mercredi 30 janvier 2013

À propos de la lecture, de Victor Hugo et de Victor Lévy Beaulieu

La lecture est un vice qui vous fait passer loin derrière le devoir d'écriture.

J'ai lu bien plus que je ne pèse en termes de livres. Je sais bien que ce n'est pas un exercice comptable, mais bon, je suis probablement un rat de bibliothèque, virtuelle ou pas. J'ai dû lire au moins dix milles livres, sinon plus, dont un hommage à Rose Ouellette dite La Poune et le récit de Ti-Dré Lachance, ramoneur des pauvres.

Je n'ai jamais lu Le Capital de Karl Marx. Ni le Kama Sutra. Dans les deux cas, je me suis contenté de regarder les images. Je ne les ai pas lus parce que ce sont des livres soporifiques.

J'ai lu bien pire. Tout ce qu'il y avait de plus grotesque en littérature. Sade et Lautréamont. Et je m'en suis tiré indemne. C'est à peine si je vous parle de monstruosités de temps à autres.

J'ai été bien plus marqué par les récits à propos de la vie d'untel ou untel, dont Diogène de Sinope, Spartacus et Jésus.

Jack London a été celui qui m'a ouvert au monde des lettres, plus que tout autre, si je fais exception de mon père et de mon frère aîné.

Feu mon père lisait des livres d'histoire. Il écrivait presque sans fautes même s'il avait quitté l'école en huitième année pour s'en aller travailler. Il cherchait la vérité dans le passé pour mieux s'indigner au temps présent.

Mon frère aîné, il est dix ans plus vieux que moi, était et est encore dévoré par la passion de lire et de bien écrire.

Nous vivions à deux pas de l'usine Wabasso, dans un quartier pauvre de Trois-Rivières.

Et nous lisions pour nous sortir de cette absurdité qui s'appelle l'exploitation de l'homme par l'homme.

Jack London venait me chercher parce qu'il avait été pauvre, vagabond, voyou avant que de devenir l'auteur le plus riche du monde après avoir raconté des tas de récits extraordinaires ayant pour trame de fond la ruée vers l'or au Klondike. Quelques années plus tard, quelque part sous les aurores boréales du Yukon, j'allais relire ce sacré Jack London en anglais, au beau milieu d'où ces textes sont nés. Ce fût une expérience de lecture des plus voluptueuses...

De Jack London je suis passé par toutes sortes d'auteurs, dont quelques-uns résonnent encore très fort dans ma tête puisque je reviens souvent vers eux.

Il y a bien sûr le grand Voltaire. Je le lis et relis souvent. Sa plume est incisive et n'a rien perdu de son mordant avec le temps. Il est encore le plus moderne des grands auteurs. Le moins lourd. Le plus léger.

Tout auteur qui ne sait pas bien écrire ou bien traduire est d'avance condamné à mon indifférence. Le français est simple et très beau quand on suit l'ordre logique du discours. Cela ne sert à rien de se casser la tête. Si cela ne vient pas tout seul, ce n'est pas vrai.

Cela explique pourquoi je suis incapable de lire Kant et toute cette flopée de philosophes englués dans la mélasse gréco-latine. Trop de mots pour dire si peu, cela me semble inutile. J'ai trouvé bien plus de philosophie dans une phrase de Lao-Tseu que dans mille pages de Hegel. Et ce n'est pas parce que je suis paresseux. Loin de là. C'est parce que j'ai du goût. Je n'adhère pas à ce qui me fait perdre du temps. Si ce n'est pas léger, ça ne peut pas être vrai.

***

Parlant de mon frère, il m'a donné l'autre jour un livre de Victor-Lévy Beaulieu intitulé Pour saluer Victor Hugo. C'est publié chez Stanké dans la collection 10-15. C'est ce que j'ai lu de meilleur sur Victor Hugo. Cela m'a donné l'envie de lire VLB, ce qui ne m'était encore jamais advenu pour une raison qui m'échappe. Peut-être que je l'avais inconsciemment ravalé à la catégorie télévision et divertissements pour journée très morne.

J'ai redécouvert l'un de nos grands auteurs, que j'avais méconnu sans m'en rendre compte, parce que l'on ne peut pas lire partout. J'étais bien trop occupé avec Boulgakov et Chalamov pour m'inquiéter de VLB.

Et voilà qu'il me révèle son univers dans Pour saluer Victor Hugo.

VLB y parle autant de lui-même que de son mentor littéraire par-delà la mort, nul autre que le grand et immense et abyssal Victor Hugo.

Cette ode à la grandeur passe aussi par le récit d'une enfance pauvre dans Morial-Mort (Montréal-Nord) où la lecture passe pour un plaisir coupable qui va vous rendre fou. Je me sens très près de cet état d'esprit pour avoir vécu dans un quartier où tout s'est transformé en marchés aux puces dans les années '80.

Cela m'a rappelé les meilleurs passages de Pierre Vallières qui, dans Nègres blancs d'Amérique, exposait sa vie d'enfant pauvre dans Cartierville, où il rencontrait parfois un autre de nos grands artistes et humains québécois, le docteur Jacques Ferron, lequel lui permettait d'emporter des livres tirés de sa bibliothèque personnelle.

Franchement, je me dois de saluer l'excellent travail de VLB pour cet essai qui sort de l'ordinaire et de la routine.

On y trouve de tout. Comme chez Victor Hugo. On part d'un état d'âme à un récit d'enfance pour finalement aboutir à une étude sur la littérature québécoise du XIXe siècle, littérature qui commence vraiment avec Originaux et détraqués de Louis Fréchette, grand admirateur de Victor Hugo et exilé aux États-Unis parce qu'il détestait tout autant les prêtres et les curés.



mardi 29 janvier 2013

Trente ans de conservatisme... Trente ans sans se plaindre... Sacrement!

Jacques Ferron disait du Nouveau Parti Démocratique (NPD) qu'il ne voulait tellement pas faire peur aux électeurs qu'ils votaient pour les conservateurs pour être totalement rassurés.

On peut dire la même chose du Parti Québécois (PQ) et bien pire encore. 

Avec le NPD, on sent tout de même un brin d'origine ouvrière. Le syndicaliste de combat Michel Chartrand est tout de même passé par là. Et il n'a jamais été au PQ bien entendu, PQ qu'il vouait aux gémonies.

Le PQ est sorti de la cuisse gauche du Parti Libéral du Québec. L'Action démocratique est sortie de sa cuisse droite. Tout s'est élancé vers le beau risque conservateur: Brian Mulroney, Jean Charest, Lucien Bouchard et Stephen Harper... Quel gâchis. Un conservateur à la tête des péquistes. Un conservateur à la tête des libéraux. Et l'opposition conservatrice... Il n'y en avait que pour les conservateurs depuis 1984, comme si le Québec s'était enfoncé dans sa crasse habituelle, faite de sermons, de tribuns et autres démagogues bon marché que l'on fait passer pour des chantres du patriotisme canadien ou québécois. Puis le décor s'est effondré et le Magicien d'Oz a encore eu l'air d'un nabot se démenant comme un babouin derrière un écran de fumée et un téléphone intelligent.

Le PQ flirte un peu à gauche et toujours à droite. L'indépendance ne se fera jamais avec ce vieux parti qui, par la voix de son ministre de l'éducation, annonce une hausse des frais de scolarité à l'université. Une autre position frileuse de bourgeois qui ne sont à gauche qu'un soir de casserole sur cent. Une autre raison de ne pas laisser traîner trop loin son carré rouge pour mettre un terme à bientôt trente ans de conservatisme que l'on fait passer pour de la social-démocratie ou bien de la tarte aux pommes. 

Il faut devenir maîtres chez-nous.

Chaque citoyen est propriétaire de ce pays et de ces ressources naturelles. Nous ne sommes pas des quêteux. C'est nous qui sommes les boss.

L'éducation gratuite n'est pas une charge sociale supplémentaire si nous gérons nous-mêmes notre pays au lieu de le laisser entre les griffes de compagnies qui obtiennent des claims pour siphonner tout ce qu'ils peuvent, relançant quelques peanuts ça et là par la voix de nos peddlers locaux passés si rapidement experts en communications de toutes sortes... On devrait recevoir un chèque de revenus de citoyenneté à la fin de l'année plutôt que de recevoir des factures. S'il y a de l'argent à faire avec les ressources naturelles, pourquoi ce sont eux qui encaissent les profits plutôt que cela ne soit tout un chacun d'entre nous? On pourrait vivre gras dur comme des pachas au lieu de vivre comme des parias à qui l'on botte le derrière pour les déplacer d'un bloc de béton à l'autre.

L'an dernier, en 2012, le peuple québécois s'est tenu debout.

Ce n'est pas Pauline Marois qui a gagné. Elle n'a été qu'une figurante dans le combat mené par la rue. Les élections, c'est aussi un piège à cons. Une fois que le vote est passé, le pouvoir populaire reprend la rue. C'est toujours comme ça. Que voulez-vous...

Les vrais de vrais sont toujours là pour rappeler aux péquistes que porter un carré rouge veut dire quelque chose. Que ce n'est pas une mode. Que ce n'est pas qu'une opinion. C'est porter sur soi le désir sincère de changer l'ordre des choses.

Ce n'était pas une révolte. C'était bel et bien une révolution. Une révolution qui va vous atteindre, vous aussi, membres du PQ. C'est alors que vous devrez choisir votre côté.





lundi 28 janvier 2013

De Paquet Lefebvre à CCR

Par les longs soirs d'hiver, quand le frimas fait péter les clous au grenier, il est toujours bienvenue de se promener jusqu'au bout du cinquième rang pour y retrouver Ti-Polo Marcouiller dans son nuage de fumée et d'alcool distillé.

-Entrez! Entrez! qu'il crie lorsque l'on arrive à la porte. Dégréez-vous! Enlevez vos bottes, vos capines, vos capots pis vos mitaines! Prenez-vous un verre de cardio... La bouteille est sur la table... Pis à côté d'la bouteille, c'est du fromage de lait cru vieilli cinq ans pis baigné dans du Porto...

Ti-Polo Marcouiller est l'une des rares personnes qui pratique avec autant de zèle les lois de l'hospitalité. De nos jours, il est des endroits où l'on hésite encore à t'offrir un simple verre d'eau. Ce n'est pas la manière qu'a adoptée Ti-Polo.

Ce petit bonhomme de cinq pieds six pouces se démène pour vous offrir toutes sortes de merveilles qui lui tombent sous la main, pour le plaisir de partager le plaisir.

Pour rajouter un peu de crédit à cette particularité, il lui arrive aussi de parler beaucoup.

C'est une source intarissable d'anecdotes, toutes entremêlés et souvent inextricables.

J'en tiens pour témoin sa sempiternelle histoire à propos de son beau-frère, Joseph Lefebvre, affectueusement surnommé Paquet Lefebvre. Pourquoi Paquet?

-Faudrait le d'mander à ma soeur! que nous répond invariablement Ti-Polo.

Évidemment, il en est arrivé une et encore une autre à ce Paquet Lefebvre et ce serait trop long que de tout vous raconter, d'autant plus que Ti-Polo ne prend jamais de notes. Il te sort ça comme des ectoplasmes. Et c'est à l'interlocuteur de faire le tri dans tout ce flot d'aventures plus ou moins augmentées pour soutenir un certain fil narratif.

-Mon beau-frère Paquet Lefebvre c'est un hostie d'malade! Un jour il s'en va aux toilettes dans un resto pis y'a un vieux monsieur qui s'approche de lui pendant qu'i' pisse dans l'urinoir... Comme le chemin est étroit, le vieux dit à Paquet Lefebvre que c'est pas large pour passer pis i' s'installe à côté de Paquet pour pisser. Paquet pense que le vieux a dit que'que chose comme est-ce que tu vends du stock? Ça fait que Paquet lui répond.

-Moé j'vends pas mais mon chum qui m'attend dans l'char en vend...

Arrivé dehors, Paquet se rappelle que le vieux a plutôt dit que c'était pas large pour passer... Charland, le gars qui attendait Paquet dans son char, le voit r'venir tout souriant. I' riait, pis maudit qu'i' riait encore.

-Qu'osse que t'as à rire de même Paquet? lui demande Charland.

-Y'a un vieux qui est venu pisser à côté d'moé pis j'lui ai dit que t'avais du stock à vendre, ha! ha!

Le vieux en question était un agent de la SQ. Sa voiture de patrouille était stationnée devant le resto, à trente pieds du char de Charland.

Charland et Paquet comprirent intuitivement qu'ils étaient dans le pétrin lorsqu'ils virent le vieux sortir du resto pour regagner son auto-patrouille.

Ça fait que Paquet Lefebvre dit à Charland de jeter tout son stock, juste de la feuille en plus, pis i' s'en va voir le vieux monsieur de la SQ qui baisse la vitre de son char.

-Excusez m'sieur! lui dit Paquet. Tantôt, j'ai pas dit que mon chum vendait du stock dans son char, j'ai dit qu'à Woodstock la musique jouait trop fort!

Le vieux monsieur n'a rien dit. Il est parti tout simplement sans se retourner. Il n'avait pas que ça à faire, entendre les conneries d'un niaiseux.

Paquet et Charland ont récupéré leur stock. L'histoire ne dit pas ce qui s'est passé ensuite. Ti-Polo Marcouiller est parti sur une autre envolée lyrique à propos des violons du temps de Stradivarius. Bon, on l'a écouté une autre demie heure comme il faut avant que de poursuivre la visite paroissiale du vendredi soir jusqu'au village où un orchestre allait jouer un hommage au groupe CCR.

dimanche 27 janvier 2013

Aphorisme (mot compliqué qui nécessite la consultation d'un dictionnaire)

Trouver un sens à sa vie passe nécessairement par une observation de l'infiniment grand. Je ne renie pas la curiosité à pratiquer pour l'étude de l'infiniment petit. J'envisage que tout se dissous dans l'infiniment grand.

Tous nos problèmes deviennent petits, mesquins et prétentieux quand on regarde les astres, les nébuleuses et les trous noirs.

Qu'est-ce qu'une jambe, du jambon ou bien un pays quand on sait que nous faisons partie d'une encore plus grande aventure? Pourquoi la haine, la violence et l'avidité quand il y a des milliards d'étoiles?

Je ne prétends pas avoir trouver l'idée du siècle. Ça non. Autrement je n'aurais rien écrit du genre et je ferais semblant d'être inspiré par Dieu. Je ne suis qu'une créature qui n'est pas tout à fait le centre de la Création. Je pourrais tout aussi bien me trouver dans un coin, ça et là dans le monde intemporel. Je n'en sais fichtre rien. Tout ce que je sais c'est que le mystère des espaces infinis m'attire autant qu'il effrayait Pascal, un auteur bien plus ennuyeux que François Rabelais.

Où veux-je en venir?

À rien. J'essaie de produire des aphorismes potables. Je me perds  en digressions pour noyer le cosmos dans ma logorrhée. Je suis un indécrottable esthète des arts et des lettres. À peine un philosophe.

Je ne suis qu'un oeil rivé sur l'immensité.

Je ne suis qu'un humain, comme vous et moi. Et bientôt, qu'on le veuille ou pas, nous serons morts, chacun d'entre nous. Nous serons ailleurs ou rien  du tout. Je n'ai pas le dernier mot là-dessus. Le département des vérités éternelles vous le trouverez chez d'autres cinglés que moi.

***

On a beau dire, on finit toujours par revenir à nos petites affaires parce que l'homme n'est qu'un petit mammifère, à peine plus gros qu'un écureuil. Il doit s'acheter des vêtements parce qu'il n'est pas assez poilu.

Il doit manger, emmagasiner, résister aux intempéries, aux politiciens et autres promoteurs véreux.

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Les riches n'insultent jamais les pauvres. Ils engagent de pauvres crétins pour le faire à leur place.

Vous pouvez utiliser cette maxime si vous dites qu'elle est de moi. Mais je n'y tiens pas tant que ça. J'ai d'autres choses à faire.

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Un menteur qui est tenu pour menteur par tout le monde n'est pas un menteur mais un vrai niaiseux.

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Les menteurs clignent des yeux quand ils mentent et s'ils se font prendre ils ne se mettent qu'à parler d'eux-mêmes à la troisième personne du singulier.

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Je ne savais pas trop quoi écrire ce matin. Je demande à ma blonde de me trouver un sujet, comme ça, pour faire démarrer ma boîte à poux. Il fait tout de même -20 Celsius ce matin et les idées ne viennent pas toujours toutes seules. Elle me répond calmement d'écrire que mon pénis chante vive le vent. Je ne savais pas comment placer ça dans mon billet matutinal. Maintenant que c'est fait, je me sens dégagé d'un défi qui relie le comique au monde cosmique.

***

Ma blonde contemplait la photo d'une nébuleuse sur son portable. Et là je me suis mis à penser au cosmos puis à Star Trek, Dieu et les Vulcains. J'ai trouvé quelques maximes que j'aurais pu nettoyer un peu avant que de vous les présenter. Ce n'est pas mon fort la propreté. Le fignolé. Le figé. Le Botox littéraire. Nenon. J'écris comme je marche. Et c'est tout mon truc. Toute ma technique. Sans droits d'hauteur.

Vive l'infini et bonne journée.



vendredi 25 janvier 2013

Bravo Monsieur le Maire!

Il était une fois le maire d'un petit village très pittoresque qui s'élevait au-dessus de la mer, dans l'estuaire du grand fleuve Magtogoek.

Il avait des cheveux mais il se rasait la barbe et affichait un menton glabre. Peut-être qu'il avait même des défauts. Mais l'essentiel, c'est qu'il avait du coeur.

On le surnommait Concombre de mer, histoire de faire un jeu de mots avec le maire qui entendait bien à rire.

-Vous autres mes torrieux! Arf! Arf! J'va's vous en faire un concombre de maire!!! qu'il riait de bon coeur parce qu'il était tout de même mieux payé que la plupart de ces persifleurs pas trop méchants somme toute.

Il avait aussi une cicatrice sur le pied gauche, ce maire. Il avait chuté avec une bouteille de bière à la Saint-Jean-Baptiste de l'année 1982. Il lui était resté cette marque d'environ un pouce et demi de longueur. Pas grand' chose. À peine de quoi vous en parler.

Tout le monde l'aimait bien dans son village, à part deux ou trois crosseurs comme il s'en trouve toujours et d'autres qui se rappellaient de la Saint-Jean-Baptiste de 1982.

Un jour, une compagnie pétrolière arriva dans le village pour forer n'importe où n'importe comment, au risque de s'attaquer aux réserves d'eau potable de tout un chacun sans crier gare.

-Ho minute! qu'il a dit ce maire. Me semble qu'on n's'était pas entendus comme ça!!!

Alors ce sacré concombre de maire fit voter une loi municipale pour protéger l'eau potable de ses concitoyens. La compagnie pétrolière quitta les lieux. Et le village demeura toujours aussi pittoresque et l'eau toujours aussi bonne au goût.

Ce qui fait qu'il devint un genre de héros même si je ne me rappelle plus son nom.

Je me rappelle cependant du nom d'un maire moins illustre que je ne nommerai pas, par lassitude, et aussi par goût de vivre ma vie selon un certain idéal de beauté sans subir l'emprise de la boue.

Ce maire est ignoble et c'est plutôt du genre concombre de marais.

Tout se transforme en béton sous son oeil un peu snappé.

Tous ces projets sont fous, démesurés et stoppés au milieu de nulle part comme si nous étions à quelques minutes de la finale du film Zorba le Grec, quand tout s'écroule, avant la danse de Zorba.

Son pont n'est pas fini.

Son Royaume de Walt Disney en stucco ne lève pas fort.

Il a construit toutes sortes de niaiseries en plus de s'être foutu de toute forme d'exercice démocratique.

Ce petit despote de village ne se fait pas applaudir par ses concitoyens et peut-être qu'il s'en sacre. Après lui le déluge. Nous ne sommes que des minables de ne pas comprendre qu'il sait tout, cet hostie de mongol.

Ça lui permet de faire traiter les eaux usées de l'industrie du gaz de schiste dans le réseau public et de les renvoyer dans le fleuve en deux temps trois mouvements.

Tout le monde sait en ce village que c'est un hostie de cave. Tout le monde sait ça. Même l'élite du village, quelques petits baveux de la polyvalente qui se sont rencontrés pendant la fête de la Saint-Jean-Baptiste, en 1983.

Ce maire-là ne se fera pas réélire cette année. À moins que ce village ne soit vraiment rempli que de vrais et authentiques niaiseux.






jeudi 24 janvier 2013

L'aventure c'est l'hiver

Il fait -26 Celsius ce matin à Trois-Rivières. Cela tourne autour de -35 C avec le facteur de refroidissement éolien.

Comme nous sommes faits forts, personne ne va se plaindre.

Il y a toujours du beau soleil quand il fait froid.

Ceux qui ne sont pas contents devraient foutre le camp d'ici et cesser de nous chiffonner les oreilles avec ces pays chauds où les autochtones n'ont pas le droit d'approcher les plages et les touristes gros, gras et mous du cerveau.

Mon pays n'est pas fait pour les lopettes.

Et c'est tant mieux.

Sur ce, je m'en vais me déguiser en cosmonaute pour me réjouir de vivre en un lieu où les seules aventures extrêmes sont météorologiques. 

mercredi 23 janvier 2013

Jimmy Pagé

Mon clavier fait des free-games. Heureusement. J'ai failli radoter encore quelque chose à propos du Journal d'un écrivain de Dostoïevski. Il y entremêle de la politique, souvent conservatrice, avec de la littérature, souvent humaniste. C'était sans doute un être tourmenté. Et ce tourment est transcendé parfois par l'art. Et parfois non. Il sombre aussi dans l'abîme et les bas-fonds.

Je ne radoterai pas longtemps. Le clavier est rétabli. Mais le temps s'est écoulé. Il ne me reste que quatre minutes pour laisser une trace sur le ouèbe, histoire de marquer mon territoire.

C'est donc l'histoire d'un gars qui s'appelait Jimmy Pagé. Tout le monde l'appelait évidemment Jimmy Page, même s'il ne lui ressemblait pas du tout.

Moi, je l'appelais Jimmy Pagé. Parce que j'avais l'impression que ça lui tapait sur le système de se faire surnommer Jimmy Page.

Quant à lui, il ne disait jamais rien. Il se faisait lancer toutes sortes de boulettes de papier et de trognons de pomme par-dessus la tête, Jimmy Page. C'est vrai qu'il en lançait lui aussi. De sorte qu'on ne savait pas qui avait commencé, même s'ils s'en prenaient à vingt contre un, le un étant Jimmy Page bien entendu.

Jimmy Pagé travaille maintenant dans une pharmacie. Il n'est pas pharmacien. On ne sait pas trop ce qu'il fait là. Peut-être qu'il est assistant-gérant ou bien qu'il porte les mêmes vêtements que les autres employés pour se fondre dans la masse.

Il a toujours de grandes dents et un front haut, Jimmy Pagé. Et pas de cheveux. Pas un poil sur le caillou. Rien.

La plupart du monde l'appelle maintenant Jimmy Pagé parce que plus personne ne sait qui c'est Jimmy Page.

mardi 22 janvier 2013

De la neige dure comme de la glace

La neige avait fondue, gelée, refondue et regelée. Elle était maintenant dure comme de la glace et pas trop glissante. Il n'était plus nécessaire de s'écarquiller les jambes sur des raquettes.

On pouvait marcher sur la neige sans s'enfoncer jusqu'aux genoux. Et ça y allait par tous les sentiers. Un lac gelé par moins vingt Celsius. Un ciel dégagé et sans nuages. Du soleil froid. Des arbres recouverts de frimas d'une jauneur immaculée comme dans un rêve.

Un petit chalet au bout d'un sentier. Puis un autre bout de chemin.

Le gars avait l'air pas mal content et il faisait peu de commentaires.

Cela s'est passé à la télé, à un poste de chasse et pêche américain. L'émission était en anglais mais le gars ne disait rien. Il ne faisait que marcher d'un chalet à l'autre, sans raquettes, parce que la neige était dure comme de la glace.


lundi 21 janvier 2013

No Man's Land?

Une certaine manière d'envisager la politique s'est grandement affaissée l'an dernier. On voudrait nous faire accroire que la rue ce n'est rien. Et pourtant, le monde change rapidement en ce moment, sans que les politiciens professionnels ne l'aient vraiment vu venir. Le monde change rapidement quand tout le monde est dans la rue.

En 2012, le Québec a vécu au rythme des plus grosses manifestations de son histoire. Les manifestations étudiantes ont débordé en manifestations contre la corruption. J'ai entendu crier des trucs sur la rue des Forges à faire défriser un Premier ministre. Et, comme défaite, il en a eu toute une.

En ce moment, la politique québécoise semble se passer dans un no man's land. On sait qu'une gauche édulcorée est au parlement et que la rue est carrément à gauche de la gauche.

La droite va s'effondrer, ici comme ailleurs, parce que nous ne sommes plus au dix-neuvième siècle. Leurs vieux trucs ne trompent plus personne. Ils semblent aussi passionnants que des collectionneurs de timbres. Ils vous inventent des lois du marché pour vous faire marcher dans la boue jusqu'aux genoux, spoliés de votre terre, de votre pays.

C'est la rue qui, encore une fois, offre le meilleur spectacle. Le spectacle d'hommes et de femmes libres qui ne veulent pas se faire baiser par une poignée de requins rapaces qui profitent de la mollesse des gouvernements.

Si c'est profitable pour eux, pourquoi pas pour nous? Se poser la question c'est y répondre. L'entreprise privée doit être dissociée du domaine de la santé, des ressources naturelles, de l'eau, du logement et de tout le reste que j'oublie.

Nous sommes un pays riche peuplé de pauvres qui ne savent pas qu'ils sont les seuls et uniques propriétaires de ce pays.

Nous pouvons faire beaucoup mieux tous ensemble.

Ce pays-là, comme le chantait Woody Guthrie, c'est notre pays pour moé pis toé.



samedi 19 janvier 2013

Mes origines autochtones

Je suis un Indien au sens de la Loi sur les Indiens de par feue ma grand-mère Adrienne Létourneau. Adrienne était Anishnabée. Elle est née sur la réserve Mohawk d'Akwesasné. Mon grand-père Éloi l'a mariée après la mort de sa première femme. Un mariage probablement arrangé par l'Église. Ce pauvre veuf père de six enfants s'est vu offrir une vieille fille, ma grand-mère Adrienne en l'occurrence. Et il l'a ramenée à Sainte-Luce-sur-Mer puis Sayabec pour lui faire au moins douze autres enfant, dont mon père, Conrad, l'aîné du deuxième lit comme on dit. Cette grand-mère que je n'ai jamais connue, parce qu'elle est morte dix ans avant ma naissance, était une sainte aux yeux de mon père. Elle a en vu de toutes les couleurs.

Mon père ne m'a transmis que des bribes de leur histoire. Leur grande pauvreté ne se racontait pas. Il nous la laissait deviner.

Il ne nous a jamais dit que sa mère était Indienne. Élevé par l'Église, mon père voulait nous faire accroire dur comme fer que nous étions des Bouchard de la Normandie. C'était sans doute pour nous protéger. Sans doute pour ne pas passer pour des Sauvages... À Rome, on fait comme chez les Romains. En Allemagne, on fait comme chez les Allemands. Et mieux vaut ne pas être un Sauvage ou bien un Tzigane dans tous les cas.

On a fini par découvrir que nous étions des Indiens. Je devais avoir dix-huit ans. Tout nous ramenait vers ça, tant du côté paternel que maternel.

Mes grands-parents Rodolphe et Valéda, du côté maternel, sont des descendants des déportés de l'Acadie. On a des liens non seulement avec Zachary Richard, mais aussi avec les Micmacs.

Et je n'ai pas besoin de déballer mes cartes d'identité et mes baptistères pour révéler ce que je suis.

C'est évident que je suis un Métis, comme la plupart des Québécois dits de souche qui l'ignorent encore. Il est probable que l'on ait naturalisé des tas d'Indiens avec des baptistères qui effaçaient toute référence à l'Indien.

Les chercheurs laissent parfois entendre que la côte Est de l'Île de la Tortue aurait pu être abordée par des tribus européennes qui longèrent la banquise au cours de la dernière période glaciaire. Ces tribus se seraient mélangées avec d'autres tribus d'origine asiatique. Et voilà pourquoi certains Autochtones auraient l'air de Tintin. Hollywood a contribué à vendre l'image du Sioux comme seule représentation des traits physiques de l'Indien. L'histoire des aborigènes est beaucoup moins homogène qu'elle ne le semble. Elle est complexe et trop mâtinée d'histoire, justement. Elle est, somme toute, caricaturale.

Qu'est-ce qu'une ceinture fléchée? On la voit comme un symbole vestimentaire du Québécois dit de souche. Et vous savez quoi? C'est surtout un symbole vestimentaire autochtone et métis...

La majorité des Québécois sont des Métis qui s'ignorent.

J'ai surmonté cette ignorance. Je me suis renseigné sur cette partie occultée de ma propre histoire. J'ai spontanément adhéré à la philosophie de mes ancêtres autochtones, par esprit de compensation. J'ai vécu vingt ans comme un Blanc de type vaguement nietzschéen. Je vivrai le reste de ma vie comme un vrai humain, c'est-à-dire comme un Indien.

Vous savez que les Indiens s'appellent tous vrais humains entre eux? Anishnabé veut dire vrai humain. Inuit veut dire vrai humain. Innu veut dire vrai humain. Iyéyou veut dire vrai humain... Et c'est pareil pour les tribus d'Amérique du Sud...

Par ailleurs, aucun lieu ne porte un nom humain chez les Sauvages. On disait le lac des éperviers, la rivière aux renards, mais jamais le Lac Bouchard ou bien la Rivière Saint-Maurice.

Voilà où j'en suis avec cette sagesse retrouvée.

J'ai encore beaucoup à apprendre.

Et beaucoup de luttes à soutenir.

Idle no more mes amis!


vendredi 18 janvier 2013

Fleury Mesplet, l'Imprimeur des Libertés

Je viens de terminer la lecture d'un roman historique: L'Imprimeur des Libertés Fleury Mesplet (1734-1794)... Le titre est un peu maladroit et l'écriture plus didactique que romanesque. Par contre, je m'en voudrais de ne pas souligner le remarquable travail d'historien effectué par ses deux auteurs, Jean-Paul de Lagrave et Jacques G. Ruelland. Ils m'ont permis de découvrir un grand bonhomme de notre histoire.

Le père et le grand-père de Fleury Mesplet étaient eux-mêmes imprimeurs en France, où débutent les péripéties de notre héros. Ils ont été tués sous l'ordre du Roi pour avoir diffusé des pamphlets et oeuvres interdites. L'Église et sa bande de troufignons bénits n'étaient pas loin derrière pour promouvoir le fanatisme, la censure et l'intolérance.

Fleury Mesplet poursuivit son chemin en tant qu'imprimeur de la liberté. Il échappa de peu à la mort en s'enfuyant vers Londres avec son épouse, incarcérée dans un couvent sous l'ordre de son père, un noble qui désapprouvait ce mariage avec un roturier. Le frère de son épouse, un certain Mirabeau qui deviendra plus tard l'un des pères de la Révolution française, aidera Fleury a délivré son épouse du couvent dans une opération digne des Trois mousquetaires.

Fleury rencontra Benjamin Franklin et Thomas Paine à Londres. Ils lui proposèrent de s'établir au Nouveau-Monde alors que la soupe devenait encore trop chaude pour Mesplet en Angleterre.

L'agitation règne dans les colonies britanniques et on charge Fleury Mesplet de diffuser les appels à la liberté du Congrès américain auprès des francophones. On l'envoie à Montréal avec Benjamin Franklin. Les forces britanniques sont coincées à Québec. Les colons francophones adhèrent spontanément à la cause de l'indépendance.

Malheureusement, la couronne britannique n'entend pas se laisser faire. Elle envoie dix milles soldats pour mater la lutte pour la liberté. Fleury Mesplet est arrêté. Puis libéré.

Il continue d'exercer son métier d'imprimeur tant bien que mal. Il publie le premier journal français d'Amérique: La Gazette littéraire de Montréal. Le clergé lui en veut de profiter du couvert de la littérature pour diffuser l'esprit du siècle des Lumières.

Je ne vous raconterai pas tout le roman. Je vous dirai seulement que sa femme a été assassinée. Et lui aussi, quelques années plus tard. Sa deuxième femme, suite à la mort de Fleury, se recycla dans l'enseignement. Elle devint la préceptrice d'un certain... Louis-Joseph Papineau.

On ne connaît rien de notre histoire... Juste pour ça, je vous recommande de lire L'Imprimeur des Libertés.

mercredi 16 janvier 2013

Vive Wabanaki libre!

Certains domaines de l'activité humaine doivent échapper au contrôle de l'Argent afin de préserver l'homme de la tentation de rabaisser son activité à celle d'un larbin automate.

L'éducation, la santé et le logement devraient, à mon sens, être soustraits du contrôle de l'Argent. Ce sont des besoins essentiels. Jouer avec ça coûte beaucoup plus cher que d'assurer à tout un chacun un minimum vital qui pourrait empêcher de péter un plomb, par exemple. La pauvreté coûte bien plus cher à la société que l'égalité. Si les riches ne sont pas contents, ils n'iront qu'à aller voir Poutine en Russie, pardieu!

Quand se pose la question de savoir comment on pourra se payer tout ça, il n'y a qu'à couper dans les dépenses, en mettant fin à la valse des enveloppes brunes qui se promènent d'un parti à l'autre, ce qui se traduit aussi par un énorme trou dans les fonds publics.

On pourrait aussi songer à augmenter les revenus tout en réduisant les impôts. Si l'on nationalisait tout ce qui s'extraie de notre sol, y compris l'eau potable, on serait gras dur. Au lieu de se faire vider les poches par des compagnies subventionnées par des fonds publics, on investirait dans notre avenir collectif pour ramasser de l'Argent, s'il en faut encore, ou bien pour produire d'encore meilleurs films.
On recevrait un chèque tous les mois au lieu des factures. Un revenu de citoyen garanti. Une répartition équitable des profits issus d'Hydro-Québec, Loto-Québec, Pétro-Québec, Or-Québec, Agro-Québec, Etc.-Québec. Notre dû en tant que citoyens d'un pays qui serait un peu plus libre que les autres.

Tout est possible. Suffit que de se relever les manches. Et de convaincre nos voisins américains de faire la même chose d'un océan à l'autre pour ne pas les avoir dans le cul comme ils ont fait avec Allende au Chili...

Vive Wabanaki libre!

mardi 15 janvier 2013

Qu'est-cé qu'i' veulent les Indiens?

C'était il y a dix ans. Un petit barbu se tenait devant l'entrée du Super C pour y distribuer sa bonne parole, sous forme de préjugés ou de tracts racistes. Il prétendait défendre l'héritage chrétien.

-Bonjour m'sieur! qu'il m'a dit lorsque je l'ai croisé. En avez-vous assez des Indiens qui n'paient pas d'impôts?

Il croyait que j'étais un Blanc. Il m'a vu devenir tout Rouge.

-Mon tabarnak toé! J'suis un Indien!!! Hostie d'raciste cave!!! Décâlice hostie d'trèfle!!!

Le petit barbu n'a pu cru bon d'affronter un Sauvage de même format qu'un réfrigérateur industriel.

Quoi qu'il en soit je suis fier d'avoir débarrassé mon quartier d'un nazi en devenir. Mes frères et soeurs aborigènes en ont assez bavé.

Comme disait feu mon père:  « Laisse-toé jamais piler su' 'es pieds cibouère! »

Je suis cette maxime à la lettre aussi bien qu'en chair et en os.


Je suis vraiment un hostie de Sauvage.


***


-What does Quebec want? se demandent les Canadiens-Anglais.

-Qu'est-cé qu'i' veulent les Indiens? se demandent les Québécois.


-Qu'est-cé qu'on fout icitte? leur répond l'aborigène dans son taudis.



***

Vous voulez savoir c'est quoi la vie sur une réserve? L'exemple est tout près de chez-vous. Une réserve, c'est un peu le quartier Sainte-Cécile, à Trois-Rivières, ou bien Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, Saint-Roch à Québec, Saint-Marc à Shawinigan. Prenez n'importe quel quartier pauvre de la province et vous trouverez sensiblement les mêmes misères humaines. À la différence que vous avez encore moins de chance de vous en sortir sur une réserve que dans un quartier pauvre. Vous êtes comme condamnés à l'inertie. Les maisons ne valent rien et ne peuvent pas être hypothéquées. Il faut faire venir les matériaux du diable vauvert pour les réparer. Et puis il y en a qui se péteraient la tête dans un mur pour oublier ça. Ils préfèrent renifler de l'essence ou manger leurs bas.

Ici comme ailleurs, il y a toujours des politiciens crosseurs et des rois-nègres pour servir les saigneurs de la Terre-Mère. On parque des communautés humaines sur des bouts de terrain sans égouts ni eau courante pour les tenir à l'écart des ruées vers l'or, l'uranium et tout ce qui brille.

Les chefs encaissent. Les chefs discutent. Le peuple crève de faim et s'enfonce dans la boue chaque jour un peu plus.

***

Puis vient le printemps des mouvements sans chef. Partout dans le monde des individus souverains s'indignent contre les injustices commises par cette poignée de vautours qui ont trop longtemps profité de l'inertie collective.

L'écho s'est rendu jusque chez les aborigènes de l'Île de la Tortue.

Ce n'est pas madame Spence ou bien Little Beaver qui se soulève.

Ce sont des tas d'hommes et de femmes sans titres ni médailles.

Des tas qui en ont assez d'être traités comme de la merde.

Ce n'est pas un concours de personnalité.

C'est une révolution.

Une vague qui nous a touchés le printemps dernier et qui reviendra toujours plus forte, d'un mouvement à l'autre, pour en venir à un tsunami démocratique.

Indignez-vous.


lundi 14 janvier 2013

Emporté par la foule


J'ai terminé cette toile hier. C'était le treize janvier 2013. Comme je ne suis pas superstitieux, cela ne veut rien dire.

Cela représente une rue principale imaginaire au temps des fleurs. La photographie, pâle copie, ne rend pas justice à l'original. Les couleurs sont plus vives. Les contrastes plus prononcés. C'est pas très pastel ce que je fais... Mais bon, faut faire avec.

Il y a toutes sortes de personnages bien entendu. Des petits et des gros. Des grandes et des maigres. Des ordinaires et des moyens. On y trouve aussi quelques aborigènes ainsi qu'un enfant qui lance un seau d'eau sur le parapluie d'une madame. Il y a tout plein de clés dans ce tableau que je n'ai pas encore compris moi-même. 

Le tableau s'intitule Emporté par la foule. Parce que c'est aussi une belle chanson française.

Il sera exposé prochainement en un lieu tenu secret pour le moment.


Idle No More

En tant que Métis je me joins spontanément au mouvement Idle No More. Mon coeur bat au rythme de ces tambours. J'allume mon feu. J'agite ma plume rouge. J'ai dit...

***

Idle No More dans mon patelin, ça se passe ici samedi.


jeudi 10 janvier 2013

Extrait du journal de bord du Capitaine Zloub Floub


Traduit en Terrien (français standard) par Mojojo Jajou Floum

(...)

25645e jour du calendrier Gruyau de l'an de grâce 11 987 637

Tout le monde sait qu'il y a tout près de 17 milliards de planètes comme la Terre dans cette galaxie que les Terriens appellent la Voie Lactée.

Nous n'étions jamais vraiment passés par là auparavant. J'avais entendu de vagues échos à propos de cette planète, rien d'intéressant pour dire vrai.

Comme nous étions en mission de ce côté-là et que nous n'avions rien à faire de particulier, nous décidâmes d'aller voir de plus près, par pure et simple curiosité.

Nous nous sommes donc introduits sur leur planète, moi et deux autres camarades. Nous n'avions pris que des soucoupes volantes pour nous y rendre, histoire de passer un peu plus inaperçus qu'avec notre vaisseau amiral. J'avais entendu dire que les Terriens étaient des êtres difficiles d'approche et qu'il fallait mieux ne pas entrer en contact avec eux. Contrairement aux autres tribus de cette galaxie, les Terriens ont la réputation d'être inhospitaliers. C'est du moins ce que me disait Vlabi Bouba, le célèbre cuisinier qui a gagné la toque d'or en l'an 11 987 634 de l'ère gruyau pour son Soufflé à la noix de Groom-Verxzc.

Il ne se trompait pas du tout, ce bon vieux Vlabi.

Les Terriens, qui se nomment entre eux les Humains, sont des créatures particulièrement féroces et craintives. La peur les rend encore plus agressifs.

Vladi Bouba m'avait rapporté que les Terriens se faisaient la guerre au sein de leur propre espèce. Il m'avait dit qu'ils se pourchassaient avec des genres de sabres et autres armes préhistoriques. Les Terriens font encore la même chose, sauf qu'ils ont ajouté plus d'engins explosifs à leur arsenal. Nous avons même détecté la présence d'armes atomiques chez ces fous qui s'entretuent. C'est donc dire qu'ils en savent un peu sur les hautes technologies et qu'ils peuvent représenter une menace réelle pour le voyageur intersidéral pas trop avisé.

Je me suis donc camouflé du mieux que j'ai pu, évitant toute forme de contact avec ces barbares.

Je ne suis pas resté sur Terre bien longtemps. Je ne suis sorti qu'une seule fois de ma soucoupe et c'était pour me rendre compte que leur air est puant et irrespirable. L'oxygène y est en grande quantité mais l'activité insensée des Terriens affecte grandement la qualité de leur air. C'est comme s'ils prenaient plaisir à chier dans leur soupe. C'est à n'y rien comprendre.

Cela devait être une belle planète il y a de cela quelques milliers d'années terriennes. Les Terriens ont trouvé le moyen de l'enlaidir. Ils ne nettoient pas leur environnement et vivent dans des conditions exécrables. Leurs habitations sont à peu près toutes carrées et sans âme. Ils se déplacent dans des chariots rudimentaires propulsés par la dégradation de la croûte terrestre. Les Terriens ne savent pas se gérer eux-mêmes.

Pour finir, ils s'entretuent. Les Terriens sont des êtres extrêmement mesquins et territoriaux qui s'inventent toutes sortes de dieux pour se délier de l'obligation de vivre en symbiose avec toutes les êtres vivants. Ils croient surtout en l'avidité. Ils sont d'un matérialisme désolant. Peu d'entre eux se consacrent à l'étude, à la musique des sphères ou bien à la recherche. Les Terriens passent le plus clair de leur temps à répéter inlassablement les mêmes gestes, comme des automates, pour finalement se lancer des engins explosifs à la figure. Ce sont tous des fous fanatiques. La Terre ne vaut vraiment pas le détour.

Nos soucoupes volantes n'ont pas survolées longtemps cette planète pourrie, croyez-moi.

Il n'y avait pas moyen de se poser au sol en sécurité. De plus, les Terriens disposent maintenant d'engins volants, ce qui n'était pas le cas du temps où Vladi Bouba se promenait dans ce coin-là. On a même trouvé des débris terriens sur leur lune unique. C'est donc dire qu'ils sont capables de déjouer les lois de la gravité. Encore quelques années et ils apprendront à voyager comme nous et ce ne sera pas plaisant de les croiser sur notre route s'ils demeurent aussi barbares dans leur rapport avec la vie.

Moi et mes deux camarades ne sommes pas prêts de retourner sur Terre.

J'ai produit un mémo que j'ai envoyé au Bureau des Voyageurs Spatio-Temporels. Je leur ai demandé d'émettre un avis de danger à propos de la Terre avant que ne survienne un accident malheureux. Si un  capitaine de la Flotte Gruyaue se sent menacé sur Terre, imaginez un simple citoyen qui prend ses vacances annuelles et qui se retrouverait là au bout milieu d'une guerre atomique... Franchement, il y a mieux à faire pour ses vacances. Il y a suffisamment de planètes dans cette galaxie pour ne pas aller risquer sa vie pour rien dans un endroit qui ne vaut vraiment pas le détour. Laissons les Terriens à eux-mêmes et ne passons plus par-là...

Bon, cela dit je mangerais bien un peu de Soufflé à la noix de Groom-Verxzc. Il ne sera pas aussi bon que celui de ce bon vieux Vladi Bouba, mais cela ne fera pas de tort après une nuit à observer cette Terre, un dépotoir à ciel ouvert, un endroit où il fait surtout bon s'enfuir.

(...)

***

Fin de l'extrait.


mardi 8 janvier 2013

Intermède

Dans le brouhaha du temps des Fêtes j'ai carrément oublié de faire mon bilan de l'année 2012. 

J'ai oublié aussi de prendre des bonnes résolutions pour 2013.

En fait, j'ai vécu comme si ce n'était pas vraiment le temps des Fêtes.

Et, franchement, je ne m'en suis porté que mieux.

***

Je vous laisse tranquilles pour aujourd'hui, chers lecteurs et lectrices sans qui je ne serais qu'un fou qui parle tout seul.

Profitez-en pour écouter un peu de musique ou pas.

Je vous propose ceci pour patienter.

lundi 7 janvier 2013

Frère Roger priez pour eux

Frère Roger est un saint. Il a été canonisé récemment parce que depuis sa mort des tas de gens s'échangent ses saintes reliques: rognures d'ongles, papiers-mouchoirs remplis de glaire bénite et vieux sous-vêtements malodorants. Ils prétendent avoir été guéris de toutes sortes de maladies imaginaires après avoir embrassé les saintes reliques de Frère Roger. Ce n'est pas d'aujourd'hui que les gens sont crédules, au risque de dire qu'ils sont tout aussi stupides et superstitieux.

Reculons un peu dans le temps.

Roger Derouyn est né à Mascouche en 1883. Enfant malingre, difforme et peu bavard, ses parents se doutaient bien qu'ils n'en feraient pas un bon cultivateur. Il fût donc envoyé au séminaire pour entrer en religion comme l'on se débarrasse d'une pelle pas de manche. Bien que Roger priait beaucoup, c'était un élève médiocre qui, à force de manger des taloches derrière la tête, finit tout de même par être reçu dans l'Église à titre de frère, la prêtrise étant nettement au-dessus de ses moyens intellectuels compte tenu de sa méconnaissance du latin et des outils de comptabilité.

On ne savait trop quoi lui faire faire. On décida de l'envoyer mendier ici et là pour enrichir l'Église. Sa naïveté était telle qu'il ramassait pas mal plus de fric que les autres quêteux apostoliques. Il ne lui suffisait que de se présenter avec sa gueule de gros bêta. On le prenait tout de suite en pitié et on lui donnait ce qu'on aurait refusé à un autre gars qui porterait aussi une robe.

L'Église constata qu'il ramenait pas mal d'argent. On lui donna bientôt une chaise qu'on installa dans une petite chapelle, juste devant une porte qu'il devait ouvrir et fermer au passage des visiteurs.

Chaque fois qu'un malade passait le seuil de la porte de la chapelle, Frère Roger se mettait à pleurnicher en tapotant les bras du malade.

-Si ça fait pas piquié être malade de même!!! Ma foi du bonyeu... Je prie pour vous...

Les malades qui guérissaient finissaient par croire que c'était à cause de l'intervention de Frère Roger. Ceux qui mourraient ne disaient rien de particulier.

Frère Roger continua de toucher les malades et de toucher de l'argent aussi. La petite chapelle devint une plus grosse chapelle, puis un oratoire dédié à Saint-Christophe, parce que Frère Roger qui voyageait d'un bout à l'autre de la ville portait toujours sur lui une médaille à l'effigie du saint-patron des voyageurs et autres chiens errants.

Après sa mort, survenue le cinq mars 1953, le jour même où Joseph Staline mourut, des tas de vieilles plorines et de vieux ivrognes se mirent à raconter qu'on pouvait se guérir en touchant aux sous-vêtements ou bien à la morve de Frère Roger, devenu thaumaturge officiel de la sainte-église catatonique.

On aurait cru que ces niaiseries disparaîtraient au fil des ans, d'autant plus que les églises se mirent à fermer l'une après l'autre suite à des agressions sexuelles commises sur des enfants impliquant des membres du clergé. Mais non! Les gens étaient aussi cons et superstitieux qu'en 1953. Ils continuaient de se rendre à l'oratoire en rampant pour y trouver la guérison ou bien les chiffres chanceux à la loterie.

Frère Roger est devenu un saint l'an dernier, en 2012. Il s'appelle maintenant Saint Frère Roger.

Des tas de gens portent une médaille à son effigie. Ce sont les mêmes qui d'habitude portent sur eux des pattes de lapin. Les mêmes qui accrochent un fer à cheval porte-bonheur à l'entrée de leur maison. Les mêmes qui lancent du sel derrière leur épaule quand ils cassent un verre.

L'Église continue de faire du cash avec Frère Roger, bien entendu.

Et des tas de scrofuleux ne manquent pas de s'en faire accroire encore et encore.





vendredi 4 janvier 2013

Comment je vole mes idées chez les autres pour écrire des contes

Il m'est essentiel de cultiver un sens particulier de l'écoute avant que d'écrire un très bon et très beau texte. Vous n'avez pas idée combien d'heures, de jours et d'années j'ai pu investir en écoute avant que de vous livrer ces petits billets auxquels je m'accroche comme si je refaisais le monde tous les matins.

Untel me raconte ceci. Telautre me raconte cela. Je brasse tout ça dans ma tête et -hop! Voilà un texte qui semble original parce que je ne cite pas mes sources, lesquelles se sont déjà diluées dans les abysses de ma mémoire pas très rangée.

Dimanche dernier, mon frère aîné Christian m'a rapporté une anecdote qui ferait un très beau conte. Je m'en veux presque de vous dire ça puisque vous pourriez croire que je joue avec la mort autant qu'avec la vie. Pourtant, je vous conjure de n'y voir aucune malice. Le coupable est encore mon trop grand sens de l'écoute.

Nous jasions de tout et de rien, surtout des trucs collés à notre enfance.

Christian est tombé sur le sujet d'un trompettiste décédé. Cela se passait il y a une trentaine d'années. Son fils, trompettiste lui aussi, salua le départ de son père défunt en jouant un air de trompette lors de ses funérailles à l'église. Puis il retourna chez-lui pour se pendre...

Cette histoire n'est pas très gaie, j'en conviens, mais je suis incapable de me l'enlever de la tête.

J'aurais probablement écrit un conte avec cette histoire pour m'en débarrasser à jamais. J'ai plutôt choisi la voie du récit didactique pour étayer mon soi-disant art d'écrire.

Je pige mes contes et autres paraboles non seulement chez mon frère aîné, mais aussi chez toute personne qui parle trop et qui me fait flipper avec tout plein de correspondances qui jaillissent de ma tête comme un geyser culturel et un peu communautariste.

Aussi, je m'en voudrais de ne pas remercier tous ces contributeurs anonymes qui ne savent même pas que je vole leurs histoires. Je pense non seulement à mes trois frères, à ma mère et à ma parenté. Il y a aussi Ti-Ben, Djici, Rob-Bob, ma blonde et tant d'autres qui n'arrêtent pas de m'étonner sans s'en rendre compte.

Quand vous lirez un jour ou l'autre le conte du trompettiste qui se pendit après avoir joué le salut aux morts pour feu son père trompettiste, vous reviendrez ici pour trouver la source originale.

Maintenant que vous savez tout de moi, écoutons un peu de musique.




jeudi 3 janvier 2013

Comment décrocher

Que ne peut-on faire pour ne rien faire? On ferait des pieds et des mains pour savoir où ne plus donner de la tête. Décrocher totalement, ne serait-ce que trente-et-une secondes, n'est certainement pas plus difficile qu'une chute libre à 39 000 mètres du sol. Dans la descente, vous franchissez le mur du son à en regretter d'avoir mis votre dentier. Alors décrocher totalement, ne serait-ce que vingt secondes, ce n'est pas ce qui est le plus difficile, ça non.

***

Au bout de vingt secondes à décrocher, évidemment, on s'emmerde. On se cherche quelque chose à faire. Mais au moins on a décroché.

Il ne suffisait que de penser à rien. Il n'est même pas nécessaire d'avoir les yeux révulsés pendant ce laps de temps. Ni de faire ça devant tout le monde, au risque de passer pour quelqu'un qui est en perte d'autonomie. Un endroit retiré est préférable pour ne penser à rien pendant vingt secondes. C'est ensuite qu'il faut faire quelque chose. Nous ne sommes tout de même pas ici sur Terre pour ne rien faire.

***

Il s'embarqua donc dans un ballon gonflé à je ne sais trop quoi qui l'entraîna jusqu'aux limites connues du stress humain. Puis il s'élança de là-haut, avec un parachute, et probablement sans dentier.

Il a été l'homme le plus rapide du monde pendant un instant qui nous a tous semblé une éternité.

Je n'ai pas retenu le nom de ce type.

Et je n'ai même pas pris la peine de le googler.

J'ai trouvé ça sur YouTube en tapant saut en parachute record du monde. Il faudra bien vous en contenter.

Que vous décrochiez ou non, ce n'est pas de mes affaires.


mardi 1 janvier 2013

Bonne et heureuse année 2013

J'ai vu en 2012 ce que je n'aurais jamais cru voir. J'ai vu des tas de gens manifester et taper sur des chaudrons. Cela se passait tant dans la rue que sur les balcons. Cela se passait tant à Montréal que dans le ghetto de mon enfance à Trois-Rivières. Et le monde entier nous regardait faire avec un mélange d'étonnement et de curiosité, comme si nous nous battions contre la corruption qui sévit partout dans le monde.

 J'ai rencontré cette année les gens les plus braves que j'aie connus au cours de ma vie. Ils défiaient la loi 178 et criaient sans crainte dans nos rues qu'il y avait de l'argent dans les poches de la mafia. Cette année, j'ai assisté au retour de la lutte des classes.

Chaque 22 du mois entrait dans le livre des records. On passait de la plus grosse manifestation de l'histoire du Québec à une autre encore plus grosse le 22 du mois suivant.

 Les médias traditionnels étaient dépassés par les évènements.

 L'Internet a permis de diffuser un mai 68 exposant mille en termes d'imaginaire tant collectif qu'individuel.

 Les élections provinciales ont mené à la démission de Jean Charest, matraqueur en chef de son propre peuple. L'élection de la première femme Première-Ministre du Québec a été suivie d'un attentat politique d'un forcené armé d'un fusil d'assaut. Le pire a été évité. Sauf pour l'éclairagiste qui a été tué par le fou bouffi d'idées folles. Des niaiseries diffusées tous les jours par des stations de radio contrôlées par quelques angry whitemen locaux et autres X incultes qui font passer leurs borborygmes pour de la pensée politique.

Les maires de Montréal, Laval et Mascouche sont tombés en 2012.

La centrale nucléaire Gentilly 2 a définitivement fermé ses portes.

Tout ça n'est pas venu tout seul.

C'est venu de la rue. Comme le droit de vote aux femmes, l'assurance-chômage, les allocations familiales, l'assurance-maladie, l'école gratuite. Ce sont des milliers et des milliers de porteux de pancartes et de suffragettes anonymes qui ont changé notre monde en affrontant le pouvoir dans la rue, au risque de recevoir des coups et des blessures de la part de la police politique du gouvernement. Je salue tous ceux et celles qui n'ont pas eu peur en 2012 de défendre des valeurs humaines fondamentales au risque de s'attirer des tas d'ennuis.

Plusieurs combats restent à mener. L'éducation n'est pas encore gratuite. Et on ne sait trop rien des contrats occultes à propos de l'Île d'Anticosti.

Éloignés plus que jamais d'Ottawa, comme si nous vivions déjà dans un État souverain francophone, on oublie que les conservateurs continuent de faire des ravages chez nos nos voisins canadiens ainsi que chez les peuples autochtones.

J'ai une pensée spéciale pour Theresa Spence, Grande Cheffe de la nation Iyéyoue (Crie) qui a entamé une grève de la faim pour dénoncer l'attaque en règle des conservateurs contre la souveraineté autochtone. Elle réclame une rencontre avec le Premier Ministre du Canada. Harper ne bouge pas son gros cul, préférant célébrer la guerre de 1812 et le jubilé de la Reine.  Pendant ce temps, les Premières Nations s'agitent dans tous les coins du pays. Le mouvement Idle No More prend toujours plus d'ampleur. C'est le réveil autochtone. Un réveil qui m'obligera aussi à retourner dans la rue en 2013 pour continuer le combat contre l'injustice, le racisme et l'intolérance.

***

Ce blogue ne serait rien sans le soutien d'un tas de lecteurs et lectrices que je ne saurais tous nommer. J'imagine même que d'aucuns préféreraient ne pas être mentionnés.

Je ne nommerai donc personne. Je ne suis pas ingrat. Je vous porte tous et toutes continuellement dans mon coeur. Je suis un gros con sentimental même si je ne suis pas très démonstratif. C'est le plus que vous aurez de moi sans quoi j'aurais comme un motton dans la gorge.

Je vous souhaite une belle et heureuse année 2013.

Paix sur terre aux hommes et aux femmes de bonne comme de mauvaise volonté.