J'éprouve une certaine lassitude avec l'usage des médias sociaux depuis les deux dernières semaines. D'abord, j'étais en vacances. Je me suis relativement débranché de tout pour ne me brancher que sur la pratique de mon art. J'ai vécu des moments d'autant plus sublimes qu'ils ont rendu la politique et l'Internet d'une infinie tristesse.
Bref, je n'ai pas le coeur à bloguer...
C'est presque la panne sèche.
Rien à dire pour ce blog.
Rien pour le Hufftington Post.
Rien...
N'allez pas croire que je sois vide, épuisé, restreint.
C'est plutôt le contraire.
Je suis plein d'idées. Mais ces idées sont concentrées sur les formes et les pigments de ma pratique d'artiste-peintre. Tout le reste finit par s'amenuiser alors que tout s'exprime à travers la création.
Voilà où j'en suis.
J'ai seulement l'envie de peindre et de tout oublier.
jeudi 29 mars 2018
mercredi 28 mars 2018
Étienne était compliqué et abusait de sophismes nuls à chier
Étienne sollicitait les mots les plus compliqués pour se conférer l'illusion d'une quelconque supériorité intellectuelle. Son lexique nul à chier était essentiellement composé de scories universitaires qui, à une autre époque, auraient été dénoncées par Rabelais. Il voyait la science, la subconscience et l'inconscience dans tout. Il était en mesure d'établir des normes, des faits, des arguments en quinze étages suivant scrupuleusement les nouveaux dadas du métalangage bureaucratique. Pour tout dire, Étienne croyait en la Raison et il avait tort.
C'est que la Raison lui faisait soutenir toutes sortes de niaiseries.
La Raison qui lui faisait dire que Dieu n'existe pas ajoutait aussitôt que ceux qui pensent le contraire ne méritent pas d'exister.
Il était difficile d'apprécier la conversation d'Étienne et encore plus son haleine fétide.
D'abord parce qu'il vous postillonnait dessus en y allant de billevesées sur Kant et autres Allemands tristes d'une autre époque.
Évidemment, vous ne pouviez être qu'un ignorant si vous n'aviez pas lu les mêmes bréviaires qu'Étienne avec lesquels il se sentait un peu comme le maître du jeu de Monopoly, comme s'il était le seul à avoir une copie des règlements officiels en main.
Étienne était compliqué.
Et il faisait ressentir à tout un chacun qu'ils étaient dans l'erreur puisqu'ils ne suivaient pas les bonnes méthodes de la Raison...
La Raison, la Science et toute cette bullshit...
Dans les faits, Étienne était un étron sur deux pattes.
Il ne vous serrait jamais la main et ne parlait jamais à quiconque en le regardant dans les yeux.
C'était un genre d'esprit amer comme il s'en fait trop dans nos facultés universitaires.
Il avait suffisamment payé pour ses études pour croire qu'il avait toujours raison.
Mal vous en prenait de remettre en cause ses conneries.
Voilà...
Étienne était un fabricateur de discours inutiles.
La formule n'est pas de moi.
Elle est de René Daumal.
mardi 27 mars 2018
Monsieur Duval
Monsieur Duval avait échoué dans un Centre hospitalier de soins de longue durée, communément désigné sous l'acronyme CHSLD.
C'était un homme d'à peu près 80 ans qui avait été amputé d'une jambe et était condamné à son fauteuil roulant ainsi qu'à sa culotte d'incontinence.
Son dossier de patient indiquait la mention delirium tremens.
Le vieil homme n'avait plus toute sa tête et pouvait entrer dans des phases intenses de psychose hurlante.
C'était un alcoolique en fin de vie qui n'avait plus le droit de prendre un coup. Il ne recevait jamais de visite. Il n'avait pas de famille.
C'est un genre de curateur public qui gérait son budget. Il veillait à ce qu'il ne lui manque de rien et surtout pas de cigarettes. Monsieur Duval ne vivait plus que par et pour les cigarettes. Tout l'ennuyait, même la télé devant laquelle il ronflait par intervalles de 10 minutes du matin jusqu'au soir. Il ne comprenait même pas où il se trouvait. Mais la cigarette avait encore ce pouvoir de le calmer. Rien ne lui était plus agréable que de se perdre dans les volutes de fumée. C'était comme s'envelopper dans un rêve même s'il sentait mauvais, ce rêve.
Monsieur Duval portait en tout temps un tablier en amiante pour éviter qu'il ne brûle tous ses pantalons. Ils étaient d'ailleurs tout brûlés, ses culottes en fortrel d'une autre époque. Finalement, le tablier en amiante préservait Monsieur Duval de se transformer en torche humaine.
Lorsqu'il voulait aller pisser, il hélait un préposé de la plus cavalière des manières.
-Heille! J'veux pisser câlice!
Le préposé, bon prince, l'emmenait pisser. Il savait bien qu'il avait affaire à un éclopé. Il n'allait pas se soucier des manières d'un vieux canasson.
-Enwèye! Pisse maudite Gertrude! gémissait Monsieur Duval en ne faisant jaillir qu'un mince filet d'urine au teint rosé. Enwèye maudite Gertrude!!!
Évidemment, il pissait partout avec ses mains qui tremblaient. Il fallait ensuite changer sa couche et tout nettoyer autour. Mais bon, c'est comme ça.
Un jour, Monsieur Duval voulait qu'on lui tire une balle dans la tête.
Il était dans la salle de séjour parmi les autres patients et on avait la vague impression d'être dans la cour des miracles ou bien sur un bateau pirate. Il manquait des morceaux à tout un chacun, sans compter que la tête n'était plus là pour la plupart.
-Maudit prêtre maigre de pompier sale! Tirez-moé une balle dans ' tête baptince! hurlait Monsieur Duval.
-Voulez-vous une cigarette? lui proposa le préposé.
-Ah! M'a t'en prendre une... souffla-t-il dans un dernier effort d'offrir un sourire bienveillant.
Il était maintenant en paix. Monsieur Duval.
Sa Gertrude était bien au sec et il pouvait en griller une en rêvassant.
-Ah bonyousse d'la vie que j'prendrais bin une tite bière...
Il n'y aurait plus de petite bière pour Monsieur Duval.
Seulement cette aile du CHSLD et cette chambre qu'il partageait avec un vieux vétéran sénile qui faisait encore des crêpes sous ses draps le matin à plus de 93 ans passés.
Cela semble un peu ridicule tout ça.
Et ça l'est sans doute.
La vraie vie est aussi ridicule voyez-vous.
C'était un homme d'à peu près 80 ans qui avait été amputé d'une jambe et était condamné à son fauteuil roulant ainsi qu'à sa culotte d'incontinence.
Son dossier de patient indiquait la mention delirium tremens.
Le vieil homme n'avait plus toute sa tête et pouvait entrer dans des phases intenses de psychose hurlante.
C'était un alcoolique en fin de vie qui n'avait plus le droit de prendre un coup. Il ne recevait jamais de visite. Il n'avait pas de famille.
C'est un genre de curateur public qui gérait son budget. Il veillait à ce qu'il ne lui manque de rien et surtout pas de cigarettes. Monsieur Duval ne vivait plus que par et pour les cigarettes. Tout l'ennuyait, même la télé devant laquelle il ronflait par intervalles de 10 minutes du matin jusqu'au soir. Il ne comprenait même pas où il se trouvait. Mais la cigarette avait encore ce pouvoir de le calmer. Rien ne lui était plus agréable que de se perdre dans les volutes de fumée. C'était comme s'envelopper dans un rêve même s'il sentait mauvais, ce rêve.
Monsieur Duval portait en tout temps un tablier en amiante pour éviter qu'il ne brûle tous ses pantalons. Ils étaient d'ailleurs tout brûlés, ses culottes en fortrel d'une autre époque. Finalement, le tablier en amiante préservait Monsieur Duval de se transformer en torche humaine.
Lorsqu'il voulait aller pisser, il hélait un préposé de la plus cavalière des manières.
-Heille! J'veux pisser câlice!
Le préposé, bon prince, l'emmenait pisser. Il savait bien qu'il avait affaire à un éclopé. Il n'allait pas se soucier des manières d'un vieux canasson.
-Enwèye! Pisse maudite Gertrude! gémissait Monsieur Duval en ne faisant jaillir qu'un mince filet d'urine au teint rosé. Enwèye maudite Gertrude!!!
Évidemment, il pissait partout avec ses mains qui tremblaient. Il fallait ensuite changer sa couche et tout nettoyer autour. Mais bon, c'est comme ça.
Un jour, Monsieur Duval voulait qu'on lui tire une balle dans la tête.
Il était dans la salle de séjour parmi les autres patients et on avait la vague impression d'être dans la cour des miracles ou bien sur un bateau pirate. Il manquait des morceaux à tout un chacun, sans compter que la tête n'était plus là pour la plupart.
-Maudit prêtre maigre de pompier sale! Tirez-moé une balle dans ' tête baptince! hurlait Monsieur Duval.
-Voulez-vous une cigarette? lui proposa le préposé.
-Ah! M'a t'en prendre une... souffla-t-il dans un dernier effort d'offrir un sourire bienveillant.
Il était maintenant en paix. Monsieur Duval.
Sa Gertrude était bien au sec et il pouvait en griller une en rêvassant.
-Ah bonyousse d'la vie que j'prendrais bin une tite bière...
Il n'y aurait plus de petite bière pour Monsieur Duval.
Seulement cette aile du CHSLD et cette chambre qu'il partageait avec un vieux vétéran sénile qui faisait encore des crêpes sous ses draps le matin à plus de 93 ans passés.
Cela semble un peu ridicule tout ça.
Et ça l'est sans doute.
La vraie vie est aussi ridicule voyez-vous.
lundi 26 mars 2018
Retour de vacances
Je reviens de loin et, entre autres, de vacances.
Les habitués de mon blog ont probablement pris l'heureuse habitude de se déshabituer. Il est toujours salutaire de prendre une pause de soi-même et - pourquoi pas? - de moi-même.
J'ai profité de mes vacances pour me tenir à l'écart des médias sociaux et des controverses.
J'ai peint au lieu de me perdre en ratiocinations sur les destinées de ce monde.
J'ai produit de la beauté au lieu de combattre la laideur.
On pourra bien sûr me contredire à l'effet que j'aie produit de la beauté. La laideur se montre toujours aussi perverse et permanente. Par contre, j'aurai eu l'heur de l'oublier tandis que les pinceaux guidaient mes doigts bien plus que mes pauvres mains ne savent le faire.
J'ai probablement atteint quelque chose comme un état de grâce en peignant cette semaine. J'ai ressenti que j'empruntais la bonne voie et que la croisée des chemins était déjà derrière moi.
Après vous avoir dit ça, je suis un peu embêté de ne plus savoir quoi dire.
Peut-être que j'ai perdu l'habitude.
Peut-être que je préfère peindre et me fermer la gueule.
Ça me reviendra, le désir de bloguer...
D'ici la fin de la semaine, sans aucun doute.
Les habitués de mon blog ont probablement pris l'heureuse habitude de se déshabituer. Il est toujours salutaire de prendre une pause de soi-même et - pourquoi pas? - de moi-même.
J'ai profité de mes vacances pour me tenir à l'écart des médias sociaux et des controverses.
J'ai peint au lieu de me perdre en ratiocinations sur les destinées de ce monde.
J'ai produit de la beauté au lieu de combattre la laideur.
On pourra bien sûr me contredire à l'effet que j'aie produit de la beauté. La laideur se montre toujours aussi perverse et permanente. Par contre, j'aurai eu l'heur de l'oublier tandis que les pinceaux guidaient mes doigts bien plus que mes pauvres mains ne savent le faire.
J'ai probablement atteint quelque chose comme un état de grâce en peignant cette semaine. J'ai ressenti que j'empruntais la bonne voie et que la croisée des chemins était déjà derrière moi.
Après vous avoir dit ça, je suis un peu embêté de ne plus savoir quoi dire.
Peut-être que j'ai perdu l'habitude.
Peut-être que je préfère peindre et me fermer la gueule.
Ça me reviendra, le désir de bloguer...
D'ici la fin de la semaine, sans aucun doute.
dimanche 25 mars 2018
jeudi 22 mars 2018
Peinture du printemps...
J'ai le bonheur de me réfugier dans l'art en ce moment pour oublier les actualités et les controverses vaines sur des êtres regorgeant de fatuité. À force de me désintéresser des scandales je trouve la force pour combattre le mal et produire du bien tout autant que de la beauté. Vous pourrez croire que je suis un peu vaniteux, voire déconnecté de la réalité, et je vous donnerai sans doute raison.
Je me pâme devant mon art, non pas par narcissisme, mais parce que je sais qu'il représente la somme de tout ce que j'ai piqué aux autres artistes au fil des années. Je suis plutôt fier de mon butin, comme un vieux pirate assis sur son trésor avec sa jambe de bois et son râtelier en bois de cerisier.
Je travaille en ce moment sur le thème de Don Quichote. Je pense avoir atteint un niveau de plus dans l'échelle qualitative de mon art. C'est de plus en plus sublime et... subliminal. C'est comme si Pieter Brughel l'Ancien, Norman Rockwell, Ivan Generalić et Clovis Trouille s'emparaient de mes pinceaux l'un après l'autre. Et c'est sans compter les peintres qui me sont plus proches. Marcel Dargis dont je vous ai récemment parlé et ce Jacques Lisée que j'aimerais bien rencontrer aussi un jour ou l'autre.
Bon, je retourne à mon atelier.
C'est le printemps, bien sûr, et c'est le temps de peinturer...
Je me pâme devant mon art, non pas par narcissisme, mais parce que je sais qu'il représente la somme de tout ce que j'ai piqué aux autres artistes au fil des années. Je suis plutôt fier de mon butin, comme un vieux pirate assis sur son trésor avec sa jambe de bois et son râtelier en bois de cerisier.
Je travaille en ce moment sur le thème de Don Quichote. Je pense avoir atteint un niveau de plus dans l'échelle qualitative de mon art. C'est de plus en plus sublime et... subliminal. C'est comme si Pieter Brughel l'Ancien, Norman Rockwell, Ivan Generalić et Clovis Trouille s'emparaient de mes pinceaux l'un après l'autre. Et c'est sans compter les peintres qui me sont plus proches. Marcel Dargis dont je vous ai récemment parlé et ce Jacques Lisée que j'aimerais bien rencontrer aussi un jour ou l'autre.
Bon, je retourne à mon atelier.
C'est le printemps, bien sûr, et c'est le temps de peinturer...
mardi 20 mars 2018
Carpe diem
En direct de mon atelier / 20 mars 2018 |
Je me tiens coi depuis quelques jours pour plusieurs raisons sur lesquelles il est inutile d'élaborer. Je suis tout autant en vacances que dans mes pinceaux. J'ai les yeux remplis de pigments colorés. Je produis comme une vraie machine. À mon âge, on ne peut pas se permettre de gaspiller son imagination. Il faut la prendre au vol.
ll m'arrive plein de belles et bonnes nouvelles. Je vous raconterai ça un jour ou l'autre.
Bref, carpe diem.
dimanche 18 mars 2018
Une nouvelle toile
Ce cinéma est passé au feu il y a quelques années. Il n'en reste que des souvenirs.
Je me souviens surtout de la sortie de La guerre des étoiles. J'avais 8 ans. J'étais inscrit à l'Académie de Kung Fu située devant le cinéma. Je me suis représenté sur la toile avec une casquette des Expos de Montréal.
Petite anecdote, le cow-boy de Trois-Rivières était projectionniste au Cinéma de Paris. Vous le trouverez sur ma toile si vous cherchez bien...
Voilà. Il ne reste plus qu'à l'acheter. Faites vite parce que je ne garantis pas qu'elle restera longtemps sur les murs de mon atelier...
Mon courriel:
Bientôt au Cinéma de Paris...
Je termine une grande fresque en souvenir du Cinéma de Paris, le cinéma de la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses à Trois-Rivières où j'ai passé mon enfance. J'ai figé le temps au 7 juillet 1977. La guerre des étoiles et Taxi Driver étaient au programme. Des hippies. Une vieille Volkswagen. Un drapeau du Québec. Des souliers plates-formes. Des déchets dans la rue. Les Expos de Montréal. Les Jeux Olympiques de 1976. Le kung fu... Vous verrez tout ça d'ici ce soir si le temps le permet. Quelle joie de peindre d'aussi belles couleurs dans un monde qui devient si sombre... Je remercie la vie de m'avoir donné cette faculté de sublimer la réalité en tout temps. C'est ma thérapie contre cette civilisation anxiogène qui nous ferait oublier de produire de la beauté.
L'homme et la mer
L’homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire
vendredi 16 mars 2018
Deux toiles vendues: la fin de semaine commence bien!
Ma semaine a été consacrée aux arts ainsi qu'au ménage du printemps. À la veille de ma mort, je ne me souviendrai pas des journées où j'aurai fait le ménage. Je me souviendrai par contre de ces bonnes personnes qui se sont trouvées comme par miracle sur mon chemin.
Je travaille en ce moment sur un thème d'époque: le Cinéma de Paris, une salle de cinéma légendaire de Trois-Rivières qui est disparue dans un incendie autour des années '80 ou '90. Vous verrez le résultat final d'ici lundi, promis juré.
Pour le moment, je vous laisse avec une photo de deux toiles que j'ai eu le bonheur de vendre aujourd'hui à une personne qui entend à rire puisque c'est le thème dominant des deux oeuvres que je lui ai vendues. La boutique du sucre date de 2011. C'est une toile de format 24 X 36 pouces. Quant à la petite toile 16 X 20 po., elle s'intitule 1085, rue Ste-Geneviève et fait partie de ma série de tableaux du mois de décembre 2017.
J'ai deux autres contrats en cours ainsi que plusieurs projets dans mes cahiers. Si un thème vous est cher, je peux vous produire une esquisse sur laquelle on s'entend pour poursuivre le projet. L'oeuvre est payable sur réception. Faites vite parce que mon agenda se remplit. Ma cote est de 0,90$ le pouce carré.
Je travaille en ce moment sur un thème d'époque: le Cinéma de Paris, une salle de cinéma légendaire de Trois-Rivières qui est disparue dans un incendie autour des années '80 ou '90. Vous verrez le résultat final d'ici lundi, promis juré.
Pour le moment, je vous laisse avec une photo de deux toiles que j'ai eu le bonheur de vendre aujourd'hui à une personne qui entend à rire puisque c'est le thème dominant des deux oeuvres que je lui ai vendues. La boutique du sucre date de 2011. C'est une toile de format 24 X 36 pouces. Quant à la petite toile 16 X 20 po., elle s'intitule 1085, rue Ste-Geneviève et fait partie de ma série de tableaux du mois de décembre 2017.
J'ai deux autres contrats en cours ainsi que plusieurs projets dans mes cahiers. Si un thème vous est cher, je peux vous produire une esquisse sur laquelle on s'entend pour poursuivre le projet. L'oeuvre est payable sur réception. Faites vite parce que mon agenda se remplit. Ma cote est de 0,90$ le pouce carré.
jeudi 15 mars 2018
Merci Marcel Dargis !
Moi-même en compagnie de l'artiste-peintre Marcel Dargis. Nous tenons une de ses toiles inspirées du roman de Félix-Antoine Savard, Menaud maître-draveur. |
Le printemps, voyez-vous, je l'ai eu devant mes yeux. Ces yeux qui sont encore habités par les couleurs et les propos de monsieur Marcel Dargis, maestro de l'art dit naïf mais qui pourrait tout aussi bien figuré dans des formes de symbolisme et de surréalisme quand on y regarde de plus près.
J'ai eu l'honneur de rencontrer Marcel Dargis. Un honneur que je dois à mes amis Jacques et Francine. Je suis une personne plutôt timide, l'air de rien. Et, avec un peu d'aide de mes amis, ce souhait s'est exaucé.
Je me sentais comme un joueur de hockey midget qui viendrait rencontrer Maurice Richard.
Marcel Dargis a illustré mieux que quiconque la vie du quartier de son enfance et c'est à travers cette narration visuelle qu'il a raconté des histoires universelles.
Ses toiles sont des diamants finement travaillés. Aucun photographe n'arriverait à autant de détails avec les meilleurs objectifs. Parce que la réalité est augmentée lorsqu'elle est sublimée. L'artiste-peintre peut faire jaillir mille événements là où il n'y en eut qu'un seul. Tout peut devenir épique sous ses pinceaux. C'est lui qui décide combien il y aura d'acteurs et de figurants, choisissant même les chiens, les chats et les petits oiseaux.
C'est ma blonde, Carole, qui m'a fait connaître Marcel Dargis. Elle m'avait dit d'aller voir une exposition à la Maison de la Culture autour de 2006. Je commençais à peine à peindre à l'époque, après avoir dessiné en noir et blanc pendant trois décennies. Je tombais dans les couleurs comme un enfant et sans autre guide que mon instinct pour apprendre. J'ai figé une bonne demie heure devant les toiles de Marcel Dargis, dont l'une qui représentait une fanfare dans un parc. La puissance d'évocation de ses toiles relevait presque de la magie. J'ai su dès lors, sans connaître toute sa biographie, que j'avais affaire à un géant.
Marcel Dargis et son épouse Lise sont des gens d'une extrême gentillesse. Il y a un peu de leur bonté dans les toiles de l'artiste. Cela transpire la paix et inspire le bonheur.
Né en 1928, il a passé toute son enfance dans la paroisse Saint-Lazare à Cap-de-la-Madeleine. Mon père et sa famille de dix-huit enfants vivaient à proximité, dans la paroisse Sainte-Famille. Lorsque je regarde les toiles de monsieur Dargis, eh bien c'est un peu comme si je revivais l'enfance de feu mon père à Cap-de-la-Madeleine. Mon père qui est né en 1933. Les Bouchard étaient de Sayabec. Ils ont quitté la Matapédia vers la fin des années '40 pour s'établir au Cap-de-la-Madeleine. Mon père y a vécu son adolescence, cet âge ingrat, et nous parlait peu de cette période de sa vie. C'est un peu comme si je la revivais grâce au talent de Marcel Dargis.
Une simplicité sans colère émane de l'artiste madelinois qui habite encore dans le secteur de Cap-de-la-Madeleine. Il marche encore droit comme un i à son âge vénérable et me montrait ses toiles avec la candeur d'un jeune homme. Dont cet épisode inspiré du roman de Félix Antoine-Savard, Menaud, maître-draveur.
Ses dernières oeuvres atteignent des hauteurs mystiques. Quelque chose qui rappelle parfois Jean-Paul Lemieux. Un seul personnage illustre la toile et occupe toute la place. C'est parfois un ange aux portes du paradis. C'est aussi un jeune autiste de son enfance qui tient une poule égorgée. Ou bien un autoportrait, le seul qu'il n'ait jamais fait de lui-même.
Je nous souhaite égoïstement une longue vie à Marcel Dargis qui n'a pas fini de nous éblouir. L'homme produit encore des chefs d'oeuvre dans son atelier de Cap-de-la-Madeleine.
Je pourrais vous parler encore des heures et des heures de cette rencontre. Et monsieur Dargis aussi. Il raconte tout aussi bien en paroles que par les pinceaux.
À la blague, mon ami Jacques a mentionné que j'étais venu chercher mon diplôme de l'Académie de peinture Marcel-Dargis. Il semble que j'aie obtenu une bonne note à l'examen. Cela me rassure pour la suite des choses. Je l'accueillerai bientôt dans mon atelier pour lui montrer humblement mes propres productions.
C'est le printemps. J'ai plein de couleurs dans les yeux et l'envie de peindre à en éclabousser les plafonds.
Merci Marcel Dargis !
mardi 13 mars 2018
La petite Marie
Âgée au moins
De deux cents
Ans
A check
Une place
Au paradis
En fait
C'est le nom
Du restaurant
Qui a fait
La gloire
De p'tite Marie
De deux cents
Ans
A check
Une place
Au paradis
En fait
C'est le nom
Du restaurant
Qui a fait
La gloire
De p'tite Marie
Michel-Luc Viviers, Urbain Pesant
La petite Marie est vieille et sent l'urine.
Elle porte un manteau d'hiver même l'été. Manteau sous lequel on devine un corps noueux, sale et malingre.
On dit qu'on devrait l'envoyer à l'asile, la sortir de force de son logement, etc.
Mais le problème c'est qu'elle ne veut pas sortir de son logement.
Pas plus qu'elle ne veut se laver.
Alors elle continue de se promener entre son taudis puant, le restaurant et l'épicerie.
Au restaurant, on lui dit de s'asseoir dans le coin, dans le fond, pour ne pas déranger les clients avec ses mauvaises odeurs. On ne lui dit pas ça comme ça, mais elle n'a pas le choix de s'asseoir ailleurs que dans le fin fond, près de la sortie de secours.
On pourrait dire que c'est minable de la part des restaurateurs. Ça l'est sans doute. Par contre, tous les autres restaurants de la ville ne veulent pas la voir. Alors, j'imagine qu'il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur, même si je m'emmêle dans mes proverbes.
La petite Marie ne prend que du café. Parfois une soupe avec des biscuits soda. Rien de plus.
Son visage édenté est constitué de deux pupilles décolorées qui fixent le vide.
Un long filet de morve coule toujours de son nez.
Ses doigts maigres et cassants tremblotent un peu en se saisissant de la tasse. Elle doit y aller très lentement pour ne pas tout renverser. Ça lui demande un effort de concentration. Ses mouvements n'obéissent plus aussi bien qu'à vingt ans.
Ti-Ben est à la cuisine et prépare le repas du jour. C'est la journée où Jacqueline est serveuse.
Il y a un peu plus de monde que d'habitude au restaurant.
Il y a un gars qui joue de la guitare en attendant la poutine qu'il vient de commander. Il s'appelle Steve. Il est en compagnie de plusieurs fêtards un peu éméchés, dont Auclair et le gros Viviers.
Il se passe subitement quelque chose de jamais vu.
Les yeux de la petite Marie se mettent à briller au son de la guitare.
Et la voilà bientôt debout en train de giguer et de taper dans ses mains!
La petite Marie vient de ressusciter des morts!
-Ah bin j'ai mon voyage! Tintipeu! siffle Ti-Ben en voyant ce spectacle hors du commun. La p'tite Marie qui vient de ressusciter comme Lazare sorti des morts!
Steve continue ses riffs. Puis il arrête pour gober sa poutine.
La p'tite Marie retrouve son état de prostration naturelle et sa mine renfrognée.
Le gros Viviers écrit un poème sur un napperon de papier.
Ça s'intitule La p'tite Marie.
Et c'est l'histoire d'une fille qui a été échangée contre une tranche de steak de ronde lorsqu'elle était enfant.
On ne sait pas trop où il veut en venir avec ça.
Mais 30 ans plus tard, on en parlera encore pour se rappeler la petite Marie.
Je ne vous en aurai jamais reparler sans avoir eu en ma mémoire ce poème de Michel-Luc Viviers ainsi que les nombreuses fois où Ti-Ben m'a répété cette histoire.
.
La petite Marie doit bien être morte. Elle devait avoir 90 ans en 1990.
Si elle vit encore, elle aurait 120 ans. De plus, le restaurant est fermé depuis 25 ans minimum. C'est pas là qu'on va la revoir.
Nous autres, on pourra dire qu'on l'aimait.
***
Pis nous autres, eh bien c'était aussi Michel-Luc Viviers, alias Urbain Pesant.
Urbain Pesant
Assis sur un building
L'air pesant
À voir s'enfoncer
La ville
Un sourire
Triomphant
Je suis le Roi
Du pas grand-chose
Du quotidien
Des gens pauvres
Je suis celui
Qui
Comme d'autres
A enlevé ses oeillères
Qu'y a arrêté
De faire semblant
Ma foi
Je suis bel et bien un Roi
Celui de l'espérance
Au ventre blanc
Celui qui voit
Malgré le refus
De certains bourgeois
Le Roi de la ville ou
Complètement débile
De s'émouvoir
Devant la souffrance
Ou juste en criss
De l'indifférence.
Assis sur un building
L'air pesant
À voir s'enfoncer
La ville
Un sourire
Triomphant
Je suis le Roi
Du pas grand-chose
Du quotidien
Des gens pauvres
Je suis celui
Qui
Comme d'autres
A enlevé ses oeillères
Qu'y a arrêté
De faire semblant
Ma foi
Je suis bel et bien un Roi
Celui de l'espérance
Au ventre blanc
Celui qui voit
Malgré le refus
De certains bourgeois
Le Roi de la ville ou
Complètement débile
De s'émouvoir
Devant la souffrance
Ou juste en criss
De l'indifférence.
lundi 12 mars 2018
La nétiquette
J'ai découvert les médias sociaux en l'an 2000. Un informaticien m'avait offert de monter un projet en partenariat avec des jeunes chômeurs qui utiliseraient les médias sociaux pour faire du placement de produits. Je me suis donc mis à fréquenter des forums et des salles de clavardage pour y comprendre quelque chose.
J'ai tout de suite été sidéré par cette possibilité que j'avais d'entrer en communication directe avec un obscur internaute du fin fond de la Mongolie avec qui je parlais en anglais de la situation politique internationale. J'en tombais presque en bas de ma chaise. Alors qu'aujourd'hui cela me semble banal.
D'une année à l'autre, j'ai pris mes distances avec certains internautes qui, incidemment, sévissent encore de nos jours.
Je me souviens entre autres d'un certain abruti de Québec, libertarien sans aucun doute, qui terminait tous ses commentaires par des commentaires salaces du genre «va te faire enculer avec un dildo monstre à cran d'arrêt». Ce n'était qu'un début. J'allais en rencontrer encore des milliers qui n'avaient jamais eu jusqu'ici la possibilité de révéler au monde le message qui pesait tant sur leur conscience: le dildo à cran d'arrêt, la marde et dieu sait quoi encore...
Cela m'amène évidemment à vous parler des trolls.
Les grenouilles se prennent toutes plus grosses que les boeufs parmi les trolls et gonflent leur ego jusqu'à ce qu'il éclate.
Les idées les plus confuses, les fausses nouvelles et les insultes pleuvent depuis 20 ans sur l'Internet.
La liberté d'expression sert de prétexte à réanimer des discours tout aussi toxiques que les microbes contenus dans le pergélisol des îles de l'Océan Arctique. On les avait oubliés au fil des millénaires et voilà qu'ils dégèlent et reviennent menacer nos existences.
Depuis l'élection de Donald Trump c'est encore pire que pire. Les trolls ont pris du galon. On les engage au Journal de Montréal et ailleurs. Et on souhaite qu'ils mettent le feu à ce monde trop harmonieux, trop multiculturel, trop diversifié...
Je refuse de nourrir une armée de trolls.
Je modère les commentaires sur mon blogue et tente d'éviter la zone commentaires du Journal de Montréal et du Hufftington Post pour m'éviter de vomir.
Je rêve le soir à la nétiquette...
J'ai tout de suite été sidéré par cette possibilité que j'avais d'entrer en communication directe avec un obscur internaute du fin fond de la Mongolie avec qui je parlais en anglais de la situation politique internationale. J'en tombais presque en bas de ma chaise. Alors qu'aujourd'hui cela me semble banal.
D'une année à l'autre, j'ai pris mes distances avec certains internautes qui, incidemment, sévissent encore de nos jours.
Je me souviens entre autres d'un certain abruti de Québec, libertarien sans aucun doute, qui terminait tous ses commentaires par des commentaires salaces du genre «va te faire enculer avec un dildo monstre à cran d'arrêt». Ce n'était qu'un début. J'allais en rencontrer encore des milliers qui n'avaient jamais eu jusqu'ici la possibilité de révéler au monde le message qui pesait tant sur leur conscience: le dildo à cran d'arrêt, la marde et dieu sait quoi encore...
Cela m'amène évidemment à vous parler des trolls.
Les grenouilles se prennent toutes plus grosses que les boeufs parmi les trolls et gonflent leur ego jusqu'à ce qu'il éclate.
Les idées les plus confuses, les fausses nouvelles et les insultes pleuvent depuis 20 ans sur l'Internet.
La liberté d'expression sert de prétexte à réanimer des discours tout aussi toxiques que les microbes contenus dans le pergélisol des îles de l'Océan Arctique. On les avait oubliés au fil des millénaires et voilà qu'ils dégèlent et reviennent menacer nos existences.
Depuis l'élection de Donald Trump c'est encore pire que pire. Les trolls ont pris du galon. On les engage au Journal de Montréal et ailleurs. Et on souhaite qu'ils mettent le feu à ce monde trop harmonieux, trop multiculturel, trop diversifié...
Je refuse de nourrir une armée de trolls.
Je modère les commentaires sur mon blogue et tente d'éviter la zone commentaires du Journal de Montréal et du Hufftington Post pour m'éviter de vomir.
Je rêve le soir à la nétiquette...
jeudi 8 mars 2018
Souvenons-nous du combat des femmes pour la révolution
8 mars 1917: marche à Pétrograd pour accorder le droit vote aux femmes. Ce fût le premier jour de la Révolution russe, celle qui a précédé le coup d'État par Lénine et les bolcheviques, eux-mêmes soutenus par les banques européennes et américaines. Bonne fête des femmes!
mercredi 7 mars 2018
À propos de la page Facebook de Jagmeet Singh
Jagmeet Singh, leader du NPD fédéral. |
Cela explique pourquoi la section commentaires de mon blogue n'est pas accessible à n'importe quel goret. Une insulte et t'es out à vie sans possibilité de pardon. Cela me permet de me concentrer sur des propos positifs plutôt que sur du crêpage de chignon. Les gorets n'ont qu'à aller plonger leur groin dans une autre soue.
Ce matin j'ai visité par hasard la page Facebook de Jagmeet Singh, le nouveau chef du NPD fédéral qui arbore un turban sikh. Il ne semble pas filtrer les commentaires sur son mur Facebook selon ce que je pouvais y lire. Des idiots en tous genres le traitaient de chien bâtard qui devrait retourner dans son pays. Je dirais même que la majorité des commentaires allaient dans ce sens. De quoi avoir honte des Simard, des Côté, des Bouchard et autres patronymes bien Québécois qui nous feraient tous passer pour des hosties de sans-dessein qui hurlent au vent dans la sloche en combines à panneaux.
On peut détester Jagmeet Singh. On peut douter de la gauche. Mépriser le socialisme. Mais s'attaquer à un être humain sur la base de son appartenance culturelle, ethnique ou religieuse est sans doute le summum de la bêtise des mal torchés.
Plutôt que de me détourner de Jagmeet Singh, ces propos m'incitent à voter pour lui.
Le racisme déguisé en anticléricalisme des Lumières ne m'allume pas du tout.
Il n'y a pas d'excuses pour le racisme.
Pas d'excuses pour ceux qui veulent faire du mal aux gens qui vivent autour d'eux en faisant des appels aux pogroms et aux razzias.
Personnellement, j'élimine de ma liste d'amis Facebook tous ceux qui ont une tendance lourde au racisme. Je n'ai pas de temps à perdre avec des braillards qui jouissent à l'idée de faire souffrir un Québécois qui n'est pas de souche. Qu'ils disparaissent de ma vue. Point final.
Cela explique aussi pourquoi je n'ai pas publié depuis deux semaines dans le Hufftington Post qui, malheureusement, nourrit une armée de trolls pour se nourrir lui-même.
Ces enragés détournent tout le monde de la zone commentaires pour finalement en prendre le contrôle avec leur idéologie nauséabonde. C'est un peu comme si La Presse des années '80 publiaient toutes les lettres haineuses qu'elle recevait... Ça volerait tout aussi bas. Sauf que La Presse, justement, ne le faisait pas. Alors que les forums du Journal de Montréal débordent de vomi dans une proportion de 75%.
Voilà. Je n'ai rien d'autre à rajouter pour le moment.
mardi 6 mars 2018
J'ai 50 ans
J'hésitais à l'écrire hier. Je l'affirme aujourd'hui: j'ai maintenant 50 ans.
D'abord, je dois dire que je n'aurais jamais cru vivre aussi longtemps.
Je m'explique. Je me nourrissais tout jeune de toutes sortes d'idées un peu glauques. Je me farcissais la tête d'idéaux romantiques et révolutionnaires. Je me suis cru un temps un genre de Jim Morrison qui ne serait ici que de passage, passant dans le ciel comme une comète fulgurante.
Puis j'ai appris à aimer et à être aimé. Tous mes personnages se sont effondrés. Il n'est demeuré que moi-même, toujours plus gras, plus naïf et certainement plus authentique.
Je prétends, à tort et à raison, d'avoir mûri comme le bon vin.
À vingt ans, j'avais un ego gros comme le monde et des ambitions démesurées qui ne servaient qu'à occulter mes difficultés à me frayer un chemin dans les paysages de l'amour. Dès que l'amour s'est mis de la partie, j'ai comme qui dirait cessé d'être une chenille pour enfin déployer mes ailes de papillon bien gras.
Fort de mes 50 ans d'expérience, je puis affirmer qu'il n'y a rien de plus important que l'amour. On détruirait sa santé par manque d'amour. On dilapiderait son argent pour la même raison. Comme on ferait toutes sortes de conneries au nom de l'amour...
Je ne retournerais pas en arrière. Je ne regrette pas mes 20 ans. Ni mes 30 ans. J'ai vécu intensément chacune des étapes sur le sentier de mon existence. Et je vais poursuivre de la même manière.
J'ai 50 ans, donc.
Il y a probablement moins d'années devant moi que je n'en laisse derrière moi.
Je suis plus proche de la mort en quelque sorte.
Même si j'ai l'impression de l'avoir souvent déjouée.
J'ai passé près de mourir au moins trois fois. Une fois d'ennui. La deuxième de noyade. Et la troisième d'une choc anaphylactique. Pour toutes ces raisons, je suis un rescapé, un survivant, quelqu'un qui vit sur du temps emprunté. Presque un chamane revenu du royaume des morts.
Je ne suis pas malade pour le moment. Je marche une heure et demie par jour. Je touche du bois pour qu'il en soit toujours ainsi.
Voilà. J'ai 50 ans. Cinquante putains d'années.
Je vois ma barbe et mes cheveux blanchir.
Jim Morrison est devenu trop vieux et trop gros...
Et, vrai comme je suis là, je trouve ça plutôt drôle.
Parce qu'à 50 ans, voyez-vous, on commence vraiment à se crisser de toutte.
D'abord, je dois dire que je n'aurais jamais cru vivre aussi longtemps.
Je m'explique. Je me nourrissais tout jeune de toutes sortes d'idées un peu glauques. Je me farcissais la tête d'idéaux romantiques et révolutionnaires. Je me suis cru un temps un genre de Jim Morrison qui ne serait ici que de passage, passant dans le ciel comme une comète fulgurante.
Puis j'ai appris à aimer et à être aimé. Tous mes personnages se sont effondrés. Il n'est demeuré que moi-même, toujours plus gras, plus naïf et certainement plus authentique.
Je prétends, à tort et à raison, d'avoir mûri comme le bon vin.
À vingt ans, j'avais un ego gros comme le monde et des ambitions démesurées qui ne servaient qu'à occulter mes difficultés à me frayer un chemin dans les paysages de l'amour. Dès que l'amour s'est mis de la partie, j'ai comme qui dirait cessé d'être une chenille pour enfin déployer mes ailes de papillon bien gras.
Fort de mes 50 ans d'expérience, je puis affirmer qu'il n'y a rien de plus important que l'amour. On détruirait sa santé par manque d'amour. On dilapiderait son argent pour la même raison. Comme on ferait toutes sortes de conneries au nom de l'amour...
Je ne retournerais pas en arrière. Je ne regrette pas mes 20 ans. Ni mes 30 ans. J'ai vécu intensément chacune des étapes sur le sentier de mon existence. Et je vais poursuivre de la même manière.
J'ai 50 ans, donc.
Il y a probablement moins d'années devant moi que je n'en laisse derrière moi.
Je suis plus proche de la mort en quelque sorte.
Même si j'ai l'impression de l'avoir souvent déjouée.
J'ai passé près de mourir au moins trois fois. Une fois d'ennui. La deuxième de noyade. Et la troisième d'une choc anaphylactique. Pour toutes ces raisons, je suis un rescapé, un survivant, quelqu'un qui vit sur du temps emprunté. Presque un chamane revenu du royaume des morts.
Je ne suis pas malade pour le moment. Je marche une heure et demie par jour. Je touche du bois pour qu'il en soit toujours ainsi.
Voilà. J'ai 50 ans. Cinquante putains d'années.
Je vois ma barbe et mes cheveux blanchir.
Jim Morrison est devenu trop vieux et trop gros...
Et, vrai comme je suis là, je trouve ça plutôt drôle.
Parce qu'à 50 ans, voyez-vous, on commence vraiment à se crisser de toutte.
lundi 5 mars 2018
Je donne une chance à la paix
La violence existe ici-bas. Je ne l'apprendrai à personne. Certains n'hésiteraient pas y avoir recours pour faire triompher leur cause qui, évidemment, ne peut être que la bonne. D'autres auront cette naïveté de croire que seul l'amour peut venir à bout de la haine. Ces deux positions sont difficilement réconciliables.
Je ne tiens pas à m'associer à la violence pour des raisons tant morales que pratiques.
J'ai grandi dans un quartier pauvre et violent. Je connais les bagarres de rue. Je sais c'est quoi recevoir un coup de poing sur la gueule. Je sais me battre.
Par contre, il ne me vient pas à l'esprit de retourner cette violence contre des membres de notre communauté sous prétexte de provoquer un changement social.
D'abord parce que la violence est facilement instrumentalisée par l'État.
On peut imiter un casseur. On ne peut pas imiter un pacifiste.
Je me souviens d'un type qui, lors d'une manif, m'a approché pour me dire qu'on devrait défenestrer un maire et des conseillers municipaux de tel hôtel de ville.
Je lui ai répondu que la différence entre lui et moi c'est que moi je faisais vraiment ce que je disais.
J'ai dit que je manifesterais contre le maire Untel. Et je l'ai fait.
L'autre disait qu'il voulait les défenestrer et ne l'a pas fait.
C'était peut-être un agent provocateur, qui sait?
***
Une autre réflexion sur la violence me vient de Crime et châtiment, un roman de Dostoïevski.
Rodion Raskolnikov a des ambitions déçues. Il est jeune et veut rénover le monde.
Il finit par se dire que si Napoléon a pu faire crever des milliers d'hommes sur les champs de bataille pour faire tomber les monarchies pourquoi hésiterait-il à tuer une vieille usurière pour lui voler quelques roubles?
Il la tue. Et il ressent ensuite du remords. C'est son châtiment.
Sa logique ne tient plus.
Il a du sang sur les mains.
***
Venons-en maintenant à la violence qui pourrait servir semble-t-il la cause de la justice sociale, de l'écologie, du féminisme et j'en passe...
On pourrait sortir des tas de raisons que je reviendrais encore à mes romans russes. À Boris Pasternak, celui qui a écrit Docteur Jivago. Ou bien à Tolstoï. Cela ne me rentre ni dans le coeur ni dans la tête cette soi-disant nécessité d'éviscérer ses semblables.
Sur un champ de bataille, je ne me vois dans aucune autre position que celle du type qui ramasse les blessés, comme Docteur Jivago ou Walt Whitman.
Ai-je peur de me battre? Non. J'y ai déjà eu recours. Une forme de judo que je pratique encore. Quelque chose qui ne va pas plus loin que l'autodéfense et qui ne provoque jamais le combat.
Je vois mal ce que la violence peut faire dans un contexte comme le nôtre, sinon faire en sorte qu'il y ait moins de beauté en ce monde.
***
Untel est convaincu qu'il faut frapper un fasciste. Il en trouve un, bien gras et bien stupide, et il lui fend le crâne. Le lendemain, il trouve un conservateur un peu suspect qui vante les régimes autoritaires. Il lui fend le crâne aussi. Puis il fait face à un libéral un peu trop économiste à son goût qui pourrait passer pour un fasciste en y regardant de plus près. Il le frappe aussi. À la fin. évidemment, il frappe tout le monde. Dont des antifascistes pas assez convaincus. Fin de la démonstration. Quelqu'un qui frapperait même ses amis ne m'inspire pas confiance.
***
Ceux qui utilisent la violence au nom du peuple ne le font pas en mon nom.
Peut-être que je ne suis pas le peuple...
J'aimerais bien savoir c'est qui.
***
Une autre raison pourquoi je n'ai pas recours à la violence. C'est pour ne pas faire comme ces généraux qui envoient de la chair à canon au front. Si je ne participe pas à la violence, corps et âme, je ne peux pas l'excuser ni en faire la promotion. Autrement, je serais un lâche.
Dans le contexte québécois, péter des vitres ou des crânes pour glorifier une idée, aussi noble soit-elle, ce n'est pas une position que je puisse tenir.
Je suis sans doute plus près de John Lennon que je ne le suis de Lénine.
Et, pour tout dire, je donne une chance à la paix.
Je ne tiens pas à m'associer à la violence pour des raisons tant morales que pratiques.
J'ai grandi dans un quartier pauvre et violent. Je connais les bagarres de rue. Je sais c'est quoi recevoir un coup de poing sur la gueule. Je sais me battre.
Par contre, il ne me vient pas à l'esprit de retourner cette violence contre des membres de notre communauté sous prétexte de provoquer un changement social.
D'abord parce que la violence est facilement instrumentalisée par l'État.
On peut imiter un casseur. On ne peut pas imiter un pacifiste.
Je me souviens d'un type qui, lors d'une manif, m'a approché pour me dire qu'on devrait défenestrer un maire et des conseillers municipaux de tel hôtel de ville.
Je lui ai répondu que la différence entre lui et moi c'est que moi je faisais vraiment ce que je disais.
J'ai dit que je manifesterais contre le maire Untel. Et je l'ai fait.
L'autre disait qu'il voulait les défenestrer et ne l'a pas fait.
C'était peut-être un agent provocateur, qui sait?
***
Une autre réflexion sur la violence me vient de Crime et châtiment, un roman de Dostoïevski.
Rodion Raskolnikov a des ambitions déçues. Il est jeune et veut rénover le monde.
Il finit par se dire que si Napoléon a pu faire crever des milliers d'hommes sur les champs de bataille pour faire tomber les monarchies pourquoi hésiterait-il à tuer une vieille usurière pour lui voler quelques roubles?
Il la tue. Et il ressent ensuite du remords. C'est son châtiment.
Sa logique ne tient plus.
Il a du sang sur les mains.
***
Venons-en maintenant à la violence qui pourrait servir semble-t-il la cause de la justice sociale, de l'écologie, du féminisme et j'en passe...
On pourrait sortir des tas de raisons que je reviendrais encore à mes romans russes. À Boris Pasternak, celui qui a écrit Docteur Jivago. Ou bien à Tolstoï. Cela ne me rentre ni dans le coeur ni dans la tête cette soi-disant nécessité d'éviscérer ses semblables.
Sur un champ de bataille, je ne me vois dans aucune autre position que celle du type qui ramasse les blessés, comme Docteur Jivago ou Walt Whitman.
Ai-je peur de me battre? Non. J'y ai déjà eu recours. Une forme de judo que je pratique encore. Quelque chose qui ne va pas plus loin que l'autodéfense et qui ne provoque jamais le combat.
Je vois mal ce que la violence peut faire dans un contexte comme le nôtre, sinon faire en sorte qu'il y ait moins de beauté en ce monde.
***
Untel est convaincu qu'il faut frapper un fasciste. Il en trouve un, bien gras et bien stupide, et il lui fend le crâne. Le lendemain, il trouve un conservateur un peu suspect qui vante les régimes autoritaires. Il lui fend le crâne aussi. Puis il fait face à un libéral un peu trop économiste à son goût qui pourrait passer pour un fasciste en y regardant de plus près. Il le frappe aussi. À la fin. évidemment, il frappe tout le monde. Dont des antifascistes pas assez convaincus. Fin de la démonstration. Quelqu'un qui frapperait même ses amis ne m'inspire pas confiance.
***
Ceux qui utilisent la violence au nom du peuple ne le font pas en mon nom.
Peut-être que je ne suis pas le peuple...
J'aimerais bien savoir c'est qui.
***
Une autre raison pourquoi je n'ai pas recours à la violence. C'est pour ne pas faire comme ces généraux qui envoient de la chair à canon au front. Si je ne participe pas à la violence, corps et âme, je ne peux pas l'excuser ni en faire la promotion. Autrement, je serais un lâche.
Dans le contexte québécois, péter des vitres ou des crânes pour glorifier une idée, aussi noble soit-elle, ce n'est pas une position que je puisse tenir.
Je suis sans doute plus près de John Lennon que je ne le suis de Lénine.
Et, pour tout dire, je donne une chance à la paix.
samedi 3 mars 2018
Voilà. Oui. Hum.
Il y a des fois comme ça où je ne trouve rien à dire.
Je ne suis pourtant pas du genre à nourrir l'angoisse de la page blanche, moi qui en ai noirci des milliers et qui continue de le faire.
On me dit un mot ou bien je trace un point et ça sort de ma tête comme d'une boîte de Pandore.
Vous finirez même par exiger le silence plutôt que de supporter ce flux de réflexions et digressions qui rappellent que je suis un hurluberlu en liberté.
Cela dit, je n'avais rien à dire hier. La plupart n'en ferait pas tout un plat. Mais pour moi qui écris tous les jours, c'est la catastrophe.
Même que je néglige les trolls du Hufftington Post où je publie pratiquement une fois par semaine depuis deux ans. Je n'y ai rien publié depuis deux semaines. Ils ne pourront pas me traiter d'islamogauchiste, de traître ou le diable sait quoi encore. Du coup, ça me reposera. Plutôt lire des textes sans commentaires que de nourrir des trolls stupides. La prochaine fois, je vais parler de Tchekhov tiens. Les trolls n'ont rien à dire sur Tchekhov et ils vous crissent patience.
Bon. J'ai trouvé quelque chose à dire pour ce matin somme toute.
La journée ne commence pas si mal.
C'est samedi.
Il est 6:01 à l'écran.
On avance l'heure la semaine prochaine.
Je me prendrais bien un bon café.
Et, oui, je vais passer à la boulangerie Le Panetier pour y prendre de bons croissants aux amandes et autres pains faits avec amour et passion. Ils ouvrent tôt. Ils me permettent d'être un client de l'aurore.
Quoi d'autre?
Rien pour le moment.
Je vais continuer de peindre, comme d'habitude.
Je vais me mitonner quelques bons petits plats pour la semaine.
Pour le reste, je vais me coller sur ma blonde.
Voilà.
Oui.
Hum.
Je ne suis pourtant pas du genre à nourrir l'angoisse de la page blanche, moi qui en ai noirci des milliers et qui continue de le faire.
On me dit un mot ou bien je trace un point et ça sort de ma tête comme d'une boîte de Pandore.
Vous finirez même par exiger le silence plutôt que de supporter ce flux de réflexions et digressions qui rappellent que je suis un hurluberlu en liberté.
Cela dit, je n'avais rien à dire hier. La plupart n'en ferait pas tout un plat. Mais pour moi qui écris tous les jours, c'est la catastrophe.
Même que je néglige les trolls du Hufftington Post où je publie pratiquement une fois par semaine depuis deux ans. Je n'y ai rien publié depuis deux semaines. Ils ne pourront pas me traiter d'islamogauchiste, de traître ou le diable sait quoi encore. Du coup, ça me reposera. Plutôt lire des textes sans commentaires que de nourrir des trolls stupides. La prochaine fois, je vais parler de Tchekhov tiens. Les trolls n'ont rien à dire sur Tchekhov et ils vous crissent patience.
Bon. J'ai trouvé quelque chose à dire pour ce matin somme toute.
La journée ne commence pas si mal.
C'est samedi.
Il est 6:01 à l'écran.
On avance l'heure la semaine prochaine.
Je me prendrais bien un bon café.
Et, oui, je vais passer à la boulangerie Le Panetier pour y prendre de bons croissants aux amandes et autres pains faits avec amour et passion. Ils ouvrent tôt. Ils me permettent d'être un client de l'aurore.
Quoi d'autre?
Rien pour le moment.
Je vais continuer de peindre, comme d'habitude.
Je vais me mitonner quelques bons petits plats pour la semaine.
Pour le reste, je vais me coller sur ma blonde.
Voilà.
Oui.
Hum.
jeudi 1 mars 2018
Dieu
L'anticléricalisme à tous crins aura longtemps été ma position philosophique. C'est un héritage des penseurs des Lumières. Voltaire et ses amis ont formé ma tête. J'ai donc épousé au XXe siècle une vision du monde tirée du XVIIIe et, pour tout dire, je crois m'être baisé le cul. J'aurais mieux fait de visiter tout de suite la vision du monde des Autochtones tirée du XIIIe siècle...
Je n'appartiens à aucun parti, aucune idéologie et, bien sûr, aucune religion.
En fait, je ne suis pas très grégaire.
Je ne suis pas misanthrope pour autant. Mais certainement solitaire. Et soucieux de préserver mon indépendance d'esprit qui est ma seule richesse. On ne sacrifie pas des années d'insoumission pour une job ou bien un billet de cent. Ce serait du pur gaspillage face à une vie de misères accumulées.
Il me serait facile de dire que je ne crois pas en Dieu.
Ma réponse est néanmoins plus complexe.
Je suis sans doute victime de nombreuses croyances que je crois être des faits objectifs.
Mais je ne ridiculiserai plus jamais ce besoin fondamental que la créature peut avoir de comprendre la signification de la création.
Au lieu de voir les religions comme des nids de voleurs, de menteurs ou de pédophiles, je les vois comme des marques de civilité envers l'infini. Des manières de saluer des questions. Des manières qui ne sont évidemment pas les miennes. Mais qui valent bien mes manières. Ou mes danses. Ou mes chansons.
***
C'est peut-être là le hic avec l'islamophobie.
Beaucoup sont passés comme moi par une phase d'anticléricalisme exacerbé essentiellement tourné contre la religion catholique.
Or, les églises sont en ruines, se vendent pour une bouchée de pain ou se transforment en bazars du cendrier usagé. Difficile de s'en prendre à des ruines.
Il reste donc plein de nouvelles religions à attaquer. Dont l'Islam.
Et c'est là que je décroche.
Je n'ai pas plus l'envie de mener des pogromes contre les Juifs que j'en ai de mener des razzias contre les Musulmans.
***
Je me souviens d'avoir pensé, dans ma phase anticléricale, que la religion n'est pas une race. Puisqu'elle n'est pas une race, il n'y a rien de racistes à traiter les prosélytes de crétins arriérés.
Puis je me suis rappelé les Juifs.
Le judéobolchevisme des années '40 est devenu l'islamogauchisme.
La critique du cosmopolitisme entrecoupe celle du multiculturalisme.
Bref, c'est du racisme.
Et je refuse de planter jour après jour la même religion sous le faux-prétexte qu'elle menace nos droits et libertés.
Ce qui menace nos droits et libertés ce sont justement ces discours irresponsables qui appellent aux violences entre les groupes.
***
Je ne suis pas croyant, peu s'en faut, mais je ne suis plus partisan de l'intolérance envers le phénomène religieux.
Je n'ai plus ce sourire en coin devant la spiritualité.
Parce que j'ai vu pire que la spiritualité. J'ai vu à quoi pouvait nous mener un monde froid, autoritaire et tissé de statistiques.
L'artiste en moi est indissociable d'une quête perpétuelle de spiritualité.
Je refuse les réponses complètes sur quelque chose qui n'a ni début ni fin. Quelque chose qui est hors du temps et de l'espace en plus d'incarner l'espace-temps. C'est tellement complexe comme question que toute tentative de réponse a quelque chose de ridicule.
Je ne sais pas qui ou quoi est Dieu.
Ça pourrait être la brise dans ma barbe.
Ou l'eau froide qui coule du robinet.
Je n'en sais rien.
Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien.
Et ce n'est pas seulement Socrate qui nous a dit ça.
Mais bien d'autres avant et après lui puisque de toute évidence nous devons chercher encore et encore.