lundi 29 décembre 2008
LE DIEU DE LA FOUDRE, THOR C'EST LUI!
Le gouvernement du Québec a inauguré cet automne une campagne publicitaire pour contrer les préjugés envers les personnes souffrant de dépression nerveuse.
-C'est un paresseux! Un lâche! Un pas fait fort! laisse entendre l'un des messages publicitaires tournant souvent à la radio.
Non, Paul est victime de dépression nerveuse... Il n'est pas paresseux. Il n'est pas lâche. C'est juste qu'il a pété les plombs. Comme des milliers d'autres. Même que l'on se demande si ceux qui ne pètent pas les plombs sont normaux.
LE DIEU DE LA FOUDRE, PAUL C'EST LUI!
Quand on me parle des vagabonds qui dorment dans des boîtes en carton par des froids labradoriens, je me fais une petite campagne publicitaire bien à moi dans ma tête.
-C'est un paresseux! Un lâche! Un pas fait fort!
Non, Paul a seulement pété les plombs. Et il ne vous suit plus. Comme des centaines d'autres. Même que l'on se demande comment les autres font encore semblant de dormir au chaud.
Paul couche dans des abris d'infortune et se saoule de produits nettoyants alcoolisés et de parfums cheap qu'il trouve dans les conteneurs à déchets des commerces de la métropole.
Paul s'est transformé en goéland humain. Est-il heureux? Pas du tout. Mais qui l'est vraiment, hein?
Paul ne couche pas dans les dortoirs de la charité chrétienne parce qu'il a plus peur des chrétiens et des humains que des chiens. Paul a pété les plombs et entretient à peine ses fonctions vitales.
Par ailleurs, Paul se croit la réincarnation de Thor. Il interprète le monde à travers les numéros 8, 23 et 34 parus en français aux Éditions Héritage, à Montréal, dans les années '70. Et il crève dans une boîte de carton à délirer sur Thor. Même qu'il le calque sur des bouts de papier à partir de ses trois numéros qu'il traîne partout avec son vieux chien baptisé Odin.
Paul est un fucké, pauvre, puant, laid, sale, et il lit les aventures de Thor, toujours les mêmes, tout le temps, depuis au moins dix ans.
Qu'attendez-vous de lui, dites-moi?
Vous voyez bien qu'il souffre... de dépression nerveuse!
Faudrait qu'il se lève, qu'il descende un peu plus au sud, en Floride, ou alors au Mexique. Peut-être même qu'il trace jusqu'en Amazonie. ça lui éviterait de s'enrhumer dans les froids labradoriens. Il choperait peut être une saloperie tropicale, mais au moins, il n'aurait plus ce stalactite de morve gelée au bout du nez. Puis avec tous les esprits de la forêt, il se ferait surement plein de copains. Et même, il arriverait peut-être à en convertir quelques-uns, qui sait ?
RépondreEffacer