mardi 25 août 2009
En lisant Bernard Assiniwi
J'ai beaucoup d'estime pour feu Bernard Assiniwi, auteur de l'Histoire des Indiens du Haut et du Bas Canada, publié en trois tomes aux éditions Leméac (Montréal, 1974). Quiconque veut un tant soit peu départager les faits quant à l'histoire des événements survenus sur l'Île de la Tortue doit passer un jour ou l'autre par Assiniwi.
Tous les préjugés qu'on a pu se faire sur les Indiens s'y effritent un à un, et je ne crois pas avec le peu d'objectivité dont je suis capable que ce ne soit là que la version aborigène du «mythe du bon Sauvage», mythe que l'on retrouve chez LaHontan tout autant que chez Rousseau et Sade. Un mythe selon lequel tout ce qui est Sauvage est essentiellement noble et bon. Évidemment, ça se donnait des claques sur la gueule dans le coin, bien avant l'arrivée des Européens. Cela dit, ce n'était pas la déchéance totale non plus comme les historiens européens ont pu le laisser croire.
Quoi qu'il en soit, je demeure profondément marqué par Assiniwi ne serait-ce que pour ce seul et unique satori qui m'est venu en le lisant hier.
Il raconte dans le tome 2 de son Histoire des Indiens qu'il ne faut pas chercher ailleurs que dans la nature toute la richesse des Indiens.
Un beau paysage parle de lui-même, bien plus que n'importe quel tableau que nous pourrions brosser.
Ce qui n'enlève rien à l'artiste-peintre. Cependant, ça invite le soi-disant civilisé à un peu plus d'humilité.
L'art des Indiens était de vivre en symbiose avec le Grand Cercle de la vie. N'est-ce pas tout ce que tentent d'établir avec des mots grossiers nos environnementalistes, encore tout empêtrés de scolastique et de statistiques grotesques?
Vivre en symbiose avec la nature, c'est ça le chef d'oeuvre des Indiens.
Pas besoin de musée pour ça.
Ce qui explique pourquoi tous les Indiens sont des artistes, des gigueux, des dessineux, des sculpteux, des peigneux, des brodeux, des tricoteux, des écriveux de niaiseries, des poètes, des débrouillards comme tous les gitans d'Europe et de Pluton.
L'art n'est pas dans les musées, chez les Indiens. Ils ont tous l'art dans le sang.
Iro. J'ai dit.
C'est pour ça qu'on te visite souvent!
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RépondreEffacer"l'enfance de l'art est un levé de soleil." ça raconte un peu les mêmes choses je crois. symbiotiquement parlant, l'oeil à l'affut. c'est brigitte fontaine qui le disait. on l'aime ou on l'aime pas, mais c'est comme ça.
RépondreEffacerles fous officiels, c'est pas forcément les plus tarés de la bande... bof, puis tout le monde est dingue.. même les robots.
j'allais dire "surtout les robots", mébon.. qu'est-ce qui me dit?
RépondreEffacerEn plus, Bernard a ecrit un livre de recettes - c'est le genre litteraire qui nous apporte le plus profond bonheur.
RépondreEffacerEmmenez-en de la visite madame McDoodle! Pas besoin de frapper pour entrer dans mon wigwam virtuel.
RépondreEffacer***
É., à vélo ou à pied, un Indien sait maîtriser ses pictogrammes pour les foutre sur son wampum virtuel.
:)
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fisthnosor-lotrontenp: domo arigato mister roboto. Les Indiens ont parfois les yeux bridés comme les Japonais et parfois pas du tout bridés. Ils boivent de l'eau quand ils ont soif. Et ils portent plus souvent une casquette de baseball qu'un bonnet à plumes. À part de ça, je n'ai plus rien à redire sur le sujet.
Sinon que Kurosawa est un cinéaste japonais très amusant.