lundi 17 novembre 2008
LE RIRE, L'AMOUR ET L'AMITIÉ
Ce matin j'ajoute de la couleur à mes palettes. Mes deux derniers billets étaient agrémentés d'images plutôt grises. À force de ne présenter que des drôleries, je crains de ne pas passer au sérieux.
Tout le monde sait qu'il n'y a que la mort de sérieux, le mois des morts, la grisaille, la tristesse, la solitude, la démangeaison de l'aisselle, le spasme de vivre, le spleen, la gaudriole qui vire mal, le lumbago, la névrose, la nécrose, le morose, le pot-aux-roses, l'overdose, la scoliose et la politique.
L'esthète, être sympathique mais stupide entre tous, se tient parfois sur la rive à souffrir de voir le naufrage au loin, comme le décrivait si bien Ivan Karamazov dans son poème. Oh! Ne regardez pas ceux qui se noient loin du rivage, mais le poète qui les regarde se noyer et souffre de toute son âme... Quel con d'esthète!
Eh bien, je suis parfois cet esthète. Je vais prendre sur moi une partie de la faute pour mieux vous la garrocher en pleine face mes hosties.
On est tous comme ça. Je veux dire les esthètes. Un jour ou l'autre. On se croit le centre de l'univers. On crée. On est une planète, un astre, un trou noir, un oeil dévorant, un maelstrom, et parfois on peine à nouer ses lacets de souliers, juste parce que l'orgueil finit toujours par prendre un de ces sales coups. «T'es rien qu'un cave, rien qu'un christ de niaiseux!»
Je suis parfois cet esthète, cet artiste, ce créateur inspiré de Dieu, des astres ou de quelques lectures vite digérées. Oh! Et ah! Et hue. Napoléon sur son cheval blanc. À la conquête du monde.
Heureusement qu'il y a une cloche qui sonne dans ma tête quand je me prends trop au sérieux. Je deviens, justement, un peu cloche. Je ris, bêtement, jusqu'à ce qu'un filet de bave coule au sol. Parce que tout ça, même moi, ne sommes qu'une farce risible, un cirque, où tous les rôles s'équivalent. Le petit comme le grand chient à la même place et finiront tous dans la même question sans réponse. Il n'y a qu'une seule vie à vivre, à ce jour. Je ne crois pas en des réincarnations et des paradis tous plus fuckés les uns que les autres. Je ne suis pas assez savant, c'est vrai.
Ah! l'esthète et l'orgueilleux se sont emparés de mes doigts, encore une fois. Arrière, viles créatures, mesquineries et pauvreté de coeur!
Tiens, je vais parler d'amour. C'est lundi matin. Des fois qu'on aurait du fun à en parler tous ensemble, ou bien moi tout fin seul, sur mon rivage, à regarder le monde sombrer dans un naufrage économique surréaliste, avec l'orchestre qui continue de jouer sur le pont Plus près de toi Seigneur. Ah! Ce violon... Et ces mots qu'le gros Butch écrit... Butch!!! Écris-nous des mots qui sonnent.
L'amour, s'il-vous-plaît! Ne parlons que d'amour. Arrière orgueil et esthèteries! Je ne suis pas que moi. Je suis aussi un raconteux.
Ce qu'il y a de bien avec l'amour, c'est qu'on n'a pas envie d'en parler quand on le vit intensément. C'est comme pour nos bonbons préférés. C'est bien beau de les partager, mais il n'est pas toujours désagréable de se taper la boîte au complet, caché dans le coin.
Ce que d'autres appelleraient le péché n'est en fait qu'une forme de potlatch qui n'a rien de répréhensible au plan strictement spirituel.
La gourmandise, comme l'amour, nous emmènent à planer vers les sphères insoupçonnées de la béatitude et du contentement égoïste. On se referme sur son bonheur de crainte de voir les autres le gâcher. On se dévore des yeux, de la bouche, alouette. On rit. On danse. On crie. On se fusionne. On se passionne. Bref, on s'aime. Évidemment, l'amour se pratique mieux à deux et je crains qu'à trois, quatre ou cinq cela ne soit comme de le faire tout seul.
L'amour, c'est ce qu'il y a de beau en ce monde. Mais je n'en dirai pas plus. Je me cache dans le coin avec ma boîte de bonbons.
Et l'amitié. Ouais, ça peut être bien l'amitié.
L'amitié quand ça va bien: rien de plus facile.
L'amour quand ça va bien: aucun mérite.
Il faut avoir vécu les pires moments ensemble pour se sentir unis à jamais, par quelque chose de plus grand que l'amour, quelque chose qui s'appelle la vie, et qui nous suit du berceau jusqu'à la tombe. En amitié comme en amour.
Après la tempête, vient toujours un calme sans naufragés. Je me sens un peu dans ce calme, dans ce velouté de la vie qui m'oblige au bonheur. Je n'écris pas ça pour vous faire chier. Je voudrais bien être malheureux, mais quand vous me dites comment faire, j'ai l'impression que quelque chose cloche. Le malheur, j'ai appris à lui rire en pleine face. Et l'amour est la meilleure façon que j'aie trouvée de le narguer.
Tiens je vais pousser une chanson de l'ancien temps. Ahem! Je ne suis pas très en voix ce matin. Permettez que je m'éclaircisse la voix et crache un coup. Ahem! R-rrr-aaa! Ptou!
Auprrrrès de ma blonde-eu, qu'il fait bon, fait bon, fait bon
Auprrrrès de ma blonde-eu, qu'il fait bon aimer!
Excusez-là.
c'est vrai l'amour ... c'est tout ça !
RépondreEffacerle meilleur antidote que je connaisse!
au fait ! , je me suis permise de "taguer " la blonde naturelle , celle qui ensoleille ta vie , si tu peux lui transmettre ...
RépondreEffacermerci Gaetan !
J'ai du ouvrir (encore une fois) mon dictionnaire à la recherche du mot esthète et ma foi, je me suis reconnue un tantinet, espérant être plus sympathique que stupide !!!
RépondreEffacerQuoi que la stupidité est peut-être comme l'amour un remède à bien des maux !
Ah oui, j'ai oublié de te dire que j'étais si fière d'apprendre un nouveau mot que je l'ai utilisé dans mon blogue.
RépondreEffacerHéhéhé ! Merci !
Le mal qui se connaît est plus près de la guérison que le mal qui s'ignore.
RépondreEffacerC'est tiré des Fusées de Charles Baudelaire. Je le cite de mémoire.
Il y a de ces mots comme ça qui ne souffre que le péjoratif, et esthète en serait un, pas d'après moi, mais d'après Le Petit Robert :
RépondreEffacer"(Souvent péj.) Personne qui affecte le culte exclusif et raffiné de la beauté formelle, le scepticisme à l'égard des autres valeurs".
Je réalise que c'est pas du tout ce que je pensais de l'esthète.
Je connais mieux la définition de l'amour, ou plutôt ses effets car ses effets sont définitivement plus importants que sa définition.
Et ça, tu l'as raconté d'une manière aussi convaincue que convaincante. Vive les bonbons mangés à la cachette !
Tout ça me rappelle invariablement mes cours de philosophie et d'esthétisme...
RépondreEffacer«La Beauté sauvera le monde.» C'est du moins ce qu'en disait ce bon vieux Dostoïevski, encore une fois.
Méditons... Oui. Méditons.
L'amour tout chaud, tout doux!
RépondreEffacerL'amour, l'abandon de soi, le plus spectaculaire lâcher prise ...
Rire à en perdre la boule.
J'y crois ? Heu ... l'amitié m'a fait plus mal que l'amour.
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@Helenablue ... j'ai bien essayé d'aller taguer sur ton site, mais ça ouvrait pas. Je vais essayer demain matin. Bise !
J'aime mieux l'amour que l'amitié..c'est si simple l'amour, c'est au jour le jour et dans la durée...c'est plus long.
RépondreEffacerL'amitié vient à s'user car il n'est pas au centre de la vie, on ne peut pas lui consacrer tout le temps voulu. Alors il s'étiole et on se retourne en se disant...bon bien je crois que je m'ennuie..
Je tague l'ours ...
RépondreEffacerhttp://helenablue.hautetfort.com/archive/2008/11/16/taguee-par-la-ch-tite.html#comments
Merci lablondenaturelle d'avoir joué le jeu ... bien aimé les réponses !
RépondreEffacerEst ce que la journée est meilleure aujourd'hui ?
attends la réponse de l'ours avec impatience !!
bises de France à tous les deux !
c'est trop beau l'amour ...
helena