vendredi 20 décembre 2024

Méditation à l'ère du numérique

Il avait débranché sa télévision et même sa radio.

Il avait éteint son cellulaire.

Il avait ouvert ses fenêtres.

Tout ça pour respirer.

Un peu.

Beaucoup.

Passionnément.

Maintenant, franchement, il va mieux.



mardi 5 novembre 2024

La liberté n'insulte pas



La liberté n'est pas l'injustice.

La liberté ne se nourrit pas de la souffrance d'autrui.

La liberté n'est pas la définition qu'en fait Humpty Dumpty sur son mur pour freiner la vérité de la petite Alice.

La liberté n'est pas ceci ou cela.

La liberté est cet état d'esprit qui combattra toujours tous les abus de pouvoir sous toutes les dictatures.

La liberté n'existe pas sans la politesse.

La liberté survit à tous les mensonges.

La liberté est la forme la plus élevée de la vérité.

La liberté est la recherche du savoir le plus infini qui soit sur soi-même et sur autrui.

La liberté n'insulte pas.

La liberté rit mais elle ne blesse jamais.

La liberté c'est la plus pure noblesse qui soit au sein de l'humanité.

La liberté est la réalisation de notre humanité.

La liberté ne sera jamais un slogan ni l'occasion de bafouer les droits de nos congénères.

La liberté n'est pas un drapeau.

La liberté n'est pas une nation.

La liberté n'est pas un État.

La liberté c'est vous et moi.

La Libération est venue, vient et viendra comme l'eau claire succède à la boue.


Sous la pluie

 




J'ai retrouvé cette photo d'une toile probablement intitulée SOUS LA PLUIE. Aucune idée de la personne qui est en sa possession... Acrylique certainement. Peut-être 18 X 24 pouces. Peut-être 2008-2009-2010...











Sagesse

 La sagesse n'a pas besoin de publicité.

Sinon, ce n'est plus de la sagesse.

vendredi 8 mars 2024

Poème

Un pou aime.

Là n'est pas le problème. 

Mais qu'est-ce qu'il aime, le pou?

Il aime, c'est tout.

C'est un pou aimant.

Et quand il aime, ce pou, il aime.

Un pou aime.

Un pou aurait pu haïr, mais on n'en ferait pas un poème.

En vers ou en prose, les poux prennent des x quand ils sont presque deux.

C'est d'eux qu'on le sait.


jeudi 7 mars 2024

La montée des underdogs


On a beau dire et beau faire qu'il n'y a rien dans la langue française qui peut équivaloir la puissance du mot underdog en anglais pour désigner un compétiteur négligé qui l'emporte alors qu'on ne l'avait pas vu venir... Même compétiteur négligé ne rend pas justice à l'expression underdog. Du coup, je vais enlever les italiques pour l'emploi du mot underdog. On dit kimono. On ne dit pas robe de chambre japonaise.

L'underdog, comme son nom l'indique, est un sous-chien.

Le chien qui perdait dans un combat de chiens.

Le chien qu'on tenait pour perdant pour tous les autres combats à venir et qui, à la surprise générale, l'emportait avec la rage du désespoir.

Un compétiteur négligé n'est pas considéré comme un sous-chien.

Sans-culottes est le terme français qui me semble le plus près de l'expression underdog, encore qu'il y manque du mordant.

Nous avons le privilège de vivre en des temps troubles qui produisent autant de sans-culottes que d'underdogs.

Tandis que les panneaux publicitaires nous montrent l'American Way of Life avec des personnes présentables qui n'ont pas l'air malcommodes, il y a devant ce beau show des files d'édentés qui cherchent de quoi se nourrir le ventre.

Pour ceux et celles qui réussissent, s'ils ne sont pas encore des underdogs ou bien des sans-culottes, ils n'en demeurent pas moins des sans-dents, des sans-dessein, des perdants, voire des losers.

Le nombre des perdants ne cessera jamais de grossir au Monopoly.

C'est le hic qui fait des réussites une simple partie de plaisir qui déplaira à celles et ceux qui n'ont plus le droit de circuler sur le jeu.

Dans ce monde qui fait semblant de résoudre des injustices sociales avec un vocabulaire fondé sur des anagrammes, il reste l'underdog qui menace de trancher le noeud gordien.

On ne l'avait pas venu venir l'underdog.

Il courrait, courrait et courrait encore pendant les agapes des vainqueurs.

Les derniers seront les premiers.

Il n'y a pas que Céline Dion qui chante ça.

C'est dans notre coeur, ce désir de voir le dernier passer devant tout le monde alors que l'on ne s'y attendait pas.

C'est notre fascination pour les underdogs qui rend l'underdog encore plus dangereux que tout ce que l'on a pu concevoir auparavant.

L'underdog ne respectera pas les règles d'un jeu qui ne lui auront pas servi.

En plus de couper le noeud gordien, il balancera le jeu, les pions, les maisons et les hôtels dans je ne sais trop quelle aventure teintée de revanche et de ressentiment.

On ne devrait pas permettre les combats de chien, me dis-je.

Ainsi, on ne saurait pas ce que désigne le mot underdog.

Ce serait la paix sur Terre, non?

En attendant, comme on dit en anglais: watch out!

mercredi 6 mars 2024

Un cancer fulgurant


Elle était arrivée à l'hôpital par une journée froide de novembre.

La pluie s'était transformée en neige et l'on voyait des automobiles dans le creux des fossés et autres poteaux. Un sale temps même pour les ambulanciers.

Que dire d'elle? On l'avait retrouvée au sol, fracturée de partout, dans un logement miteux du centre-ville où la pauvre survivait seule tant bien que mal. 

Deux ambulancières vinrent la tirer du pétrin suite à l'appel d'un voisin providentiel, Méo, un septuagénaire polytoxicomane connu pour faire le ménage dans les bars au centre-ville. Méo l'entendit gémir et eut la présence d'esprit de composer le 911. 

-Sans vous, cette dame serait morte... laissa tomber Laureen, la grande aux bras tatoués du duo d'ambulancières.

Elle n'était pas morte. Mais elle n'était pas forte.

Elle refusait les soins et si ce n'était que d'elle, elle serait retournée dans son logement miteux du centre-ville. Ce qui n'était plus envisageable puisqu'elle ne tenait plus debout sur ses deux pieds et qu'elle était lourdement affectée par quelque chose qui, manifestement, grossissait en elle.

Ce quelque chose, c'était le cancer.

Elle vomissait depuis des mois. Elle perdait souvent pied. Elle se disait que c'était la vieillesse, même si elle n'était pas encore à l'âge de la retraite obligée.

C'était le cancer. Un cancer devenu trop gros pour l'arrêter.

Le diagnostic des médecins était sans appel pour cette pauvre femme: cancer généralisé, soins palliatifs, merci bonsoir...

Elle ne comprenait pas tout à fait sa situation.

C'était comme si elle souhaitait vivre encore, même si franchement elle n'y trouvait plus grand chose d'intéressant.

Sinon cet oiseau quel avait vu sur la branche le matin en regardant par la fenêtre.

Ou bien cette préposée, l'Africaine qui avait un prénom compliqué, Mamadi ou Mamada, celle qui l'avait lavée de la tête aux pieds puisqu'elle ne trouvait plus la force pour le faire elle-même.

Mamadi était tellement gentille...

Le temps pressait. Les médecins lui parlaient d'une masse qui grossissait et grossissait encore.

Son corps gonflait. C'était comme si elle se noyait à chaque respiration.

Sa peau se couvrait peu à peu de taches noires.

Du liquide purulent sortait de toutes les pores de la peau de ses jambes.

La masse grossissait.

Cela puait et c'était dégueulasse.

La mort se faisait sentir.

Ce serait bientôt des soins de confort.

-On ne peut plus rien faire madame... Nous allons pouvoir soulager la douleur... Vous laissez partir lentement vers le grand voyage...

Ce grand voyage, elle ne s'y sentait pas vraiment prête.

Mais personne n'était là pour l'emmener ailleurs.

Pas de famille, pas d'amis connus, rien de rien.

Elle était finie.

Elle le savait maintenant.

Elle respirait de plus en plus lentement.

Comme si elle se noyait.

À chaque respiration...

-Brrr.... (pas de souffle pendant 10 secondes)... Brr... (un autre 10 secondes...)... Brr...

L'oiseau...

Il était là, sur le bord de la fenêtre...

Il faisait cuicui au lieu de brr.

C'était tout ce qui comptait.

Parce qu'elle n'était plus là.

Elle était morte.

Et ne demandez pas ce qu'ils ont fait de sa dépouille.

Ou bien si cette dame eut des funérailles.

Elle était cet oiseau qui maintenant s'envolait vers d'autres contrées.

Pour vivre d'autres printemps j'imagine.

Pour ce qui est du deuil et de tous ces trucs-là, Fatoumata Sall alias Mamadi faisait ce qu'elle pouvait afin de saluer la mémoire de ces presque fantômes qui passaient devant elle.

-Qu'Allah la bénisse! disait-elle.

Allah grâce de Dieu.

Que voulez-vous.


lundi 4 mars 2024

Cinq esquisses parties de rien ou presque



Voici cinq esquisses réalisées lors de mon dernier atelier de peinture aux aînés pour démontrer qu'il ne faut pas se casser le bicycle lorsque l'on crée quoi que ce soit. C'est à l'acrylique sur des panneaux de bois compressé d'une dimension de 8 par 10 pouces.






samedi 2 mars 2024

Dissertation déconstruite sur le Je

LE MANGEUR DE
HOT-DOGS
Acrylique, 8X10po.
Coll. privée

Rien n'est plus pathétique qu'une écriture au je qui se morfond d'écrire comme une personne singulière à considérer en premier.

Tout le monde sait que le moi est haïssable. Les autres vous diront que c'est Blaise Pascal qui l'a écrit. 

Je est un autre. Cet autre-là s'appelait Arthur Rimbaud...

Vous voyez tout de suite que j'ai les codes convenus pour passer le test de l'intelligence superficielle chez les scribes du pharaon.

Pour les autres, les vrais, je ne suis que moi-même.

Popeye le marin résume un tant soit peu ce que je suis en des termes de haute mer. I yam what I yam cos' I yam what I yam. I'm Popeye the sailor man! Toutte! Toutte!

Chu c'que j'suis parce que chu c'que j'suis. Chu Borgne le marin pis c'est toutte! Toutte! Toutte!

Popeye, l'anti-héros créé par Segar pendant la Grande Dépression économique des années '20, c'est le laid des laids qui, parmi d'autres encore plus laids et éclopés, rétablit la justice autour de lui tout en mangeant des tas d'épinards. 

J'ai grandi dans un monde laid, croyez-moi, où les Brutus et autres malabars étaient légions.

Alors que je cherchais mon Olive dans la misère des années '80, alors qu'il y avait 30% de chômage à Trois-Rivières et des garde-robes remplis de suicidés qui avaient tout perdu, je me faisais un je somme toute proche de Popeye, mon anti-héros préféré.

Je m'achetais vraiment des épinards en conserve...

Je me faisais réchauffer des cannes en y ajoutant du beurre et du sel.

Comment ai-je pu faire? C'était franchement dégueulasse. 

Des épinards frais, cuits sans eau, avec beurre et sel, là tu parles. 

Mais des épinards en canne?

C'était de la vraie christ de marde.

Pourtant j'en mangeais.

Je me prenais même pour Rocky Balboa, parce que mon quartier avait l'air aussi crado et misérable que le sien.

Je fessais sur les morceaux de viande congelés qui arrivaient dans le frigo de la boucherie du IGA. J'y faisais fonction de commis.

Il fallait bien que je paie mes cannes d'épinards.

L'été, pour me faire des gros bras et des grosses jambes, je faisais des longueurs dans la grande piscine du Parc de l'Exposition aux Trois-Rivières. De 13h00 à 17h00 je nageais lentement mais sûrement, sans m'arrêter, au grand dam de mes amis qui me trouvaient ennuyant avec raison.

Le matin je pouvais me taper des 50 kilomètres de vélo le matin.

Bref, c'était la puberté.

Il fallait bien que je calme un peu mon feu intérieur.

Jusqu'à ce que je trouve ma fiancée.

En attendant, je ne me laissais plus menacer par aucun Brutus.

Je gagnais en assurance à chaque jour.

Je devenais cet autre que j'avais souhaité devenir.

Je n'étais plus la peur et la timidité incarnée.

Je devenais ce gros monstre qui vous écrit encore des plaisanteries à ce jour.

Ce gros monstre avec un fonds de timidité qui, pour tout dire, sauve mon humanité.

Cette idée de ne pas froisser autrui.

D'être quelqu'un de bien.

Popeye, normalement, sait se faire aimer.

Il peut même pardonner à Brutus s'il prend son gaz égal.

Vous qui lisez mes niaiseries, je suis surpris que vous vous soyez rendus aussi loin avec cette dissertation déconstruite sur le Je.

Si j'avais été César, je parlerais de moi à la troisième personne du singulier.

Mais je n'ai pas fait la guerre des Gaules.

Je vis dans ma petite province gauloise sur un territoire autochtone non-cédé.

Je suis un Popeye de Trois-Rivières.

Bref, un joyeux Ti-Caille.


mercredi 21 février 2024

21 février

 Le vingt-et-un février n'évoque rien de particulier pour moi dans le présent, le passé et le futur.

C'est une date perdue dans l'année, parmi d'autres jours plus spectaculaires sans doute.

Un vingt-et-un mars c'est déjà quelque chose. Mais un vingt-et-un février? Sérieusement, c'est rien.

Je suis obligé de googler pour m'en faire une autre idée...

L'évêque Athanase retourne dans sa ville natale après six ans d'exil en 343?

La commission des droits de l'homme de l'ONU condamne les actions d'Israël dans les territoires occupés en 1975?

On ouvre l'accès de Johannesburg à tous les Sud-Africains en 1986, même s'ils ne sont pas Blancs?

Il s'est passé de quoi le 21 février, évidemment.

Et je ne sais pas ce qui se passera aujourd'hui, finalement.


mercredi 14 février 2024

Le monde s'effondre mais ce n'est pas une raison de ne pas s'accrocher un sourire dans la face


Le monde s'effondre et s'effondrera toujours comme il s'est déjà effondré. En fait, la vie d'une personne ne devrait jamais tourner autour des ruines. Chercher à en créer de nouvelles, pour ruiner tout un chacun et les foutre tout nus dans la rue, n'est pas une option qui mérite de la considération. 

Nous vivons pour vivre avec nos voisins, que nous les aimions ou pas, parce que la guerre civile n'est pas une option. Ni les vendettas. Ni les génocides. Ni les étripages pour satisfaire l'orgueil gluant d'un historien qui se brasse le poulet dans un drapeau.

À première vue, j'ai l'air d'un motard qui vient de se faire péter quatre chaises sur la tête sans broncher. Pourtant, je ne suis qu'une chanson, comme Ginette Reno. Je ris, je pleure à la moindre émotion. Je ne veux pas dire que j'en fais l'exhibition. C'est plutôt du domaine de mon for intérieur. Cela motive néanmoins mes actions, mon ton de voix, mes paroles.

Je suis coordonnateur aux soins et aide-soignant certifié en-dehors de mes temps libres. Je pratique ce métier pour le bien qu'il me procure. Cela me fait du bien de faire du bien. C'est dans ma nature intrinsèque. J'aime voir des gens heureux autour de moi. Si je puis faire quelque chose pour changer quoi que ce soit à la grisaille de nos vies, eh bien je serai ce plaisantin qui fera tout pour que cette journée triste soit mémorable quoi qu'il advienne. Bref, je suis un tabarnak de fou. Et un travailleur acharné.

Il m'est difficile, pour ne pas dire insupportable, de voir des personnes manquer de douceur envers une personne vulnérable. Pour tout dire, cela me révulse. Profiter de sa position d'autorité ou bien de son privilège pour écraser autrui, cela me dégueule.

Je sais qu'il y a moyen de vivre ensemble parce que je vois bien qu'on le fait à tous les jours que je vous l'écrive ou pas. Le monde n'attendra pas que j'aie terminé mon texte pour continuer de tourner rond, carré ou losange, je ne sais trop.

Pour ce qui est de mon erre d'aller, ce sera à la bonne franquette, comme toujours.

Quand la pression sera trop forte, je dessinerai des gros nez ou bien je me défoulerai avec ma guitare et mes harmonicas. Les arts, le blues, et même l'amour: comment peut-on vivre tristement sur Terre?

Mon bonheur n'est pas complet tant qu'il y a une personne qui souffre.

À la fin de mon quart de travail, qui peut durer plus longtemps que prévu, je sais néanmoins que j'ai vraiment aidé quelqu'un, sinon plusieurs.

Je ne demande pas une médaille pour ça. Ni mes collègues d'ailleurs.

Dans un monde qui vire fou, nous virons comme d'habitude pour prendre soin des personnes en perte d'autonomie.

Ce n'est pas facile. Mais il n'y a rien de facile ici-bas. Voire là-haut. Je n'y suis pas encore allé. Je me garderai une petite gêne pour vous en dire plus à ce sujet.

En attendant, heu... Rien.

Le monde s'effondre mais ce n'est pas une raison de ne pas s'accrocher un sourire dans la face.








jeudi 8 février 2024

Écrire au nous c'est pas d'la tarte

 J'écris au je depuis quelques jours. J'en déduis que j'étais un peu rouillé. Livrer ses "rinçures" au monde entier, d'un seul clic, c'est tout nouveau chez notre espèce. Il y a tant de sujets à traiter que parler de soi-même finit par avoir ce quelque chose d'odieux qui devrait me faire passer au neutre.

La neutralité, comme l'objectivité, que je confonds avec l'objectivation, ne font pas partie de ma palette de couleurs. 

J'essaie, à tout le moins, d'être bon et bienveillant. Je m'efforce de faire pardonner mon je pesant et grandiloquent de gros jambon anté-historique. Je prêche par les actes. Homme de mots, je sais qu'ils ne comptent pour rien si l'on ne sait pas se donner tout entier à l'autre, surtout celui ou celle qui vous fait chier. 

Nous sommes dans le même navire, si je puis me permettre de placer au moins un nous.

Nous ne pouvons pas foutre le feu dans le navire en pensant que cela ne nous affectera d'aucune manière.

Les bonnes manières, d'ailleurs, ne consistent pas à bien choisir ses ustensiles lors des repas.

Elles consistent plutôt à ne pas planter un couteau entre les reins des personnes dont l'on profitera de leur disparition pour s'emparer de tout ce qu'elles possédaient.

C'est une trop longue phrase, je sais.

Écrire au nous, c'est pas d'la tarte.


mercredi 7 février 2024

C'était bien l'fun

Le Lac St-Pierre, dimanche dernier
je crois... Pas pire hein?

Je ne sais jamais trop où je m'en vais lorsque je m'assieds devant mon portable pour écrire. C'est toujours un peu prétentieux de s'adresser directement au monde entier via l'Internet. Il y a trente ans à peine, j'écrivais des lettres aux grands quotidiens. Allaient-ils la publier ou pas? Je travaillais mon style et mon propos pour que ça soit irréprochable. Je vous avouerai que la majorité de mes lettres ont été publiées. Hormis une ou deux dont je n'ai pas grand souvenir.

De nos jours, la majorité des grands quotidiens sont condamnés aux limbes de l'Internet. On joue presque d'égal à égal avec Le Nouvelliste, Le Devoir, Le Journal de Montréal et j'en passe. Ils peuvent bien publier ce qu'ils veulent, les internautes en publieront mille fois plus encore. Avec plus de force. Plus de mensonges, parfois; et plus de vérités, souvent. Les grands quotidiens sont devenus de gros navires qui s'enlisent dans les rivières sinueuses de l'information tandis que tout circule en temps réel autant qu'en continu. Ils veulent sauver les bibles calligraphiées à l'époque des bibles imprimées, comme au temps de Gutenberg. Le métier de copiste est tout aussi terminé que celui de rond-de-cuir du journal local qui ne doit pas déplaire au propriétaire du contenu et du contenant. On ne veut plus de ça. C'était bien le fun mais c'est fini.

On entre dans une ère où le médium est le message, pour reprendre Marshall McLuhan.

Le message c'est cette porte sur le monde entier qui nous permet de partager textes, images, photos, pensées instantanément.

Que ce soit pour péter dans un micro, révéler le secret de la Caramilk ou bien tergiverser sur l'usage de l'Air Fryer, l'Internet est là pour rester.

Bref, c'était bien l'fun.




mardi 6 février 2024

Une chanson douce


J'ai le bonheur d'animer des activités auprès des aînés. Je me demande parfois qui s'amuse le plus entre nous. Sont-ce les aînés ou bien moi? Un peu les deux à la fois, même s'il y a toujours un schtroumf grognon ici ou là pour compléter le tableau.

On fait du dessin, de la peinture, des exercices sur chaise.

On joue aux dards (avec bouts en velcro!) et aux poches.

On monte des quizz avec de vrais buzzers.

On organise des courses de chevaux de bois qui font vraiment fureur.

On chante des chansons a cappella, saupoudrées d'airs de guitare et d'harmonica  improvisés par votre humble plaisantin.

L'air de rien, il y a de la poésie dans la chanson populaire.

Ce n'est pas pour rien que la poésie des Anciens rimait.

C'est parce que Rutebeuf savait jouer du luth. Rutebeuf chantait. Il aurait endisqué de nos jours. Nous n'aurons retenu de lui que ses "lyrics"... Il faut maintenant s'imaginer ses accords.

Je ne suis pas un grand chanteur mais j'y mets suffisamment d'enthousiasme pour faire lever un party. Je gonfle mon ventre lorsque je pousse ma note et j'apprends la même technique au reste de la plus authentique chorale que j'aie pu entendre au cours de ma vie. 

-On gonfle son ventre pour avoir de l'air quand on chante! Mettez de l'air dans vos poumons! Attention les couplets demandent une voix creuse sur laquelle je risque de m'étouffer comme un dindon rôti! Ok mesdames et messieurs... Prenez le livret madame... Page 38... Oui... Ok... On commence la toune dans 3, 2, 1... Pour vivre ensemble il faut savoir aimer..et ne rien prendre que l'on ait donné... 

J'en vois qui pleurent une larme ou deux sur une ou deux paroles de chansons. La poésie, même rimée, ça vous secoue.

Je devrai tenter la poésie qui ne rime pas le mois prochain. Il y en a qui pourraient aimer ça. Moi, même j'ai encore l'air de plaisanter. Je suis un lecteur de Tristan Tzara et autres surréalistes. Je suis capable d'en prendre. Mettons que le must, en prose poétique, c'est Rimbaud et Baudelaire pour mon petit moi.

Cela dit, que le monde s'effondre ou pas, the show must go on.

Je vous laisse sur un autre extrait de la pure poésie de la chanson populaire.

Il s'agit de Gros Jambon de Réal Giguère.

Et pendant que le géant tenait le plafond de la mine en l’air
Les vingt-trois ont rampé jusque vers la lumière
Oubliant que dans le fond, au milieu de la steam
Y en avait encore un qui tenait toujours son beam
Gros Jambon


dimanche 4 février 2024

Aimons-nous sans spéculation ni obéissance aveugle


La Terre n'appartient à personne.

Aucun éléphant ne pourrait dire, sans rire, que la Terre lui appartient.

On n'imaginerait pas non plus un singe prétendre au même titre.

Il n'y a que l'Homme, cet abruti dans l'univers, pour jouer aux anges exterminateurs avec tout ce qui peut exister un tant soit peu ici-bas.

Pourtant, il y a aussi parmi les humains ce quelque chose de doux, tendre et généreux qui laisse croire que l'humanité pourrait potentiellement adoucir ses moeurs.

Ce quelque chose a rarement la cote. Mais tout le monde s'accorde pour dire que ce quelque chose est éternel et transcendant.

On honorera les plus vils parmi les nôtres au sein de nos institutions parce qu'elles sont dépassées et obsolètes.

Le vieux truc de l'autorité nous a menés au bord du gouffre. 

On se met à obéir un peu, pour tout et n'importe quoi, et cela se termine en charniers épouvantables par pur manque d'humanité. On se crée des cultes de la personnalité pour se dépersonnaliser tout un chacun. Il y a des dieux et il y a les autres, la grande masse des "regardeux"... On se met au service des dieux en rêvant d'en devenir un. Et puis on crève sur un caprice divin qui se fout de notre gueule.

***

Non serviam, je ne servirai pas en latin, est la devise de Lucifer.

Je ne connais pas tant ce Lucifer, mais j'y vois une boutade qui peut me servir...

Servir, ou se servir, c'est pareil. 

Tous ceux qui jouent aux anges finissent par faire la bête, comme le disait déjà Blaise Pascal dans ses Pensées.

Ne pas servir, c'est ne pas obéir aveuglément à des ordres imbéciles qui nous coûteront la peau et les os, sans compter le sang.

L'être humain est meilleur dans l'entraide et la solidarité.

Il n'est pas là pour servir, mais pour vivre sa vie de singe tourné vers les étoiles.

La Terre n'appartient à personne.

Mais elle est notre seul nid dans l'immensité du cosmos.

Piocher sur le nid d'autrui a quelque chose de dégueulasse, vous ne trouvez pas?

Vivons en paix.

Bâtissons nos nids.

Aimons-nous sans spéculation.

dimanche 21 janvier 2024

Réflexions d'un esthète sur la guerre et toutes ces sortes de choses...

Sur le pouce vers Trois-Rivières, acrylique sur toile
60x40 po. GAÉTAN/artiste-peintre

La question la plus importante qui soit se situe entre comment mettre fin aux guerres et comment dessiner un gros nez.

Je ne veux pas minimiser la guerre avec mes gros nez.

Néanmoins, il me faut avouer que toute importance est intimement liée au moment présent.

Il est important de retirer sa main du feu sur-le-champ sous peine d'en subir les conséquences.

Il est important de bien dessiner un gros nez si c'est ce que l'on s'applique à faire.

Évidemment, il est primordial de mettre fin aux guerres...

Si tout le monde dessinait plus de niaiseries, on aurait moins de temps pour s'étriper les uns les autres.

En tout cas, moi je dessinais lorsqu'on s'étripait autour de moi.

Le dessin était et demeure mon havre de paix.

Bref, je n'ai plus de questions.

Je ne cherche plus, comme dirait Picasso, je trouve.

Je me sers des arts et des lettres pour exister.


***

Qu'est-ce que la guerre en somme?

C'est l'expulsion et la destruction des pauvres, toujours.

Il faut des ruines autant qu'il faut de nouveaux contrats de construction.

La démolition fait partie du cycle pour le renouvellement des richesses.

Que ce soit le boxeur du coin gauche ou celui du coin droit qui gagne le match, c'est toujours le promoteur qui encaisse le fric de tout un chacun. L'aréna est à lui. Le restaurant de l'aréna aussi. De plus, il vous loue l'espace de stationnement.

Vous ne vous appartenez même plus et vous ne le savez pas encore.

On vous déculotte tout chaud sans que vous ne le sachiez.

C'est ça le Monopoly, en Amérique, au Yémen, en Palestine, en Israël...

On achète tous les terrains en ruines et plus personne ne peut se payer un toit pour dormir.

Vous regardez les deux derniers joueurs qui restent balancer du fric sur le jeu.

On vous dit que vous êtes éliminés.

Et pourtant, ça ne vous rentre pas dans la tête.

Puis vous regardez le gagnant de la partie de Monopoly avec mépris.

Parce que tout le monde est éliminé autour de lui.

Vous avez des envies de lui balancer son jeu, ses cartes et ses pions en pleine gueule.

Si nos vies ne comptent pour rien, Gus, qu'est-ce qui va t'arriver si tous les éliminés changent les règles du jeu au lieu de te regarder jouir tout seul avec trop de fric pour un seul singe?

***

Je m'emporte.

Il est temps de dessiner.

Au revoir les amis. Adieu les ennemis.

samedi 20 janvier 2024

Trouvé dans ma boîte de Pandore...


Je fais du classement aux petites heures du matin pour me donner une raison de ne pas dormir.

Je suis tombé sur une série de croquis que j'avais griffonnés au cours d'une fin de semaine au Camping du Gouffre à Baie-Saint-Paul. 

Je suis toujours en spectacle, même en vacances. Cela fait partie de mon personnage. Étais-je en vacances? Non. Je produisais un reportage gonzo sur Baie-Saint-Paul, sans doute sous l'influence de quelques lectures du moment, Hunter S. Thompson entre autres...

À la différence de Thompson, je n'ai pas besoin de me mendier un illustrateur pour mes textes. Je peux faire les deux. On dira que je ne vaux pas cher et on aura dit juste. 

Cela dit, ou médit, voici cette série de croquis plus ou moins présentée comme un reportage en bande dessinée...

Merci de supporter mon indécrottable présence sur l'Internet comme sur les médias sociaux.

On dirait que l'anonymat m'est impossible, tant du point de vue du corps de géant que j'occupe que de mon art trop bouffonesque. 

Sourions-nous les uns les autres.













jeudi 18 janvier 2024

Autres croquis qui n'auraient jamais été postés...

 Je produis sans arrêt des tas de croquis, dessins et texticules que vous ne verrez probablement jamais.

Il m'arrive cependant d'avoir un moment pour les prendre en photos et vous les présenter, sans fioritures, à la bonne franquette.

Les croquis ci-joints proviennent en partie d'une fin de semaine à Hérouxville et d'autre part d'explorations des jeux d'ombres pour les aînés qui participent à mes ateliers de dessin et de peinture. Je leur apprends à étendre de la mine de carbone sur le papier pour mieux maîtriser les formes et les dimensions.

Les élèves dépassent le maître que je ne serai jamais.

Je suis surtout fier de savoir communiquer la passion pour les arts, les lettres et la musique.

Mes élèves, et je devrais plutôt dire mes camarades artistes, produisent maintenant sans arrêt des oeuvres d'art dans leurs temps libres. On n'a presque plus besoin de moi... 

Good job le Gros!















mercredi 17 janvier 2024

Dessins, tableaux et autres croquis s'accumulent


Dessins, tableaux et autres croquis se sont multipliés au cours des dernières semaines et il m'est difficile d'en faire le tri pour vous présenter tout ce que j'ai pu faire. Je suis nettement plus actif en tant que praticien des arts visuels depuis que je donne des ateliers de dessin et de peinture aux aînés une fois par semaine. Cela m'a permis de mieux comprendre ce que je faisais. Je ne m'explique guère sur ce qu'il est de bon ton d'appeler une "démarche artistique".

Je produis de l'art naïf mais j'ai sans doute trop de formation académique et de repères culturels pour prétendre avoir tout sorti du néant. Mon frère Christian, professeur et critique culturel de haut niveau, a cette faculté de comprendre ce que je fais et même de l'expliquer. Il y a toute l'histoire de l'art dans mes gros nez et mes dessins sans prétentions. Je reproduis sans m'en rendre compte tout ce qui a eu le bonheur de rentrer dans mes yeux. Je me sens d'abord influencé par mes camarades artistes, tous plus ou moins solitaires, tassés dans leur coin à se demander pourquoi faire tant de barbouillages alors que la plupart des gens ne font strictement rien. Même contempler les oeuvres d'art leur fait mal au cou...

Je dépose ici une image de deux toiles sur lesquelles je travaille en ce moment.

En fait, j'en ai au moins dix ou quinze en cours.

Je suis le champion des oeuvres inachevées. Cependant, elles doivent passer par ce processus pour atteindre leur finalité.

Merci d'être là et de me suivre encore sur l'Internet.

Je suis surpris de voir combien l'audience s'accroît en moins d'une semaine pour revenir presqu'aux sommets d'antan. Je suis passé de trois visites par jour à 500, puis 2000. Ce n'est pas que je sois si sensible aux chiffres. Cela signifie que je suis lu, peut-être un peu plus que sur Facebook...


dimanche 14 janvier 2024

L'art n'a rien de banal

Troubadours urbains
Gaétan, artiste-peintre
L'art n'a rien de banal.

En soi, c'est une manière de vivre et de ressentir le monde.

Ma vision n'est parfaite que dans ce que je crée, encore plus que dans ce que je crois.

Lorsque je crée, je n'ai pas besoin de croire ni d'expliquer quoi que ce soit.

Je me laisse bercer par les ondes cosmiques et au bout d'un temps sortent de mes outils des tableaux, des textes et des musiques qui sont vraiment d'ailleurs tout en étant d'ici.

Pour mieux comprendre le processus de création, il m'a bien sûr fallu parler à des artistes. 

L'un d'entre eux, Régent Ladouceur, artiste-peintre émérite, me rappelait un jour que selon lui l'artiste capte parfois des postes, un peu comme un récepteur radiophonique. On pointe une émotion dans l'univers et voilà qu'elle se traduit en un tableau, une fresque ou bien une symphonie. 

Il m'arrive de penser que je me laisse mener par ma création. Comme si tout ce qui sortait de moi venait justement d'ailleurs, même pas de moi. Je ne suis qu'un outil pour quelque chose qui me transcende. Le temps et l'énergie que je mets ne m'appartiennent pas. Je suis sous le joug de l'art...

Il peut sembler loufoque d'établir une métaphysique du processus artistique alors que tout le monde voit bien que je ne trace que des gros nez et des gros yeux exorbités. Ça l'est sans doute un peu puisque je revendique le statut de plaisantin.

On surnommait Vieil Enfant le sage Lao Tseu.

Je ne suis pas sage mais suis certainement un vieil enfant.

Un vieux plaisantin.

Je vais donc retourner à mon art si vous le voulez bien pour y trouver ma voie et ma vertu.

Quel soulagement de m'avoir délivré encore de ces mots qui me pesaient dans la tête autour de quatre heures du matin...


samedi 13 janvier 2024

Rêver quoi qu'il advienne

 


De quoi sera fait le futur?

Je ne suis pas Cassandre et encore moins Micromégas. Je vois le monde du petit bout de ma lorgnette et ma vision du monde ne saurait être qu'incomplète compte tenu de l'immensité de l'univers.

Je sais néanmoins que le futur sera en partie tiré du présent.

Honnêtement, je ne sais plus trop à quoi m'attendre.

Je crains plus que tout la perte de la sensibilité, prélude à toutes les guerres.

Peut-être que cette époque ne roulait pas pour nous.

Peut-être que le meilleur s'en vient...

Et si c'était le pire?

Si le pire s'en vient, je devrai fermement m'accrocher à l'art pour y survivre.

Je me prépare au pire avec mes crayons, mes pinceaux et mes harmonicas.

Ce n'est pas très réaliste. Et encore moins "survivaliste".

C'est la réalité d'un type qui ne représente que lui-même.

Tout peut s'effondrer, j'entretiendrai l'illusion que l'on peut vivre et mourir debout.

Qu'on y croie, qu'on n'y croie pas, ça ne changera rien à mes précieuses illusions.

Je suis déjà le futur en somme.

J'en ferai donc ma volonté et ma représentation.

Je ne me résignerai pas à changer mes rêves pour des crapauds baveux.

Je vais rêver, quoi qu'il advienne.

vendredi 12 janvier 2024

L'éducation sentimentale est un spectacle permanent


L'éducation sentimentale n'est pas que le titre d'un roman de Gustave Flaubert. C'est même la pierre angulaire de l'éducation tout court. Un humain sans une bonne dose de sentiments n'est qu'un anthropophage en liberté. Il ne sortira rien de bon de celui qui n'est pas habité par des émotions. On nous apprend à contrôler nos émotions, sinon à les ignorer, parce qu'on ne fait pas de bons joueurs de poker ou bien de Monopoly avec des sentiments. 

Puisque ma vie ne saurait s'articuler autour du poker ou du Monopoly, je puis me permettre de rêver un monde meilleur sans chercher à laver les pauvrichons de tous leurs biens pour les foutre tout nus dans la rue. Il faut bien des perdants au Monopoly, non? 

Dans mon jeu à moi, le socialisme anti-autoritaire, bref l'humanisme, personne ne perd et tout le monde y gagne quelque chose. Dans mon jeu, le coeur est toujours tendre et disponible pour le meilleur ou le pire, sans calculs, sans ciboire de stratégie sale.

Le monde est une partie de théâtre? Il faut savoir choisir son rôle? Qui prendra celui du malabar? Ou bien du malotru? Trop de questions. Ça doit être faux. Comme le théâtre. Je veux bien faire un peu d'improvisation, mais pas au point d'avoir à faire avec le dernier des connards lorsque je me regarde dans le miroir. Je suis un peu coquet voyez-vous. J'aime bien me voir comme l'Idiot de Dostoïevski en version Mad Dog Vachon. 

Je tiens à mes sentiments, à ma bonté, à mon refus d'accepter le Mal. Bien sûr que le Mal avec une majuscule ça fera sourciller les stoïciens. Je vis avec mes émotions. Je m'éduque dans mes sentiments. Le Mal permet de distinguer le Bien. De trouver le bon. D'atteindre le bonheur, le nirvana ou l'ataraxie.

Si un tas de marde c'est kif-kif avec une cathédrale, je devrai en conclure qu'il y a de la bouse dans l'oeil de celui ou celle qui se permet une telle comparaison.

Si se comporter en étron puant est aussi méritoire que d'agir en personne sensible et bien élevée, il me sera salutaire de ne pas suivre le même chemin que ces ridicules créatures. Moins j'en verrai mieux je me sentirai. Ne jamais stagner dans les mauvaises odeurs t'évitera de trouver l'origine de tout ce qui est nauséabond. À d'autres l'exploration des excrétions d'une âme sans contenu et sans intérêt.

***

Je parle de moi à défaut de disputer autrui.

Je ne suis pas meilleur que les autres, mais je ne suis pas le plus stupide du lot non plus.

Je constate que la haine et la méchanceté prennent trop de place dans notre monde pourri.

Ce monde pourrait ne pas être corrompu par la laideur.

La Beauté, avec ou sans majuscule, pourrait y triompher.

Ma manière pour y arriver est discutable.

Je prétends créer de la Beauté...

Quel clown je suis!

Tout ce que je crée est une tentative plus ou moins réussie de rendre ce monde meilleur.

Sinon plus drôle.

Je suis en représentation permanente, en effet.

Le spectacle n'arrêtera jamais.

Et ce n'est même pas du théâtre.

Et je ne tiens même pas un rôle.

Je suis tel que je suis et plus encore.

Un plaisantin ou un philosophe?

Un plaisantin.

Merci beaucoup.

mardi 9 janvier 2024

Reprise de mes travaux épistolaires et artistiques

Directement de mon atelier en ce jour d'hui.

Un lecteur avisé, M. Denis Rheault pour les intimes, m'a fait l'honneur d'une épître virtuelle dans laquelle il me racontait des trucs susceptibles de flatter ma vanité. Il prétendait s'ennuyer de mon blog, que je n'alimentais à peu près plus depuis la pandémie provoquée par la COVID-19. À mon corps défendant, je n'ai jamais cessé d'écrire, même si j'ai fait des quarts de travail de plus de 50 heures, en pleine crise sanitaire, en tant que préposé aux bénéficiaires puis coordonnateur aux soins et services de santé. J'ai écrit même si tout me conviait à ne plus jamais rien dire tellement j'en voyais trop...

J'ai tout bonnement choisi le plus mauvais créneau qui soit pendant pratiquement cinq ans. Bref, j'ai perdu mon temps sur Facebook. 

Les textes publiés sur ce blog ont nettement plus de chance de me survivre que toutes mes rinçures parues sur Facebook. Facebook, c'est facile et on te répond sur-le-champ. Tu n'as pas à attendre qu'un lecteur avisé vienne te faire un compliment par cinq ans pour te donner du jus. Facebook t'offre une clique de gens avec qui ça clique pour plusieurs raisons, bonnes ou mauvaises. Sont-ce les algorithmes ou le hasard des passions qui déterminent cette multitude de nouveaux contacts qui te ressemblent? Comment l'ours solitaire que je suis a pu se faire 395 amis? Et pourquoi?

Il aura fallu que je gosse pendant des jours pour retrouver mes mots de passe pour que toute l'absurdité de ma présence sur Facebook me revienne en pleine gueule. Je n'ai toujours pas retrouvé mes comptes. Et je me demande comment et pourquoi je vais y revenir.

Bien sûr que j'ai découvert et redécouvert des personnes formidables sur les réseaux sociaux. Bien sûr que j'y reviendrai sous une autre forme, avec plus de retenue et moins de contenu. Le contenu ce sera pour le blog, d'ici à ce que je me dote d'un site Internet digne de ce nom.

J'avais développé, dans mon adulescence, une productive amertume contre les amitiés faciles et superficielles. Je préférais la compagnie d'une seule personne à celle d'une foule. En groupe, je me sentais mal à l'aise, à moins de monter sur scène. Bref, j'étais et suis encore plutôt bizarre. Taciturne et excité. Athée et croyant. Posé et explosif. L'eau change d'état selon la chaleur. Et je suis comme l'eau voyez-vous.

***

Cela dit, je suis en pleine production artistique. À vrai dire, je suis en spectacle permanent. Parfois c'est l'artiste-peintre. L'instant d'après l'écrivain prend le relais. Puis l'harmoniciste, le chansonnier, le gratteux de guitare. Je suis tout cela en même temps. L'art forme un tout duquel je tire la force de continuer à combattre l'ennui. Rien ne m'ennuie et ne me pèse si j'ai des projets, des rêves, des concepts à rendre vivants. Je n'ai pas le temps pour le désespoir et le cynisme puisque j'attribue cela à la mort tant de l'esprit que du coeur.

Je continue d'écrire, de dessiner, de danser comme St-Guy et de n'avoir aucun filtre pour les imbécillités de la vie quotidienne, au travail ou bien ailleurs.

jeudi 4 janvier 2024

NOUVELLE TOILE: JOUR DE L'AN 1972

 

Je débute la nouvelle année en vous présentant ce qui traînait dans les souvenirs que j'ai du jour de l'an 1972.

D'aucuns s'y reconnaîtront. Dont  mes trois frères Christian, Serge et Mario. 

Le joueur d'harmonica, c'est mon oncle Fernand. Derrière lui, il y a mon cousin Serge Bouchard qui revient de Lachine pour visiter Conrad.

Je me suis représenté devant, à quatre ans. au premier plan. La marraine de ma mère, tante Mira, est derrière moi. Son mari, oncle Armand, porte la fourchette à sa bouche. Devant oncle Armand, ma tante Madeleine se fait tirer la manche par sa fille Marie-Claude. Mon oncle Rémi tient la main de ma grand-mère au bout de la table. Je l'ai connue éternellement triste et déprimée. Mon frère aîné savoure un beignet derrière elle. Mes cousines et cousins circulent au travers des adultes attablés. 

Il neige devant le 856 de la rue Cloutier à Trois-Rivières. Ça jase fort dans le salon...

Ça boit du Kik ou de la 50.