vendredi 31 janvier 2014
Aux mânes de François Cavanna, Georges Bernanos et Léon Bloy...
François Cavanna est mort hier à l'âge de 90 ans. Il était l'un des fondateurs des magazines Hara Kiri et Charlie Hebdo, sources auxquelles mon adolescence s'est longtemps abreuvée.
Cavanna avait une plume bien à lui que personne ne pouvait imiter sans passer pour un gredin de la contrefaçon.
Je l'ai lu et relu souvent pour m'imprégner d'un humour rital aux accents gaulois.
Je salue ses mânes, comme toutes les mânes de ces esprits qui m'ont grandement influencé.
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J'achève de lire Les grands cimetières sous la lune de Georges Bernanos, un auteur tout aussi catholique que Michel Chartrand pouvait l'être. S'il y avait eu plus de catholiques comme ceux-là, peut-être que les temples sentiraient moins l'avidité humaine.
Dans Les grands cimetières sous la lune, Bernanos s'en prend à ces faux-culs qui soutiennent Franco, Mussolini et Hitler au nom de la lutte contre le communisme athée. Il les vilipende pour cette violence aspergée d'eau bénite qui se commet envers les membres de la société civile. Bernanos rétablit par son propos et son attitude quelque chose comme la charité chrétienne, un concept vague qui n'a jamais levé fort parmi les prêtres et les Pharisiens. Ce qui explique pourquoi Jésus préférait être en présence de prostituées, de pêcheurs qui ont péché et de percepteurs d'impôt ignobles comme Zachée.
On retrouve chez Bernanos un peu de la verve qui a fait l'infortune de Léon Bloy, avec un peu plus de sensibilité, moins de plus-que-parfait du subjonctif et un rien d'imprécations à haute teneur scatologique.
Pour ce qui est de Léon Bloy, je ne saurais trop vous recommander de lire son Exégèse des lieux communs. Le pamphlétaire s'y révèle totalement. Cela fait partie de ce qu'il a écrit de mieux avec Le mendiant ingrat, une partie de son journal intime.
Je vais continuer à fréquenter Bernanos au cours de l'hiver et vous reviendrai peut-être avec quelques commentaires à ce sujet pour vous rappeler que je lis vraiment n'importe quoi.
Merci, man.