dimanche 20 juillet 2008
Le chapeau de paille & les oeufs du bonheur
Il y a tout plein de poèmes sur les murs des maisons au centre-ville de Trois-Rivières.
Vous marchez sur la rue Bonaventure ou Ste-Geneviève et -hop!- vous tombez sur un bout de poème.
C'est une initiative des organisateurs du Festival international de la poésie de Trois-Rivières.
C'est une manière de rendre hommage à la poésie. Ou bien de s'assurer un financement récurrent. Je parie pour la première définition. Faire de l'argent avec de la poésie, cela me semble tirer par les cheveux.
Cela dit, je suis tombé sur un de ces fameux panneaux lyriques ce matin.
C'était écrit:
Dans ton chapeau de paille Des oeufs de bonheur
C'était signé en plus. Je n'aurais jamais signé cela. J'en aurais été gêné, voyez-vous.
L'auteur de ce poème s'appelle Réal ou Roger, je ne sais plus trop.
Tout ce que je sais, c'est que le graffiti était bien plus drôle.
Un type a collé un papier autocollant au-dessus du poème sur lequel il est écrit ceci: «Art?»
Bon sang que j'ai ri!
Dans ton chapeau de paille Des oeufs de bonheur
Tout le mal que s'est donné Roger pour pondre ça s'effondre d'une seule formule laconique: «Art?»
Bien sûr que c'est de l'art, c'est bien évident. Il n'y a pas de sport dans un chapeau de paille ou des oeufs de bonheur. C'est évident que c'est l'oeuvre d'un artiste pas trop nerveux, beaucoup rêveur, probablement très paresseux, alcoolique, mais pas trop, juste assez pour se donner des airs de poète maudit lors du lancement de son plus récent recueil, qu'on imagine s'intituler Le chapeau de paille du bonheur.
Il y a du talent à revendre au Québec. C'est fou tout ce qui se dit, s'écrit, se crie, se hurle, se chante, se voit et se trouve du financement au Québec comme au Canada. Cela donne envie d'aller se faire cuire des oeufs de bonheur tout en crissant des coups de pied sur un vieux chapeau de paille.
Évidemment, je blague. Je ne fais que ronfler devant les chapeaux de paille, les oeufs du bonheur et les gaufres au sirop d'érable Aunt Jemima. Après avoir mangé, je dors. Je dors aussi pendant que je mange, parfois. Et je dors même quand je ne mange pas. Cela ne veut pas dire que je sois toujours en train de dormir. Ni que je sois toujours réveillé. Ni que je mange tout le temps. En fait, ça ne veut rien dire.
Il n'y a pas que les poètes qui peuvent ne rien dire.
Les prosateurs aussi peuvent apporter leur contribution.
Tiens, je vais faire cet essai:
Ah! Rita marchait comme un mannequin, avec trois douzaines d'oeufs sur la tête retenues par un fichu noué à son chapeau de paille. Rita s'avance encore et crac! plouffe! Elle fait un pas de côté et tous les oeufs lui pètent sur la tête. Splouche. Quelle omelette!
-T'es doncque ben niaiseuse Rita! lui dit sa voisine, Germaine, une ménagère de huit cent cinquante livres au regard englué de patates trop frites.
-E'j'le savais-tu que les oeufs étaient pour péter! hurle Rita.
Faisons-en maintenant un poème, tiens:
Dans ton chapeau de paille
Des oeufs de bonheur
Art?
LOL !!
RépondreEffacer***
AVERTISSEMENT: CECI, est de l'art
Avec Rita et ses oeufs,
J'ai ri en maudit,
Tandis qu'avec Germaine,
Ma face en perdu ses plis,
Et des sursauts dans ma bédaine,
Germaine avait de ces yeux,
Englués de graisse de patate,
Et ben là la rate,
M'en dilate!
MERCI! MERCI! MERCI!
Signé: Misko
P.S. Ne vous gênez surtout pas, cette oeuvre est publique.
Vous êtes bienvenus.
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S'cuse moé Gaétan...