Mes biens chers frères, mes biens chères soeurs, je vais vous torcher un sermon.
Faites ce que vous voulez mais ne faites pas de mal à personne. Un être humain c'est fragile et il n'est pas douillet de croire que verser du sang humain est d'une extrême malpropreté.
Il n'y a pas de mal à se faire du bien quand on sait partager son bonheur avec le genre humain par le biais d'une chanson, d'un poème ou bien d'une tarte.
Un gars a dit un jour: il fait beau ce matin. Et vous savez quoi? Il ne faisait même pas beau. Il pleuvait. Et il ventait fort. Il aurait pu dire qu'il ne faisait pas beau mais l'histoire ne nous dit pas pourquoi le type a plutôt dit tout le contraire. Il faut croire qu'il n'y a rien à y comprendre. J'ai connu des gars qui ont entendu cette histoire et qui ont été se jeter à l'eau, comme s'il y avait un lien de causalité entre les propos d'untel et les actions du troupeau...
Tout ça pour vous dire qu'il faut vivre avant que de mener sa vie au rythme d'une sagesse même pas éprouvée. Il n'y a que les fous qui croient se guérir avec des formules magiques et autres incantations fondées sur des procédés mnémotechniques douteux et surtout désagréables.
Pour ce qui est de l'habillement, je n'ai pas de goût et n'impose pas mon mauvais goût. Promenez-vous en jupes longues ou bien en g-strings, ce n'est pas mon affaire, en autant que vous vous sentiez confo.
Quand on se sent confo, on se sent bien et on ne s'en prend pas aux autres d'être dans des vêtements puants, humides ou trop chauds.
Pour ce qui est de la charité, n'en parlez pas si vous la faites à moins que vous ne trouviez une façon originale de raconter cela. Si c'est pour vous vanter, ça fait un peu poche et tout le monde se donne ensuite l'envie de vous voler pour vous faire la leçon.
J'oubliais de vous dire aussi que je me moque des sermons et que celui-ci, comme tous les autres, ne vaut rien.
À part de ça, je vais bien.
Et je profite de la vie sans trop en abuser, comme un touriste qui ne veut pas tout abîmer sur son passage.
Il y a des touristes comme ça.
Et il y en a d'autres qui ne sont pas comme ça,
C'est toujours comme ça.
C'est ça qui est ça.
Allez en paix et aimez-vous les uns les autres ou je vous crache à la gueule.
mardi 27 août 2013
lundi 26 août 2013
Mes valeurs ne sont pas québécoises, elles sont universelles
Le Parti Québécois(PQ) est mort en 1984 quand René Lévesque s'est rallié aux conservateurs de Bryan Mulroney. Dès lors, c'en était fait de l'idéal d'une société relativement juste et éclairée.
Les politiques d'austérité sont devenues plus que jamais à l'ordre du jour.
De sorte que de nos jours le PQ me fait l'effet d'un revenant aux traits cadavériques qui se prend pour le survenant au teint rose des îles de Sorel.
Derrière toutes ces momies qui nous gouvernent ne se cachent plus que l'ombre d'une pensée politique. La vie les a quittées depuis trente ans. Leur peau est devenue grise. Leur programme est une langue morte.
Il ne reste plus que la stratégie, la fourberie et les statistiques.
De temps à autres, quand ça va vraiment mal, le PQ nous tartine des cours d'histoire ou bien des valeurs québécoises sur lesquelles nous n'avons jamais eu à dire quoi que ce soit.
Mes valeurs, personnellement, sont universelles. Elles ne tiennent pas compte des frontières, ces enclos de fils de fer barbelés à l'intérieur desquels on confine des troupeaux d'humains à vivre comme des bêtes domestiquées. Tout cela sous le contrôle de pasteurs déconnectés qui les tondent sans retenue, au risque d'épuiser la ressource à jamais.
***
Je me souviens d'avoir assister en octobre 2000 à une rencontre de groupes communautaires sous l'égide du Ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration. J'y assistais en tant que représentant du journal de rue Le Vagabond, où j'étais rédacteur en chef.
Nous fûmes bien reçus: dîner au restaurant Le Napoléon puis belle soirée avec de petits canapés, du vin mousseux et un orchestre de jazz.
Le lendemain, on nous fournit un petit document dans lequel on ne se lasse pas de nous parler des valeurs québécoises, de l'histoire du Québec et tout le bataclan.
J'ai le malheur d'intervenir au cours de l'assemblée générale de tout ce beau monde.
-Nous sommes sensés être ici pour soutenir de meilleures relations avec les citoyens et les immigrants, que je dis au micro. Votre document contient soixante-huit fois le mot histoire et trois fois seulement le mot liberté. J'aimerais que ce soit le contraire: soixante-huit fois la liberté et trois fois l'histoire...
J'ai senti passé comme un malaise dans la salle. J'ai même reçus quelques applaudissements sincères. Ma job était faite. Il n'y avait plus de vin mousseux à boire. J'ai regagné mes terres à Trois-Rivières.
Le ministre Robert Perreault a démissionné trois jours après. Y étais-je pour quelque chose? Je n'en sais rien. Je sais cependant que cette manie de tout ramener à l'histoire n'était pas prête de disparaître.
***
On revient avec l'histoire, encore et encore.
Mon père détestait viscéralement Duplessis. Il me disait souvent que dans son jeune temps les Anglais apprenaient à lire et à compter tandis que les Canadiens-Français apprenaient l'histoire et le petit catéchisme. A-t-on tant changé?
Pauline Marois annonçait hier l'ajout d'un cours obligatoire d'histoire au collégial...
Ne sachant plus comment se débarrasser de l'héritage social-démocrate du PQ, le gouvernement actuel calque ses politiques sur celles de l'ADQ en remettant à l'ordre du jour la chasse aux immigrés.
La charte des valeurs québécoises n'est qu'une parade patriotique pour mieux nous baiser avec le pétrole de l'île d'Anticosti. Pendant qu'on va sucer le pétrole en nous remettant trois fois rien, on va s'étourdir avec des histoires de turbans ou de linges à vaisselle.
On n'enlèvera pas le crucifix à l'Assemblée Nationale puisqu'il faut se trouver suffisamment de pauvres types pour mener une croisade historique contre une poignée d'immigrants qui devront avoir peur. Il n'y a pas d'appels à la laïcité ici, mais bien un appel à la haine, au rejet de l'autre, pour des considérations bassement électoralistes.
Qu'est-ce que la tolérance? Le contraire de l'intolérance. Et il y a de la graine d'intolérance dans cette manière de remettre sur le plancher des vaches le code de vie de Hérouxville.
Quand c'est gnochon, il faut le dire.
Le code criminel sanctionne les crimes contre la personne, dont la violence conjugale, la lapidation, l'excision du clitoris et autres pratiques barbares. Ce n'est pas une question de valeurs, mais une question de droit, turbans ou pas.
L'intolérance nuira à tout un chacun.
Nous avons l'obligation de vivre ensemble ici et maintenant.
Il n'est pas question de laïcité dans le cas de cette Charte des valeurs québécoises, mais bien d'identité, et je ne veux pas que l'État m'oblige à en avoir unetelle plutôt qu'une autre.
Aurais-je le droit de vivre en Anishnabé, comme mes ancêtres, avec cette sacrament de Charte à faire frémir de joie Jean-Marie Le Pen?
Les politiques d'austérité sont devenues plus que jamais à l'ordre du jour.
De sorte que de nos jours le PQ me fait l'effet d'un revenant aux traits cadavériques qui se prend pour le survenant au teint rose des îles de Sorel.
Derrière toutes ces momies qui nous gouvernent ne se cachent plus que l'ombre d'une pensée politique. La vie les a quittées depuis trente ans. Leur peau est devenue grise. Leur programme est une langue morte.
Il ne reste plus que la stratégie, la fourberie et les statistiques.
De temps à autres, quand ça va vraiment mal, le PQ nous tartine des cours d'histoire ou bien des valeurs québécoises sur lesquelles nous n'avons jamais eu à dire quoi que ce soit.
Mes valeurs, personnellement, sont universelles. Elles ne tiennent pas compte des frontières, ces enclos de fils de fer barbelés à l'intérieur desquels on confine des troupeaux d'humains à vivre comme des bêtes domestiquées. Tout cela sous le contrôle de pasteurs déconnectés qui les tondent sans retenue, au risque d'épuiser la ressource à jamais.
***
Je me souviens d'avoir assister en octobre 2000 à une rencontre de groupes communautaires sous l'égide du Ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration. J'y assistais en tant que représentant du journal de rue Le Vagabond, où j'étais rédacteur en chef.
Nous fûmes bien reçus: dîner au restaurant Le Napoléon puis belle soirée avec de petits canapés, du vin mousseux et un orchestre de jazz.
Le lendemain, on nous fournit un petit document dans lequel on ne se lasse pas de nous parler des valeurs québécoises, de l'histoire du Québec et tout le bataclan.
J'ai le malheur d'intervenir au cours de l'assemblée générale de tout ce beau monde.
-Nous sommes sensés être ici pour soutenir de meilleures relations avec les citoyens et les immigrants, que je dis au micro. Votre document contient soixante-huit fois le mot histoire et trois fois seulement le mot liberté. J'aimerais que ce soit le contraire: soixante-huit fois la liberté et trois fois l'histoire...
J'ai senti passé comme un malaise dans la salle. J'ai même reçus quelques applaudissements sincères. Ma job était faite. Il n'y avait plus de vin mousseux à boire. J'ai regagné mes terres à Trois-Rivières.
Le ministre Robert Perreault a démissionné trois jours après. Y étais-je pour quelque chose? Je n'en sais rien. Je sais cependant que cette manie de tout ramener à l'histoire n'était pas prête de disparaître.
***
On revient avec l'histoire, encore et encore.
Mon père détestait viscéralement Duplessis. Il me disait souvent que dans son jeune temps les Anglais apprenaient à lire et à compter tandis que les Canadiens-Français apprenaient l'histoire et le petit catéchisme. A-t-on tant changé?
Pauline Marois annonçait hier l'ajout d'un cours obligatoire d'histoire au collégial...
Ne sachant plus comment se débarrasser de l'héritage social-démocrate du PQ, le gouvernement actuel calque ses politiques sur celles de l'ADQ en remettant à l'ordre du jour la chasse aux immigrés.
La charte des valeurs québécoises n'est qu'une parade patriotique pour mieux nous baiser avec le pétrole de l'île d'Anticosti. Pendant qu'on va sucer le pétrole en nous remettant trois fois rien, on va s'étourdir avec des histoires de turbans ou de linges à vaisselle.
On n'enlèvera pas le crucifix à l'Assemblée Nationale puisqu'il faut se trouver suffisamment de pauvres types pour mener une croisade historique contre une poignée d'immigrants qui devront avoir peur. Il n'y a pas d'appels à la laïcité ici, mais bien un appel à la haine, au rejet de l'autre, pour des considérations bassement électoralistes.
Qu'est-ce que la tolérance? Le contraire de l'intolérance. Et il y a de la graine d'intolérance dans cette manière de remettre sur le plancher des vaches le code de vie de Hérouxville.
Quand c'est gnochon, il faut le dire.
Le code criminel sanctionne les crimes contre la personne, dont la violence conjugale, la lapidation, l'excision du clitoris et autres pratiques barbares. Ce n'est pas une question de valeurs, mais une question de droit, turbans ou pas.
L'intolérance nuira à tout un chacun.
Nous avons l'obligation de vivre ensemble ici et maintenant.
Il n'est pas question de laïcité dans le cas de cette Charte des valeurs québécoises, mais bien d'identité, et je ne veux pas que l'État m'oblige à en avoir unetelle plutôt qu'une autre.
Aurais-je le droit de vivre en Anishnabé, comme mes ancêtres, avec cette sacrament de Charte à faire frémir de joie Jean-Marie Le Pen?
dimanche 25 août 2013
Panem et circenses à Trois-Rivières
J'ai eu une vision cette nuit. J'ai été réveillé par quelques festivaliers du centre-ville. Ils ont gueulé et dégueulé toute la nuit. Ils avaient les blues et moi l'esprit tourmenté par de fréquentes ruptures du sommeil.
J'en suis venu à l'idée que nous travaillons trop.
Le travail ne rapporte rien. Ce sont les festivals, les amphithéâtres et les clowns qui rapportent gros.
Tout le monde sait à Trois-Rivières que les festivals ne peuvent être que grandioses, exceptionnels et débordants de retombées économiques.
Ceux qui ne le savent ne lisent certainement pas Le Nouvelliste, quotidien local où les nouvelles à propos des festivals et autres commanditaires sont toujours grandioses, exceptionnelles et débordantes de retombées économiques.
Un journaliste qui oserait en douter n'y ferait pas long feu et c'est tant mieux. On ne confie pas les pages du Nouvelliste à n'importe qui. Ne devient pas grandiose et exceptionnel celui qui doute et morigène sa communauté avec des propos négatifs qui pourraient déplaire au patron.
À chacun son métier et le métier de journaliste n'est pas celui de décider quoi que ce soit. Aux décideurs les décisions et aux autres le soin d'assister à des événements grandioses, exceptionnels et débordants de retombées économiques.
J'en viens à dire que nos visionnaires ahuris de Trois-Rivières devraient organiser des festivals trois cent soixante-six jours par année pour que la ville devienne encore plus grandiose. Au lieu d'investir dans des secteurs à risques financiers élevés comme la production d'allumettes, les Trifluviens gagneraient à donner les clés de la ville aux mecs des festivals.
En plus du Festivoix, commandité par la Corporation de l'Amphithéâtre, elle-même commanditée par l'argent de nos taxes et de nos impôts, on pourrait créer des festivals à l'année longue, comme du temps des Romains, quand le bon peuple savait se contenter du pain et des jeux. Panem et circenses qu'ils disaient et croyez-moi jamais les Romains ne s'ennuyaient: courses de char, combats de gladiateurs, Néron qui chante au Colisée et tous ces beaux programmes... Hormis Sénèque, vieux fonctionnaire raté, tout le monde aimait ça et ne s'en plaignait pas. On distribuait à la foule le pain qu'on avait volé ailleurs dans quelques colonies lointaines de crève-la-faim et tout le monde ne s'en amusait pas moins.
Il pourrait y avoir le Festival du rince-cochon, le Festival du baloney, le Festival des chaussures de pointure 7, le Festival du pissenlit, le Festival de la pan pizza, le Festival du homard, le Festival des cheveux courts, le Festival des cheveux longs, etc. La seule limite serait l'imagination. Et les dieux savent que nous en avons pour des choses totalement inutiles sans lesquelles la vie ne serait que sacrifice et abnégation.
On pourrait aussi organiser des courses à l'année longue sur le site du Grand Prix et ouvrir des tas de casinos partout tout autour.
Évidemment, ça demanderait du terrain tout ça. Aussi serait-il sage de songer à démolir tous les bâtiments et taudis des Premiers Quartiers, lieux remplis d'ingrats pro-passifs qui voudraient que la ville ne soit pas grandiose, exceptionnelle et débordante de retombées économiques. On les enverrait vivre à Sorel ou ailleurs, là où les logements ne sont pas chers. Tous les entrepôts portuaires seraient transformés en cirques, arénas et autres bâtiments destinés à l'amusement public. Bientôt Céline elle-même viendrait chanter sur nos rives.
Pourquoi travailler, hein? Pourquoi cette usine de bottines ou bien cette manufacture de cravates à pois? Le travail c'est out. C'est sans retombées économiques. Cela ne génère pas assez d'argent pour remporter des élections ou bien pour se récompenser de décider pour les autres. C'est long et cela demande du temps et des efforts qui tombent souvent à l'eau par manque d'expérience ou bien d'intérêt.
Laissons à nos décideurs le soin de décider.
Laissons-les créer des tas de festivals.
Je souris à l'idée de voir des tas d'ivrognes tomber et retomber.
Il y en aura des retombées, certes, et tout le monde se fera un plaisir de venir gueuler et dégueuler dans les rues de notre beau centre-ville nettoyé tous les matins par une armée de cols bleus afin que l'illusion de la propreté accompagne ce rêve d'une ville où tout sera grandiose et exceptionnel.
Comme Céline.
Comme un article du Nouvelliste...
J'en suis venu à l'idée que nous travaillons trop.
Le travail ne rapporte rien. Ce sont les festivals, les amphithéâtres et les clowns qui rapportent gros.
Tout le monde sait à Trois-Rivières que les festivals ne peuvent être que grandioses, exceptionnels et débordants de retombées économiques.
Ceux qui ne le savent ne lisent certainement pas Le Nouvelliste, quotidien local où les nouvelles à propos des festivals et autres commanditaires sont toujours grandioses, exceptionnelles et débordantes de retombées économiques.
Un journaliste qui oserait en douter n'y ferait pas long feu et c'est tant mieux. On ne confie pas les pages du Nouvelliste à n'importe qui. Ne devient pas grandiose et exceptionnel celui qui doute et morigène sa communauté avec des propos négatifs qui pourraient déplaire au patron.
À chacun son métier et le métier de journaliste n'est pas celui de décider quoi que ce soit. Aux décideurs les décisions et aux autres le soin d'assister à des événements grandioses, exceptionnels et débordants de retombées économiques.
J'en viens à dire que nos visionnaires ahuris de Trois-Rivières devraient organiser des festivals trois cent soixante-six jours par année pour que la ville devienne encore plus grandiose. Au lieu d'investir dans des secteurs à risques financiers élevés comme la production d'allumettes, les Trifluviens gagneraient à donner les clés de la ville aux mecs des festivals.
En plus du Festivoix, commandité par la Corporation de l'Amphithéâtre, elle-même commanditée par l'argent de nos taxes et de nos impôts, on pourrait créer des festivals à l'année longue, comme du temps des Romains, quand le bon peuple savait se contenter du pain et des jeux. Panem et circenses qu'ils disaient et croyez-moi jamais les Romains ne s'ennuyaient: courses de char, combats de gladiateurs, Néron qui chante au Colisée et tous ces beaux programmes... Hormis Sénèque, vieux fonctionnaire raté, tout le monde aimait ça et ne s'en plaignait pas. On distribuait à la foule le pain qu'on avait volé ailleurs dans quelques colonies lointaines de crève-la-faim et tout le monde ne s'en amusait pas moins.
Il pourrait y avoir le Festival du rince-cochon, le Festival du baloney, le Festival des chaussures de pointure 7, le Festival du pissenlit, le Festival de la pan pizza, le Festival du homard, le Festival des cheveux courts, le Festival des cheveux longs, etc. La seule limite serait l'imagination. Et les dieux savent que nous en avons pour des choses totalement inutiles sans lesquelles la vie ne serait que sacrifice et abnégation.
On pourrait aussi organiser des courses à l'année longue sur le site du Grand Prix et ouvrir des tas de casinos partout tout autour.
Évidemment, ça demanderait du terrain tout ça. Aussi serait-il sage de songer à démolir tous les bâtiments et taudis des Premiers Quartiers, lieux remplis d'ingrats pro-passifs qui voudraient que la ville ne soit pas grandiose, exceptionnelle et débordante de retombées économiques. On les enverrait vivre à Sorel ou ailleurs, là où les logements ne sont pas chers. Tous les entrepôts portuaires seraient transformés en cirques, arénas et autres bâtiments destinés à l'amusement public. Bientôt Céline elle-même viendrait chanter sur nos rives.
Pourquoi travailler, hein? Pourquoi cette usine de bottines ou bien cette manufacture de cravates à pois? Le travail c'est out. C'est sans retombées économiques. Cela ne génère pas assez d'argent pour remporter des élections ou bien pour se récompenser de décider pour les autres. C'est long et cela demande du temps et des efforts qui tombent souvent à l'eau par manque d'expérience ou bien d'intérêt.
Laissons à nos décideurs le soin de décider.
Laissons-les créer des tas de festivals.
Je souris à l'idée de voir des tas d'ivrognes tomber et retomber.
Il y en aura des retombées, certes, et tout le monde se fera un plaisir de venir gueuler et dégueuler dans les rues de notre beau centre-ville nettoyé tous les matins par une armée de cols bleus afin que l'illusion de la propreté accompagne ce rêve d'une ville où tout sera grandiose et exceptionnel.
Comme Céline.
Comme un article du Nouvelliste...
vendredi 23 août 2013
Savonarole, le bûcher des vanités et le crossage avec une poignée de braquettes
Jérôme Savonarole a été pendu et brûlé à Florence le 23 mai 1498.
C'était un fanatique qui souhaitait réformer les moeurs de la société et de l'Église.
Ses visions et ses prêches contre la débauche ont fini par avoir raison de Florence. Savonarole a rallié à l'autorité de sa foi folle suffisamment de voix puissantes à Florence pour obliger les femmes à ne plus montrer leurs seins, leurs bijoux et tout ce qui relève de la beauté, de la sensualité, de la sexualité, de l'art, de la culture, de la dolce vita.
-Habillez-vous jusqu'au menton viles catins impudiques! Ne marchez pas dans les rues de
Florence en ayant l'air de prostituées! La gloire du Seigneur est grande et personne n'a le droit d'offenser Dieu ou moi-même qui lui parle tous les jours...
Les bonnes comme les mauvaises femmes n'ont bientôt plus le choix de s'habiller jusqu'au menton et notre mauvais Savonarole balance dans son bûcher des vanités les bijoux, les romans, les luths, les tableaux, tout. Les artistes et autres gens d'esprit de Florence fuient la ville devenue une république théocratique.
Le pape Alexandre VI, un Borgia qui aimait le cul et vivait parmi ses concubines au Vatican, excommunia Savonarole. Il était écoeuré de se faire traiter de débauché, même si c'était vrai. Un homme n'est jamais trop susceptible.
Par conséquent, Savonarole a été pendu et brûlé, après s'être fait torturer et tout ce qu'on pouvait faire aux exaltés pour décourager les autres de s'enflammer pour si peu.
Les dames de Florence ont pu enlever leurs voiles et découvrir ce sein que Savonarole ne voulait pas voir.
C'était bien fait pour lui. Il y a des limites à obliger les femmes à porter des manteaux d'hiver en plein été.
***
Cinq siècles plus tard, on rencontre de nouveaux Savonarole pour vouloir élever de nouveaux bûchers des vanités au nom de je ne sais trop quel manque d'intérêt pour la vie.
-Habillez-vous jusqu'au menton et ne soyez plus des catins impudiques! qu'ils ânonnent en choeur dans toute la bêtise de leur ressentiment d'adorateurs de pattes de lapin.
Chaque fois que je vois une femme se promener le cul à l'air, ici au Québec, je la remercie en mon for intérieur de mener un combat farouche contre tous ces pisse-vinaigres de Savonarole en devenir qui souhaitent plonger la communauté dans un film d'horreur en noir et blanc.
-Montrez-vous les seins mes soeurs! Montrez vos yeux, vos bouches, vos miches, vos jambes, vos bijoux, vos cailloux, vos choux et vos genoux! Fuck Savonarole! Qu'il aille se crosser avec une poignée de braquettes!
C'était un fanatique qui souhaitait réformer les moeurs de la société et de l'Église.
Ses visions et ses prêches contre la débauche ont fini par avoir raison de Florence. Savonarole a rallié à l'autorité de sa foi folle suffisamment de voix puissantes à Florence pour obliger les femmes à ne plus montrer leurs seins, leurs bijoux et tout ce qui relève de la beauté, de la sensualité, de la sexualité, de l'art, de la culture, de la dolce vita.
-Habillez-vous jusqu'au menton viles catins impudiques! Ne marchez pas dans les rues de
Florence en ayant l'air de prostituées! La gloire du Seigneur est grande et personne n'a le droit d'offenser Dieu ou moi-même qui lui parle tous les jours...
Les bonnes comme les mauvaises femmes n'ont bientôt plus le choix de s'habiller jusqu'au menton et notre mauvais Savonarole balance dans son bûcher des vanités les bijoux, les romans, les luths, les tableaux, tout. Les artistes et autres gens d'esprit de Florence fuient la ville devenue une république théocratique.
Le pape Alexandre VI, un Borgia qui aimait le cul et vivait parmi ses concubines au Vatican, excommunia Savonarole. Il était écoeuré de se faire traiter de débauché, même si c'était vrai. Un homme n'est jamais trop susceptible.
Par conséquent, Savonarole a été pendu et brûlé, après s'être fait torturer et tout ce qu'on pouvait faire aux exaltés pour décourager les autres de s'enflammer pour si peu.
Les dames de Florence ont pu enlever leurs voiles et découvrir ce sein que Savonarole ne voulait pas voir.
C'était bien fait pour lui. Il y a des limites à obliger les femmes à porter des manteaux d'hiver en plein été.
***
Cinq siècles plus tard, on rencontre de nouveaux Savonarole pour vouloir élever de nouveaux bûchers des vanités au nom de je ne sais trop quel manque d'intérêt pour la vie.
-Habillez-vous jusqu'au menton et ne soyez plus des catins impudiques! qu'ils ânonnent en choeur dans toute la bêtise de leur ressentiment d'adorateurs de pattes de lapin.
Chaque fois que je vois une femme se promener le cul à l'air, ici au Québec, je la remercie en mon for intérieur de mener un combat farouche contre tous ces pisse-vinaigres de Savonarole en devenir qui souhaitent plonger la communauté dans un film d'horreur en noir et blanc.
-Montrez-vous les seins mes soeurs! Montrez vos yeux, vos bouches, vos miches, vos jambes, vos bijoux, vos cailloux, vos choux et vos genoux! Fuck Savonarole! Qu'il aille se crosser avec une poignée de braquettes!
Les étudiants, la farce du dindon péquiste (VLB)
Porter un carré rouge, une année, pour se rallier à la contre-révolution libertarienne l'année d'après, le droit de grève aboli par des juges bourgeois et pleins de marde, voilà l'expression de la déliquescence de l'idéal péquiste. L'idéal se rabaisse au niveau de la crotte. C'est tout à fait pathétique et désolant. L'agente 728 va prendre du galon. Il sera gros l'amphithéâtre de Québec.
Wow! Heureusement que Victor Lévy-Beaulieu vient lancer ce pavé dans la mare... Cela me fait tellement dégueuler de voir les péquistes en train de nous prendre une fois de plus pour des cons que j'en suis demeurer bouche bée quelques jours. Une fois que le vomi sera bien séché, il faudra bien se débarrasser de ce gouvernement de meneuses de claques à la solde d'une fin de carrière un peu plus payante qu'un salaire de député ou de professeur d'université. Il y a plein de pétrole et de babioles à voler au peuple. Des grosses jobs pas contraignantes attendent les experts en communication du gouvernement...
Le texte de VLB paraît ici sur le blogue de notre cher camarade Christian Mistral. Chapeau bas VLB.
Wow! Heureusement que Victor Lévy-Beaulieu vient lancer ce pavé dans la mare... Cela me fait tellement dégueuler de voir les péquistes en train de nous prendre une fois de plus pour des cons que j'en suis demeurer bouche bée quelques jours. Une fois que le vomi sera bien séché, il faudra bien se débarrasser de ce gouvernement de meneuses de claques à la solde d'une fin de carrière un peu plus payante qu'un salaire de député ou de professeur d'université. Il y a plein de pétrole et de babioles à voler au peuple. Des grosses jobs pas contraignantes attendent les experts en communication du gouvernement...
Le texte de VLB paraît ici sur le blogue de notre cher camarade Christian Mistral. Chapeau bas VLB.
vendredi 16 août 2013
Réflexion sur les raisons de se tuer les uns les autres
L'être humain n'est pas fait pour tuer ou bien pour se trouer lui-même. On peut douter qu'il soit fait pour le bonheur. Pourtant, ce n'est pas une raison suffisante pour faire gicler le sang des uns et des autres.
Il n'y a d'ailleurs aucune raison au fait de se tuer les uns les autres.
Il se trouve malheureusement de vieilles momies ridées dans le monde pour envoyer au front de jeunes gens naïfs au teint encore rosé.
Ces jeunes gens auraient mieux fait de baiser plutôt que de mourir pour une idée qui n'a plus cours le lendemain, comme le chantait si bien l'impayable Brassens.
Il faut se méfier des raisons qui maquillent ces appels au meurtre. Il faut surtout combattre les logiques implacables des historiens du dimanche convertis en vulgaires relais de propagande totalitaire. Toutes les raisons sont bonnes pour étriper son voisin.
On a déjà vu ça chez les Montaigu et les Capulet. Roméo et Juliette avaient pleinement raison de s'aimer plutôt que de participer à cette vendetta pour bouchers amateurs.
-Votre histoire, crissez-vous là dans l'cul! Nous nous aimons! Aimez-vous les uns les autres bande d'hosties de tarlais! Fuck les Montaigu et les Capulet! Way to go Roméo! Pogne le flight Juliette! Libarté calice!
C'est ce qu'il me semble leur entendre nous dire, des coulisses d'un théâtre ou du soubassement d'une école.
Changez le monde, c'est aimer malgré le monde.
Que l'on nous traite de cave fleur bleue ou pacifiste à la menthe, on s'en fout.
Je m'en fous.
Enfin, je veux dire, je vous aime...
Il n'y a d'ailleurs aucune raison au fait de se tuer les uns les autres.
Il se trouve malheureusement de vieilles momies ridées dans le monde pour envoyer au front de jeunes gens naïfs au teint encore rosé.
Ces jeunes gens auraient mieux fait de baiser plutôt que de mourir pour une idée qui n'a plus cours le lendemain, comme le chantait si bien l'impayable Brassens.
Il faut se méfier des raisons qui maquillent ces appels au meurtre. Il faut surtout combattre les logiques implacables des historiens du dimanche convertis en vulgaires relais de propagande totalitaire. Toutes les raisons sont bonnes pour étriper son voisin.
On a déjà vu ça chez les Montaigu et les Capulet. Roméo et Juliette avaient pleinement raison de s'aimer plutôt que de participer à cette vendetta pour bouchers amateurs.
-Votre histoire, crissez-vous là dans l'cul! Nous nous aimons! Aimez-vous les uns les autres bande d'hosties de tarlais! Fuck les Montaigu et les Capulet! Way to go Roméo! Pogne le flight Juliette! Libarté calice!
C'est ce qu'il me semble leur entendre nous dire, des coulisses d'un théâtre ou du soubassement d'une école.
Changez le monde, c'est aimer malgré le monde.
Que l'on nous traite de cave fleur bleue ou pacifiste à la menthe, on s'en fout.
Je m'en fous.
Enfin, je veux dire, je vous aime...
jeudi 15 août 2013
FREA53042813
Quand Armand était petit il n'était pas grand. On l'appelait Ti-Arme. Armand devint très grand dans la maturité. On se mit à l'appeler le Grand Armand. Puis il a perdu ses deux jambes dans un accident de voiture. Alors, on s'est mis à l'appeler par son numéro d'assurance-maladie, FREA53042813.
Aujourd'hui, Armand n'en mène pas bien plus large qu'hier.
Et demain Armand n'en mènera pas plus large qu'aujourd'hui.
Par contre, on n'enlèvera pas à Armand Frédette cette manie qu'il a de fumer des tas de cigarettes avec lesquelles il constitue d'énormes montagnes de mégots.
Un gros bonhomme récupère les mégots de temps à autre pour se rouler des cigarettes de seconde main.
Armand lui en donne des toutes faites s'il le voit.
S'il ne le voit pas, le gros bonhomme ne s'en porte pas plus mal avec tous ces beaux mégots tombés du ciel.
Comme quoi la roue tourne toujours, quoi que l'on fasse.
Aujourd'hui c'est aujourd'hui.
Demain c'est demain.
Et hier, eh bien, n'en parlons plus.
lundi 12 août 2013
Le concours de celui qui s'met le plus de guimauves dans 'a yeule
Il y a toutes sortes de concours pour les gens qui s'ennuient vraiment.
Du souque à la corde graissée en passant par la course à cloche-pied dans un sac de jute, tout est possible. L'imagination est souveraine en matière de défis. Il ne suffit parfois que de ne pas y penser pour qu'une idée sublime apparaisse.
Cette fois-là, les campeurs avaient décidé d'organiser un concours de circonstances. Ils en étaient tous à se faire rôtir des guimauves sur le feu quand soudain Pete Lelièvre, ce gros gras hilare, proposa à toute la bande d'y aller avec un nouveau défi.
-On va organiser un concours hestie! On pourrait appeler ça le concours de celui qui s'met capable de mettre le plus de guimauves dans 'a yeule! lança le gros Pete, la barbe barbouillée de guimauve fondue.
-Ouin, rajouta Sandra, sa petite femme pas plus large qu'un barreau de chaise, pourquoi pas le concours de celui ou CELLE, hein? Y'a des FEMMES aussi qui pourraient participer...
-Quelle FEMME participerait à què'que chose d'aussi mongol, hein? rajouta le gros Pete, prenant cet air qu'il était évident qu'aucune femme ne participerait à cela.
-Ben moé m'en va's participer jériboire! poursuivit Sandra, au grand dam de Pete.
Ce qui fait que toute la bande est retournée au village pour acheter tout ce qu'il restait de guimauves.
Puis, de retour au terrain de camping, le gros Pete annonce l'ouverture du concours. Tout le monde met cinq dollars dans un chapeau et le gagnant ou la gagnante du concours, évidemment, remportera la cagnotte.
C'est Sandra qui commence. Elle se rentre une guimauve dans la bouche. Puis deux. Puis trois. Et elle prend de l'ambition. Cinq. Six. Dix. Douze. On ne voit presque plus ses yeux. Son visage prend l'expression du trompettiste Dizzy Gillepsie. Ses joues sont énormes et ses yeux tout petits, petits. Des larmes jaillissent de chaque côté de ses yeux. Son visage devient pourpre, puis bleue.
-Oumphe! Oumphe! qu'elle se met à crier sourdement.
Sandra est en train de s'étouffer, cela semble évident.
Ce n'est pas le gros Pete qui s'en est rendu compte le premier. Il riait tellement qu'il ne voyait pas que sa femme était en train de mourir étouffée par son sacrament de concours d'avaleurs de guimauves.
Josiane, la fille qui travaille au casse-croûte en bas de la côte, est heureusement intervenue pour mettre fin au concours.
Elle varlopa le dos de Sandra de grosses taloches pour lui dégager les voies respiratoires. Sandra, qui était franchement méconnaissable, vomit une énorme boule de guimauve suivie de son souper et de son dîner précédents.
C'était dégueulasse.
Sandra a fini par récupérer au bout d'une demie heure.
Tout le monde s'est dit qu'on n'organiserait plus jamais de concours d'avalage de guimauves au chic Camping des Campeurs de Sainte-Blandine-des-Neiges.
mercredi 7 août 2013
Pourquoi le Je m'emmerde
Il convient de revenir une fois de plus sur ce thème qui m'obsède: le suremploi de la première personne du singulier dans la littérature contemporaine.
Je ne me pose pas en juge ni en censeur. Il y a tout un monde entre Une saison en enfer de Rimbaud et ces récits sans consistance. Des récits qui se perdent dans la bouillabaisse d'un je sans intérêt et d'autant plus narcissique.
Rimbaud avait du vécu. Il y avait de la poussière sous ses semelles. Ses «rinçures», comme il le dira plus tard de ses poésies de jeunesse dans son périple de marchand d'armes en Arabie, n'avaient pas à la base un je niais ou complaisant.
Le je rimbaldien est sublime.
Par contre, la surabondance du je sur Facebook me fait disjoncter. C'est du vide.
Et la littérature n'a pas à imiter le vide selon le culte que je lui porte.
***
Toute une littérature s'est bâtie sur le je au vingtième siècle et je ne prétends pas pouvoir y mettre un terme.
Ce je, en bout de ligne, mène à une impasse. Rien de grand ne sortira de ces mousses de nombrils.
C'en est assez de ce climat perpétuel de psychothérapie, d'estime de soi et autres fadaises de petits je tourmentés par des niaiseries.
On finit par avoir envie de trouver de l'os sous les chairs lasses et flasques des scribes tourmentés par leurs madeleines ou bien leurs amours malheureuses.
On finit par éprouver un grand besoin de sensualité qui ne peut être comblé qu'en délaissant cette littérature de collégien qui ne déconnecte pas de sa petite personne en voie de mollesse cérébrale.
Le plaisir des sens est mieux servi par Tchekhov et autres écrivains qui connaissent l'art de faire passer leur personnalité au second plan. Parler des autres, c'est aussi parler de soi, mais c'est moins emmerdant pour le lecteur. Ça lui laisse le loisir de rêver et de s'amuser. Bref de se divertir.
Oui, je l'avoue, la première personne du singulier m'emmerde en littérature. Il y a bien quelques exceptions, mais règle générale le je ne produit que des oeuvres soporifiques.
Je ne me pose pas en juge ni en censeur. Il y a tout un monde entre Une saison en enfer de Rimbaud et ces récits sans consistance. Des récits qui se perdent dans la bouillabaisse d'un je sans intérêt et d'autant plus narcissique.
Rimbaud avait du vécu. Il y avait de la poussière sous ses semelles. Ses «rinçures», comme il le dira plus tard de ses poésies de jeunesse dans son périple de marchand d'armes en Arabie, n'avaient pas à la base un je niais ou complaisant.
Le je rimbaldien est sublime.
Par contre, la surabondance du je sur Facebook me fait disjoncter. C'est du vide.
Et la littérature n'a pas à imiter le vide selon le culte que je lui porte.
***
Toute une littérature s'est bâtie sur le je au vingtième siècle et je ne prétends pas pouvoir y mettre un terme.
Ce je, en bout de ligne, mène à une impasse. Rien de grand ne sortira de ces mousses de nombrils.
C'en est assez de ce climat perpétuel de psychothérapie, d'estime de soi et autres fadaises de petits je tourmentés par des niaiseries.
On finit par avoir envie de trouver de l'os sous les chairs lasses et flasques des scribes tourmentés par leurs madeleines ou bien leurs amours malheureuses.
On finit par éprouver un grand besoin de sensualité qui ne peut être comblé qu'en délaissant cette littérature de collégien qui ne déconnecte pas de sa petite personne en voie de mollesse cérébrale.
Le plaisir des sens est mieux servi par Tchekhov et autres écrivains qui connaissent l'art de faire passer leur personnalité au second plan. Parler des autres, c'est aussi parler de soi, mais c'est moins emmerdant pour le lecteur. Ça lui laisse le loisir de rêver et de s'amuser. Bref de se divertir.
Oui, je l'avoue, la première personne du singulier m'emmerde en littérature. Il y a bien quelques exceptions, mais règle générale le je ne produit que des oeuvres soporifiques.
mardi 6 août 2013
Une histoire de surpêche à la barbote dans le secteur du Cap-de-la-Madeleine
Celle-là, vous ne la croirez jamais. D'aucuns d'entre vous se diront qu'il y anguille sous roche. Et vous aurez beau soulever n'importe quelle roche sur laquelle repose ce misérable texte que vous n'y trouverez rien, ni anguille, ni ver ou bactérie du précambrien. Rien vous dis-je. Parce qu'il arrive que les roches soient vraiment un milieu hostile à la vie quand... heu... bah mettons quand elles reposent sur un truc si toxique que les barbotes ne voudraient pas y nager.
Et pourtant, c'est bien dans cette eau corrompue que Jos Quétaine avait coutume d'aller pêcher de la barbote, sans qu'il n'y ait anguille sous roche.
On le surnommait Jos Quétaine parce qu'on ne savait pas vraiment son nom et personne ne s'expliquait pourquoi on le désignait ainsi. Je suppose que c'était le lot de tout homme qui vivait dans le secteur de la papetière Waya-Gamache que de porter un surnom, histoire d'oublier que l'air était toujours empuanti par des odeurs de soufre et d'oeufs pourris, cadeau de la révolution industrielle. Pour dire vrai, les habitants du coin disaient que ça sentait fort la marde mais qu'avec le temps on s'habitue à tout, même à vivre dans la marde.
Jos Quétaine était un grand homme sans bédaine et un peu chauve. Il pêchait pratiquement dans la marde, à deux ou trois cents pieds d'un gros tuyau qui déversait toutes sortes de produits chimiques dans la rivière Tapiskwan Sipi. Comme il n'écoutait jamais la télé ou la radio ou les journaux, Jos Quétaine allait pêcher tous les jours de la barbote dans ce coin-là. Et il en attrapait tout le temps, vrai comme je vous le dis, parce que les barbotes ça vivrait même là où il n'y a pas anguille sous roche.
Et il t'en pêchait encore et encore de la barbote, tous les jours, tout le temps, depuis au moins vingt-huit ans, et même que c'était son seul repas, tous les jours, tout le temps, parce qu'il buvait tout son argent. Enfin, c'est ce qu'on se disait entre nous. Pourquoi un type mangerait-il de la barbote tous les jours, hein?
-J'aime ça d'la barbote, qu'il disait. J'en mange tout l'temps, tous 'es jours!
Un jour, Jos Quétaine est devenu fou. Fou comme de la marde. Il s'est mis à se promener avec un drôle de chapeau sur la tête en la personne d'une barbote éviscérée solidement attachée sur son occiput avec deux ou trois tours de masking tape.
Les médecins prétendirent qu'il s'était intoxiqué au mercure en mangeant trop de barbotes. Jos Quétaine acquiesça sans pour autant hésiter à leur demander un verre d'eau ou bien un verre de bière.
Ils lui refilèrent des pilules de toutes sortes de grosseur et le renvoyèrent dans une résidence pour personnes à capacités mentales réduites pour le restant de ses jours.
Heureusement que cette résidence était située à deux pas du lieu où Jos Quétaine a toujours pêché de la barbote.
Il fût donc loisible à Jos Quétaine, d'une certaine manière, de s'imaginer en train de pêcher de la barbote puisqu'il voyait bien son spot de pêche de la terrasse où on le tenait assis dans une chaise sous contentions.
On a retrouvé le nom de Jos Quétaine entre temps. Il s'appelle maintenant Monsieur Eugène-Lucques Salvat-Baratin.
Il y a encore plus de barbotes qu'autrefois puisque l'unique prédateur des lieux, Monsieur Salvat-Baratin, ne bouge plus que pour taquiner les préposés.
Comme un bonheur n'attend pas l'autre, il y a de la barbote au menu pour souper. Eugène-Lucques en a les yeux révulsés de plaisir et de contentement. Les journées ne sont pas toutes faciles. Mais quand la barbote se met de la partie, Jos Quétaine répond encore et toujours présent!
Et pourtant, c'est bien dans cette eau corrompue que Jos Quétaine avait coutume d'aller pêcher de la barbote, sans qu'il n'y ait anguille sous roche.
On le surnommait Jos Quétaine parce qu'on ne savait pas vraiment son nom et personne ne s'expliquait pourquoi on le désignait ainsi. Je suppose que c'était le lot de tout homme qui vivait dans le secteur de la papetière Waya-Gamache que de porter un surnom, histoire d'oublier que l'air était toujours empuanti par des odeurs de soufre et d'oeufs pourris, cadeau de la révolution industrielle. Pour dire vrai, les habitants du coin disaient que ça sentait fort la marde mais qu'avec le temps on s'habitue à tout, même à vivre dans la marde.
Jos Quétaine était un grand homme sans bédaine et un peu chauve. Il pêchait pratiquement dans la marde, à deux ou trois cents pieds d'un gros tuyau qui déversait toutes sortes de produits chimiques dans la rivière Tapiskwan Sipi. Comme il n'écoutait jamais la télé ou la radio ou les journaux, Jos Quétaine allait pêcher tous les jours de la barbote dans ce coin-là. Et il en attrapait tout le temps, vrai comme je vous le dis, parce que les barbotes ça vivrait même là où il n'y a pas anguille sous roche.
Et il t'en pêchait encore et encore de la barbote, tous les jours, tout le temps, depuis au moins vingt-huit ans, et même que c'était son seul repas, tous les jours, tout le temps, parce qu'il buvait tout son argent. Enfin, c'est ce qu'on se disait entre nous. Pourquoi un type mangerait-il de la barbote tous les jours, hein?
-J'aime ça d'la barbote, qu'il disait. J'en mange tout l'temps, tous 'es jours!
Un jour, Jos Quétaine est devenu fou. Fou comme de la marde. Il s'est mis à se promener avec un drôle de chapeau sur la tête en la personne d'une barbote éviscérée solidement attachée sur son occiput avec deux ou trois tours de masking tape.
Les médecins prétendirent qu'il s'était intoxiqué au mercure en mangeant trop de barbotes. Jos Quétaine acquiesça sans pour autant hésiter à leur demander un verre d'eau ou bien un verre de bière.
Ils lui refilèrent des pilules de toutes sortes de grosseur et le renvoyèrent dans une résidence pour personnes à capacités mentales réduites pour le restant de ses jours.
Heureusement que cette résidence était située à deux pas du lieu où Jos Quétaine a toujours pêché de la barbote.
Il fût donc loisible à Jos Quétaine, d'une certaine manière, de s'imaginer en train de pêcher de la barbote puisqu'il voyait bien son spot de pêche de la terrasse où on le tenait assis dans une chaise sous contentions.
On a retrouvé le nom de Jos Quétaine entre temps. Il s'appelle maintenant Monsieur Eugène-Lucques Salvat-Baratin.
Il y a encore plus de barbotes qu'autrefois puisque l'unique prédateur des lieux, Monsieur Salvat-Baratin, ne bouge plus que pour taquiner les préposés.
Comme un bonheur n'attend pas l'autre, il y a de la barbote au menu pour souper. Eugène-Lucques en a les yeux révulsés de plaisir et de contentement. Les journées ne sont pas toutes faciles. Mais quand la barbote se met de la partie, Jos Quétaine répond encore et toujours présent!
lundi 5 août 2013
Excursion à Ottawa
Ma blonde et moi avons fait cette excursion sous de lourds et cotonneux nuages d'automne qui se montraient la fraise en plein été.
Nous avons pris l'Autoroute Félix-Leclerc puis la 417 jusqu'à Ottawa. Le pire moment fût de traverser la Métropolitaine. Un tarlais au volant d'un camion-remorque s'amusait à dépasser d'une voie à l'autre sans aucune raison logique. Un autre tarlais a dépassé sur trois voies sans clignotants. Bref, c'était plein de tarlais sur l'Île de Montréal et je vous demande bien pourquoi.
Nous sommes arrêtés quelques minutes à Ottawa le temps de s'apercevoir que Stephen Harper ne se promène pas beaucoup dans le secteur du Tim Horton's où nous étions. J'ai commandé en anglais un café dark roast et un cappuccino. La serveuse semblait ne rien comprendre. Jusqu'à ce que je soupçonne qu'elle en était encore aux rudiments de l'anglais. L'accent français, ce n'était pas encore sa tasse de thé.
Nous sommes donc repartis vers Gatineau sous l'aimable guidance de la fille de ma blonde et de son chum.
J'ai pu constater qu'il y a moyen de se payer un alignement à Gatineau sans aucun problème, même si nous n'en avions pas besoin.
Nous avons bifurqué du côté du Parc de la Gatineau, lieu admirable avec des tas de sentiers et une belle piste cyclable. C'est encore plus joli que la Chambre des Communes ou bien le Musée des Civilisations que je n'aurai encore jamais visités. Et il y a de drôles d'oiseaux qui flottent dans les airs.
La vue est imprenable au sommet mais je l'ai tout de même prise en photo.
Au retour, il y avait un arc-en-ciel sur l'Autoroute 20.
Puis il y avait de beaux nuages cotonneux et filandreux au-dessus de l'Autoroute 55 dite Autopomme de Route pour une raison qui m'échappe et que ne m'explique guère le Bureau du Tourisme.
Le Pont Laviolette était aussi Pont Laviolette que d'habitude. Vous pouvez voir sur la photo qu'il est bien attaché pour ne pas le voir partir au vent sur le grand fleuve Magtogoek.
Vanité des vanités, disait l'Ecclésiaste, tout est vanité et poursuite de vent. J'ai eu cette vanité de me prendre en photo moi-même sous le vent du retour.
J'épargne la vie privée de ma compagne et autres compagnons de route.
Il y a des limites à tout montrer, vous ne trouvez pas?
vendredi 2 août 2013
Un récit d'enfance pour je ne sais trop quelle raison
C'est une journée chaude du mois d'août.
Ma mère est déjà à l'ouvrage. La station de radio AM CJTR fait tourner les Beatles, Jacques Michel ou Roger Whitaker.
J'ai pris un copieux déjeuner, une montagne de céréales Capitaine Crounche avec des tranches de fromage cheddar Des Coteaux épaisses comme des morceaux de deux par quatre. Tout cela arrosé de larges rasades de jus d'orange ou de raisin, à la grande satisfaction de mon père qui m'encourage à me servir encore et encore tout en me vantant les exploits de Louis Riel et Louis Cyr.
-Arrête de l'faire manger comme ça Conrad! I' va exploser! C't'un puits sans fonds Gaétan tu dois b'en l'savouère! d'ajouter ma mère qui tient le rôle de l'équilibre et de la sagesse en pareille occasion.
-Voyons don' ma Jeannine d'amour! I' faut pas qu'i' d'viennent des p'tits poulets pour qu'i' sachent se défendre dans 'a vie!
-Ah toé pis tes z'affaires!
Évidemment, mes parents ne tardent jamais à se réconcilier. Ce qui nous permet de croire en une certaine perpétuité de l'amour.
Je les laisse s'aimer, cette fois-là comme toutes les autres. Puis j'enfourche mon vélo, lequel imite vaguement un motocross. Il n'a pas de vitesse. On freine par un mouvement de recul du pédalier. Je suis tout de même assez solide pour rouler jusqu'aux Vieilles-Forges du St-Maurice, quinze kilomètres plus haut, s'il le faut vraiment.
Cette fois-là, je passe mon tour pour les Vieilles-Forges. Il y a des tas de bleuets sous les tours électriques du boulevard des Prairies, quinze kilomètres plus loin à Cap-de-la-Madeleine. Je prends mon sac à dos, une bouteille d'eau et un gros contenant en plastique vide de crème glacée engloutie en famille la veille.
On recommande de nos jours de ne pas manger les petits fruits qui poussent sous les tours électriques. Dans ce temps-là, il faut dire que je n'en savais rien. Je constate que les bleuets ont l'air plus gros et plus abondants sous les tours.
Après avoir pédalé un bon coup sur mon petit vélo simili motocross, j'arrive pas mal fatigué au Saint-Graal du cueilleur de bleuets. D'abord, je me bourre la face. J'avale sans mâcher des quantités de bleuets électriques. Puis je profite de ma relative satiété pour remplir mon gallon de plastique.
Je reviens à la fin de la matinée juste à temps pour le dîner.
Ma mère est fière de tous ces beaux bleuets avec lesquels elle nous fait des tartes.
Mon père écoute The Price is Right à la télé et il essaie de deviner le prix des mille et un trucs présentés par le trop facilement imitable Bob Parker.
Pour dîner, il y a du blé d'Inde, du jambon et des frites. Je me gave encore, comme d'habitude.
Un petit roupillon s'ensuit, interrompu par mon père et ma mère qui nous emmènent nous baigner à l'énorme piscine extérieure du Parc de l'Exposition, une des plus grandes en Amérique imaginez-vous donc.
J'y fais des longueurs, des plongeons, des bombes. Puis je me fais bronzer un tant soit peu en reluquant les filles.
Avant que de revenir à la maison, nous nous arrêtons au kiosque de crème glacée molle.
On joue ensuite une partie de Mille-Bornes à la maison. Mon père s'est fait des beurrées de margarine à la cassonade, une collation de son enfance qui trahit un tant soit peu sa pauvreté. Du coup, on en veut tous.
-Moé 'ssi j'en veux des beurrées d'castonnade!
Et le bonhomme d'y aller d'une dizaine de beurrées de cassonade minimum pour tous ses gros canetons.
On soupe. Il y a encore de la tarte aux bleuets au menu ainsi que des club sandwiches.
Petit roupillon après le souper.
Puis, avant que de s'écraser devant la télé, je pédale avec mon père jusqu'au jardin communautaire. Nous y avons un petit lot pour faire pousser des patates, des tomates, des concombres et des petites fèves vertes. Le jardin communautaire s'étend sous les tours électriques et produit des légumes tout aussi gros que les bleuets que j'ai ramassés le matin. J'aide mon père à arroser et à désherber.
De retour à la maison, je prends un bon bain puis je m'écrase dans mon lit devant un ventilateur.
Je suis plein comme un boudin et sûr que je ferai encore de beaux rêves puisqu'il y a encore des tas de bleuets à cueillir, et peut-être même des mûres...
Miam... Hum... Zzzzz....
Ma mère est déjà à l'ouvrage. La station de radio AM CJTR fait tourner les Beatles, Jacques Michel ou Roger Whitaker.
J'ai pris un copieux déjeuner, une montagne de céréales Capitaine Crounche avec des tranches de fromage cheddar Des Coteaux épaisses comme des morceaux de deux par quatre. Tout cela arrosé de larges rasades de jus d'orange ou de raisin, à la grande satisfaction de mon père qui m'encourage à me servir encore et encore tout en me vantant les exploits de Louis Riel et Louis Cyr.
-Arrête de l'faire manger comme ça Conrad! I' va exploser! C't'un puits sans fonds Gaétan tu dois b'en l'savouère! d'ajouter ma mère qui tient le rôle de l'équilibre et de la sagesse en pareille occasion.
-Voyons don' ma Jeannine d'amour! I' faut pas qu'i' d'viennent des p'tits poulets pour qu'i' sachent se défendre dans 'a vie!
-Ah toé pis tes z'affaires!
Évidemment, mes parents ne tardent jamais à se réconcilier. Ce qui nous permet de croire en une certaine perpétuité de l'amour.
Je les laisse s'aimer, cette fois-là comme toutes les autres. Puis j'enfourche mon vélo, lequel imite vaguement un motocross. Il n'a pas de vitesse. On freine par un mouvement de recul du pédalier. Je suis tout de même assez solide pour rouler jusqu'aux Vieilles-Forges du St-Maurice, quinze kilomètres plus haut, s'il le faut vraiment.
Cette fois-là, je passe mon tour pour les Vieilles-Forges. Il y a des tas de bleuets sous les tours électriques du boulevard des Prairies, quinze kilomètres plus loin à Cap-de-la-Madeleine. Je prends mon sac à dos, une bouteille d'eau et un gros contenant en plastique vide de crème glacée engloutie en famille la veille.
On recommande de nos jours de ne pas manger les petits fruits qui poussent sous les tours électriques. Dans ce temps-là, il faut dire que je n'en savais rien. Je constate que les bleuets ont l'air plus gros et plus abondants sous les tours.
Après avoir pédalé un bon coup sur mon petit vélo simili motocross, j'arrive pas mal fatigué au Saint-Graal du cueilleur de bleuets. D'abord, je me bourre la face. J'avale sans mâcher des quantités de bleuets électriques. Puis je profite de ma relative satiété pour remplir mon gallon de plastique.
Je reviens à la fin de la matinée juste à temps pour le dîner.
Ma mère est fière de tous ces beaux bleuets avec lesquels elle nous fait des tartes.
Mon père écoute The Price is Right à la télé et il essaie de deviner le prix des mille et un trucs présentés par le trop facilement imitable Bob Parker.
Pour dîner, il y a du blé d'Inde, du jambon et des frites. Je me gave encore, comme d'habitude.
Un petit roupillon s'ensuit, interrompu par mon père et ma mère qui nous emmènent nous baigner à l'énorme piscine extérieure du Parc de l'Exposition, une des plus grandes en Amérique imaginez-vous donc.
J'y fais des longueurs, des plongeons, des bombes. Puis je me fais bronzer un tant soit peu en reluquant les filles.
Avant que de revenir à la maison, nous nous arrêtons au kiosque de crème glacée molle.
On joue ensuite une partie de Mille-Bornes à la maison. Mon père s'est fait des beurrées de margarine à la cassonade, une collation de son enfance qui trahit un tant soit peu sa pauvreté. Du coup, on en veut tous.
-Moé 'ssi j'en veux des beurrées d'castonnade!
Et le bonhomme d'y aller d'une dizaine de beurrées de cassonade minimum pour tous ses gros canetons.
On soupe. Il y a encore de la tarte aux bleuets au menu ainsi que des club sandwiches.
Petit roupillon après le souper.
Puis, avant que de s'écraser devant la télé, je pédale avec mon père jusqu'au jardin communautaire. Nous y avons un petit lot pour faire pousser des patates, des tomates, des concombres et des petites fèves vertes. Le jardin communautaire s'étend sous les tours électriques et produit des légumes tout aussi gros que les bleuets que j'ai ramassés le matin. J'aide mon père à arroser et à désherber.
De retour à la maison, je prends un bon bain puis je m'écrase dans mon lit devant un ventilateur.
Je suis plein comme un boudin et sûr que je ferai encore de beaux rêves puisqu'il y a encore des tas de bleuets à cueillir, et peut-être même des mûres...
Miam... Hum... Zzzzz....
jeudi 1 août 2013
Feu mon père, Conrad Bouchard (18 août 1933 - 2 août 1996)
Mon père est mort le 2 août 1996 vers les cinq heures du soir. Il y avait un orage ce jour-là. J'ai appris la nouvelle de son décès tandis que le ciel était fendu d'éclairs et que l'air transportait les échos du tonnerre. Il est mort d'un cancer, au bout d'un an de souffrance.
Je vivais à Montréal lorsque j'appris sa mort. C'était comme si tout s'écroulait ce jour-là. Je me suis tout de suite réfugié dans le néant, pour traverser ce moment.
À Trois-Rivières, c'était le Grand Prix automobile qui, cette année-là, avait lieu les 1er, 2 et 3 août.
Les funérailles de mon père se passèrent sous un vacarme d'enfer.
Il avait toujours détesté ce Grand Prix et tout ce qui troublait sa quiétude de travailleur d'usine. Il tenait à savourer un peu de tranquillité dans un milieu qui ne lui en accordait guère.
Cela m'a poussé à écrire Le Grand Prix de la bêtise, une opinion parue dans les quotidiens Le Devoir et Le Nouvelliste en août 2005. Voici donc ce texte en reprise pour me rappeler que je suis pleinement le kid à Conrad.
***
Mistral m'a récemment fait la politesse de détourner ses lecteurs vers mon blogue. Il en a profité pour me lancer des fleurs, lui qui est bien capable de vous envoyer un pot s'il le faut. Il fait le lien vers mon blogue et en profite pour me flatter l'ego. Ça s'intitule Le kid à Conrad. Évidemment que je l'en remercie mais je vous jure que je n'ai pas eu besoin de le téter. Il a écrit ça naturellement, comme une surprise qu'il m'a lancée en pleine face un beau matin de juillet. Je lui redis thank you dude.
***
Le Nouvelliste a publié hier dans son édition papier mon billet à propos de la pollution visuelle au rond-point de la Couronne, à Trois-Rivières. Il manque malheureusement la photo sans laquelle mon opinion tombe un peu à plat. Pour ceux et celles qui n'auraient pas encore lu ce billet ou vu cette photo, ça se trouve ici sur mon blogue. (Je suppose que l'on n'a pas publié la photo pour ne pas vexer un commanditaire du Nouvelliste... Mais ça, ce n'est qu'une autre de mes lubies...)
Je vivais à Montréal lorsque j'appris sa mort. C'était comme si tout s'écroulait ce jour-là. Je me suis tout de suite réfugié dans le néant, pour traverser ce moment.
À Trois-Rivières, c'était le Grand Prix automobile qui, cette année-là, avait lieu les 1er, 2 et 3 août.
Les funérailles de mon père se passèrent sous un vacarme d'enfer.
Il avait toujours détesté ce Grand Prix et tout ce qui troublait sa quiétude de travailleur d'usine. Il tenait à savourer un peu de tranquillité dans un milieu qui ne lui en accordait guère.
Cela m'a poussé à écrire Le Grand Prix de la bêtise, une opinion parue dans les quotidiens Le Devoir et Le Nouvelliste en août 2005. Voici donc ce texte en reprise pour me rappeler que je suis pleinement le kid à Conrad.
***
Mistral m'a récemment fait la politesse de détourner ses lecteurs vers mon blogue. Il en a profité pour me lancer des fleurs, lui qui est bien capable de vous envoyer un pot s'il le faut. Il fait le lien vers mon blogue et en profite pour me flatter l'ego. Ça s'intitule Le kid à Conrad. Évidemment que je l'en remercie mais je vous jure que je n'ai pas eu besoin de le téter. Il a écrit ça naturellement, comme une surprise qu'il m'a lancée en pleine face un beau matin de juillet. Je lui redis thank you dude.
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Le Nouvelliste a publié hier dans son édition papier mon billet à propos de la pollution visuelle au rond-point de la Couronne, à Trois-Rivières. Il manque malheureusement la photo sans laquelle mon opinion tombe un peu à plat. Pour ceux et celles qui n'auraient pas encore lu ce billet ou vu cette photo, ça se trouve ici sur mon blogue. (Je suppose que l'on n'a pas publié la photo pour ne pas vexer un commanditaire du Nouvelliste... Mais ça, ce n'est qu'une autre de mes lubies...)