samedi 29 novembre 2014
Aujourd'hui manif contre l'austérité à Québec et Montréal
Bien que je sois à Trois-Rivières pour la journée, je suis pleinement solidaire avec ceux et celles qui manifesteront aujourd'hui contre l'austérité à Montréal et Québec. Je serai sans aucun doute de la prochaine manif à Trois-Rivières. C'est sûr qu'il y en aura d'autres, peut-être à tous les 22 du mois, comme en 2012, au cours de l'année 2015. D'ici là, on lâche rien.
jeudi 27 novembre 2014
Le syndrome du larbin et l'austérité
Cette petite vidéo a le mérite de mieux nous faire comprendre la définition de larbin. Un larbin, pour faire court, c'est un esclave satisfait de sa servilité; un petit travailleur sans droits qui se plaint des travailleurs qui ont des droits; un député ou un ministre qui sert les intérêts des bandits à cravates plutôt que celui du peuple en savates.
Regardez autour de vous et vous en trouverez bien un ou deux sans trop d'efforts.
La bonne nouvelle, c'est qu'ils finissent par compter pour rien. Satisfaits de survivre à tous les coups de pieds au cul qu'ils reçoivent, ils plieront volontiers tant à la droite qu'à la gauche. Les larbins aiment obéir en toutes circonstances. La seule force qu'ils savent mettre en action est celle de l'inertie.
Les larbins défileront dans la rue de temps à autres, pour le retour des Nordiques, par exemple, ou bien pour la parade du Père Noël. Ils ne signeront jamais de pétitions et ne porteront jamais de pancartes en tout autre temps. S'ils le faisaient, ils ne seraient plus des larbins.
Les larbins forment cette masse informe de préjugés antisociaux sur lesquels se fondent toutes les dictatures.
Il s'en trouvera bien quelques-uns pour se manifester ici et là pour chialer contre les hommes et les femmes libres de ce pays. On les entendra sur les radios poubelles et on les lira dans les journaux jaunes. Leur réponse sera toujours la même: obéir.
On compte quelques personnalités parmi les larbins pour leur donner un peu de tonus. Il y a quelques larbins en chef, kapos et autres gardiens de camps pour motiver les larbins résiduels à démotiver toute une communauté humaine au nom de la lutte contre la dette et autres conneries pour le bonheur des riches.
Nous avons traversé quarante ans de servilité au Québec grâce aux larbins qui veulent encore en remettre.
Je crois sincèrement que le temps des larbins et autres bouffons bourgeois bouffis de marde s'achève.
La nature a horreur du vide.
Ce principe physique me suffit pour dire que les larbins seront bientôt largement balayés de la sphère publique.
Ils partiront comme ils sont venus: un doigt dans l'oeil et l'autre dans le cul.
Nous nous occuperons, entre temps, de lutter contre les bandits à cravates qui laissent supposer que le peuple doit vivre à genoux.
jeudi 20 novembre 2014
De quel côté êtes-vous?
Le discours sur la dette publique, repris abondamment par les économistes et les politiciens à la solde des riches, ne tient pas la route. Le peuple a été victime d’un vol de banquiers. Comme si ce n’était pas assez de nous voler une fois, les bandits à cravates réclament à corps et à cris qu’on les rembourse, comme si tout leur était dû, comme si le rôle du peuple était encore de chasser les grenouilles dans les fossés qui entourent les châteaux des barons et autres crapules de la haute société.
Dans les faits, nous ne devons rien. Nous sommes le peuple. Nous ne servons pas l’argent : l’argent doit nous servir! Nous ne servons pas les politiciens et autres putes du capitalisme sauvage : ils se doivent de nous servir sans se servir eux-mêmes dans l’assiette au beurre.
Ce ne sont pas les dépenses publiques qui ont explosées mais les intérêts à payer sur une dette publique arrangée avec le gars des vues et le croque-mort des vies. L’État a dépensé huit fois moins que les intérêts qu’on nous réclame au nom de cette morale de loups qui tiennent à tous nous égorger comme des moutons pour se remplir les poches.
On peut, par exemple, défier les lois de la gravité et envoyer des objets en orbite autour de la Lune, de Mars ou Jupiter. Il semblerait néanmoins que nous ne puissions pas défier les lois de LEUR économie, une doctrine contenue dans l’art de pratiquer le capitalisme sauvage, doctrine qui consiste à nous faire tous plier pour qu’ils puissent continuer à jouir impunément des fruits de leurs larcins publics.
De l’argent, il y en a dans les poches de la mafia et c’est là qu’il faut aller le chercher. Pas dans les poches de Bob, Maude ou Cunégonde, mais dans celles des bandits à cravates.
Ceux et celles qui croient que cela ne changera jamais n’ont qu’à aller se reposer. Ce sont ceux qui pensent le contraire qui ont changé, changent et changeront encore le monde. Du vide additionné à du vide cela donne du vide. Une personne debout plus une autre personne debout, cela donne un mouvement social contre lequel les crosseurs ne pourront plus faire long feu.
Comme le disait Gabriel Nadeau-Dubois, la force des libéraux c’est le Je; ce sont l’égoïsme, l’atavisme et la convoitise d’une poignée de trous du cul. Notre force, c’est le Nous. Tous ensembles, nous pouvons changer le Québec maintenant, sans attendre dans quatre ans, huit ans ou soixante-quinze ans.
Le jeu démocratique, heureusement, ne se joue pas qu’au parlement. Parlez-en à tous ces tyrans et fripouilles internationales qui se sont enfuis en catimini à l’aéroport pour échapper à la colère de leur peuple.
L’austérité est un discours, rien de plus. Le discours des riches qui veulent mettre les pauvres à genoux. Le discours des banquiers qui puisent dans les poches du peuple pour se sauver de banqueroutes imaginaires provoquées par leurs mensonges et leur hypocrisie crasse.
La communauté est plus forte que tous ces vulgaires lèche-bottes qui pullulent dans les médias traditionnels pour nous rentrer dans la gorge la soumission à l’autorité tout autant qu’à l’austérité.
Je pense qu’il est grand temps pour moi de sortir mon chiffon rouge de sa boîte pour le brandir au bout d’un bâton.
Which side are you on? De quel côté êtes-vous, comme le dit ce chant popularisé par Florence Reece en 1931?
Choisissez votre camp. Le mien est déjà choisi.
lundi 17 novembre 2014
O Holy Night
La première neige est tombée hier. Mon coeur d'enfant s'en est tout de suite réjoui. Je me suis fait des mottes de neige que j'ai lancées contre les arbres pour les taquiner un peu. Puis, de retour à la maison, j'ai écouté quelques grands classiques de Noël chantés par la cantatrice Mahalia Jackson. Cela m'a inspiré un tableau que vous verrez sous peu sur ce blogue, une patinoire extérieure avec des tas d'enfants qui s'amusent. Comme dans le bon vieux temps quoi.
La nostalgie qui accompagne les airs de Noël me va droit au plexus. Il me semble que tout le monde est bon, beau et gentil après avoir écouté Holy Night. À ce sujet, je cherche la version qu'en a faite un clarinettiste dont le nom m'échappe. Mon ami Robbob, qui vient d'ailleurs de lancer un nouvel album avec ses copains de Limoilou libre, m'avait enregistré ça sur une cassette. Je suis encore tenu de faire tourner cette vieille cassette à moitié démagnétisée pour satisfaire ma nostalgie...
Je m'en veux un peu d'être aussi léger ce matin alors que tant d'autres thèmes s'offrent à moi pour nourrir votre indignation.
J'aurais dû vous parler d'austérité, de capitalisme sauvage, de lutte contre toutes les formes d'oppression ou de harcèlement.
Mais non! Il fallait que je me montre nostalgique comme un vieux chiffon.
Je ne m'en désole même pas. Je ne pouvais pas faire mieux.
Comme disait Sénèque, un homme qui ne peut pas prendre cinq minutes de son temps pour observer la neige ou le vol des oiseaux n'est pas tout à fait un homme.
dimanche 16 novembre 2014
72 heures pour changer le Québec
Je suis de temps à autre les tweets et fessebouqueries d'un dénommé Paco Lebel. Son cynisme envers la chose publique me fait du bien. Paco Lebel me prouve d'un commentaire à l'autre que je ne suis pas seul à me révolter contre l'hypocrisie crasse des politiciens de métier. En fait, nous sommes des milliers de Paco Lebel au Québec qui attendent le moment opportun pour descendre dans la rue pour un grand soir qui ne sera plus hypothétique.
D'aucuns prétendent qu'il faudra attendre un autre quatre ans avant que cela ne change. Les libéraux ont été élus et ils peuvent faire ce qu'ils veulent.
Bien. Laissons-les penser cela.
En mathématiques comme en politique les zéros s'annulent.
Du vide additionné à du vide cela donne rien.
Si nous voulions vraiment changer le Québec, cela ne prendrait pas quatre ans, huit ans ou soixante-quinze ans.
Soixante-douze heures suffiraient amplement pour ébranler le Québec et le monde s'il le faut.
Ce n'est pas moi qui dis cela. Ni Paco Lebel.
C'est l'histoire qui nous l'enseigne.
Les astres s'alignent chaque jour un peu plus pour nous mener à la révolution.
L'austérité est le meilleur allié de celui qui refuse le capitalisme sauvage.
Si j'étais capitaliste, je dirais aux libéraux de se tenir tranquilles dans leur coin.
Merci à Jean Charest et à Philippe Couillard de nous diriger chaque heure un peu plus vers la révolution.
samedi 15 novembre 2014
mercredi 12 novembre 2014
L'homme qui voulait être coupable
L'écrivain danois Henrik Stangerup a écrit ce roman fascinant en 1970: L'homme qui voulait être coupable. Je ne vous ferai pas un compte-rendu exhaustif de cette lecture. Cependant, Ingrid France vous attend ici pour vous en dire plus et mieux que je ne saurais le faire.
Ce roman, qui a été publié en français par les éditions Payot en 1989, relate l'histoire d'un homme qui veut être reconnu coupable d'avoir assassiné sa femme dans une société où la notion de culpabilité n'existe plus.
Dans cette société fictive, tout le monde est en thérapie permanente et rien de négatif ne saurait venir troubler la quiétude des citoyens. S'il demeure du trouble, on augmentera la consommation de psychotropes, comme dans Le meilleur des mondes de Aldous Huxley, pour que tout un chacun soit gaga de bonheur. Il n'y a plus de sourds, seulement des mal-entendants. Il n'y a plus de pauvres, seulement des personnes souffrant d'exclusion sociale. Il n'y a plus de chômage, seulement de la "solidarité sociale" (sic!)...
Il n'y a plus de mots: seulement du charabia de crétins politiquement corrects. La société est tombée entre les mains des plus nuls d'entre les nuls.
Cela ne vous rappelle pas quelque chose?
***
Nous n'en sommes pas tout à fait là bien que les procès de Guy Turcotte et Luka Rocco Magnotta puissent donner l'impression qu'il n'y a plus de culpabilité possible de nos jours.
Je reconnais qu'il faut être craquepote pour tuer ses enfants ou bien dépecer son amant.
Cependant, il faut être encore plus fou pour remettre la justice entre les mains des psychiatres.
***
Peut-on encore être coupable de meurtre de nos jours, hein?
Je me pose la question en pensant à ce roman de Stangerup...
Ce roman, qui a été publié en français par les éditions Payot en 1989, relate l'histoire d'un homme qui veut être reconnu coupable d'avoir assassiné sa femme dans une société où la notion de culpabilité n'existe plus.
Dans cette société fictive, tout le monde est en thérapie permanente et rien de négatif ne saurait venir troubler la quiétude des citoyens. S'il demeure du trouble, on augmentera la consommation de psychotropes, comme dans Le meilleur des mondes de Aldous Huxley, pour que tout un chacun soit gaga de bonheur. Il n'y a plus de sourds, seulement des mal-entendants. Il n'y a plus de pauvres, seulement des personnes souffrant d'exclusion sociale. Il n'y a plus de chômage, seulement de la "solidarité sociale" (sic!)...
Il n'y a plus de mots: seulement du charabia de crétins politiquement corrects. La société est tombée entre les mains des plus nuls d'entre les nuls.
Cela ne vous rappelle pas quelque chose?
***
Nous n'en sommes pas tout à fait là bien que les procès de Guy Turcotte et Luka Rocco Magnotta puissent donner l'impression qu'il n'y a plus de culpabilité possible de nos jours.
Je reconnais qu'il faut être craquepote pour tuer ses enfants ou bien dépecer son amant.
Cependant, il faut être encore plus fou pour remettre la justice entre les mains des psychiatres.
***
Peut-on encore être coupable de meurtre de nos jours, hein?
Je me pose la question en pensant à ce roman de Stangerup...
mardi 11 novembre 2014
Jour du Souvenir
C'est le Jour du Souvenir.
Honneur et respect à tous ceux et celles qui ont fait ce voyage au bout de la nuit.
lundi 10 novembre 2014
Trois-Rivières et son fameux pâté mexicain
Il en va de la bouffe comme des coutumes. Pas besoin de
traverser les océans pour comprendre qu’elles varient d’un bout à l’autre des
communautés humaines.
Prenons le pain à la viande.
-Voulez-vous dire le pain de viande? m’interroge avec raison
le lecteur attentif.
Non. J’insiste pour parler du pain à la viande. C’est une
particularité gastronomique de la Basse-Ville de Québec, si l’on peut appeler
ça de la gastronomie.
J’étais dans un petit restaurant du quartier Saint-Sauveur
quand j’ai commandé ce fameux « pain à la viande » de Québec. Je m’attendais
à manger du « pain de viande », c’est-à-dire un mélange de viande
hachée, d’œufs, d’avoine et d’épices cuit au four avec amour et une boîte de
soupe aux tomates Campbell’s.
Quelle déception quand j’ai vu ce qu’il y avait dans mon
assiette : deux toasts aspergées de sauce à spaghetti. Je n’avais jamais pensé qu’on pouvait manger
ça même lorsque j’étais pauvre.
-Il y a sûrement une erreur, ai-je dit à la serveuse, j’ai
commandé du pain de viande…
-C’est pas écrit pain de viande, monsieur, mais pain à la viande… Vous connaissez pas le pain à la viande?
-Heu non… Ej’ suis d’Trois-Ivièwes...
J’ai mangé le pain à la viande en maugréant et me suis
promis de ne plus jamais mangé que des mets chinois à Québec.
***
On sait que l’origine de la poutine provient soit de
Drummondville, soit de Victoriaville. Il y a toute une rivalité entre les deux villes autour de la naissance de la poutine. Ce n’est pas nécessairement de la grosse
gastronomie mais tout le monde en mange pareillement. Des frites maison bien
grasses, de la sauce brune avec une cuillerée de ketchup et du fromage cheddar en crottes : de la poutine! C’est tout, bien qu’il y ait quelque variante
dont la fameuse galvaude trifluvienne, servie avec du poulet et des petits
pois. On attribue aussi le nom de poutine à ces boulettes de pâtes qu’on fait
cuire dans un bouillon de porc et bœuf qui rappelle la soupe Won Ton en plus
dégueulasse. Nous les appelions plutôt des « plotes de sœur » mais l’expression
demeure inconnue dès que l’on sort des limites du pont Laviolette.
Parlons maintenant d’un mets qui ne semble exister que dans
la région de Trois-Rivières. Si cela se trouve, c’est appelé à devenir un
produit d’appellation locale qui nous fera certainement moins honte que le « pain
à la viande » de la Basse-Ville de Québec.
Il s’agit bien sûr du « pâté mexicain » qui, comme
le pâté chinois, n’a de mexicain que le nom.
La recette que je connais est celle de ma mère, Jeannine, Trifluvienne de naissance qui la tenait elle-même de ma grand-mère Valéda, originaire de Ste-Clothilde-de-Horton. Il s’agit grosso modo d’une
tourtière constituée d’une garniture unique et digne des dieux que sont les
Trifluviens et les Trifluviennes.
Vous voulez la recette?
Allons-y. C’est bon pour deux pâtés de 23 centimètres de diamètre.
Pour préparer la garniture, faites blanchir à feu moyen un
quart de tasse d’oignons et deux gousses d’ail dans un grand chaudron d’au
moins six litres. Faites revenir une livre de viande hachée (veau, porc ou bœuf)
dans ce même chaudron. Quand la viande est bien cuite, ajoutez une boîte
complète de tomates en dés et remuez jusqu'à ce que cela chauffe à petit bouillon.
Versez ensuite deux tasses de macédoine de légumes (maïs,
fèves vertes et petits pois) dans le chaudron et laissez mijoter pendant une
dizaine de minutes. (Si vous utilisez des produits congelés, faites chauffer de cinq à sept minutes au four à micro-ondes. Les légumes congelés, à défaut d’en
prendre des frais, sont meilleurs que les légumes en boîte qui finissent tous
par goûter la pisse de chat.)
À la fin de la
cuisson, ajoutez une petite boîte de pâte de tomates pour donner de la
consistance au tout. Salez et poivrez au goût. Ajoutez deux cuillères à soupe
de sauce chili et un soupçon de poudre de chili. Faites reposer le mélange pendant une
vingtaine de minutes. Puis versez le mélange dans vos pâtés, mettez une abaisse
par-dessus, badigeonnez le pâté avec un jaune d’œuf pour lui donner de la
dorure en cours de cuisson et enfournez le tout à 350 Celsius pendant une demie heure, jusqu'à ce que la croûte soit bien dorée.
Le résultat? Un délice.
Seuls les fous n’en voudront pas.
On peut aussi ajouter du fromage sur le mélange avant que de
refermer le pâté. Je ne vous le recommande pas. Ce n’est pas le pâté mexicain
de ma mère, ce fromage-là.
Cela dit, il est temps de reconnaître officiellement le pâté
mexicain en tant que mets officiel des Trifluviens, Shawiniganais et autres
Latuquois.
La poutine ne perd rien pour attendre.
_________________
PS : Merci à ma blonde de cuisiner mieux que moi et de
m’en apprendre toujours et encore.
dimanche 9 novembre 2014
Interstellaire
Je me souviens vaguement de Pascal qui disait quelque chose comme «la profondeur des espaces infinis m'effraie». Comme je ne suis pas Pascal, vous comprendrez mieux que l'infini me fascine bien plus que Dieu et son décalogue à géométrie variable. Chacun son trip. Le trip de Pascal ne ressemble pas du tout au mien. D'où cette immense difficulté que j'éprouve à tirer quelque plaisir de sa plume qui semble couper des poils de cul en quatre pour justifier l'emprise d'une secte sur les esprits de son temps.
Cela explique aussi pourquoi Voltaire n'était pas plus féru de Pascal. Bien que déiste, Voltaire ne s'abandonnait pas à des théories absconses pour expliquer le monde. Il y allait crûment, avec cette volonté infatigable de mettre en lumière ce qui était depuis toujours tapi dans l'ombre des rites. Avec Voltaire, on comprend et respecte mieux l'infini, sans s'en effrayer. Et je parierais même qu'il y a plus de poésie dans cette démarche scientifique que dans tous les cantiques de tel ou tel livre sacré pour mieux s'abstenir de réfléchir en toutes circonstances.
Parlant de livre sacré, vous savez qu'on a tué un couple chrétien au Pakistan la semaine dernière. Les fanatiques ont trouvé un Coran aux pages déchirées parmi les ordures ménagères du couple. Les barbares les ont brûlés vifs pour blasphème envers le livre... Et vous voudriez que l'on parle ensuite de religion sérieusement?
Baudelaire disait qu'il n'y a que les religions d'intéressant sur la Terre. Cela ne m'intéresse pas tant que cela, en fait, et je préfère de loin méditer sur l'astrophysique, la physique quantique et l'ADN que de me perdre en ratiocinations sur le pouvoir magique des pattes de lapin.
Voilà pourquoi je me suis offert le plaisir d'aller voir le dernier film de Christopher Nolan, Interstellaire, un film qui nous permet d'élargir le champ de nos possibilités sans pour autant rogner sur l'aspect empirique des choses parmi lesquelles nous baignons tout un chacun.
Il y est question de voyage interstellaire, de trous de ver, d'étoiles à neutrons et de trous noirs. Toute cette rêverie s'élabore autour des théories modernes de l'astrophysique, avec une petite touche d'amour pour conférer un peu de candeur à cette pierre philosophale.
Le film a une durée de deux heures quarante-cinq minutes. Je ne saurais trop vous recommander d'aller pisser un bon coup avant que ne débute le film. Ce que j'ai fait, fort heureusement, puisque je n'avais pas l'envie de perdre une seconde de ce film pour le moins captivant.
Je n'ai même pas dormi pendant le film, ce qui relève presque de l'exploit en ce qui me concerne. Souvent je m'endors devant des scénarios poches qui ne font qu'augmenter mon besoin de trouver quelque réconfort dans un sommeil moins ennuyeux. Les pâffes pâffes ne m'étonnent guère. Ni les explosions. Cela me prend de la matière à rêver. De quoi poursuivre le film dans sa tête après l'avoir vu. Comme l'on poursuit un bon roman dans la vie réelle lorsque l'on est stupide comme moi.
Je passe d'une digression à l'autre, je sais.
Il fallait bien que cela sorte, que voulez-vous.
Le hic, ce sera de trouver un titre à tout ça.
vendredi 7 novembre 2014
Les farces de l'Ordre des Huns-Pourcents
Ça brasse en Belgique. L'austérité ne passe pas. Les débardeurs se joignent au peuple pour faire revoler les autos et les clôtures sur ce qui constitue le dernier rempart du capitalisme sauvage: les farces de l'Ordre. De quel Ordre parle-t'on? Sûrement pas d'une ordre de toasts...
Ici au pays il se trouve aussi de petits idéologues de la politique pour prêcher l'austérité. A-t-on déjà prêché autrement depuis 1981? L'austérité: les dépenses seront publiques et les profits seront privés. Si vous croyez que vous allez payer moins vous vous mettez un doigt dans l'oeil. Tout est convenu pour entretenir les parasites qui se tiennent bien plus en haut qu'en bas de l'échelle sociale.
On veut nous faire accroire que ce sont les trous du cul et autres chômeurs qui font peser trop lourd les dépenses de l'État. Pourtant, les libéraux comme les conservateurs ont pigé des milliards dans les fonds alloués aux chômeurs. Le bas de laine des travailleurs, une protection sociale qu'ils se paient eux-mêmes, a été volé par le gouvernement fédéral. Pour récompenser les travailleurs, on a aussi coupé dans le chômage. On vous vole votre maison et on vous la fait payer à nouveau.
Pire encore, on va jusqu'à piger dans les fonds de retraite des policiers et autres employés municipaux. Du coup, on se demande comment les farces de l'Ordre réagiront aux prochaines manifestations contre l'austérité...
L'austérité... sacrament! Si j'étais un capitaliste, je demanderais au gouvernement Couillard de reculer. Mieux vaut perdre un peu que de tout perdre.
-Êtes-vous devenus fous? doivent se dire les Huns-Pourcents. Aujourd'hui, ce qui se passe en Belgique se passe partout dans le monde... Ça va venir nous rejoindre nous aussi et bonsoir les beaux bidous parce que nous aurons été trop avides et pas assez wise pour s'asseoir sur notre or qui rentrait régulièrement à la poche avant ces mesures d'extorsion un peu trop exagérées qui tuent l'impôt, les taxes et le capitalisme!
Ici au pays il se trouve aussi de petits idéologues de la politique pour prêcher l'austérité. A-t-on déjà prêché autrement depuis 1981? L'austérité: les dépenses seront publiques et les profits seront privés. Si vous croyez que vous allez payer moins vous vous mettez un doigt dans l'oeil. Tout est convenu pour entretenir les parasites qui se tiennent bien plus en haut qu'en bas de l'échelle sociale.
On veut nous faire accroire que ce sont les trous du cul et autres chômeurs qui font peser trop lourd les dépenses de l'État. Pourtant, les libéraux comme les conservateurs ont pigé des milliards dans les fonds alloués aux chômeurs. Le bas de laine des travailleurs, une protection sociale qu'ils se paient eux-mêmes, a été volé par le gouvernement fédéral. Pour récompenser les travailleurs, on a aussi coupé dans le chômage. On vous vole votre maison et on vous la fait payer à nouveau.
Pire encore, on va jusqu'à piger dans les fonds de retraite des policiers et autres employés municipaux. Du coup, on se demande comment les farces de l'Ordre réagiront aux prochaines manifestations contre l'austérité...
L'austérité... sacrament! Si j'étais un capitaliste, je demanderais au gouvernement Couillard de reculer. Mieux vaut perdre un peu que de tout perdre.
-Êtes-vous devenus fous? doivent se dire les Huns-Pourcents. Aujourd'hui, ce qui se passe en Belgique se passe partout dans le monde... Ça va venir nous rejoindre nous aussi et bonsoir les beaux bidous parce que nous aurons été trop avides et pas assez wise pour s'asseoir sur notre or qui rentrait régulièrement à la poche avant ces mesures d'extorsion un peu trop exagérées qui tuent l'impôt, les taxes et le capitalisme!
mercredi 5 novembre 2014
VLB est un hostie de malade et moi aussi
Victor-Lévy Beaulieu, alias VLB, fait partie de ces auteurs
que j’ai longtemps pris en grippe pour son nationalisme outrancier et ses
téléromans largement diffusés.
L’image que je me faisais de lui est maintenant devenue l’image
que je me fais de moi-même : un habitant d’un quelconque terroir qui
gueule sur son perron dans ses combines à panneau. *
Sachez que je m’en réjouis. Le rôle de patriarche en
combines à panneau me sied tout aussi bien qu’à VLB. Et je le dis en tout
respect pour lui. Même si je ne sais pas comment m’y prendre pour ne pas
froisser l’orgueil de quiconque n’est pas moi.
Je fréquentais peu VLB avant que je ne me rende compte que
mes préjugés me confinent moi aussi au rôle peu fréquentable de roi des cons.
VLB est un auteur qui ne craint pas d’exprimer son point de
vue, aussi déjanté soit-il. Il est bien plus facile de toujours se la fermer pour
se faire entuber docilement sans entamer ses privilèges. Mieux vaut profiter de
ces rogatons que l’élite balance aux crève-la-faim pour leur rappeler qu’ils méritent
d’être traités comme des chiens.
Ne dites rien et il ne vous arrivera rien : pas de bonheur
ni de malheur, comme dans la chanson de cet autre escogriffe, ce dénommé
Richard Desjardins, poète de l’Abitibi et des gars qui couchent dans leur char
après que le prix du minerai de cuivre soit tombé.
Dites quelque chose, osez l’écrire, et il se trouvera des
milliers de rats pour vous gruger l’extérieur puis l’intérieur, seulement pour
se donner de la densité sans avoir à créer du nouveau à partir de toute cette
vacuité et cette fatuité qu’ils bringuebalent en eux-mêmes comme d’ignobles
maquignons au regard bouffi de jalousie et de convoitise.
Je me suis réconcilié avec VLB depuis que mon frère aîné m’a
donné Pour saluer Victor Hugo. J’y ai découvert un auteur qui, à l’instar des
Jules Vallès, Maxime Gorki ou bien Pierre Vallières, puisait sa littérature à
la source d’une enfance ayant baigné dans la pauvreté. La culture, c’est de l’or
en barre quand tu n’as pas une calice de token. T’as beau japper que t’as aussi
besoin de beauté et de sucre pour nourrir ton cabochon.
C’est bien ce que je suis moi aussi. Je suis un chien, comme
VLB. Un cynique malcommode qui hante les jours comme les nuits d’une
civilisation qui méprise tellement la culture que l’on doit faire de la
contreculture pour se donner l’impression d’y cultiver quelque chose en
attendant que passe l’Âge des Ténèbres.
Je détestais en VLB ce que je suis intrinsèquement : un
hostie de malade qui gueule à propos de tout et de rien, les guéguettes en l’air,
toujours prêt à s’en prendre à quelque politicien ou bourgeois plein de marde,
lesquels foisonnent dans la plupart des organisations humaines où l’on prend un
malin plaisir à ne pas faire de place à tous les Ovide Plouffe du monde entier.
L’horreur que m’inspire l’injustice sociale est
plus forte chez-moi que le sentiment d’appartenance à quelque idéologie ou
secte que ce soit, y compris VLB ou le pape. Cela me porte à avoir des
jugements tranchants qui ne rendent pas ma bile plus digeste.
Évidemment, vous vous demandez où je veux en venir avec VLB,
hein?
Eh bien je n’ai pas seulement lu Pour saluer Victor Hugo,
mais aussi Jos Connaissant et ses deux plus récents ouvrages, Désobéissez! ainsi
que Bernard Rambo Gauthier, tous deux publiés aux Éditions Trois-Pistoles.
VLB a un style bien à lui, un peu gonzo sur les bords, qui
peut rappeler parfois Hunter S. Thompson, en ceci qu’il s’expose autant que son sujet. J’ai ce même défaut, un vice pas tout à
fait caché et généralement bien assumé.
Dans Désobéissez!, VLB nous ramène tout un lot de bonnes
raisons pour péter sa coche quant aux supercheries qui se font au nom de la
défense d’un sacro-saint système de marde. Ces raisons dussent-elles s’appeler
Thoreau, Tolstoï ou Gandhi qu’on comprend qu’il faut surtout qu’elles portent
nos propres noms, notre propre histoire, notre engagement au détriment de la
raison et de l’instinct de conservation.
Dans sa biographie sur le syndicaliste Bernard Rambo
Gauthier, VLB transite de la théorie vers la pratique. Ce gars-là, Bernard
Rambo Gauthier, est loin d’être une charogne. Il apparaît plutôt comme un grand
homme, de la trempe des Michel Chartrand, de ceux qui ne laissent pas les
travailleurs se faire empissetter par les filous, les frileux et autres larbins de ces temps de
capitalisme sauvage.
Comme tous les gosses de pauvres, il m’arrive moi aussi d’avoir
des bonnes manières. Je me suis déjà surpris à crisser des gros coups de
doigt dans le front d’abrutis qui commettaient quelque acte malfaisant. Je me retiens, bien entendu, mais je ne peux
pas garantir mon impassibilité devant l’injustice et l’oppression. J’ai une façon très charnelle de pratiquer la
charité, à grands coups de doigt dans le front des matamores s’il le faut. Il
vient un temps où les intellectuels ne se mettent pas nécessairement les pieds
dans la boue pour défendre réellement les veuves, les orphelins et autres gars
tout autant dans la marde. La justice passe parfois à grands coups de doigt dans le front au pays des bandits à cravates qui ne se salissent pas les pieds sur les chantiers.
Quand on crosse les gars du local 791, des gars avec des
bras gros comme des troncs d’arbre, comme mes hosties de gros bras à moi-même,
je me dis que c’est normal que ces hommes réagissent comme… des hommes. D’où la
défense des travailleurs de la Côte-Nord pour l’octroi des contrats qui passent
par la Côte-Nord. Avec la garantie de respecter les conventions établies :
temps supplémentaire, sécurité au travail, tous ces petits détails sur lesquels
seuls des crapules peuvent songer à y trouver des économies, au détriment de la
santé et même de la vie des travailleurs.
Franchement, Rambo est un bon homme, pas parfait, mais
indigné comme tout homme se doit de l’être s’il vient d’une famille pauvre et
qu’il a un peu de cœur au ventre.
Comme VLB.
Comme vous et moi.
Comme Nous.
_____
*Combine à panneau : je rappelle à mon lectorat russe
et ukrainien qu’une combine à panneau est un sous-vêtement d'une seule pièce qui recouvre le corps et les jambes. Les combines à panneau sont populaires dans les champs comme au hockey. Elles permettent de déféquer en se contentant de détacher les deux boutons
qui retiennent ledit panneau situé à la hauteur du troufignon.
dimanche 2 novembre 2014
Qui est craquepotte?
Il y a toujours deux poids deux mesures pour nous rappeler que la justice erre souvent en ce monde.
Prenons ce nono quelconque qui a tué ses vingt-six enfants après avoir tenté de se suicider en avalant un galon d'eau de javel avec deux comprimés de vitamine C. Comme il a survécu, on lui a fait un procès. Puisqu'il n'était pas sans ressources, il s'est payé un bon avocat. Comme circonstances on ne peut plus atténuantes, des spécialistes et lologues de tous les horizons sont venus témoigner à son procès pour dire au juge et aux jurés que ce nono-là était certainement un craquepotte.
Personne ne saurait en douter bien sûr. Cela prend un craquepotte pour tuer ses vingt-six enfants.
D'où une condamnation de deux ans moins un jour à purger dans la communauté. Le craquepotte devra faire des travaux compensatoires dans un centre de la petite-enfance. C'est lui qui va passer le lait et les biscuits lors des collations.
***
Un autre nono, tout aussi craquepotte, s'empare d'un fusil de chasse et monte à l'Hôtel-de-Ville pour tirer sur tout ce qui se trouve sur son passage. Après avoir tué un agent de sécurité et un greffier, on finit par l'attraper parce qu'il n'a plus de munitions.
On lui fait un procès, bien entendu. Ce nono est sans ressources et l'État lui offre Me Gogoune, un avocat de l'aide juridique reconnu pour aimer sniffer des souliers d'escortes dans des chambres d'hôtel miteuses.
On ne lui trouve pas de circonstances atténuantes. Les spécialistes et lologues de tout acabit témoignent à son procès pour signifier au juge et aux jurés que ce gars-là n'est pas un craquepotte, mais plutôt un terroriste.
Et ce nono-là se fait condamner à deux mille cinq cent huit ans de prison sans possibilité de libération. C'est bien mérité, bien sûr, mais l'autre qui tue ses enfants est toujours en liberté.
***
Il y aura des funérailles civiques pour les victimes du terroriste. On va faire parader l'armée, la police, les pompiers, les députés, les juges et les jurés.
Pour saluer la mémoire des victimes du craquepotte qui a tué ses enfants, on s'est contenté d'une messe avec des petites sandwiches pas de croûtes. Il n'y avait pas de cornemuse ni de piccolo. Pas de salves de fusils chargés à blanc. Ni de minute de silence où que ce soit.
***
Y'a-t-il une morale à tirer de tout ça? Pas du tout. C'est comme d'habitude.
Prenons ce nono quelconque qui a tué ses vingt-six enfants après avoir tenté de se suicider en avalant un galon d'eau de javel avec deux comprimés de vitamine C. Comme il a survécu, on lui a fait un procès. Puisqu'il n'était pas sans ressources, il s'est payé un bon avocat. Comme circonstances on ne peut plus atténuantes, des spécialistes et lologues de tous les horizons sont venus témoigner à son procès pour dire au juge et aux jurés que ce nono-là était certainement un craquepotte.
Personne ne saurait en douter bien sûr. Cela prend un craquepotte pour tuer ses vingt-six enfants.
D'où une condamnation de deux ans moins un jour à purger dans la communauté. Le craquepotte devra faire des travaux compensatoires dans un centre de la petite-enfance. C'est lui qui va passer le lait et les biscuits lors des collations.
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Un autre nono, tout aussi craquepotte, s'empare d'un fusil de chasse et monte à l'Hôtel-de-Ville pour tirer sur tout ce qui se trouve sur son passage. Après avoir tué un agent de sécurité et un greffier, on finit par l'attraper parce qu'il n'a plus de munitions.
On lui fait un procès, bien entendu. Ce nono est sans ressources et l'État lui offre Me Gogoune, un avocat de l'aide juridique reconnu pour aimer sniffer des souliers d'escortes dans des chambres d'hôtel miteuses.
On ne lui trouve pas de circonstances atténuantes. Les spécialistes et lologues de tout acabit témoignent à son procès pour signifier au juge et aux jurés que ce gars-là n'est pas un craquepotte, mais plutôt un terroriste.
Et ce nono-là se fait condamner à deux mille cinq cent huit ans de prison sans possibilité de libération. C'est bien mérité, bien sûr, mais l'autre qui tue ses enfants est toujours en liberté.
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Il y aura des funérailles civiques pour les victimes du terroriste. On va faire parader l'armée, la police, les pompiers, les députés, les juges et les jurés.
Pour saluer la mémoire des victimes du craquepotte qui a tué ses enfants, on s'est contenté d'une messe avec des petites sandwiches pas de croûtes. Il n'y avait pas de cornemuse ni de piccolo. Pas de salves de fusils chargés à blanc. Ni de minute de silence où que ce soit.
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Y'a-t-il une morale à tirer de tout ça? Pas du tout. C'est comme d'habitude.