... C’est normal. Cos’ the times they are a changin’, comme le chantait Dylan.
Je ne sais pas comment l’on négociait dans l’industrie du parchemin, à l’époque où c’était en vogue de se procurer St-Augustin copié minutieusement par un moine, pendant des mois, voire des années. Peut-être qu’il n’y avait pas de marché pour la littérature à cette époque, d’autant plus que personne ne savait lire hormis les moines…
L’invention de Gutenberg a démocratisé la lecture. La disponibilité des livres a favorisé l’alphabétisation et l’accès à la culture. Une économie s’est forgée autour de l’invention. Des imprimeurs sont subitement devenus aussi riches que des rois. Des idées imprimées ont circulé parmi tous les royaumes de la terre, et toutes les couronnes du globe en ont été ébranlées, pour le meilleur comme pour le pire.
La même chose se produit avec l’Internet en ce moment. Ceux qui s’en méfient font penser à ces moines qui devaient s’accrocher à leurs parchemins, vieilles curiosités artisanales, face à ces millions puis bientôt ces milliards de pages imprimées.
Je lisais hier un article fort intéressant de Marie-Ève Morasse, paru dans la section Technaute, sur Cyberpresse. Chris Anderson était de passage à Montréal mardi dernier. Rédacteur en chef du magazine Wired et auteur du populaire livre The Long Tail, Anderson constate l'importance des blogues et prédit que la musique sera un jour gratuite.
Ce n’est certainement pas la prophétie du siècle, mais elle importe d’être rappelée : la musique sera un jour gratuite. Le produit que l’on doit vendre, à l’ère de l’Internet, ce n’est pas la musique, mais le musicien. Et le musicien doit se servir du produit, la musique, pour vendre ses spectacles et ses apparitions publiques. Son médium privilégié, bien sûr, sera l’Internet. Il en ira ainsi des écrivains. Les livres seront gratuits. L’auteur profitera des retombées médiatiques. Les gens du domaine de l’édition et les autres de l’industrie du disque devront se recycler en préposés de stationnement. Et c’est très bien ainsi.
Source:
http://technaute.cyberpresse.ca/nouvelles/texte_complet.php?id=81,12399,0,102007,1387232.html&ref=rss_technaute

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