J'ai lu quelque part, peut-être chez un sage Chinois dont le nom m'échappe, que la musique formait le caractère d'un royaume. La musique tourmentée était le gage d'un royaume de tourments. La musique douce était le trait caractéristique d'un royaume en paix.
Ce n'est pas une règle scientifique. Elle tient de la politique, de la sociologie ou, pire encore, de la poésie.
Pourtant, j'y suis sensible.
J'ai écouté des musiques tourmentées du temps où j'étais tourmenté. L'adolescence et les premières heures de l'âge adulte sont toujours comme ça. Je m'abandonnais à des rythmes fous sur des airs tonitruants. Quelques musiques douces filtraient au travers. De quoi préparer la prochaine étape sur les chemins de la vie.
Ces temps-ci, je m'abandonne à Chopin, Rachmaninov, Bach, Satie, etc.
Je ne sais pas si c'est conjoncturel ou bien si cela s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle manie.
Le bruit m'emmerde.
Les trompettes me sont insupportables.
Le son de ma guitare et de mes harmonicas se fait plus doux, plus calme, plus nuancé.
Je me suis d'ailleurs acheté un harmonica en si bémol hier.
Je ne l'ai pas encore essayé mais je me promets de produire des blues silencieux si cela peut se faire. Ou bien des reels qui te donnent l'envie de dormir.
N'importe quoi sauf du bruit.
Anywhere but out of this world, comme disait un certain Baudelaire dans Le spleen de Paris.
La musique adoucit mes moeurs. Voilà.
lundi 30 décembre 2013
mercredi 25 décembre 2013
Du baloney pour Noël
On ne se bousculait pas aux portes pour tenir le fort le jour de Noël. Et le fort en question, eh bien c'était Radio Basse-Ville, une station de radio communautaire qui diffuse autant dans la Basse que dans la Haute-Ville à Québec.
Cela se passait un 25 décembre 1999. Je m'étais proposé pour animer pendant deux ou trois heures ce jour-là. Mon émission s'intitulait Du baloney pour Noël. Mon émission s'ouvrait sur Baloney de Capitaine Nô et cette chanson revenait comme une antienne tout au long de ma programmation pour laquelle j'avais une réjouissante carte blanche. Je bénéficiais d'une liberté d'expression qui m'a toujours été refusée à Trois-Rivières jusqu'à l'avènement de l'Internet qui fit éclater les censeurs et les sangsues de tous les fucking dirty holes du monde.
Je n'enviais aucunement les animateurs des stations commerciales. Ils n'ont aucune liberté d'animation et se voient réduits à diffuser toujours la même bouillabaisse jusqu'à ce qu'une nouvelle génération de mononcles et de matantes vienne changer quelque peu la programmation pour l'orienter vers la plus mauvaise musique de robot du jour. Ils sont de plus sous-payés et doivent porter une cravate même lorsque personne ne les voit derrière leur micro.
À la radio communautaire, tu es seul avec tes disques et la console. Tu t'occupes de tout comme une pieuvre à huit tentacules. Tu mets la musique, les publicités, les promotions et tout le bataclan toi-même, sans l'aide de qui que ce soit. Puis tu prends les appels téléphoniques des auditeurs et auditrices souvent éméchés pour une raison qui m'échappe.
-Man... J'ai ben aimé ça ta toune Baloney de Capitaine Nô... Tu pourrais-tu heum-mettre Gentle Giant?
-Je n'ai pas de Gentle Giant dans ma pile de disques m'sieur...
-Ben... d'eubord, mets-moé Alice Cooper...
-Je n'écoute jamais ça... Que dirais-tu de Renaud?
-J'aime pas ça Ginette Reno... Pourquoi tu prends les appels des auditeurs d'eubord, hein?
-Merci d'avoir appelé m'sieur! Ton nom?
-Jacques Girard...
-Je t'offre la prochaine toune m'sieur Girard! Joyeux Noël!
-Toé 'ssi...
Je ne pourrais pas vous dire c'était quoi la prochaine. Probablement celle que j'avais prévue de programmer avant l'appel de m'sieur Girard. Je ne faisais toujours qu'à ma tête, même si c'était pour offrir du baloney pour Noël...
Excusez-là!
Frédéric Back et Le fleuve aux grandes eaux
Frédéric Back est mort et, comme tous les grands artistes, il sera toujours vivant.
Mistral salue ses mânes avec L'homme qui plantait des arbres sur son blogue.
J'y vais avec Le fleuve aux grandes eaux, le fleuve Magtogoek, anciennement appelé le fleuve Saint-Laurent.
C'est un géant qui nous quitte.
lundi 23 décembre 2013
Seul dans l'arrière-pays enneigé
C'est terminé et cela s'intitule «Seul dans l'arrière-pays enneigé». C'est un tableau à l'acrylique d'une dimension de 24 X 36 pouces. Il est pour vous pour 600$.
Je prends aussi des commandes personnelles pour 0,70$ le pouce carré, ce qui représente ma cote d'artiste pour l'année en cours.
Il est possible que l'achat de l'un de mes tableaux représente un bon investissement. Si vous disposez d'un commerce, les deux paliers de gouvernement offrent des crédits d'impôt avantageux pour l'achat d'une oeuvre d'art. Vous retrouverez presque 100% de votre investissement en trois ans. Si vous vendez le tableau trois ans plus tard pour le même prix, vous aurez fait 200%... Si vous le vendez trois fois plus cher parce que ma cote d'artiste s'est emballée à 7,00$ le pouce carré, eh bien je n'ose même pas imaginer combien vous serez riche et moi tout autant malheureux d'avoir laissé filer mon trésor...
Assez de ces calculs et de ces mathématiques qui collent la migraine!
Pour boire il faut vendre.
Ne m'en voulez pas trop pour cette présentation hideusement commerciale.
Tout le monde sait bien que l'art devrait être gratuit.
L'argent vient tout corrompre.
Si je ne me retenais pas, je donnerais tout.
jeudi 19 décembre 2013
Le prisonnier
Vaclav Havel a écrit un jour que la Tchécoslovaquie avait tellement fait sien l'idéal de la corruption que le jour où elle voudrait s'en débarrasser elle devrait nécessairement élire un prisonnier au poste de président. Ce prisonnier, eh bien c'était lui. La révolution de velours de 1989 l'a naturellement mené au pouvoir, comme le prisonnier Nelson Mandela un peu plus tard.
Je n'ai rien d'autres à dire à ce sujet mais convenez avec moi qu'il y a lieu de méditer là-dessus.
***
Nos démocraties sont devenues tellement corrompues qu'il sera tentant un jour pour les corrompus de créer des camps spéciaux pour le traitement des mauvaises opinions et autres meneurs de «chicane».
Quand les crosseurs disent que le peuple n'aime pas la chicane, ils disent seulement qu'ils sont le peuple.
Ce qu'ils ne sont pas, évidemment.
Ils sont seulement des crosseurs.
Et ils feraient n'importe quoi pour demeurer au pouvoir.
«Pourvu qué ça doure!» comme disait la mère de Napoléon Bonaparte à chaque fois que son fils donnait une taloche sur la calotte d'un cardinal ou bien d'un pape.
Ça n'a pas duré.
Même les plus forts que le roquefort trouvent un jour leur Waterloo.
Je n'ai rien d'autres à dire à ce sujet mais convenez avec moi qu'il y a lieu de méditer là-dessus.
***
Nos démocraties sont devenues tellement corrompues qu'il sera tentant un jour pour les corrompus de créer des camps spéciaux pour le traitement des mauvaises opinions et autres meneurs de «chicane».
Quand les crosseurs disent que le peuple n'aime pas la chicane, ils disent seulement qu'ils sont le peuple.
Ce qu'ils ne sont pas, évidemment.
Ils sont seulement des crosseurs.
Et ils feraient n'importe quoi pour demeurer au pouvoir.
«Pourvu qué ça doure!» comme disait la mère de Napoléon Bonaparte à chaque fois que son fils donnait une taloche sur la calotte d'un cardinal ou bien d'un pape.
Ça n'a pas duré.
Même les plus forts que le roquefort trouvent un jour leur Waterloo.
mercredi 18 décembre 2013
Le mauvais sort des vieilles églises de Trois-Rivières
Les églises de Trois-Rivières ont fermé l'une après l'autre depuis les quinze dernières années.
Il y eut d'abord l'église Saint-François-d'Assise, l'église de la P'tite Pologne, un quartier pauvre de Trois-Rivières. Une église même pas centenaire qui avait été construite sur un marécage. Le vieux curé du temps y jouait du violon, très mal d'ailleurs, puisqu'il était aussi dur de la feuille qu'il était crispé du mouvement. Un archet de crin, cela se manie avec douceur et sensualité. Le vieux curé n'allait pas plus loin qu'un rigodon inachevé mais s'exerçait tout de même à singer Bach ou quelque anonyme saltimbanque des débuts de la chrétienté. Évidemment, plus personne n'y allait, sinon quelques vieilles femmes qui avaient peur d'aller en enfer si elles manquaient un office religieux.
Puis on jugea bon de fermer aussi l'église Sainte-Cécile, dans le quartier du même nom, un coin tout aussi pauvre que la P'tite Pologne, sinon plus. Je ne me souviens pas du curé puisque je ne m'y rendais jamais. Ce quartier de la ville nous était plus ou moins interdit. Ce n'était pas notre secteur et passer par là représentait une possibilité d'affrontement avec les Desjarlais et les Boulay. Comme nous n'avions pas toujours sur nous un bâton de baseball avec un clou de voie ferrée planté au bout pour en faire un fléau d'infortune, nous évitions de fréquenter ce coin-là, du moins à l'époque où il y avait des taudis plutôt que des HLM.
L'église Saint-Cécile fût heureusement récupérée par une corporation qui profita de l'architecture des lieux pour y présenter des spectacles bien plus transcendants que du temps où le curé devait débiter platement sa messe en regardant sa montre.
L'église Saint-Sacrement est peut-être fermée mais je n'en suis pas certain. Je ne fréquente pas ce coin-là de la ville où s'entassent des retraités et des professeurs de Cégep. Elle est plantée sur le premier coteau et surplombe les églises de la Basse-Ville plantées dans l'argile laurentien de la vieille Mer dite de Champlain.
L'église de mon enfance, l'église de la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, est presque fermée. Il s'y donne encore une messe le dimanche mais sans plus.
Tous les Catholiques des quartiers pauvres sont refoulés vers la cathédrale de l'Immaculée-Conception, à deux pas de chez-moi. Avec les vitraux, l'évêque et la chorale, on peut encore éblouir un peu les derniers paroissiens.
Parmi toutes ces églises qui ferment et ne disent plus rien à quiconque, il y a bien sûr le cas tout à fait spécial de l'église Saint-Philippe.
Extérieurement, cette église est sans doute l'une des plus laides de toute la ville. Il est possible qu'elle ait été construite avec amour par du pauvre monde. Il n'en demeure pas moins que ces dernières années d'impiété ont fortement ébranlé l'esprit et le corps de cette église. La vieille brique, qui avait tout de même un certain cachet, avait été recouverte en partie par des panneaux d'aluminium. Cela n'avait pas empêché les murs de vaciller sur ce terrain argileux que le fleuve Magtogoek a maintes fois inondé au cours des derniers siècles. Comme cela devenait trop cher d'entretenir ce bâtiment le chef local des Catholiques a décidé de vendre ça au premier venu. Un type s'en est porté acquéreur pour récupérer le cuivre.
Cinq ans plus tard, l'église n'est toujours pas démolie. Le type semble s'être fait flouer par un contracteur ami de l'Hôtel de Ville qui récupère toujours les bâtiments des pauvres ploucs qui ne peuvent pas payer leurs taxes. Le type est en furie, crie en l'injustice et personne ne l'entend, pas même les morts de l'église Saint-Philippe. Entre temps, il paie ses taxes, pour ne pas se faire filouter par le contracteur. Puis il dénonce l'industrie de la corruption devant les médias comme si cela intéressait qui que ce soit à Trois-Rivières, trou sale d'entre tous les trous sales, où l'on ne vote jamais aux élections, sinon pour aider des arnaqueurs à remplir de vieux des autobus jaunes lors des journées de vote anticipé.
Duplessis y est toujours vivant, même si les églises ferment l'une après l'autre.
Les paroissiens d'hier, qui ne trouvent d'ailleurs plus d'emploi, en sont parfois réduits à voler des plaques de cuivre décollées dangereusement du toit de l'église Saint-Philippe qui ne veut toujours pas mourir, même si on l'éventre depuis toutes ces années qu'on attend pour la démolir.
Bien que je ne sois pas Catholique, j'ai toujours un petit pincement au coeur devant cette église. Si j'étais Catholique, croyant ou exalté, eh bien c'est certain que je ferais tout pour la sauver des pics des démolisseurs. J'en ferais un miracle. C'est bon pour ranimer la foi vacillante, les miracles. Mais je ne suis pas Catholique, même si je tiens Jésus pour un héros bien personnel, un gars qui préférait parler à Dieu n'importe où, n'importe quand, sans passer nécessairement par le Temple et les grandes démonstrations de ces prêtres qu'il appelait les sépulcres blanchis.
N'empêche que l'église Saint-Philippe tient encore debout et que cela m'agace. Je serais content qu'on la maintienne en vie envers et contre tous. Elle a survécu à cinq ans de menace de démolition. Si quelques bons Romains la sauvaient de la destruction, j'ai l'impression qu'on y viendra de partout dans le monde pour y faire bénir les béquilles ou les scrofuleux.
Ce n'est pas à un vieil animiste comme moi de dire aux Catholiques ce qu'ils doivent faire.
Si j'avais la foi, je soulèverais les fondations de l'église Saint-Philippe comme si c'était une simple montagne. J'enlèverais les panneaux d'aluminium et redonnerais aux maçons le soin de poser de la franche brique. Au bout d'un an, j'inviterais toute la ville à venir écouter un air de violoncelle jouée par un curé qui aurait de l'oreille. Toute la ville, sauf l'Hôtel de Ville, bien entendu. Il y a des limites à entretenir un culte envers les années '50.
Mais je n'ai pas cette foi-là et le sort de cette église ne me regarde pas, même si l'église Saint-Philippe semble me regarder tous les jours que je la croise pour me faire accroire qu'elle est un symbole de résilience et de résistance.
Chacun son trip...
Amen.
Il y eut d'abord l'église Saint-François-d'Assise, l'église de la P'tite Pologne, un quartier pauvre de Trois-Rivières. Une église même pas centenaire qui avait été construite sur un marécage. Le vieux curé du temps y jouait du violon, très mal d'ailleurs, puisqu'il était aussi dur de la feuille qu'il était crispé du mouvement. Un archet de crin, cela se manie avec douceur et sensualité. Le vieux curé n'allait pas plus loin qu'un rigodon inachevé mais s'exerçait tout de même à singer Bach ou quelque anonyme saltimbanque des débuts de la chrétienté. Évidemment, plus personne n'y allait, sinon quelques vieilles femmes qui avaient peur d'aller en enfer si elles manquaient un office religieux.
Puis on jugea bon de fermer aussi l'église Sainte-Cécile, dans le quartier du même nom, un coin tout aussi pauvre que la P'tite Pologne, sinon plus. Je ne me souviens pas du curé puisque je ne m'y rendais jamais. Ce quartier de la ville nous était plus ou moins interdit. Ce n'était pas notre secteur et passer par là représentait une possibilité d'affrontement avec les Desjarlais et les Boulay. Comme nous n'avions pas toujours sur nous un bâton de baseball avec un clou de voie ferrée planté au bout pour en faire un fléau d'infortune, nous évitions de fréquenter ce coin-là, du moins à l'époque où il y avait des taudis plutôt que des HLM.
L'église Saint-Cécile fût heureusement récupérée par une corporation qui profita de l'architecture des lieux pour y présenter des spectacles bien plus transcendants que du temps où le curé devait débiter platement sa messe en regardant sa montre.
L'église Saint-Sacrement est peut-être fermée mais je n'en suis pas certain. Je ne fréquente pas ce coin-là de la ville où s'entassent des retraités et des professeurs de Cégep. Elle est plantée sur le premier coteau et surplombe les églises de la Basse-Ville plantées dans l'argile laurentien de la vieille Mer dite de Champlain.
L'église de mon enfance, l'église de la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, est presque fermée. Il s'y donne encore une messe le dimanche mais sans plus.
Tous les Catholiques des quartiers pauvres sont refoulés vers la cathédrale de l'Immaculée-Conception, à deux pas de chez-moi. Avec les vitraux, l'évêque et la chorale, on peut encore éblouir un peu les derniers paroissiens.
Parmi toutes ces églises qui ferment et ne disent plus rien à quiconque, il y a bien sûr le cas tout à fait spécial de l'église Saint-Philippe.
Extérieurement, cette église est sans doute l'une des plus laides de toute la ville. Il est possible qu'elle ait été construite avec amour par du pauvre monde. Il n'en demeure pas moins que ces dernières années d'impiété ont fortement ébranlé l'esprit et le corps de cette église. La vieille brique, qui avait tout de même un certain cachet, avait été recouverte en partie par des panneaux d'aluminium. Cela n'avait pas empêché les murs de vaciller sur ce terrain argileux que le fleuve Magtogoek a maintes fois inondé au cours des derniers siècles. Comme cela devenait trop cher d'entretenir ce bâtiment le chef local des Catholiques a décidé de vendre ça au premier venu. Un type s'en est porté acquéreur pour récupérer le cuivre.
Cinq ans plus tard, l'église n'est toujours pas démolie. Le type semble s'être fait flouer par un contracteur ami de l'Hôtel de Ville qui récupère toujours les bâtiments des pauvres ploucs qui ne peuvent pas payer leurs taxes. Le type est en furie, crie en l'injustice et personne ne l'entend, pas même les morts de l'église Saint-Philippe. Entre temps, il paie ses taxes, pour ne pas se faire filouter par le contracteur. Puis il dénonce l'industrie de la corruption devant les médias comme si cela intéressait qui que ce soit à Trois-Rivières, trou sale d'entre tous les trous sales, où l'on ne vote jamais aux élections, sinon pour aider des arnaqueurs à remplir de vieux des autobus jaunes lors des journées de vote anticipé.
Duplessis y est toujours vivant, même si les églises ferment l'une après l'autre.
Les paroissiens d'hier, qui ne trouvent d'ailleurs plus d'emploi, en sont parfois réduits à voler des plaques de cuivre décollées dangereusement du toit de l'église Saint-Philippe qui ne veut toujours pas mourir, même si on l'éventre depuis toutes ces années qu'on attend pour la démolir.
Bien que je ne sois pas Catholique, j'ai toujours un petit pincement au coeur devant cette église. Si j'étais Catholique, croyant ou exalté, eh bien c'est certain que je ferais tout pour la sauver des pics des démolisseurs. J'en ferais un miracle. C'est bon pour ranimer la foi vacillante, les miracles. Mais je ne suis pas Catholique, même si je tiens Jésus pour un héros bien personnel, un gars qui préférait parler à Dieu n'importe où, n'importe quand, sans passer nécessairement par le Temple et les grandes démonstrations de ces prêtres qu'il appelait les sépulcres blanchis.
N'empêche que l'église Saint-Philippe tient encore debout et que cela m'agace. Je serais content qu'on la maintienne en vie envers et contre tous. Elle a survécu à cinq ans de menace de démolition. Si quelques bons Romains la sauvaient de la destruction, j'ai l'impression qu'on y viendra de partout dans le monde pour y faire bénir les béquilles ou les scrofuleux.
Ce n'est pas à un vieil animiste comme moi de dire aux Catholiques ce qu'ils doivent faire.
Si j'avais la foi, je soulèverais les fondations de l'église Saint-Philippe comme si c'était une simple montagne. J'enlèverais les panneaux d'aluminium et redonnerais aux maçons le soin de poser de la franche brique. Au bout d'un an, j'inviterais toute la ville à venir écouter un air de violoncelle jouée par un curé qui aurait de l'oreille. Toute la ville, sauf l'Hôtel de Ville, bien entendu. Il y a des limites à entretenir un culte envers les années '50.
Mais je n'ai pas cette foi-là et le sort de cette église ne me regarde pas, même si l'église Saint-Philippe semble me regarder tous les jours que je la croise pour me faire accroire qu'elle est un symbole de résilience et de résistance.
Chacun son trip...
Amen.
mardi 17 décembre 2013
Un nouveau conte de Noël pas racontable
Noël était bel et bien là avec ses blancs flocons et ses airs qui n'en finissaient plus de revenir sous tous les tons. Jingle Bells, Vive le vent et White Christmas étaient joués par toutes sortes de voix et d'instruments, lentement ou rapidement, avec de la batterie ou pas, de la clarinette ou bien de la viole de gambe, des chorales en veux-tu en v'là et tout le bataclan...
Jimmy n'était pas tout à fait dans son assiette. Il était seul et célibataire comme un gars qui avait l'envie de s'accoupler plus souvent. Surtout ce soir-là... Comment allait-il survivre à ce Noël tout fin seul, avec presque rien dans la vie, sinon une vieille guitare désaccordée et quelques romans remplis de trucs inutiles?
-Faut que j'me fasse un souper de Noël... Faut que j'mange mes émotions ce soir... Y'est pas dit que j'vais m'laisser abattre comme ça le jour de la naissance de Mithra!
Et voilà notre bon gros Jimmy qui se mitonne une bonne pièce de boeuf au four, avec des tas de champignons, des asperges et des petites patates.
-J'va's m'faire un festin de roi pour moi tout seul, nah! Qu'i' mangent d'la marde j'va's m'régaler!
La pièce de boeuf enfin cuite, Jimmy se prépara une assiette digne d'un ogre. Et il s'empiffra de roastbeef comme le plus porc d'entre les Gaulois.
-Miam! Miam! Smack! Smouche! mâcha notre bon Jimmy entre deux bouffées d'air plutôt frais puisqu'il avait laissé les fenêtres ouvertes.
Les flocons s'engouffrèrent par les fenêtres et tombèrent un petit peu sur le roastbeef pour le tiédir. Jimmy n'y vit rien de mal et crut même bon de voir cela comme une part indissociable du succès de son festin.
Il se resservit au moins trois fois, jusqu'à ce qu'il ait englouti l'équivalent d'un mollet humain bien nourri.
-Miam! Mium! Slurp! fit-il encore avec son dessert, une bûche de Noël Cauchon, une bûche composée essentiellement de margarine non-hydrogénée et de sucre blanchi au caustique.
Au bout d'une heure, le gros Jimmy ressentit un malaise, bien entendu.
-Ayoye! Bobo au ventre!
Ça lui faisait très, très mal.
Il se prit quelques Chidétak, des comprimés de concentré chimique contre les maux d'estomac.
Puis le mal finit par passer, non sans qu'il ne se soit demandé s'il ne valait pas mieux d'aller à l'hôpital.
Les flocons tombaient encore dans la rôtissoire dans laquelle il ne restait plus rien, même pas un champignon ou bien une patate.
Bing Crosby ou quelque hurluberlu chantait White Christmas à la radio.
Le gros Jimmy ronflait comme un gros lard dans son sofa.
***
Cliquez ici pour d'autres contes de Noël pas racontables.
Jimmy n'était pas tout à fait dans son assiette. Il était seul et célibataire comme un gars qui avait l'envie de s'accoupler plus souvent. Surtout ce soir-là... Comment allait-il survivre à ce Noël tout fin seul, avec presque rien dans la vie, sinon une vieille guitare désaccordée et quelques romans remplis de trucs inutiles?
-Faut que j'me fasse un souper de Noël... Faut que j'mange mes émotions ce soir... Y'est pas dit que j'vais m'laisser abattre comme ça le jour de la naissance de Mithra!
Et voilà notre bon gros Jimmy qui se mitonne une bonne pièce de boeuf au four, avec des tas de champignons, des asperges et des petites patates.
-J'va's m'faire un festin de roi pour moi tout seul, nah! Qu'i' mangent d'la marde j'va's m'régaler!
La pièce de boeuf enfin cuite, Jimmy se prépara une assiette digne d'un ogre. Et il s'empiffra de roastbeef comme le plus porc d'entre les Gaulois.
-Miam! Miam! Smack! Smouche! mâcha notre bon Jimmy entre deux bouffées d'air plutôt frais puisqu'il avait laissé les fenêtres ouvertes.
Les flocons s'engouffrèrent par les fenêtres et tombèrent un petit peu sur le roastbeef pour le tiédir. Jimmy n'y vit rien de mal et crut même bon de voir cela comme une part indissociable du succès de son festin.
Il se resservit au moins trois fois, jusqu'à ce qu'il ait englouti l'équivalent d'un mollet humain bien nourri.
-Miam! Mium! Slurp! fit-il encore avec son dessert, une bûche de Noël Cauchon, une bûche composée essentiellement de margarine non-hydrogénée et de sucre blanchi au caustique.
Au bout d'une heure, le gros Jimmy ressentit un malaise, bien entendu.
-Ayoye! Bobo au ventre!
Ça lui faisait très, très mal.
Il se prit quelques Chidétak, des comprimés de concentré chimique contre les maux d'estomac.
Puis le mal finit par passer, non sans qu'il ne se soit demandé s'il ne valait pas mieux d'aller à l'hôpital.
Les flocons tombaient encore dans la rôtissoire dans laquelle il ne restait plus rien, même pas un champignon ou bien une patate.
Bing Crosby ou quelque hurluberlu chantait White Christmas à la radio.
Le gros Jimmy ronflait comme un gros lard dans son sofa.
***
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lundi 16 décembre 2013
Ma scène d'hiver est presque terminée
C'est la troisième fois que je photographie ce tableau au cours de ces étapes. Il me reste quelques menus détails à ajouter, un peu de blanc, de bleu, de noir ça et là pour rehausser mes contrastes.
Le chatoiement de la neige n'est pas facile à rendre avec les pinceaux et les pigments. C'est ce qui m'incite à raffoler des scènes d'hiver. J'aime ce détachement qui m'habite lorsque je peins des paysages enneigés.
Dans celui-ci, j'ai l'impression de déjouer Le cri de Edvard Munch. Le personnage est seul sur un pont et il ne se prend pas la main à deux têtes pour crier je ne sais quoi. La vue de dos rappelle grossièrement Le voyageur au-dessus d'une mer de nuages de Caspar David Friedrich, un peintre qui m'habite tout autant que Fred, le dessinateur des aventures de Philémon.
Où veux-je en venir? Je ne sais pas. Je laisse mes doigts taper sur le clavier comme si je m'amusais à reproduire des rythmes africains.
J'ai terminé un autre tableau dont je ne peux parler en raison d'un embargo. C'est un cadeau que l'un de mes clients préférés a eu la gentillesse de m'acheter. J'en parlerai peut-être un jour avant que de mourir. Je ne prévois pas mourir avant d'avoir atteint au moins deux siècles d'existence. Il vous faudra donc de la patience...
Je retourne à mes chers pinceaux.
Ce fût un plaisir que de vous parler.
Si vous n'étiez pas là, je parie que vous seriez ailleurs.
Le chatoiement de la neige n'est pas facile à rendre avec les pinceaux et les pigments. C'est ce qui m'incite à raffoler des scènes d'hiver. J'aime ce détachement qui m'habite lorsque je peins des paysages enneigés.
Dans celui-ci, j'ai l'impression de déjouer Le cri de Edvard Munch. Le personnage est seul sur un pont et il ne se prend pas la main à deux têtes pour crier je ne sais quoi. La vue de dos rappelle grossièrement Le voyageur au-dessus d'une mer de nuages de Caspar David Friedrich, un peintre qui m'habite tout autant que Fred, le dessinateur des aventures de Philémon.
Où veux-je en venir? Je ne sais pas. Je laisse mes doigts taper sur le clavier comme si je m'amusais à reproduire des rythmes africains.
J'ai terminé un autre tableau dont je ne peux parler en raison d'un embargo. C'est un cadeau que l'un de mes clients préférés a eu la gentillesse de m'acheter. J'en parlerai peut-être un jour avant que de mourir. Je ne prévois pas mourir avant d'avoir atteint au moins deux siècles d'existence. Il vous faudra donc de la patience...
Je retourne à mes chers pinceaux.
Ce fût un plaisir que de vous parler.
Si vous n'étiez pas là, je parie que vous seriez ailleurs.
mercredi 11 décembre 2013
Luttons contre les spécialistes du stress!
Je rigole souvent à l'évocation de cette anecdote que j'ai trouvée sous la plume de Alain Stanké, ce monsieur toujours souriant et tout aussi fin observateur de la nature humaine.
Pour y aller rapidement, il s'agit d'un spécialiste du stress que Stanké a interviewé à quelque moment de sa vie trépidante. L'éminent savant de Montréal est même pressenti pour le Prix Nobel de médecine pour ses travaux sur le stress. Ce gars-là, c'est certain, vous ferait dormir n'importe quelle tranche de bacon qui crépite dans un poêlon de fonte chauffé à blanc. Il vous réduirait en chants gutturaux n'importe quelle crise de bassinette.
Quelques années après avoir mené son entrevue avec ce brave docteur, Stanké apprend qu'il est mort. Je ne me rappelle plus quelles sont les circonstances qui l'amènent à rencontrer la veuve du spécialiste du stress. Je rigole encore de me rappeler ce qu'elle lui révèle...
Le grand spécialiste du stress, pressenti pour le Nobel de médecine, était un bouffeur de valium compulsif. Il ne passait pas une journée sans s'empiffrer d'auto-prescriptions de valériane chimique. Une fois qu'il était gelé tight, il devenait le Wayne Gretzsky de la lutte au stress...
***
Je ne suis pas meilleur qu'un autre et n'ai pas de leçons à donner sur le stress. J'observe mes semblables, à l'instar de ce bon vieux Socrate, et je m'inquiète de constater que ceux qui ne savent rien prétendent tout connaître. J'affirme béatement mon ignorance en toute chose sans me culpabiliser de livrer mon opinion sur tout et rien. J'ai cette démangeaison de l'esprit qui me pousse à m'exprimer sur les sujets les plus divers, hiver comme été. Pourquoi développer sur le stress? Eh bien, je dirais parce que c'est con. C'est con le stress. Et c'est inévitable, comme la connerie.
Il y a des milliers d'années, un pauvre homme pouvait sortir de sa hutte sans avoir à entendre des tas de mécaniques roulées jour et nuit. Il lâchait son pet dans la nature en toute quiétude et partait ensuite dans sa pirogue pour aller cueillir du poisson pas trop bavard.
Le stress n'existait pas. On ne se cassait pas le bicycle parce que le bicycle n'existait pas encore. On faisait l'amour, j'imagine, pour meubler le temps et remplir la hutte. Puis on laissait les enfants jouer dehors avec les tigres et les ours polaires, je ne sais trop.
Il y avait du danger, bien sûr, mais le stress n'avait pas encore fait son apparition. Les spécialistes ne trouvaient pas encore leur place dans la communauté. Tout un chacun devait participer à sa façon au bien-être de la communauté. Le gars qui ne voulait pas éplucher les patates, pour se concentrer sur des travaux sérieux comme la lutte au stress, était tenu pour un égoïste, un paresseux ou bien une crotte de nez. On lui donnait tout de même à manger parce que les gens étaient polis et affables au temps où il n'y avait pas encore de stress.
***
Il y a de nos jours des tas de livres pour guérir le stress. En plus des cours, il se vend une panoplie de pilules et poudres de perlimpinpin pour être pimpant comme un pinson qui aurait une patate dans le bec.
Tous y vont de leur leçon sur le stress, les dix trucs pour ceci, les trois façons de faire cela, comme si le problème n'était pas dans la solution. On ne lutte pas contre le stress avec de l'arithmétique. Ce qui compte, en semblable matière, ça ne se compte pas.
***
Mon meilleur professeur pour lutter contre le stress est souvent un arbre, un nuage ou bien un soleil, le jour, quand on ne voit pas les autres étoiles.
Je n'y trouve aucun discours.
Je m'abandonne à leur sagesse, toute nimbée d'infini.
Et malgré tout, je stresse comme tout le monde.
Parce qu'il est impossible de ne pas stresser dans ce monde-ci, tel qu'il est conçu.
Un monde de bruits, de cris stridents, de crissements de pneus, de musique débile crachée par des hauts-parleurs de char, de... de... de...
Voilà pourquoi les arbres sont essentiels. Et les nuages aussi. Voire le soleil.
Je ne saurais m'en passer pour combattre le stress.
Je passe mes journées à les contempler pour oublier tout le reste et vivre ma vie comme n'importe quel autre con.
Un con qui, par exemple, ne sait pas que le virage à gauche autorisé sur feu rouge à une intersection c'est sans doute un piéton de moins de temps en temps. Comment voulez-vous qu'il traverse la rue s'ils sont autorisés à foncer sur lui de tous bords tous côtés?
Il est possible que vous cherchiez le lien à établir avec ce billet sur le stress.
Qu'est-ce que le virage à gauche autorisé sur feu rouge vient y faire, hein?
Tout et rien. C'est stressant, non?
Voilà.
Pour y aller rapidement, il s'agit d'un spécialiste du stress que Stanké a interviewé à quelque moment de sa vie trépidante. L'éminent savant de Montréal est même pressenti pour le Prix Nobel de médecine pour ses travaux sur le stress. Ce gars-là, c'est certain, vous ferait dormir n'importe quelle tranche de bacon qui crépite dans un poêlon de fonte chauffé à blanc. Il vous réduirait en chants gutturaux n'importe quelle crise de bassinette.
Quelques années après avoir mené son entrevue avec ce brave docteur, Stanké apprend qu'il est mort. Je ne me rappelle plus quelles sont les circonstances qui l'amènent à rencontrer la veuve du spécialiste du stress. Je rigole encore de me rappeler ce qu'elle lui révèle...
Le grand spécialiste du stress, pressenti pour le Nobel de médecine, était un bouffeur de valium compulsif. Il ne passait pas une journée sans s'empiffrer d'auto-prescriptions de valériane chimique. Une fois qu'il était gelé tight, il devenait le Wayne Gretzsky de la lutte au stress...
***
Je ne suis pas meilleur qu'un autre et n'ai pas de leçons à donner sur le stress. J'observe mes semblables, à l'instar de ce bon vieux Socrate, et je m'inquiète de constater que ceux qui ne savent rien prétendent tout connaître. J'affirme béatement mon ignorance en toute chose sans me culpabiliser de livrer mon opinion sur tout et rien. J'ai cette démangeaison de l'esprit qui me pousse à m'exprimer sur les sujets les plus divers, hiver comme été. Pourquoi développer sur le stress? Eh bien, je dirais parce que c'est con. C'est con le stress. Et c'est inévitable, comme la connerie.
Il y a des milliers d'années, un pauvre homme pouvait sortir de sa hutte sans avoir à entendre des tas de mécaniques roulées jour et nuit. Il lâchait son pet dans la nature en toute quiétude et partait ensuite dans sa pirogue pour aller cueillir du poisson pas trop bavard.
Le stress n'existait pas. On ne se cassait pas le bicycle parce que le bicycle n'existait pas encore. On faisait l'amour, j'imagine, pour meubler le temps et remplir la hutte. Puis on laissait les enfants jouer dehors avec les tigres et les ours polaires, je ne sais trop.
Il y avait du danger, bien sûr, mais le stress n'avait pas encore fait son apparition. Les spécialistes ne trouvaient pas encore leur place dans la communauté. Tout un chacun devait participer à sa façon au bien-être de la communauté. Le gars qui ne voulait pas éplucher les patates, pour se concentrer sur des travaux sérieux comme la lutte au stress, était tenu pour un égoïste, un paresseux ou bien une crotte de nez. On lui donnait tout de même à manger parce que les gens étaient polis et affables au temps où il n'y avait pas encore de stress.
***
Il y a de nos jours des tas de livres pour guérir le stress. En plus des cours, il se vend une panoplie de pilules et poudres de perlimpinpin pour être pimpant comme un pinson qui aurait une patate dans le bec.
Tous y vont de leur leçon sur le stress, les dix trucs pour ceci, les trois façons de faire cela, comme si le problème n'était pas dans la solution. On ne lutte pas contre le stress avec de l'arithmétique. Ce qui compte, en semblable matière, ça ne se compte pas.
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Mon meilleur professeur pour lutter contre le stress est souvent un arbre, un nuage ou bien un soleil, le jour, quand on ne voit pas les autres étoiles.
Je n'y trouve aucun discours.
Je m'abandonne à leur sagesse, toute nimbée d'infini.
Et malgré tout, je stresse comme tout le monde.
Parce qu'il est impossible de ne pas stresser dans ce monde-ci, tel qu'il est conçu.
Un monde de bruits, de cris stridents, de crissements de pneus, de musique débile crachée par des hauts-parleurs de char, de... de... de...
Voilà pourquoi les arbres sont essentiels. Et les nuages aussi. Voire le soleil.
Je ne saurais m'en passer pour combattre le stress.
Je passe mes journées à les contempler pour oublier tout le reste et vivre ma vie comme n'importe quel autre con.
Un con qui, par exemple, ne sait pas que le virage à gauche autorisé sur feu rouge à une intersection c'est sans doute un piéton de moins de temps en temps. Comment voulez-vous qu'il traverse la rue s'ils sont autorisés à foncer sur lui de tous bords tous côtés?
Il est possible que vous cherchiez le lien à établir avec ce billet sur le stress.
Qu'est-ce que le virage à gauche autorisé sur feu rouge vient y faire, hein?
Tout et rien. C'est stressant, non?
Voilà.
mardi 10 décembre 2013
Là où je radote sur la conversion de Jack London au socialisme
C'est un thème qui m'obsède et sur lequel j'aurai à me répéter jusqu'à ma dernière grimace. Je l'ai découvert au début de mon adolescence. J'ai trouvé ça chez Jack London. Et depuis je le répète.
Qu'est-ce qu'il disait Jack London? Oh! je n'irai pas vous effeuiller Jack comme si je soumettais un travail de fin de session à l'université. Je vais plutôt y aller à la bonne franquette, comme un lecteur paresseux s'adressant à d'autres lecteurs qui ne veulent pas s'emmerder avec des broutilles.
Jack London était obsédé par l'idée qu'un gars fort comme un ours puisse devenir rien du tout.
C'est cette obsession qui le métamorphosa en socialiste.
Au début de son oeuvre, Jack London croit en sa force, en sa ruse, en sa faculté d'adaptation. Il est même vaguement nietzschéen et vante the will of power comme l'on vanterait The Wheel of Fortune. Son destin de plus fort que le roquefort est de triompher, quoi qu'il advienne. Il travaillera dans une usine s'il le faut. Il ira chercher de l'or au Yukon. Il dormira deux heures par jour pour se donner une éducation solide tout en bossant comme un forçat. Il deviendra un dieu.
Puis survient une crise économique parmi tant d'autres. Jack ne trouve plus de job. Il a beau être fort comme un boeuf qu'on ne lui en donnerait pas plus qu'à un boeuf.
Jack devient vagabond et découvre une grande vérité du capitalisme: même le plus fort d'entre tous peut partager le sort des plus faibles. Cette vérité peut aussi s'appeler l'injustice, laquelle n'est pas entièrement physique, mais aussi métaphysique. L'argent, abstraction parmi toutes, liquéfie les efforts de tout un chacun quand il s'agit de liquider. L'argent broie le monde. L'argent écrase le peuple de son talon de fer.
Évidemment, il n'est pas nécessaire de se référer à Jack London pour comprendre ça.
Je me contente bien plus de le ressentir viscéralement.
Nous ne sommes rien sans la communauté et l'argent ce n'est pas la communauté.
Les forts comme les faibles, les idiots comme les intelligents, les riches comme les pauvres, tous et toutes nous sommes broyés par l'argent.
On mourra de faim de voir du pain et des petits gâteaux tout doux tout bons pourrir dans des entrepôts parce que ça ne se vend pas.
C'est logique ça?
Y'a pas de logique là-dedans.
Il y a seulement de l'avidité et une certaine béatification de réflexes profondément asociaux.
Ça donne l'envie de vivre un peu en retrait, non?
lundi 9 décembre 2013
La Terre pense
Tous les animistes du monde savent que la Terre a une âme. La Terre est une créature pensante, comme vous et moi. Elle sait que nous pensons. Elle sait que nous sommes là. Las à piocher sur sa tête tous les jours pour y trouver quelque subsistance à défaut de pétrole.
Plusieurs croient dur comme fer que la Terre ne pense pas. Ils la voient comme une roche sur laquelle flotte un peu d'eau.
Mes primitifs ancêtres, aussi mauvais pouvaient-ils être pour jouer à la pétanque, ne remettaient pas en question l'idée que la Terre avait une âme. Ils prêtaient même une âme aux arbres, aux cailloux, aux choux, aux poux et aux genoux.
Avec la civilisation germe aussi l'idée qu'on peut se servir autant qu'on veut. Le scribe ou le pharaon n'a pas à se soucier de qui ou de quoi proviennent les langues d'hirondelles macérées dans du jus de figues.
***
La Terre pense, même si c'est dur à croire.
Je serais mal aisé de vous dire ce qu'elle pense.
Comme je doute que les fourmis puissent comprendre ce que pensent les humains. Les fourmis savent que nous sommes là et nous fuient autant que possible par un principe de précaution que même la cigale sait honorer.
Nous les humains sommes au coeur de toutes ces pensées qui prennent diverses formes. Nous sommes au coeur parce que nous n'avons pas d'autres points de vue que de tout ramener vers l'observateur. L'observation ne sera toujours que partielle. Un radar demeure un radar. Et un humain, franchement, ça ne vaut pas toujours un bon radar.
Tout cela est un peu incongru.
C'est néanmoins de la métaphysique de base.
Je sais bien que cela ne vaut rien sur le marché.
Et c'est pourquoi cela m'est essentiel.
Plusieurs croient dur comme fer que la Terre ne pense pas. Ils la voient comme une roche sur laquelle flotte un peu d'eau.
Mes primitifs ancêtres, aussi mauvais pouvaient-ils être pour jouer à la pétanque, ne remettaient pas en question l'idée que la Terre avait une âme. Ils prêtaient même une âme aux arbres, aux cailloux, aux choux, aux poux et aux genoux.
Avec la civilisation germe aussi l'idée qu'on peut se servir autant qu'on veut. Le scribe ou le pharaon n'a pas à se soucier de qui ou de quoi proviennent les langues d'hirondelles macérées dans du jus de figues.
***
La Terre pense, même si c'est dur à croire.
Je serais mal aisé de vous dire ce qu'elle pense.
Comme je doute que les fourmis puissent comprendre ce que pensent les humains. Les fourmis savent que nous sommes là et nous fuient autant que possible par un principe de précaution que même la cigale sait honorer.
Nous les humains sommes au coeur de toutes ces pensées qui prennent diverses formes. Nous sommes au coeur parce que nous n'avons pas d'autres points de vue que de tout ramener vers l'observateur. L'observation ne sera toujours que partielle. Un radar demeure un radar. Et un humain, franchement, ça ne vaut pas toujours un bon radar.
Tout cela est un peu incongru.
C'est néanmoins de la métaphysique de base.
Je sais bien que cela ne vaut rien sur le marché.
Et c'est pourquoi cela m'est essentiel.
vendredi 6 décembre 2013
Un activiste est mort hier en Afrique du Sud
Un activiste est mort hier en Afrique du Sud. L'individu avait atteint l'âge honorable de 95 ans. Il avait passé au moins une bonne trentaine d'années en prison pour avoir osé défier les lois racistes des colons blancs et autres banquiers de bonne teinte.
Il disait que tout le monde était Sud-Africain, quelle que soit la couleur de sa peau.
C'est ce type d'idées subversives qui nourrissent la chicane... Elles font peur à tous les bourgeois et à toutes les classes moyennes du monde. Les voilà qui se réclament de l'ordre public qui humilie, de l'ordre public qui frappe à grands coups de matraques tous ceux et celles qui souhaitent sortir des ténèbres où l'avidité des autres les maintient. Les voilà qui soutiennent le fascisme.
Beaucoup de gens vont saluer ce héros aujourd'hui, ce certain Nelson Mandela. Dont des politiciens conservateurs qui n'ont jamais tenu une pancarte ou bien signé une pétition dans leur vie sale de politicien sale.
Tant mieux. L'héroïsme mérite d'être salué.
Il mérite aussi de survivre en ces temps qui favorisent les cerveaux ramollis des crétins du genre Ford Nation.
Les militants et militantes du monde entier ont vraiment perdu l'un des meilleurs parmi les leurs hier.
Kwey Nelson Mandela!
Migwetch Grand Chef!
jeudi 5 décembre 2013
Désobéir
J'ai pris l'autobus de la ville hier. Je marche la plupart du temps. Ou bien ma blonde me prend pour copilote sur le siège du passager. Un copilote qui ne connaît rien à la conduite automobile et qui n'en partage pas moins son avis comme un député d'arrière-ban.
Pour ce qui est de l'autobus municipal, je n'ai pas coutume d'aviser le chauffard de la STTR puisque je ne m'assois jamais à l'avant sur «le banc des innocents», banc où s'agglutine tous les emmerdeurs de ces travailleurs syndiqués. Je délaisse le banc des innocents pour lui laisser faire son boulot dans les délais restreints qui font partie du karma d'un conducteur de bêtes. Et pour le reste, eh bien j'observe tout ce qui se passe autour de moi parmi la meute de mes semblables de différentes odeurs.
Il y a d'abord eu ce bonhomme dans la soixantaine avancée avec le front dégarni et le nez flasque.
-Ej'cré b'en que tout l'monde va se l'ver d'sa place en courant s'i' rentre une p'tite vieille ou bedonc' une femme a'ec ses flos... El' monde... El' cibouère de monde...
Il voulait dire, bien entendu, que le monde ne se levait pas trop pour les vieilles, les femmes, les enfants et les vieux bonhommes au front dégarni. Sinon son ironie serait incompréhensible.
Un peu plus tard, au transfert, j'embarque dans un autre bus encore plus bondé que le précédent. Il y a surtout des jeunes et ils sont debout. Moi je suis assis derrière. Personne ne se rend vraiment jusque là pour vous rendre mal aise d'être assis, compte tenu des effets appréhendés par la politesse et la chaleur humaine.
Un jeune homme qui ressemble un peu à Buddy Holly avec ses lunettes de corne n'a que le mot Ixeboxe en bouche.
-Moé man j'ai augmenté la mémoire de ma Ixeboxe en y crissant une carte mémoire de 500 gigues que j'ai trouvé sur un ancien décodeur que j'ai démonté chez mon dad... mon dad qui reste au Rochon...
-Phoque le capitalisme man! lui rétorque un autre gars, un peu gras, et la bouche pleine de ixeboxes lui aussi. Y'auront pas une cenne de moé les hosties d'crosseurs d'la construction pis d'la politique sale!
-Ouin i' vendent ça trop cher les sacraments... Moé ej'pirate toutte c'que j'peux pis y'a pas un tabouère de capitaliste qui va m'avouère man... Ej'paye rien... J'damneleaude au boutte de toutte c'que-cé que j'trouve moé-là... Qu'i' mangent d'la marde les capitalistes! Les droits d'hauteur c'est pour nous faire cracher el'morceau comme des esclaves man... À qui la rue man? À nous la rue!
-La révolution s'en vient man, ej'te l'dis man... I' vont pogner un hostie de deux minutes...
Le gros porte un Tee-Shirt Guy Fawkes du genre V pour Vendetta. Il se confond bien au décor de l'autobus puisque les bancs sont parsemés d'autocollants affichant le célèbre masque du groupe Anonymous avec la mention Desobey.
On pense que les jeunes ne parlent que de leur Ixeboxe et je ne les entends parler que de révolution.
Ce n'est pas que je la demande ou bien que je la souhaite. Mon opinion n'a rien à voir avec ce que j'entends ou bien ce que je vois.
Je constate que les jeunes demeurent généralement debout dans les bus quand ils sont bondés. J'en déduis que les petits vieux comme moi peuvent encore demeurer confortablement assis, pourvu qu'ils s'assoient dans le fin fond de l'autobus.
Pour ce qui est de la révolution, eh bien je ne sais trop quoi dire.
Sinon qu'il y a quelqu'un en ville qui s'amuse à placarder la ville avec des stickers Desobey.
mardi 3 décembre 2013
Blanche neige
Quand une fine neige tombe sur la ville sous la forme de gros flocons cotonneux, toute âme le moindrement sensible en vient à pardonner tout et n'importe quoi.
Il est impossible de s'abandonner à la rudesse d'esprit alors que tout est féerique autour de soi. À moins que d'être inhumain, chosifié, réifié ou bien objectivé.
Nevaeh avait l'âme bien trop sensible pour ne pas sourire à pleines dents sous cette blanche neige qui purifiait tout, tant les humains que les choses.
Même les chiens méchants semblaient gentils. Ce berger allemand, qui traînait sa chaîne attaché au poteau de la galerie, n'était-il pas mignon sous les flocons crémeux? Il branlait sa queue et s'amusait d'enfouir son nez sous la neige molletonnée.
Nevaeh, qui ressemblait plutôt à un chien saucisse, n'était pas jolie mais elle avait tout de même de jolies oreilles, ni trop grosses, ni trop petites. De ces oreilles qu'on aurait envie d'y crier dedans pour la taquiner.
Elle avait dix-huit ans bien tapés puisque c'était son anniversaire.
Comment peut-on être malheureuse le jour de son anniversaire sous la neige blanche, hein?
Nevaeh n'était pas malheureuse, non, pas du tout.
Et tout le monde se parlait pour une fois parce que la neige délie les langues et ouvre le coeur.
Vous ne le croyez pas? C'est que vous n'êtes pas d'ici. Vous n'avez jamais mis les pieds dans la neige. Même les Russes comprendraient que la neige nous rend tolstoïen. Et c'est sans compter les Ukrainiens. À Kiev, par exemple, la neige est d'autant plus pure que le régime en place est corrompu. Ce qui n'a bien sûr rien à voir avec Nevaeh ou bien la neige blanche.
On fait ce qu'on peut dans la vie.
Et moi, je ne saurais aller plus loin dans cette histoire parce que Nevaeh est maintenant hors de vue.
D'autres que moi raconteront la suite de son histoire dans les commentaires apparaissant au bas de ce billet.
Je connais mes lecteurs et lectrices.
Ils aiment se jouer des arts et de la littérature.
Il est impossible de s'abandonner à la rudesse d'esprit alors que tout est féerique autour de soi. À moins que d'être inhumain, chosifié, réifié ou bien objectivé.
Nevaeh avait l'âme bien trop sensible pour ne pas sourire à pleines dents sous cette blanche neige qui purifiait tout, tant les humains que les choses.
Même les chiens méchants semblaient gentils. Ce berger allemand, qui traînait sa chaîne attaché au poteau de la galerie, n'était-il pas mignon sous les flocons crémeux? Il branlait sa queue et s'amusait d'enfouir son nez sous la neige molletonnée.
Nevaeh, qui ressemblait plutôt à un chien saucisse, n'était pas jolie mais elle avait tout de même de jolies oreilles, ni trop grosses, ni trop petites. De ces oreilles qu'on aurait envie d'y crier dedans pour la taquiner.
Elle avait dix-huit ans bien tapés puisque c'était son anniversaire.
Comment peut-on être malheureuse le jour de son anniversaire sous la neige blanche, hein?
Nevaeh n'était pas malheureuse, non, pas du tout.
Et tout le monde se parlait pour une fois parce que la neige délie les langues et ouvre le coeur.
Vous ne le croyez pas? C'est que vous n'êtes pas d'ici. Vous n'avez jamais mis les pieds dans la neige. Même les Russes comprendraient que la neige nous rend tolstoïen. Et c'est sans compter les Ukrainiens. À Kiev, par exemple, la neige est d'autant plus pure que le régime en place est corrompu. Ce qui n'a bien sûr rien à voir avec Nevaeh ou bien la neige blanche.
On fait ce qu'on peut dans la vie.
Et moi, je ne saurais aller plus loin dans cette histoire parce que Nevaeh est maintenant hors de vue.
D'autres que moi raconteront la suite de son histoire dans les commentaires apparaissant au bas de ce billet.
Je connais mes lecteurs et lectrices.
Ils aiment se jouer des arts et de la littérature.
lundi 2 décembre 2013
Hum... Ouais... Enfin...
Il est rare que je m'amuse à parler de moi. Le je m'emmerde profondément. Pour un Henry Miller il y a cent nihilistes qui ne savent pas raconter quelque chose de grand à propos d'eux-mêmes. Je crains souvent de tomber dans les affres du narcissisme. Il m'arrive souvent d'écrire des niaiseries à propos de Pierre, Jean ou William Woodrow-Wouellette parce que mon ego passe au second plan pour le plus grand bonheur de tous.
J'ai mis en ligne hier mon premier vidéo sur YouTube. C'est long à télécharger mais c'est vraiment un jeu d'enfant. Un nouveau monde s'ouvre à moi. Je crains de vous en montrer bientôt de toutes les couleurs. Je vais me retenir, pour ne pas nous lasser tous et toutes autant que nous sommeillons.
En ce premier lundi matin de décembre, je me sens un peu gauche de me montrer adroit.
Une mince couche de frimas s'est ajoutée aux premières neiges.
Il ne fait pas trop froid et sans doute un peu frais.
Ces temps-ci, mes pinceaux se font aller comme des baguettes chinoises devant ces tableaux qui bouffent tous les pigments que je leur tends. Je souhaite donner naissance à de la bonne peinture, au sens gastronomique du terme, ou littéraire pour reprendre la fabuleuse nouvelle de Marcel Aymé. Je peins des trucs nourrissants que je me dis. Cela me nourrit un tant soit peu et j'ose croire que cela nourrit aussi mes spectateurs et spectatrices les moins indulgents.
La plupart rigole devant mes tableaux.
Je prends ça pour un compliment.
Et à part ça, qu'ai-je à vous raconter, hein?
Pas grand' chose. Presque rien.
Je fais ma promotion en maugréant.
Je déteste me vendre.
On devrait tout donner. Tout.
Jusqu'au fond de nos shorts.
Mais on ne vaut pas mieux que les écureuils au final.
Et craignant d'un jour crever de faim, on se nourrit d'amour, de pain et de légumes. On emmagasine des tas de trucs, dont des romans de Victor Hugo. Et ça ne rend pas plus intelligent pour autant.
Hum...
Ouais...
dimanche 1 décembre 2013
Simplement sur Youtube
Directement de mon atelier-galerie d'art Simplement.
Je suis ouvert de 13h00 à 17h00 les samedis et dimanches du mois de décembre.
J'ouvre aussi sur demande.
Faites-moi parvenir un courriel pour me le faire savoir.
bouchard.gaetan@gmail.com
vendredi 29 novembre 2013
La résurrection de William Woodrow-Wouellette
L'alcool peut sauver l'âme d'un bandit. Vous vous dites sans doute le contraire si vous êtes sain de corps comme d'esprit. L'alcool rend l'homme semblable à la bête et souvent le fait mourir... Ce proverbe flotte dans l'air sans que l'on sache d'où ça vient. Ça viendrait de la Lune que cela n'y changerait rien. Oui, vraiment, en vérité je vous le dis, vous l'assure et vous rends le double de la mise si je ne vous prouve pas ici-même que l'alcool peut sauver l'âme d'une crapule.
Prenons William Woodrow-Wouellette pour exemple. Ce gars-là, que tout un chacun surnomme Tripledoublevé, bien entendu, fût un temps un bandit à cravates notoire. Il avait la boule rasée à zéro et portait toujours des vêtements griffés et s'aspergeait de parfum Eau-de-gamme pour cacher ses odeurs simiesques d'excréments.
Tripledoublevé volait tout ce qu'il pouvait et surtout l'argent des contribuables. Il s'inventait des tas de projets merdiques avec des maires, des députés et des mafieux pour détourner le fric des payeurs de taxes et d'impôts. Tous ces projets de béton se métamorphosaient en yachts, en châteaux de marbre avec vue sur la plage ou bien en soirées coquines très arrosées.
Tripledoublevé sombra vite dans l'alcool. Tous ces plaisirs qui enivrent devinrent bientôt trop routiniers et Tripledoublevé, vide dans son âme, la faisait baigner dans l'alcool pour oublier toutes ces conneries.
Évidemment, Tripledoublevé méprisait au temps de sa gloire tout ce qui n'était que du travail ou bien du bs.
-Sont tous caves hostie! qu'il disait. I' méritent toutte de s'faire crosser tabarnak!
Tripledoublevé avait dit ça sur la brosse, comme ça, devant l'équipe de journalistes chevronnés d'une quelconque télévision d'État qui permettait que l'on évince un petit bandit de temps à autres pour le pur amour du sport et de la compétition.
Tripledoublevé était devenu un peu plus qu'un petit bandit. Il était devenu complètement saoul. Et les conneries s'accumulèrent tant et tant, à la sortie de sa bouche, que rien que de vous les raconter en version expurgée prendrait des heures que je n'ai pas à ma disposition.
Il leur a dit des trucs comme je suis le roi du monde et mangez tous du caca en mille et une versions bien documentées.
La télévision d'État a diffusé ça pour faire réagir un peu ces mollassons de contribuables.
Et Tripledoublevé a commencé sa chute qui, en fait, devint une délivrance.
Plus il perdait son foin, ses acquis, ses femmes et ses maisons, plus il gagnait en sensibilité, en empathie et en humanité.
Il but jusqu'à ce qu'il n'ait plus un sou en poche et plus aucun ami.
Et quand Tripledoublevé fût totalement lessivé, il se décida de marcher en suivant le fleuve. Il prit ensuite la première rivière à droite et il s'enfonça dans la Haute-Mauricie pour finalement s'échouer à La Tuque.
C'est à La Tuque que Tripledoublevé constata qu'il pouvait aider les pauvres, même s'il n'avait plus un rond.
Il commença par faire du bénévolat pour des handicapés, puis il reçut son premier chèque d'aide sociale.
Ensuite il apprit le banjo.
Et maintenant il chante son amour de l'humanité tous les soirs à la chic Taverne du Bûcheron qui n'est pas encore fermée, contrairement à toutes les autres.
Tripledouvé pleure souvent au micro en rappelant à son auditoire qu'il aime l'humanité et souffre pour elle.
Tout le monde lui pardonne d'avoir été jadis un bandit à cravates.
Les Latuquois sont du bien bon monde sans préjugés envers la racaille.
Comme quoi l'alcool a sauvé Tripledoublevé des affres du capitalisme.
Désormais il aime les gens et ne leur volerait plus un pou.
Prenons William Woodrow-Wouellette pour exemple. Ce gars-là, que tout un chacun surnomme Tripledoublevé, bien entendu, fût un temps un bandit à cravates notoire. Il avait la boule rasée à zéro et portait toujours des vêtements griffés et s'aspergeait de parfum Eau-de-gamme pour cacher ses odeurs simiesques d'excréments.
Tripledoublevé volait tout ce qu'il pouvait et surtout l'argent des contribuables. Il s'inventait des tas de projets merdiques avec des maires, des députés et des mafieux pour détourner le fric des payeurs de taxes et d'impôts. Tous ces projets de béton se métamorphosaient en yachts, en châteaux de marbre avec vue sur la plage ou bien en soirées coquines très arrosées.
Tripledoublevé sombra vite dans l'alcool. Tous ces plaisirs qui enivrent devinrent bientôt trop routiniers et Tripledoublevé, vide dans son âme, la faisait baigner dans l'alcool pour oublier toutes ces conneries.
Évidemment, Tripledoublevé méprisait au temps de sa gloire tout ce qui n'était que du travail ou bien du bs.
-Sont tous caves hostie! qu'il disait. I' méritent toutte de s'faire crosser tabarnak!
Tripledoublevé avait dit ça sur la brosse, comme ça, devant l'équipe de journalistes chevronnés d'une quelconque télévision d'État qui permettait que l'on évince un petit bandit de temps à autres pour le pur amour du sport et de la compétition.
Tripledoublevé était devenu un peu plus qu'un petit bandit. Il était devenu complètement saoul. Et les conneries s'accumulèrent tant et tant, à la sortie de sa bouche, que rien que de vous les raconter en version expurgée prendrait des heures que je n'ai pas à ma disposition.
Il leur a dit des trucs comme je suis le roi du monde et mangez tous du caca en mille et une versions bien documentées.
La télévision d'État a diffusé ça pour faire réagir un peu ces mollassons de contribuables.
Et Tripledoublevé a commencé sa chute qui, en fait, devint une délivrance.
Plus il perdait son foin, ses acquis, ses femmes et ses maisons, plus il gagnait en sensibilité, en empathie et en humanité.
Il but jusqu'à ce qu'il n'ait plus un sou en poche et plus aucun ami.
Et quand Tripledoublevé fût totalement lessivé, il se décida de marcher en suivant le fleuve. Il prit ensuite la première rivière à droite et il s'enfonça dans la Haute-Mauricie pour finalement s'échouer à La Tuque.
C'est à La Tuque que Tripledoublevé constata qu'il pouvait aider les pauvres, même s'il n'avait plus un rond.
Il commença par faire du bénévolat pour des handicapés, puis il reçut son premier chèque d'aide sociale.
Ensuite il apprit le banjo.
Et maintenant il chante son amour de l'humanité tous les soirs à la chic Taverne du Bûcheron qui n'est pas encore fermée, contrairement à toutes les autres.
Tripledouvé pleure souvent au micro en rappelant à son auditoire qu'il aime l'humanité et souffre pour elle.
Tout le monde lui pardonne d'avoir été jadis un bandit à cravates.
Les Latuquois sont du bien bon monde sans préjugés envers la racaille.
Comme quoi l'alcool a sauvé Tripledoublevé des affres du capitalisme.
Désormais il aime les gens et ne leur volerait plus un pou.
mercredi 27 novembre 2013
Henri de Gaule ne rigole pas
Le rire, c'est la vie. Sans le rire, la vie s'efface et il ne reste que des imbécillités dans la tête. Rien n'est plus imbécile que d'être triste, même si tout porte à la tristesse. Rions. Riez. Et si vous ne riez pas, eh bien pleurez, chialez et pissez du vinaigre.
Henri de Gaule, que l'on surnommait Honri Gaule, était un Français tout ce qu'il y a de plus Français, avec des cheveux sur la tête et une moustache en forme de guidon de bicyclette de quelque arrière-pays de Wisigoths.
Honri Gaule ne riait jamais. Il était un gars plutôt triste, morfondu et confondu parce qu'il avait un métier pas intéressant et qu'il était incapable de réaliser son rêve, qui était de pouvoir voler comme un pigeon ou bien, à la limite, un goéland.
-J'aimerais tellement voler comme un oiseau! qu'il sifflait tout le temps entre deux larmes.
Bien sûr que ce sacré Honri Gaule ne rigolait pas puisqu'il restait cloué sur terre comme des milliards de pauvres types comme lui.
Vous vous dites sûrement qu'il y a l'avion, le deltaplane et l'homme-canon, hein? Honri Gaule n'était pas homme à se laisser conquérir par de vulgaires subterfuges. Voler était pour lui un problème ontologique. Il voulait vraiment avoir des ailes et planer dans le ciel comme si de rien n'était.
C'est un rêve absurde, serait-on porté à croire. D'autant plus que cela rendait Henri de Gaule malheureux comme le chiendent.
-Je veux avoir des ailes, nah!!! qu'il boudait dans son coin tout en changeant les postes de la télé où rien ne l'intéressait, vous vous en doutez bien. Et même qu'il était célibataire, seul comme un rat et plutôt sobre malgré tout.
On ne sait pas s'il est encore vivant. S'il est mort, on n'en a pas entendu parler. Peut-être que Henri de Gaule est maintenant un ange avec des ailes, quelque part au Paradis. Peut-être qu'il n'est rien du tout.
Il y a des tas de gens comme Honri Gaule qui n'auront jamais des ailes. Et des tas qui n'ont pas de postes de télé.
La morale de ce conte est à géométrie variable.
L'auteur de ces lignes ne sait pas où il veut en venir.
Aussi bien oublier Honri Gaule et toutes ces facéties.
Henri de Gaule, que l'on surnommait Honri Gaule, était un Français tout ce qu'il y a de plus Français, avec des cheveux sur la tête et une moustache en forme de guidon de bicyclette de quelque arrière-pays de Wisigoths.
Honri Gaule ne riait jamais. Il était un gars plutôt triste, morfondu et confondu parce qu'il avait un métier pas intéressant et qu'il était incapable de réaliser son rêve, qui était de pouvoir voler comme un pigeon ou bien, à la limite, un goéland.
-J'aimerais tellement voler comme un oiseau! qu'il sifflait tout le temps entre deux larmes.
Bien sûr que ce sacré Honri Gaule ne rigolait pas puisqu'il restait cloué sur terre comme des milliards de pauvres types comme lui.
Vous vous dites sûrement qu'il y a l'avion, le deltaplane et l'homme-canon, hein? Honri Gaule n'était pas homme à se laisser conquérir par de vulgaires subterfuges. Voler était pour lui un problème ontologique. Il voulait vraiment avoir des ailes et planer dans le ciel comme si de rien n'était.
C'est un rêve absurde, serait-on porté à croire. D'autant plus que cela rendait Henri de Gaule malheureux comme le chiendent.
-Je veux avoir des ailes, nah!!! qu'il boudait dans son coin tout en changeant les postes de la télé où rien ne l'intéressait, vous vous en doutez bien. Et même qu'il était célibataire, seul comme un rat et plutôt sobre malgré tout.
On ne sait pas s'il est encore vivant. S'il est mort, on n'en a pas entendu parler. Peut-être que Henri de Gaule est maintenant un ange avec des ailes, quelque part au Paradis. Peut-être qu'il n'est rien du tout.
Il y a des tas de gens comme Honri Gaule qui n'auront jamais des ailes. Et des tas qui n'ont pas de postes de télé.
La morale de ce conte est à géométrie variable.
L'auteur de ces lignes ne sait pas où il veut en venir.
Aussi bien oublier Honri Gaule et toutes ces facéties.
mardi 26 novembre 2013
lundi 25 novembre 2013
Première neige quelque part en Mauricie
J'ai passé la fin de semaine dans un endroit que je me dois de tenir secret afin que de préserver le plus longtemps possible cet havre de paix. Rien n'est plus précieux pour moi que le silence, hormis le crépitement du feu ou bien le craquement de la glace qui se forme sur un lac...
J'étais bien servi en fin de semaine. J'avais le silence, le feu, l'eau, la glace et les grands espaces.
N'allez pas croire qu'il n'y avait que ça. Il faut bien manger. Et quand je dis bien manger, cela veut dire un copieux repas digne de la tablée d'un roi.
Cela veut dire aussi partager cette paix en bonne compagnie puisque nous étions trois dans ce chalet perdu quelque part en Mauricie, dans nos Laurentides plus rustiques et plus abordables que dans les portions situées au Nord de Montréal ou de Québec.
Merci de ne pas venir en Mauricie. Cela nous permet de préserver le côté sauvage et pittoresque de notre belle région...
***
Qu'est-ce que la spiritualité? Je pense que c'est une discussion avec soi-même. Toute intrusion dans la vie d'autrui n'a rien de spirituel. C'est essentiellement politique.
***
On craint le silence comme l'on a peur du vide. Pourtant, il n'y a rien de vide dans le silence. Il y a tellement de trucs qui nous entourent que le silence complet n'est possible qu'à l'asile, dans une chambre capitonnée. Il y a toujours des petits bruits dans la nature. Des chants d'oiseaux. Des branches qui craquent. On appelle ça le silence parce qu'on n'y entend pas toujours des singes en train de grimacer sur un tapage d'enfer.
Ne plus s'entendre soi-même est le nec plus ultra de notre civilisation stressante et déconnectée de la nature.
On crée toutes sortes de trucs pour foutre en l'air nos chants intérieurs.
Pourquoi raisonner quand il s'agit de faire de l'argent?
Pourquoi se questionner quand les mauvaises réponses ont toujours raison?
Il n'y a pas à réfléchir plus loin.
Il s'agit seulement d'humer l'air frais d'une première neige sous les parfums des conifères.
Voilà.
jeudi 21 novembre 2013
Je ne m'appelle pas Bouchard pour rien
Il y a tant de choses à dire que je ne sais plus où commencer et quand finir. Cela fait de moi un authentique moulin à paroles québécois. Je ne m'appelle pas Bouchard pour rien. Je suis fort en bouche. Parfois mal embouché. Et gueulard lorsque l'on fait l'éloge du fascisme.
Le mois de novembre, le plus pénible d'entre tous à traverser, me semble bien court cette année. J'ai tellement à dire, à peindre et à chanter que la dépression saisonnière n'a pas d'emprise sur moi. Et c'est tant mieux. On oublie tous les tracas avec du bel ouvrage. Siffler en travaillant, y'a que ça de vrai. Chante la vie chante, ouais.
Quand je pars, je ne m'arrête plus. Coi et même taciturne en plusieurs circonstances, je deviens un porte-voix tonitruant aussitôt après avoir absorbé des heures de méditation non-transcendantale. Je médite pour ne pas médire quand je dis quelque chose. Je tourne ma langue sept fois dans le vinaigre avant que de faire mes grimaces. J'abonde en proverbes nouveaux pour m'amuser avec les mots. L'intention est moins grande que l'exercice de prestidigitation qui s'associe au message. L'important, c'est que ça sorte, sans trop réfléchir, parce que tout ce qui est trop peaufiné sent la peau morte et goûte le moisi littéraire.
De quoi parlait-on déjà?
Ah oui! Du fait que je ne m'appelle pas Bouchard pour rien.
Mon oncle s'appelle Lucien Bouchard, c'est vrai, mais ce n'est pas celui que vous penser. C'est un autre Lucien Bouchard, beaucoup plus sympathique.
C'est tout ce que j'ai à dire puisque je m'épuise moi-même à me redire.
Merci de m'avoir lu. Des fois que ça changerait quelque chose.
Sinon, eh bien ce sera toujours une niaiserie de plus dans votre journée. La niaiserie de ce sacré Guétan.
Ha! Ha! Ha!
Le mois de novembre, le plus pénible d'entre tous à traverser, me semble bien court cette année. J'ai tellement à dire, à peindre et à chanter que la dépression saisonnière n'a pas d'emprise sur moi. Et c'est tant mieux. On oublie tous les tracas avec du bel ouvrage. Siffler en travaillant, y'a que ça de vrai. Chante la vie chante, ouais.
Quand je pars, je ne m'arrête plus. Coi et même taciturne en plusieurs circonstances, je deviens un porte-voix tonitruant aussitôt après avoir absorbé des heures de méditation non-transcendantale. Je médite pour ne pas médire quand je dis quelque chose. Je tourne ma langue sept fois dans le vinaigre avant que de faire mes grimaces. J'abonde en proverbes nouveaux pour m'amuser avec les mots. L'intention est moins grande que l'exercice de prestidigitation qui s'associe au message. L'important, c'est que ça sorte, sans trop réfléchir, parce que tout ce qui est trop peaufiné sent la peau morte et goûte le moisi littéraire.
De quoi parlait-on déjà?
Ah oui! Du fait que je ne m'appelle pas Bouchard pour rien.
Mon oncle s'appelle Lucien Bouchard, c'est vrai, mais ce n'est pas celui que vous penser. C'est un autre Lucien Bouchard, beaucoup plus sympathique.
C'est tout ce que j'ai à dire puisque je m'épuise moi-même à me redire.
Merci de m'avoir lu. Des fois que ça changerait quelque chose.
Sinon, eh bien ce sera toujours une niaiserie de plus dans votre journée. La niaiserie de ce sacré Guétan.
Ha! Ha! Ha!
mercredi 20 novembre 2013
Directement de mon atelier-galerie d'art puisque je produis
Vous vous souvenez de mon ébauche publiée lundi? Eh bien voici la suite. Une fine couche de neige s'est ajoutée. Évidemment, ce n'est pas encore terminé.
Ce tableau-ci est terminé cependant. Il s'intitule Les îles volantes n'existent pas. Ça fait autour de 18 pouces de diamètre.
Cette toile, de même dimension que la précédente, s'intitule Robbob prend une pause dans son hamac à l'arrêt d'autobus. Robbob est le célèbre chanteur de Limoilou Libre, reconnu pour son hit Mon gruau par Mc Gilles et tous les amateurs de bon goût.
Cette toile fait dans les 10 X 36 pouces. C'est aussi peint à l'acrylique que les autres. Elle s'intitule Les seins bénits des saints sains.
Quant à celle-ci, de même format que Les seins etc., je lui donne pour titre Fumée dans la cheminée.
C'est à peu près tout pour aujourd'hui.
Surveillez mon blogue pour la prochaine ouverture de mon atelier-galerie d'art.
Je vais présenter toute ma nouvelle collection des temps froids.
À bientôt.
***
Post-scriptum:
C'était le 2000e billet de ce blogue depuis que je l'ai ouvert le 9 avril 2007.
Merci à vous tous et toutes de me soutenir dans mes efforts inutiles.
lundi 18 novembre 2013
Directement de mon atelier-galerie d'art, une fois de plus
J'aurais des tas de trucs à vous raconter. J'en ai tellement à vous faire voir qu'il vaudrait mieux que je me taise. Cela va vous permettre de mieux digérer.
Je voudrais vous parler de Charles Barthélémy, de la fameuse Supplique de Georges Brassens pour être enterré à Sète, des Choses vues de Victor Hugo, des nouvelles de Pierre Mac Orlan, de Tex Lecor et Tanobé; de Robob, Limoilou libre et Ti-Cul Lajoie...
Zut! J'en ai trop à dire et si je le dis maintenant je vais tout faire de travers
Mon atelier-galerie d'art va plus que jamais bon train. Cela m'incite à parler de mes pinceaux et de mes peintures. Parlons-en via ces modestes reproductions. Je ne suis pas photographe professionnel, malheureusement. N'importe quel singe ferait mieux que moi. Enfin! C'est mieux que rien...
Je voudrais vous parler de Charles Barthélémy, de la fameuse Supplique de Georges Brassens pour être enterré à Sète, des Choses vues de Victor Hugo, des nouvelles de Pierre Mac Orlan, de Tex Lecor et Tanobé; de Robob, Limoilou libre et Ti-Cul Lajoie...
Zut! J'en ai trop à dire et si je le dis maintenant je vais tout faire de travers
Mon atelier-galerie d'art va plus que jamais bon train. Cela m'incite à parler de mes pinceaux et de mes peintures. Parlons-en via ces modestes reproductions. Je ne suis pas photographe professionnel, malheureusement. N'importe quel singe ferait mieux que moi. Enfin! C'est mieux que rien...
Ce tableau s'intitule Éclipse solaire. C'est peint à l'acrylique et c'est rectangulaire. Un pied par trois pieds je suppose. Je n'ai pas le temps de sortir un pied royal...
Vous voyez ici un tableau de même dimension qui sera installé ce soir dans ma galerie d'art par souci d'affichage commercial en français. Le nain sous le mot bienvenue a été tiré inconsciemment du dwarf de Twin Peaks, la fameuse série télé culte de David Lynch.
Ce tableau, comme plusieurs autres, est parti d'une tache. La tache est devenue une chambre d'hôtel. J'ai finalement défoncé les murs pour en faire un chalet avec vue sur la plage. Les chambres d'hôtel, c'est glauque. Les chalets avec vue sur la plage, ça vous donnerait l'envie de tout crisser ça là... La dimension? Wof... Je dirais que ça doit faire 24 X 36 pouces.
Idem pour cette ébauche. C'est dans le 24 X 36 pouces. J'ai débuté par une tache et c'est devenu un paysage d'hiver un peu mystérieux sous la pleine lune. Il y a un personnage sur le pont. Il ne ressent pas le besoin de se tenir la tête entre deux mains comme dans Le cri de Munch. Je ne sais pas quelle direction cela va prendre mais je bave déjà à l'envie de reprendre mes pinceaux. L'exploration reprendra ce soir.
Je n'ai rien d'autre à dire pour le moment.
vendredi 15 novembre 2013
THE MOST CORRUPT CITY IN CANADA
Je me fous des droits d'hauteur, comme d'habitude. Libre à vous de faire circuler cette caricature comme vos recettes de cuisine préférées distribuées à tout venant.
mercredi 13 novembre 2013
Une brassée de blanc en Gaspésie
Voici l'un de mes derniers tableaux encore tout gommant de vernis. Il y en a quelques autres comme ça qui constitueront ma nouvelle collection pour mon atelier-galerie d'art où je m'expose à l'année.
Il s'intitule Une brassée de blanc en Gaspésie.
Il s'intitule Une brassée de blanc en Gaspésie.
mardi 12 novembre 2013
Le monde est bizarre
Les religions sont le contraire de la spiritualité. Tous les temples sont vides. La beauté est ailleurs. Kitché Manitou, alias Dieu, Théos, Zeus, Allah, Ahura Mazda, Odin, Jupiter, Krishna ou Sérapis, est bien trop complexe pour qu'on puisse prétendre parler en son nom.
S'il y a un principe premier à cet univers si bizarre, je ne vois pas pourquoi celui-ci s'incarnerait dans une gélatine molle protégée par le crâne d'un vulgaire singe qui ne sait ni voler ni dire vrai.
Nous ne sommes rien du tout.
On croit que l'intelligence est dans la gélatine qui nous tient lieu de cerveau.
On dit des arbres qu'ils n'ont pas de cerveaux.
On renie à la Terre une forme d'intelligence qui transcende le jello de nos pensées si bêtement rampantes.
On peut faire ce qu'on veut avec la Terre et tuer tout ce qui bouge sans jamais s'excuser auprès de qui que ce soit.
On peut s'inventer des ennemis sous le prétexte de protéger un tombeau sacré ou bien un cimetière de bouteilles vides.
Cet hominidé n'est pas spirituel. Il fait semblant de l'être pour faire comme les autres qui l'ont enrôlé d'une farce à l'autre, jusqu'à le lessiver mentalement de toute velléité d'affronter le Grand Esprit et ses non-réponses à tout.
Si Dieu existe, il se tient chez ceux qui doutent.
Vous allez me dire que je défends ma cause.
Et pourquoi pas?
Vous aimeriez mieux que ce soient des coupeurs de têtes et autres harpies assoiffées de sang qui prétendent à influencer le pouvoir et ses règles malsaines?
Il faut bien des artistes, des poètes et autres trous du cul pour nous faire ressentir que les arbres, la Terre et les ours polaires sont intelligents. Les politiciens traditionnels n'y arriveront jamais. L'important c'est ce qui compte. Et ce qui se compte, c'est du fric.
Business as usual.
Le monde est bizarre.
S'il y a un principe premier à cet univers si bizarre, je ne vois pas pourquoi celui-ci s'incarnerait dans une gélatine molle protégée par le crâne d'un vulgaire singe qui ne sait ni voler ni dire vrai.
Nous ne sommes rien du tout.
On croit que l'intelligence est dans la gélatine qui nous tient lieu de cerveau.
On dit des arbres qu'ils n'ont pas de cerveaux.
On renie à la Terre une forme d'intelligence qui transcende le jello de nos pensées si bêtement rampantes.
On peut faire ce qu'on veut avec la Terre et tuer tout ce qui bouge sans jamais s'excuser auprès de qui que ce soit.
On peut s'inventer des ennemis sous le prétexte de protéger un tombeau sacré ou bien un cimetière de bouteilles vides.
Cet hominidé n'est pas spirituel. Il fait semblant de l'être pour faire comme les autres qui l'ont enrôlé d'une farce à l'autre, jusqu'à le lessiver mentalement de toute velléité d'affronter le Grand Esprit et ses non-réponses à tout.
Si Dieu existe, il se tient chez ceux qui doutent.
Vous allez me dire que je défends ma cause.
Et pourquoi pas?
Vous aimeriez mieux que ce soient des coupeurs de têtes et autres harpies assoiffées de sang qui prétendent à influencer le pouvoir et ses règles malsaines?
Il faut bien des artistes, des poètes et autres trous du cul pour nous faire ressentir que les arbres, la Terre et les ours polaires sont intelligents. Les politiciens traditionnels n'y arriveront jamais. L'important c'est ce qui compte. Et ce qui se compte, c'est du fric.
Business as usual.
Le monde est bizarre.
lundi 11 novembre 2013
Jour du Souvenir
C'est aujourd'hui le Jour du Souvenir, un moment pour nous rappeler les horreurs de la guerre.
J'ai connu un monsieur qui a participé à la Seconde Guerre mondiale en tant que simple soldat. C'est-à-dire en tant que chair à canon. Il a fait la campagne d'Italie, le débarquement de Normandie, puis le grand tour de la France, de la Belgique et des Pays-Bas jusqu'au coeur de l'Allemagne.
Il m'a raconté qu'on les droguait et qu'on les forçait à débarquer sur la plage pour affronter les mitraillettes et les bombes des Allemands. Si tu ne débarquais pas, le chef te foutait une balle dans la tête. On jetait ensuite ta dépouille dans la mer et tes parents recevaient l'avis que tu étais mort au front en combattant courageusement pour la patrie.
Le monsieur a survécu en se cachant. Parfois, c'était sous les cadavres de ses amis morts avant lui. Les balles rentraient dans la viande morte et il priait pour que passe l'orage d'acier.
Il a tiré sur des soldats, bien entendu, mais il ne se souvient pas ou bien ne veut pas se souvenir d'en avoir blessé un seul.
Tout se passait tellement vite. Tu vidais ton chargeur sur la fumée devant toi et au bout de tout ce carnage aveugle tu remportais la guerre ou bien tu levais les feutres pour toujours.
Des tas de gars et de filles sont morts sans savoir vraiment pour qui ou pour quoi leurs corps se battaient. Ils sont morts sous le soleil ou les étoiles, sans trop comprendre le but de leur passage ici-bas. D'autres se sont faits violer, comme dans toute guerre, et d'autres furent brûlés pour les idées fixes de propreté.
C'est aujourd'hui le Jour du Souvenir.
Il n'y a rien à fêter.
vendredi 8 novembre 2013
La vraie histoire de Banane
On l'appelait Banane parce que ses chums avaient voulu signifier le fait qu'il se nourrissait souvent de bananes.
-Banane, y'a toujours une banane dans 'a 'yeule, qu'ils disaient à peu près tous.
Et Banane ne les contredisait pas. C'est vrai qu'il en épluchait des bananes. Une le matin, une l'avant-midi, une au midi, une l'après-midi, une le soir... Il avait fini par accepter son surnom en spécifiant que c'était parce qu'il avait une grosse banane entre les jambes qu'on l'appelait ainsi.
-M'appelle Banane pa'ce qu'j'ai une grosse banane! Ha! Ha! qu'il disait, Banane.
Cette affirmation lui permettait d'éviter de nombreux quiproquos à propos des bananes. Banane ne tenait pas tant que ça au fait de passer pour un mangeur de bananes. Il plaçait sa fierté ailleurs, que voulez-vous.
En tant que banane, Banane était plutôt de format moyen et rien ne laissait supposer qu'il était doté d'une grosse banane. Mais bon, si ça lui faisait plaisir de le penser et de le faire croire, libre à lui quoi. Encore qu'il pouvait allègrement mentir au sujet de sa banane puisqu'on ne lui connaissait aucune amante ou amant pour souligner comment était sa banane. De plus, Banane n'allait jamais à la piscine, fuyait les douches publiques ainsi que les rendez-vous médicaux. Il avait beau jeu, Banane, de faire accroire qu'il avait une grosse banane.
Pourtant, tout le monde l'appelait Banane seulement parce qu'il mangeait souvent des bananes, sans faire allusion à quelque grivoiserie de vieilles matantes ou vieux mononcles décadents.
Évidemment, les gens étant ce qu'ils sont, ils se mirent à jaser de tout et de rien, à tort et tout de travers.
-Banane... ben paraît qu'i' a une grosse banane... avait commencé par dire Lucette Lafraîche.
-Y'a une grosse banane, Banane, i' paraît... rajouta Henri Marabout.
Puis, d'une conversation à l'autre, on a fini par atteindre un seuil critique d'officiers rapporteurs et autres distributrices de ragots pour dire que Banane avait une banane énorme qui fendait ses jeans.
C'est là que les problèmes de Banane commencèrent vraiment.
-Heille, c'est-tu vrai Banane que t'as une grosse banane? lui demanda un jour Lucette Lafraîche.
-Montre-nous la donc, ta grosse banane! d'ajouter Henri Marabout et tous les autres névrosés du quartier.
-Pourquoi que j'vous la montrerais ma banane, hein? leur répondait Banane. Ej' suis pas un objet sexuel moé! Ma banane ça r'garde rien qu'moé okay là? Respect! R-e-s-p-a-i-x!
Il avait bien raison, Banane, de penser ainsi.
Mais c'est lui, l'innocent, qui avait parti le bal des caves en racontant à tout un chacun qu'on l'appelait Banane parce qu'il avait une grosse banane.
Toujours est-il que Banane est mort pas plus tard que la semaine passée.
Sa gorge s'est obstruée par un anchois et il est mort étouffé dans sa balançoire.
Lucette Lafraîche, qui passait par là deux heures après son dernier souffle, en profita pour lui baisser les culottes et voir s'il avait une grosse banane avant d'appeler les ambulanciers. Tout les importuns lui demandèrent évidemment de confirmer ou d'infirmer cette légende de grosse banane.
Il n'y a pas eu moyen de lui tirer les vers du nez.
-J'respecte trop les morts pour parler contre eux. Ça porte malheur de parler contre les morts! qu'elle répète à tout venant, Lucette.
Ce qui fait que personne n'en saura rien.
Banane est mort en emportant son secret au paradis.
-Banane, y'a toujours une banane dans 'a 'yeule, qu'ils disaient à peu près tous.
Et Banane ne les contredisait pas. C'est vrai qu'il en épluchait des bananes. Une le matin, une l'avant-midi, une au midi, une l'après-midi, une le soir... Il avait fini par accepter son surnom en spécifiant que c'était parce qu'il avait une grosse banane entre les jambes qu'on l'appelait ainsi.
-M'appelle Banane pa'ce qu'j'ai une grosse banane! Ha! Ha! qu'il disait, Banane.
Cette affirmation lui permettait d'éviter de nombreux quiproquos à propos des bananes. Banane ne tenait pas tant que ça au fait de passer pour un mangeur de bananes. Il plaçait sa fierté ailleurs, que voulez-vous.
En tant que banane, Banane était plutôt de format moyen et rien ne laissait supposer qu'il était doté d'une grosse banane. Mais bon, si ça lui faisait plaisir de le penser et de le faire croire, libre à lui quoi. Encore qu'il pouvait allègrement mentir au sujet de sa banane puisqu'on ne lui connaissait aucune amante ou amant pour souligner comment était sa banane. De plus, Banane n'allait jamais à la piscine, fuyait les douches publiques ainsi que les rendez-vous médicaux. Il avait beau jeu, Banane, de faire accroire qu'il avait une grosse banane.
Pourtant, tout le monde l'appelait Banane seulement parce qu'il mangeait souvent des bananes, sans faire allusion à quelque grivoiserie de vieilles matantes ou vieux mononcles décadents.
Évidemment, les gens étant ce qu'ils sont, ils se mirent à jaser de tout et de rien, à tort et tout de travers.
-Banane... ben paraît qu'i' a une grosse banane... avait commencé par dire Lucette Lafraîche.
-Y'a une grosse banane, Banane, i' paraît... rajouta Henri Marabout.
Puis, d'une conversation à l'autre, on a fini par atteindre un seuil critique d'officiers rapporteurs et autres distributrices de ragots pour dire que Banane avait une banane énorme qui fendait ses jeans.
C'est là que les problèmes de Banane commencèrent vraiment.
-Heille, c'est-tu vrai Banane que t'as une grosse banane? lui demanda un jour Lucette Lafraîche.
-Montre-nous la donc, ta grosse banane! d'ajouter Henri Marabout et tous les autres névrosés du quartier.
-Pourquoi que j'vous la montrerais ma banane, hein? leur répondait Banane. Ej' suis pas un objet sexuel moé! Ma banane ça r'garde rien qu'moé okay là? Respect! R-e-s-p-a-i-x!
Il avait bien raison, Banane, de penser ainsi.
Mais c'est lui, l'innocent, qui avait parti le bal des caves en racontant à tout un chacun qu'on l'appelait Banane parce qu'il avait une grosse banane.
Toujours est-il que Banane est mort pas plus tard que la semaine passée.
Sa gorge s'est obstruée par un anchois et il est mort étouffé dans sa balançoire.
Lucette Lafraîche, qui passait par là deux heures après son dernier souffle, en profita pour lui baisser les culottes et voir s'il avait une grosse banane avant d'appeler les ambulanciers. Tout les importuns lui demandèrent évidemment de confirmer ou d'infirmer cette légende de grosse banane.
Il n'y a pas eu moyen de lui tirer les vers du nez.
-J'respecte trop les morts pour parler contre eux. Ça porte malheur de parler contre les morts! qu'elle répète à tout venant, Lucette.
Ce qui fait que personne n'en saura rien.
Banane est mort en emportant son secret au paradis.
mercredi 6 novembre 2013
Charte de l'élasticité et autres sujets frivoles
LE JOURNAL D'UN ÉCRIVAIN
Je ne dis pas cela pour faire prétentieux. Associé Dostoïevski à mon nom, n'est-ce pas le summum de la fatuité? Je préférerais que l'on ne me compare à rien, voyez-vous. Du genre «on le sait que c'est du Gaétan Bouchard tout frappé!»
J'associe mon blogue à Dostoïevski afin de reconnaître mes dettes envers les joueurs de la littérature qui m'influencent viscéralement.
Dans Le journal d'un écrivain, Dostoïevski écrit comme s'il tenait un blogue. Un jour, il s'étend sur la politique, avec plus ou moins de justesse et de finesse d'esprit. Le lendemain, il écrit avec clairvoyance une nouvelle qui transcende de loin tout ce qu'il aurait pu écrire la veille. Puis il saute du coq à l'âne, comme moi, et comme tant d'autres qui n'en finissent plus d'accumuler les histoires d'autrui pour remplir ou vider les piles de leur âme d'artiste.
POST-MORTEM DES ÉLECTIONS MUNICIPALES
Je voudrais bien écrire une nouvelle ce matin ou bien quelque anecdote déjantée qui nous donne l'envie d'éteindre notre ordinateur.
Je ne saurais le faire sans passer par l'étape du post-mortem des élections municipales.
La famille D***. a encore gagné ses élections. Il y en avait plein ses journaux hier.
Le peuple, encore une fois, a mordu la poussière.
On a rempli des autobus de p'tits vieux.
On a vidé des centres d'accueil. Un peu plus on déterrait les morts.
Bref, on a travaillé le vote.
Good shot,. Bonne chiote. Seulement 50% des électeurs se sont déplacés. Un score qui se rapproche de plus en plus de celui que l'on obtient pour les élections dans les commissions scolaires et, pire encore, dans les assemblées des Caisses Desjardins. Dans tous les cas, on dit que l'assemblée était «paquetée»... Pas saoule, mais «paquetée», arrangée par le gars des vues ou l'ancien rédacteur en chef...
CHARTE DE L'ÉLASTICITÉ
Je propose une charte de l'élasticité.
On pourrait étirer l'élastique jusqu'à ce qu'il nous pète dans la face, peu importe la matière ou le sujet traité.
Évidemment, il serait interdit de vider les foyers de personnes âgées pour mousser les urnes. Cela manque d'éthique. Le scrutin devrait se déplacer chez les personnes qui ne sont pas en mesure de se déplacer. Les candidats ne pourraient plus faire la pute auprès d'elles pour solliciter des votes et gagner des élections malhonnêtement.
Il ne serait pas bête de songer à l'instauration du vote obligatoire. On paie nos fucking impôts obligatoirement. J'imagine que voter obligatoirement est tout aussi important pour se débarrasser de l'impôt et des suceurs de taxes.
S'il y avait le vote obligatoire, comme en Suisse, il y a bien des maires qui n'auraient pas été maires le 3 novembre dernier.
Le sentiment le plus partagé que j'entends frôle bien plus le point de vue des anarchistes que des jemenfoutistes.
S'il y avait le vote obligatoire, les anarchistes prendraient le pouvoir.
Je dis ça au risque de me tromper.
Quand on ne fait rien, il n'arrive rien.
Comme d'habitude.
SUJET FRIVOLE
Je n'ai rien trouvé d'autre que cette chanson pour finir ce billet en toute frivolité.
mardi 5 novembre 2013
Directement de l'atelier-galerie d'art Simplement
Rien de mieux que les arts et les lettres pour se reposer de vivre dans un monde qui ne tourne pas rond.
J'apporte ma modeste contribution à la beauté avec le talent qui m'a été donné.
Je joue sur plusieurs tableaux en ce moment. Ils approchent de l'étape du vernissage. Les murs de mon atelier-galerie d'art se garnissent de nouveaux thèmes pour m'en faire voir de toutes les couleurs.
J'ai pris quelques clichés ce matin pour vous titiller un peu.
Ce qui s'en vient sera encore mieux, comme toujours, autrement ça ne vaut pas la peine d'apprendre quelque chose.
Mon atelier-galerie d'art est surtout ouvert les samedis et dimanches, de 13h00 à 17h00. C'est situé au 448 de la rue Niverville, au centre-ville de Trois-Rivières. J'ouvre aussi sur demande. Vous pouvez en ce cas m'envoyer une invitation via courriel: bouchard.gaetan@gmail.com .
C'est SIMPLEMENT ouvert quand les pancartes sont dehors:
lundi 4 novembre 2013
J'ai perdu mes élections
Alexis Klimov, feu mon professeur de philosophie à l'université, m'a sauvé de la politique avec son cours de métaphysique. Il se fondait sur le mythe de Dédale et Icare pour éclairer nos lanternes quant à notre relation avec la vie spirituelle. Il nous disait que le monde est un labyrinthe où le Minotaure, une créature mi-homme mi-taureau, nous menace. Comme toute voie semble bloquée au plan horizontal, il ne reste que la voie du ciel pour se sortir de là. D'où l'idée de Dédale de façonner des ailes qu'ils collent dans son dos avec de la cire d'abeille. Dédale en fait aussi une paire pour son fils Icare. Dédale lui rappelle aussi de ne pas s'approcher trop près du soleil pendant son vol. Mais il ne le fit pas et plongea dans les abysses parce que ses ailes fondirent au soleil.
Évidemment, je me suis disputé avec mon professeur à ce sujet. Je lui disais qu'il fallait affronter le Minotaure et faire tomber les murs du labyrinthe... Excusant sans doute ma jeunesse, et préférant sans doute ma révolte à mon obéissance, Monsieur Klimov me regardait d'un air amusé, comme si je contribuais à son spectacle. Et le voilà qui abondait d'exemples à propos de Pascal et de sa frayeur devant les espaces infinis. Puis il passait aux romantiques allemands, de Novalis à Goethe. Et il vous ramenait vers Lao Tseu, Bouddha alias Saint-Josaphat et autres Appollonios de Tyane.
Grâce à Monsieur Klimov, je n'étais plus tout à fait un con. Bientôt je me suis mis à envisager le monde du point de vue de Sirius.
***
J'ai perdu mes élections municipales hier, tant pour la mairie que pour mon district.
Les élections municipales suscitent autant d'intérêt que les élections pour la commission scolaire ou, pire encore, pour les Caisses Desjardins.
Il y a tellement de gens qui se désistent de voter qu'à peine le quart des électeurs décident du sort des trois quarts qui votent contre ou ne votent tout simplement pas. La majorité des électeurs se désistent.
On se rapproche à tous les jours du labyrinthe et du Minotaure.
Qui va défendre la démocratie quand elle va s'effondrer? Moi? Vous? Eux? Ceux et celles qui se désistent?
Je n'en sais rien.
Je sais seulement que la voie du ciel nous appartient. Elle est libre et ouverte.
L'imagination est toujours au pouvoir, quoi qu'il advienne.
Je ne vole pas trop près du soleil. Et pas trop haut parce que j'ai plus le gabarit de l'ours que celui du pélican.
Je fais ce que je peux dans cette pauvre vallée de larmes.
***
C'était en 1985 ou 1986, du temps où l'Albanie était encore sous la conduite d'un régime totalitaire. Lors des élections présidentielles en Albanie, le président Ramiz Alia remporta 99.99% du vote des électeurs. Seulement un citoyen avait voté contre le président et la bonne nouvelle était qu'il serait traité dans un hôpital psychiatrique.
***
Voilà.
Évidemment, je me suis disputé avec mon professeur à ce sujet. Je lui disais qu'il fallait affronter le Minotaure et faire tomber les murs du labyrinthe... Excusant sans doute ma jeunesse, et préférant sans doute ma révolte à mon obéissance, Monsieur Klimov me regardait d'un air amusé, comme si je contribuais à son spectacle. Et le voilà qui abondait d'exemples à propos de Pascal et de sa frayeur devant les espaces infinis. Puis il passait aux romantiques allemands, de Novalis à Goethe. Et il vous ramenait vers Lao Tseu, Bouddha alias Saint-Josaphat et autres Appollonios de Tyane.
Grâce à Monsieur Klimov, je n'étais plus tout à fait un con. Bientôt je me suis mis à envisager le monde du point de vue de Sirius.
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J'ai perdu mes élections municipales hier, tant pour la mairie que pour mon district.
Les élections municipales suscitent autant d'intérêt que les élections pour la commission scolaire ou, pire encore, pour les Caisses Desjardins.
Il y a tellement de gens qui se désistent de voter qu'à peine le quart des électeurs décident du sort des trois quarts qui votent contre ou ne votent tout simplement pas. La majorité des électeurs se désistent.
On se rapproche à tous les jours du labyrinthe et du Minotaure.
Qui va défendre la démocratie quand elle va s'effondrer? Moi? Vous? Eux? Ceux et celles qui se désistent?
Je n'en sais rien.
Je sais seulement que la voie du ciel nous appartient. Elle est libre et ouverte.
L'imagination est toujours au pouvoir, quoi qu'il advienne.
Je ne vole pas trop près du soleil. Et pas trop haut parce que j'ai plus le gabarit de l'ours que celui du pélican.
Je fais ce que je peux dans cette pauvre vallée de larmes.
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C'était en 1985 ou 1986, du temps où l'Albanie était encore sous la conduite d'un régime totalitaire. Lors des élections présidentielles en Albanie, le président Ramiz Alia remporta 99.99% du vote des électeurs. Seulement un citoyen avait voté contre le président et la bonne nouvelle était qu'il serait traité dans un hôpital psychiatrique.
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Voilà.
vendredi 1 novembre 2013
Sylvie Tardif, première femme mairesse de Trois-Rivières le 3 novembre 2013
Le 3 novembre, Trois-Rivières devra se débarrasser de la vieille politique sale et de la corruption qui vient avec.
La seule candidate qui puisse déloger l'ancien régime, c'est Sylvie Tardif.
La première femme mairesse de Trois-Rivières, le 3 novembre prochain, ce sera elle.
Je vote pour elle à la mairie.
Et pour Marc Benoît dans mon district électoral parce que le conseiller sortant, Guy Daigle, est un yesman de Yves Lévesque. Patrick Charpentier, qui veut «propulser»(sic!) mon district, ne me semble pas avoir des convictions solides. Et le quatrième, Leblanc quelque chose, eh bien je n'en sais rien. J'ai seulement vu sa pancarte près du Jean-Coutu. J'en déduis que c'est Marc Benoît qui est le candidat le plus en mesure de faire lever les feutres au conseiller sortant.
Faites ce que vous voulez avec ça. Je n'irai pas vous pousser dans le cul pour aller voter. Je ne vous tordrai pas un bras. Je me permets d'ajouter qu'il y a des degrés en enfer et qu'il est possible par un misérable bulletin de votes de remettre la ville entre les mains des Trifluviens, ne serait-ce que pour une journée.
COMSEP, qu'on a tant méprisé au cours des derniers jours, s'occupe d'apprendre à lire et à écrire en plus de soutenir la prise de parole ainsi que la prise de pouvoir des pauvres. Je ne vois rien de mal à cela, l'éducation populaire, pour lutter contre des gens pour qui la démocratie est un chèque en blanc pour quatre ans.
Disons donc que je soutiens non seulement Sylvie Tardif, mais une certaine idée de la justice sociale, de l'éthique des personnes en charge de nos institutions, de la participation des citoyens et citoyennes.
La seule candidate qui puisse déloger l'ancien régime, c'est Sylvie Tardif.
La première femme mairesse de Trois-Rivières, le 3 novembre prochain, ce sera elle.
Je vote pour elle à la mairie.
Et pour Marc Benoît dans mon district électoral parce que le conseiller sortant, Guy Daigle, est un yesman de Yves Lévesque. Patrick Charpentier, qui veut «propulser»(sic!) mon district, ne me semble pas avoir des convictions solides. Et le quatrième, Leblanc quelque chose, eh bien je n'en sais rien. J'ai seulement vu sa pancarte près du Jean-Coutu. J'en déduis que c'est Marc Benoît qui est le candidat le plus en mesure de faire lever les feutres au conseiller sortant.
Faites ce que vous voulez avec ça. Je n'irai pas vous pousser dans le cul pour aller voter. Je ne vous tordrai pas un bras. Je me permets d'ajouter qu'il y a des degrés en enfer et qu'il est possible par un misérable bulletin de votes de remettre la ville entre les mains des Trifluviens, ne serait-ce que pour une journée.
COMSEP, qu'on a tant méprisé au cours des derniers jours, s'occupe d'apprendre à lire et à écrire en plus de soutenir la prise de parole ainsi que la prise de pouvoir des pauvres. Je ne vois rien de mal à cela, l'éducation populaire, pour lutter contre des gens pour qui la démocratie est un chèque en blanc pour quatre ans.
Disons donc que je soutiens non seulement Sylvie Tardif, mais une certaine idée de la justice sociale, de l'éthique des personnes en charge de nos institutions, de la participation des citoyens et citoyennes.
jeudi 31 octobre 2013
Fuck la politique sale du temps de Duplessis!
Je suis partagé ce matin entre les arts et la politique.
J'en aurais bien plus long à dire sur la politique, qui a le malheur de me dégoûter chaque jour un peu plus, au point de me dégager du pragmatisme pour me rapprocher toujours plus près de la démocratie directe, c'est-à-dire des thèses politiques propres aux anarchistes de gauche.
Si c'est ça la démocrosserie, solliciter le vote des invalides pour mousser son avidité électorale, je pense qu'il est temps de décrocher.. Il n'y aucune raison éthique au fait d'aller chercher un électeur chez-lui pour lui offrir un raccompagnement. Les personnes qui ne peuvent pas se déplacer devraient pouvoir voter à partir de leur lieu de résidence, par le moyen qui sera jugé le plus sûr et le plus approprié, plutôt que de laisser la chose publique se faire filouter par des crosseurs et des crosseuses d'élections. Fuck you à vous tous et toutes qui vous croyiez nobles et bons en faisant se déplacer de pauvres momies pour nourrir vos hosties de candidatures de têtes de cloches!
Tout ce qui est légal n'est pas nécessairement éthique. La fin ne justifie pas les moyens. Ce sont les moyens qui justifient la fin que l'on poursuit. Avec des moyens sales on n'atteint que des objectifs sales. Il n'y a rien à espérer des crosseurs. Rien. Ils nourrissent toutes les dérives intégristes. Ils nous dégoûtent tellement de la politique traditionnelle qu'on finira par se garrocher dans les bras du premier malade dans la tête qui semblera honnête.
Maintenant que c'est dit, parlons un peu des arts...
Hum...
Je n'ai rien à dire sur les arts, sinon que je peins comme jamais, que j'écris des tas de niaiseries et gratte ma guitare presque tous les jours. Vous verrez tout ça prochainement sur mon blogue, quand ces tabarnaques d'élections seront terminées et qu'on n'enculera plus des mouches avec le concept de la laïcité des institutions publiques, que j'approuve à 4000%. La politique est déjà suffisamment sale pour ne pas rajouter une couche de religion malpropre par-dessus le tas.
Un peu de musique nous fera du bien pour oublier un peu tout ce que je viens d'écrire pour me défouler un brin.
J'en aurais bien plus long à dire sur la politique, qui a le malheur de me dégoûter chaque jour un peu plus, au point de me dégager du pragmatisme pour me rapprocher toujours plus près de la démocratie directe, c'est-à-dire des thèses politiques propres aux anarchistes de gauche.
Si c'est ça la démocrosserie, solliciter le vote des invalides pour mousser son avidité électorale, je pense qu'il est temps de décrocher.. Il n'y aucune raison éthique au fait d'aller chercher un électeur chez-lui pour lui offrir un raccompagnement. Les personnes qui ne peuvent pas se déplacer devraient pouvoir voter à partir de leur lieu de résidence, par le moyen qui sera jugé le plus sûr et le plus approprié, plutôt que de laisser la chose publique se faire filouter par des crosseurs et des crosseuses d'élections. Fuck you à vous tous et toutes qui vous croyiez nobles et bons en faisant se déplacer de pauvres momies pour nourrir vos hosties de candidatures de têtes de cloches!
Tout ce qui est légal n'est pas nécessairement éthique. La fin ne justifie pas les moyens. Ce sont les moyens qui justifient la fin que l'on poursuit. Avec des moyens sales on n'atteint que des objectifs sales. Il n'y a rien à espérer des crosseurs. Rien. Ils nourrissent toutes les dérives intégristes. Ils nous dégoûtent tellement de la politique traditionnelle qu'on finira par se garrocher dans les bras du premier malade dans la tête qui semblera honnête.
Maintenant que c'est dit, parlons un peu des arts...
Hum...
Je n'ai rien à dire sur les arts, sinon que je peins comme jamais, que j'écris des tas de niaiseries et gratte ma guitare presque tous les jours. Vous verrez tout ça prochainement sur mon blogue, quand ces tabarnaques d'élections seront terminées et qu'on n'enculera plus des mouches avec le concept de la laïcité des institutions publiques, que j'approuve à 4000%. La politique est déjà suffisamment sale pour ne pas rajouter une couche de religion malpropre par-dessus le tas.
Un peu de musique nous fera du bien pour oublier un peu tout ce que je viens d'écrire pour me défouler un brin.
mardi 29 octobre 2013
Faisons sortir le vote pour le maire sortant Omer Veilleux!
Nono Gariépy se présentait au poste de conseiller municipal dans le district des Petites Patates. Nono devait son surnom au fait qu'il se l'était lui-même attribué pour faire cool avec ses chums. Il s'appelait Archibald H. Gariépy sur les affiches. C'était un couard doublé d'une poule mouillée. Et il soutenait fermement le maire sortant Omer Veilleux, une sorte de créature qui tenait autant du Joker que du Pingouin dans Batman, en plus cheap, avec un décor plutôt vert de gris et le timbre de voix d'une poulie qui grince à la Louis de Funès.
Le maire Omer Veilleux avait compris que la politique était une business comme les autres. Il s'était entouré d'une firme de marketing et d'un conseiller politique. La firme s'appelait Gogo Inc. Et le conseiller, eh bien c'était le fameux Maurice L.-Dupissat, ancien animateur de radio et ancien subalterne de la famille Desrameaux, la plus riche famille du pays. Celle dont on baise le cul pour ensuite partir au découpage du monde avec de belles idées innovantes pour les portefeuilles bien garnis.
L'avidité justifie les moyens. Et le maire Omer Veilleux n'était pas homme à ne pas se laisser faire, heureux comme un valet de ronger les os et les rogatons de la famille Desrameaux. Il faut bien manger. Et le job de maire lui permettait de manger sur le dos des contribuables soir, nuit et matin. Et même quand il n'avait plus faim il pouvait se resservir encore, le maire Veilleux. Quand l'avidité va tout va. L'argent ne pousse pas dans les arbres. Il faut savoir rendre service aux Desrameaux et autres promoteurs verrats.
Nono Gariépy et Omer Veilleux faisaient la paire. À eux seuls ils vidaient les foyers de personnes âgées pour les faire aller voter. Ils nolisaient des autobus. Ils laissaient entendre aux proprios des foyers qu'ils pourraient laisser une lettre dans le casier de chaque résident, une lettre qui dirait par exemple que les personnes qui ne peuvent pas se déplacer pour aller voter peuvent compter sur un service de raccompagnement, gracieuseté de Omer Veilleux. Présentez-vous dans le hall d'entrée à telle heure, etc. Et c'était gagné mon kiki!
Les vieux ne s'en plaignaient pas. Ils aimaient bien Omer Veilleux. Il avait fait patcher le trou dans l'asphalte devant le foyer, pas plus tard qu'il y a deux semaines, pour témoigner de son engagement et de sa gratitude envers les résidents. Et Nono Gariépy était un gars de la paroisse qui organisait à chaque année une tombola pour les enfants, histoire de distribuer ses dépliants et autres messages pré-électoraux.
C'est donc par centaines et milliers que nos deux hommes faisaient sortir le vote dans une ville où l'âge moyen était d'environ 58 ans. On faisait encore partie des jeunes de la relève à 45 ans, comme Nono Gariépy, tellement il y avait de monde qui avait quitté la région pour aller chercher pitance ailleurs.
-Le monde y'aime pas ça 'a chicane!
C'était le slogan du maire sortant Omer Veilleux.
Et Nono Gariépy était parfaitement d'accord avec ce message.
Ce n'était pas avec de la chicane que l'on bâtissait des pyramides de gypse, des colisées, des arénas et autres blocs de béton qui génèraient des enveloppes brunes pour la petite politique coutumière de cette ville de marde.
C'était vraiment une ville de marde, oui monsieur, oui madame.
On avait l'impression qu'on pouvait y faire voter autant les morts que les vivants.
Comme si la démocratie se faisait filouter.
Heureusement que Le Bien Public, le quotidien local, était sous le contrôle de la famille Desrameaux. Comme cela , il n'y avait pas de chicane. Et l'opposition pouvait bien continuer de hurler sur l'Internet que cela n'y changerait rien parce que, de toutes façons, il y a des limites à s'intéresser à de la marde.