jeudi 7 août 2008
JE DEMANDE LE VOTE...
Le maire et les conseillers municipaux de Trois-Rivières ont été élus malgré le fait que le Directeur général des élections ait déclaré qu'il ne pouvait pas confirmer la fiabilité des résultats du vote électronique du dernier scrutin. En fait, ce fût un véritable fiasco.
Évidemment, j'ai logé une plainte au Directeur général des élections (DGE), à l'époque, pour demander un nouveau vote.
Ma plainte n'a pas été très loin. Il paraît que ce n'est pas du ressort du DGE de demander un nouveau vote. C'est du ressort de qui, alors? De Sa Majesté la Reine d'Angleterre? Du Premier Ministre? De moi? De vous? Faut-il prendre à nouveau une Bastille et accrocher les aristocrates et autres technocrates à la lanterne? Je vous le demande, Trifluviens et Trifluviennes qui croyez à tort que je suis un anarchiste, alors qu'il n'y a pas homme plus soucieux que moi de respecter les lois et l'esprit des lois dans tout le comté...
-Voyons! ça coûte cher des élections, diront les plus pragmatiques, c'est-à-dire les lâches, les pleutres et les félons. On n'est pas pour tout recommencer!
C'est vrai que ça coûte cher. Tellement qu'on se demande pourquoi l'on vote. Restez chez-vous, c'est bien moins compliqué. Votre vote, anyway, tout le monde s'en torche, n'est-ce pas?
Donc le maire et les conseillers sont restés bien en selle, même si le vote n'a pas été fait dans des conditions qui permettent de croire que nos renards ont été légitimement élus. En Afrique ou en Europe, on aurait exigé un nouveau vote. Ici? Rien du tout. Pas même de casques bleus...
Je me suis plains au DGE et il ne s'est rien passé. J'avais tort contre toute ces pourris qui se donnaient raison en se donnant des grandes claques dans le dos. J'assume mes torts. Je ne devrais pas faire confiance aux institutions démocratiques de mon pays ou de ma ville. Je suis d'une naïveté sans commune mesure.
Comme je suis foncièrement stupide, je continue de croire que le maire et tous les conseillers municipaux de Trois-Rivières occupent leurs postes de façon illégitime. Ce n'est pas moi qui dis que le vote n'était pas fiable, bon sang, mais le DGE. Et moi, con comme je suis, je respecte l'avis du DGE qui m'écrit qu'il ne peut rien faire pour ma requête... Le vote électronique était un fiasco. Mais le pire fiasco reste encore ces représentants qui, sans avoir été élus en respectant les règles, s'amusent encore à les enfreindre en vous riant en pleine face comme s'ils croyaient que Trois-Rivières était essentiellement une ville constituée d'idiots et d'abrutis, ce qui n'est pas tout à fait vrai.
Le seul idiot que je connaisse, en fait, c'est moi. Il faut que je sois vraiment idiot pour revenir sur cette histoire de vote électronique, qu'on m'a fait ravaler comme si j'étais le dernier des abrutis.
Comme on a fait ravaler à Mme Hubert, citoyenne de Trois-Rivières, sa plainte ayant trait à la prière précédant l'ouverture du Conseil municipal, à Trois-Rivières.
Pourtant, c'est elle qui est dans le vrai. Il y a une obligation de neutralité des pouvoirs publics dans une société comme la nôtre. Cependant, ne demandez pas à des types qui n'ont pas été légitimement élus de songer un instant à leurs torts. Ils s'en torchent. Et ils vous prient dans la face comme s'ils vous disaient fuck you. Ça prouve, hors de tout doute, que la Révolution tranquille a été trop tranquille puisque nous sommes encore à débattre avec de vulgaires grenouilles de bénitiers et autres suceurs de balustres.
À Saguenay, le maire est dans la merde pour cette affaire. On ne vit pas dans une théocratie, bon sang, mais dans une société laïque. C'est d'autant plus vrai que toutes les églises ferment.
La cerise sur le sundae, maintenant, c'est cette histoire de référendum sur le règlement d'emprunt de 17 millions de dollars qui, selon le maire Yves Lévesque, n'aura pas lieu. Même si plus de 1917 signatures ont été apposées sur le registre, le nombre nécessaire pour exiger la tenue d'une référendum selon la loi municipale.
J'ai bien hâte de voir la suite des événements.
J'y vois deux possibilités.
Scénario 1) Le maire Lévesque se fait dire par ses brillants conseillers qu'il place la ville dans une situation d'illégalité en ne respectant pas le résultat des signatures du registre. On lui dit que même la mairesse de Shawinigan doit songer à tenir un référendum suite aux résultats obtenus dans le cadre de la signature du registre. Encore qu'il se pourrait bien qu'il n'y ait pas de référendum, là-bas aussi, puisque l'on s'y torche aussi du fiasco du vote électronique et de la démocratie directe, un truc d'anarchiste sans doute.
Scénario 2) Le maire Lévesque se torche du vote électronique, des pétitions, de la démocratie, des référendums, des syndiqués d'Aléris, de la CSN et de tout le reste, tend le majeur bien haut devant tous les citoyens de Trois-Rivières, leur fait une lune, leur rit en pleine face, découpe le registre à la tronçonneuse, hurle à la troisième personne du singulier, comme un Jules César en version très locale, qu'Il est un gars d'honneur, qu'Il est ceci ou cela, convoque les médias, la presse écrite, la radio, tient des propos carrément à côté de ses pompes et, comme c'est l'été et que tout le monde est en vacances, il emprunte 17 millions de dollars sans sourciller, refait un bras d'honneur et retourne s'asseoir sur son trône en se demandant pourquoi les BS et les artistes lui en veulent tant...
Choisissez votre scénario. Moi, je suivrai le mien.
À partir de maintenant, il est plus que certain que je ne voterai pas pour Yves Lévesque aux prochaines élections.
Irai-je seulement voter? Après tout, le DGE m'a bien dit qu'il ne pouvait rien faire...
Le vote, c'est tellement cher. Aussi cher qu'un référendum.
Soyons donc moins procéduriers, hein.
Plaçons au pouvoir des dictateurs nommés à vie.
C'est tout ce que l'on mérite si personne ne trouve que ça vaut la peine de vivre en démocratie.
Trois-Rivières peut bien être la capitale nationale du chômage, que je me dis parfois.
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