Je pourrais facilement passer comme un fou. Comme tout le monde, je le crains bien. Il n'y pas de norme clairement établie pour définir un être humain. Ce n'est pas carré, un être humain. C'est recouvert de courbes encore plus que d'angles. C'est croche bien plus que ce n'est droit, comme la Terre, qui paraît ronde seulement de loin, alors que de près c'est un caillou troué recouvert d'eau avec un noyau de plomb en fusion qui chauffe à cinq milles degrés Celsius.
Platon prétendait que l'homme était une créature bipède sans plumes. Diogène lui lança un poulet déplumé en pleine assemblée pour le narguer: voici l'homme de Platon! Depuis, on aurait cru que tout un chacun allait se réserver une petite gêne quand il serait question de définir l'homme. Mais non! Il y a des tas de gens qui passent pour des alouettes trop gentilles que l'on plume allègrement devant la marmite sans susciter quelque révolte que ce soit, tant dans le poulailler que dans la forêt.
Ce premier paragraphe, rédigé à la bonne franquette, peut laisser entendre que je suis fou. Et je le tiendrai pour un compliment.
***
Alain Stanké racontait dans l'un de ses livres que Docteur Untel bouffait des tas de valium tous les jours. Ce monsieur, sommité dans la recherche sur le stress, était pressenti pour le prix Nobel de la médecine. Je ne sais pas si vous voyez l'ironie de la situation. Le spécialiste du stress était sous l'effet du valium qu'il s'administrait à forte dose. Il ne stressait plus du tout... Il en fit une spécialité...
Et on cherchera des fous ensuite?
Il n'y a pas à chercher loin...
***
Tant qu'à être fou, aussi bien l'être de façon originale.
Ma folie à moi se résume à croire qu'il y a une âme dans chaque animal, arbre, plante, pierre et photon.
Je me sens parfaitement animiste, comme mes ancêtres aborigènes l'étaient sur l'Île de la Tortue.
Même le vent possède une âme. C'est difficile à expliquer, bien entendu. Pour toute réponse, je n'ai que la bise caressant les visages.
Et le soleil, hein? Le soleil c'est pareil. Il aura un début et une fin. Où s'en ira-t-il ensuite? Personne ne le sait. Peut-être au pays de Kitché Manitou. Peut-être pas. Il n'y a qu'une façon de le savoir et c'est de mourir. Puisque mourir est tout à fait idiot, il serait plus prudent de nous en tenir à des généralités en matière de métaphysique. On devrait parler de Dieu comme l'on parle de la température.
-Est-ce qu'il y a du soleil aujourd'hui? Est-ce que tu vois Dieu?
C'est une journée sans soleil et je ne vois pas Dieu à l'horizontale comme à la verticale.
On a le droit de dire ça les jours de pluie.
L'optimisme béat du converti a quelque chose d'inhumain. Ça manque de défauts. C'est trop pur pour ne pas être dur. Et la dureté, la discipline, c'est bon pour un esclave. Pas pour des hommes libres, comme tout le monde devrait être évidemment.
La moralité est à géométrie variable, comme d'habitude.
Il reste néanmoins les lois du moindre effort.
Ces lois sans lesquelles les hommes finiraient par tous s'entretuer.
L'homme est conçu pour ne rien faire.
Je ne pratique pas vraiment cette idée. Mais c'est la seule conclusion logique qui me vienne à l'esprit après des années d'observation.
Ce n'est pas une raison pour ne rien faire. C'est même la meilleure qui soit pour souffrir à faire quelque chose.
Je ne sais pas où je veux en venir avec tout ça. C'est comme si mes doigts guidaient ma pensée en glissant sur les touches du clavier.
Je voudrais dire mieux que je ne saurais le faire.
Cela fait du bien de se rincer un peu la cervelle avec des digressions. Cela s'appelle philosopher, en d'autres termes.
Et c'est gratuit.
vendredi 28 juin 2013
jeudi 27 juin 2013
Rien à dire, rien à écrire et pourtant cette fille aux cheveux bleus
Rien à dire. Une fois que c'est écrit, c'est dit.
***
Une fille aux cheveux bleus. Elle est montée sur un vélo déglingué. Ses vêtements sont en mauvais état. Un type aux cheveux bruns et broussailleux marche d'un pas lent derrière elle. Il porte un tee-shirt vert de gris.
-Envoie-heille Pinote! I' va être parti si on s'grouille pas l'cul! gueule la fille aux cheveux mauves.
-Menute! Menute! lui répond Pinote.
Ils s'engouffrent dans un logement et en ressortent aussitôt.
Une heure plus tard, la même fille aux cheveux bleus montée sur son vélo et Pinote, le type aux cheveux broussailleux qui marche d'un pas encore plus lent derrière elle.
Elle continue de gueuler, de sacrer et de crier après son camarade d'infortune.
Ils s'engouffrent dans le même foutu logement. Puis le même manège continue l'heure d'ensuite. Et l'heure d'après. En fait, d'heure en heure, ils font le même trajet.
Personne ne sait vraiment pourquoi.
Personne ne s'en parle vraiment.
***
Rien à écrire. Une fois que c'est dit, aussi bien se la fermer.
***
Et je ne me la fermerai pas! Nah!
***
Une fille aux cheveux bleus. Elle est montée sur un vélo déglingué. Ses vêtements sont en mauvais état. Un type aux cheveux bruns et broussailleux marche d'un pas lent derrière elle. Il porte un tee-shirt vert de gris.
-Envoie-heille Pinote! I' va être parti si on s'grouille pas l'cul! gueule la fille aux cheveux mauves.
-Menute! Menute! lui répond Pinote.
Ils s'engouffrent dans un logement et en ressortent aussitôt.
Une heure plus tard, la même fille aux cheveux bleus montée sur son vélo et Pinote, le type aux cheveux broussailleux qui marche d'un pas encore plus lent derrière elle.
Elle continue de gueuler, de sacrer et de crier après son camarade d'infortune.
Ils s'engouffrent dans le même foutu logement. Puis le même manège continue l'heure d'ensuite. Et l'heure d'après. En fait, d'heure en heure, ils font le même trajet.
Personne ne sait vraiment pourquoi.
Personne ne s'en parle vraiment.
***
Rien à écrire. Une fois que c'est dit, aussi bien se la fermer.
***
Et je ne me la fermerai pas! Nah!
mercredi 26 juin 2013
Michel Lemieux le gars qui ne votait pas
Alors voilà, c'est l'histoire d'un gars qui ne votait plus et ne voulait plus rien savoir.
-J'vote p'us! J'veux p'us rien savoir! disait-il à qui mieux mieux.
Et c'est drôle à dire, mais ce gars-là s'appelait Michel Lemieux, comme le joueur de hockey, sauf qu'il ne pratiquait aucun sport et vouait la politique aux gémonies.
-Qu'i' mangent toutte d'la marde ces ciboires de chiens sales! qu'il rajoutait parfois à ses antiennes sans que l'on eût songé y rajouter un air de pipeau.
Ce gars-là devait faire dans les cinq pieds trois pouces maximum. Il ressemblait vaguement à n'importe qui. Et il ne s'expliquait jamais sur les raisons de ses amours comme de ses haines.
Il ne votait plus. Il ne voulait plus rien savoir. Pour Lemieux, tous les politiciens étaient des crosseurs et ça ne lui donnait pas plus le goût de jouer au hockey.
Il vint un jour où Michel Lemieux était dans un bar avec des mauvais compagnons qui l'agaçaient avec la politique.
-Tu d'vrais t'présenter Lemieux. Moé j'voterais pour toé, pis toutte la gang icitte d'dans, parce qu'on pense comme toé que c'est toutte une hostie de gang de voleurs. Toé, Lemieux, t'hayis la politique pis t'es lette... Ça fait que tu nous aiderais à toutte les envoyer chier... Ça fait qu'on t'donne mille piastres si tu t'présentes, ok?
Lemieux avait soif ce soir-là. Ce qui fait qu'il s'est présenté aux élections.
Il ne changea pas un iota de son discours pendant la campagne électorale.
-Moé j'vote pas pis sont toutte des crosseurs! qu'il répétait inlassablement chaque fois qu'on lui demandait quoi que ce soit.
Sur son affiche c'était écrit : VOTEZ POUR MOÉ. J'VOTE JAMAIS. C'EST TOUTTE DES HOSTIES DE CROSSEURS!
Les gens votèrent pour Michel Lemieux parce qu'ils croyaient, entre autres, que c'était vraiment le célèbre joueur de hockey des Cataplasmes de Shawinigan qui se présentait.
Ce qui fait que Michel Lemieux fût élu facilement avec une majorité plus que confortable de quatre-vingt-cinq pourcent du vote du vingt pourcent d'électeurs qui votaient encore.
Michel Lemieux fût un peu surpris de devenir maire de la ville.
Mais l'époque roulait pour des gars comme lui.
Son discours de victoire fût bref et à l'image de ce que Lemieux avait toujours été.
-C'est pas parce que j'ai gagné les élections que j'va's changer d'avis! J'ai même pas voté pour ces élections-citte, comme pour tous 'es autres, pis j'pense encore que les politiciens sont toutte des crosseurs, des menteurs pis des pleins d'marde... J'sais pas c'que j'va's faire demain matin... Probablement démissionner... Anyway, mes chums m'ont donné mille piastres pour que j'me présente pis j'su's pas si à l'argent que ça... Mille piastres, ça paye cecitte pis cela. Qu'est-cé que j'ferais avec plus d'argent? Ej'le dépenserais! Ça fait que, tout bien réfléchi, je démissionne et vous rappelle que quatre-vingt pourcent du monde vote p'us aux élections... Ce qui fait que tout le monde s'en crisse... Donc... Heu... C'est ça qui est ça... J'm'en r'tourne au bar boire avec mes vieux chums... Le reste j'm'en crisse... La farce a assez durée...
Michel Lemieux n'avait même pas de texte. Il t'avait sorti ça tout d'un trait. Nous l'avons tous applaudi à tout rompre. La farce avait assez durée. Mais c'était une farce qui allait tout de même entrer dans la légende. Une farce contre l'establishment. Une farce comme seul Michel Lemieux pouvait nous en faire une.
-J'vote p'us! J'veux p'us rien savoir! disait-il à qui mieux mieux.
Et c'est drôle à dire, mais ce gars-là s'appelait Michel Lemieux, comme le joueur de hockey, sauf qu'il ne pratiquait aucun sport et vouait la politique aux gémonies.
-Qu'i' mangent toutte d'la marde ces ciboires de chiens sales! qu'il rajoutait parfois à ses antiennes sans que l'on eût songé y rajouter un air de pipeau.
Ce gars-là devait faire dans les cinq pieds trois pouces maximum. Il ressemblait vaguement à n'importe qui. Et il ne s'expliquait jamais sur les raisons de ses amours comme de ses haines.
Il ne votait plus. Il ne voulait plus rien savoir. Pour Lemieux, tous les politiciens étaient des crosseurs et ça ne lui donnait pas plus le goût de jouer au hockey.
Il vint un jour où Michel Lemieux était dans un bar avec des mauvais compagnons qui l'agaçaient avec la politique.
-Tu d'vrais t'présenter Lemieux. Moé j'voterais pour toé, pis toutte la gang icitte d'dans, parce qu'on pense comme toé que c'est toutte une hostie de gang de voleurs. Toé, Lemieux, t'hayis la politique pis t'es lette... Ça fait que tu nous aiderais à toutte les envoyer chier... Ça fait qu'on t'donne mille piastres si tu t'présentes, ok?
Lemieux avait soif ce soir-là. Ce qui fait qu'il s'est présenté aux élections.
Il ne changea pas un iota de son discours pendant la campagne électorale.
-Moé j'vote pas pis sont toutte des crosseurs! qu'il répétait inlassablement chaque fois qu'on lui demandait quoi que ce soit.
Sur son affiche c'était écrit : VOTEZ POUR MOÉ. J'VOTE JAMAIS. C'EST TOUTTE DES HOSTIES DE CROSSEURS!
Les gens votèrent pour Michel Lemieux parce qu'ils croyaient, entre autres, que c'était vraiment le célèbre joueur de hockey des Cataplasmes de Shawinigan qui se présentait.
Ce qui fait que Michel Lemieux fût élu facilement avec une majorité plus que confortable de quatre-vingt-cinq pourcent du vote du vingt pourcent d'électeurs qui votaient encore.
Michel Lemieux fût un peu surpris de devenir maire de la ville.
Mais l'époque roulait pour des gars comme lui.
Son discours de victoire fût bref et à l'image de ce que Lemieux avait toujours été.
-C'est pas parce que j'ai gagné les élections que j'va's changer d'avis! J'ai même pas voté pour ces élections-citte, comme pour tous 'es autres, pis j'pense encore que les politiciens sont toutte des crosseurs, des menteurs pis des pleins d'marde... J'sais pas c'que j'va's faire demain matin... Probablement démissionner... Anyway, mes chums m'ont donné mille piastres pour que j'me présente pis j'su's pas si à l'argent que ça... Mille piastres, ça paye cecitte pis cela. Qu'est-cé que j'ferais avec plus d'argent? Ej'le dépenserais! Ça fait que, tout bien réfléchi, je démissionne et vous rappelle que quatre-vingt pourcent du monde vote p'us aux élections... Ce qui fait que tout le monde s'en crisse... Donc... Heu... C'est ça qui est ça... J'm'en r'tourne au bar boire avec mes vieux chums... Le reste j'm'en crisse... La farce a assez durée...
Michel Lemieux n'avait même pas de texte. Il t'avait sorti ça tout d'un trait. Nous l'avons tous applaudi à tout rompre. La farce avait assez durée. Mais c'était une farce qui allait tout de même entrer dans la légende. Une farce contre l'establishment. Une farce comme seul Michel Lemieux pouvait nous en faire une.
lundi 24 juin 2013
Peinture en direct, John Lennon, Sixto Rodriguez...
La fin de semaine s'est passée sous le signe de l'art. Mes journées portes ouvertes à mon atelier-galerie d'art ont été l'occasion de renouer avec ma démarche artistique qui se situe par-delà les conventions de ma guilde.
Tout a commencé avec l'exposition Simplement dans ma cour, du temps que je demeurais près de l'église Saint-Philippe, au centre-ville de Trois-Rivières. Je ne renie pas le fait d'exposer ça et là, dans les bars ou les bibliothèques. Cependant, rien n'équivaut le plaisir de contrôler soi-même son produit et son environnement. Rien ne vaut l'assentiment de ses voisins, tous différents ou indifférents à l'art, mais qui voient l'art tomber dans leur quartier comme un événement aussi important que la conquête de la Lune. C'est niaiseux à dire, et ni voyez aucune prétention, mais rien ne vaut le fait d'offrir la Lune et le rêve à des inconnus. Rien ne vaut des commentaires comme «Man! C'est b'en qu'trop hot c'que tu fais!» Ça réchauffe le coeur. Et ça rend le pinceau plus gracieux tout en étant plus précis. On finit par ne plus faire semblant de produire de l'art naïf ou populaire.
J'ai peint la cathédrale de Trois-Rivières en direct, hier, selon l'angle de vue que m'offre mon bout de pelouse.
Des tas de badauds se sont sentis happy ou happés par le moment. C'était magique. Le temps a filé à toute vitesse. Et j'ai plié boutique à 19h00, une heure plus tard que prévu, pour satisfaire la curiosité des uns et des autres. J'ai bu un excellent vin blanc pour fêter ça. Et j'ai dormi l'âme et la conscience en paix.
Ma blonde et partenaire d'art me racontait ce matin que Tex Lecor a déclaré dans une entrevue qu'il n'y avait plus personne pour peindre en direct de nos jours. Je dois bien quelque chose à monsieur Lecor puisque je l'ai fait hier.
Il y a un gars, entre autres, qui est passé pour me dire que j'avais peint la fenêtre de sa chambre. Il me reste à le peindre, lui, dans la fenêtre de sa chambre...
***
Samedi soir au Parc Champlain, au centre-ville de Trois-Rivières, il y avait un monsieur qui chantait des tounes de John Lennon dans un micro accompagné par un système de karaoké. Une dame était avec lui pour replacer le pot de change de temps en temps. Le monsieur assis dans son quadriporteur chantait pour ramasser des fonds pour une cause qui malheureusement m'échappe en ce moment. Nous lui avons laissé notre obole. Et nous avons écouté ses mélodies, assis sur un banc de parc.
Je me souviens d'avoir chanté Power to the People dans le Parc Champlain à une autre époque. J'avais changé les paroles pour «Pouvoir aux citoyens! Pouvoir aux citoyennes!»
L'esprit de John Lennon hante même les rues de Trois-Rivières, cette ville de freaks qui s'ignorent. Formidable comédie bien humaine avec des personnages d'une naïveté attendrissante qui ne feraient pas de mal à une mouche.
***
Hier matin, avant que d'aller peindre la cathédrale, j'ai visionné un documentaire fascinant à propos de Sixto Rodriguez, ce chanteur et guitariste culte. Ce type de Détroit d'origine mexicaine était inconnu chez-lui et plusieurs fois disques d'or en Afrique du Sud. Il a sorti deux albums dans les années '70. Les Sud-Africains croyaient qu'il s'était flingué ou bien immolé par le feu pendant un spectacle. En vérité, le gars était toujours vivant et travaillait comme ouvrier à Détroit dans le domaine de la construction. Il ne savait pas qu'il était une idole en Afrique du Sud jusqu'à ce que quelqu'un là-bas se demande d'où il venait et qui il était. Le documentaire est d'autant plus émouvant qu'il nous emmène dans une histoire qui tient du conte de fées. Le type qu'on croyait mort flingué pendant un spectacle était encore vivant! Je ne vous en dis pas plus. Le film s'intitule Searching for Sugar Man. Je vous laisse sur une chanson de Sixto Rodriguez, le ressuscité.
Tout a commencé avec l'exposition Simplement dans ma cour, du temps que je demeurais près de l'église Saint-Philippe, au centre-ville de Trois-Rivières. Je ne renie pas le fait d'exposer ça et là, dans les bars ou les bibliothèques. Cependant, rien n'équivaut le plaisir de contrôler soi-même son produit et son environnement. Rien ne vaut l'assentiment de ses voisins, tous différents ou indifférents à l'art, mais qui voient l'art tomber dans leur quartier comme un événement aussi important que la conquête de la Lune. C'est niaiseux à dire, et ni voyez aucune prétention, mais rien ne vaut le fait d'offrir la Lune et le rêve à des inconnus. Rien ne vaut des commentaires comme «Man! C'est b'en qu'trop hot c'que tu fais!» Ça réchauffe le coeur. Et ça rend le pinceau plus gracieux tout en étant plus précis. On finit par ne plus faire semblant de produire de l'art naïf ou populaire.
J'ai peint la cathédrale de Trois-Rivières en direct, hier, selon l'angle de vue que m'offre mon bout de pelouse.
Des tas de badauds se sont sentis happy ou happés par le moment. C'était magique. Le temps a filé à toute vitesse. Et j'ai plié boutique à 19h00, une heure plus tard que prévu, pour satisfaire la curiosité des uns et des autres. J'ai bu un excellent vin blanc pour fêter ça. Et j'ai dormi l'âme et la conscience en paix.
Ma blonde et partenaire d'art me racontait ce matin que Tex Lecor a déclaré dans une entrevue qu'il n'y avait plus personne pour peindre en direct de nos jours. Je dois bien quelque chose à monsieur Lecor puisque je l'ai fait hier.
Il y a un gars, entre autres, qui est passé pour me dire que j'avais peint la fenêtre de sa chambre. Il me reste à le peindre, lui, dans la fenêtre de sa chambre...
***
Samedi soir au Parc Champlain, au centre-ville de Trois-Rivières, il y avait un monsieur qui chantait des tounes de John Lennon dans un micro accompagné par un système de karaoké. Une dame était avec lui pour replacer le pot de change de temps en temps. Le monsieur assis dans son quadriporteur chantait pour ramasser des fonds pour une cause qui malheureusement m'échappe en ce moment. Nous lui avons laissé notre obole. Et nous avons écouté ses mélodies, assis sur un banc de parc.
Je me souviens d'avoir chanté Power to the People dans le Parc Champlain à une autre époque. J'avais changé les paroles pour «Pouvoir aux citoyens! Pouvoir aux citoyennes!»
L'esprit de John Lennon hante même les rues de Trois-Rivières, cette ville de freaks qui s'ignorent. Formidable comédie bien humaine avec des personnages d'une naïveté attendrissante qui ne feraient pas de mal à une mouche.
***
Hier matin, avant que d'aller peindre la cathédrale, j'ai visionné un documentaire fascinant à propos de Sixto Rodriguez, ce chanteur et guitariste culte. Ce type de Détroit d'origine mexicaine était inconnu chez-lui et plusieurs fois disques d'or en Afrique du Sud. Il a sorti deux albums dans les années '70. Les Sud-Africains croyaient qu'il s'était flingué ou bien immolé par le feu pendant un spectacle. En vérité, le gars était toujours vivant et travaillait comme ouvrier à Détroit dans le domaine de la construction. Il ne savait pas qu'il était une idole en Afrique du Sud jusqu'à ce que quelqu'un là-bas se demande d'où il venait et qui il était. Le documentaire est d'autant plus émouvant qu'il nous emmène dans une histoire qui tient du conte de fées. Le type qu'on croyait mort flingué pendant un spectacle était encore vivant! Je ne vous en dis pas plus. Le film s'intitule Searching for Sugar Man. Je vous laisse sur une chanson de Sixto Rodriguez, le ressuscité.
dimanche 23 juin 2013
Peinture en direct aujourd'hui sur ma pelouse
Je vais peindre une toile en direct sur ma pelouse aujourd'hui. C'est dans le cadre des journées ouvertes de mon atelier-galerie d'art. C'est ouvert au public et c'est gratuit. Cela se passe au 448 de la rue Niverville à Trois-Rivières, de 13h00 à 18h00. C'est tout près de la cathédrale au centre-ville. Il y a du stationnement disponible du côté de la rue Royale. Je vais peindre la cathédrale de Trois-Rivières, que l'on voie bien d'où je suis.
Au plaisir de s'y voir si vous me faites l'honneur d'une visite.
vendredi 21 juin 2013
Journées portes ouvertes à l'Atelier-galerie d'art Simplement
Cela se passe quelque part au centre-ville de Trois-Rivières, bien entendu. C'est ouvert au public pour deux jours. Ensuite, je retourne à mes pinceaux pour préparer une nouvelle collection.
jeudi 20 juin 2013
Un simple panneau d'affichage
Pour ceux et celles qui ne le savent pas encore, c'est samedi et dimanche, les 22 et 23 juin, de 13h00 à 18h00. Comme je n'ouvre pas tous les jours, ni toutes les semaines, c'est le temps de me faire ce privilège de venir voir ça. Je ne vous achalerai pas pour acheter mes oeuvres. Vous pourrez les contempler et les commenter sans gêne.
Je me situe à la frontière de l'art naïf et populaire, de l'expressionnisme et de quelque chose qui rappelle Fred, dessinateur des aventures de Philémon. D'aucuns ont une toute autre opinion. Mais je ne saurais les nommer. Peut-être même qu'ils n'existent pas.
Vive l'art.
Tout est dit...
Après tout... ce n'est qu'un panneau d'affichage!
mercredi 19 juin 2013
J'ai le cul bénit
Je suis un peu pressé dans le temps mais je m'en voudrais de délaisser tout à fait mon blogue. J'ai les deux mains dans la peinture puisque je prépare deux journées portes ouvertes à mon atelier-galerie d'art intitulé Simplement, comme mon blogue, comme l'ancienne émission de radio que j'animais sur les ondes de Radio Basse-Ville, à Québec. Comme quoi j'ai de la suite dans les idées fixes.
Je voudrais vous dire que vous n'êtes pas tenus, chers lecteurs et lectrices, d'acheter quoi que ce soit si vous venez visiter ma galerie. Je suis plus près de Monet que de monnaie, si vous voyez ce que je veux dire. Mon bonheur c'est de voir quelqu'un sourire devant l'un de mes tableaux. Cela vaut tout l'or du monde. C'est de l'art. Il n'y a pas de prix pour ça. Même s'il faut payer ses boires et déboires d'un jour à l'autre, comme tout le monde.
J'achève de peindre mon panneau d'affichage. J'hésite à vous le montrer ce matin. Ce sera demain, pour maintenir un certain suspense sans quoi la vie est gâchée.Peut-être pas la vôtre. Certainement la mienne. Les artistes sont en représentation permanente et je ne vaux pas mieux qu'eux-mêmes. C'est comme si j'étais un artiste, bien que je ne sois pas membre d'aucune association et que je ne reçoive aucune subvention. Je ne dirai pas non en temps voulu, mais j'ai les doigts qui se crispent rien qu'à l'idée de remplir des formulaires avec des patatis patatas qui sont autant de courbettes pour rien. La communauté décidera elle-même si je suis un artiste. Il s'en trouve pour penser que je ne suis pas tout à fait nul. Et cela me réjouit. C'est un énorme privilège que de peindre des toiles qui font rire ou bien qui ne font rien du tout. Je vous en remercie tous et toutes, même si je ne vous connais pas et même si vous ne lisez pas ce texte. Je me sens plein de gratitude, que voulez-vous.
Je dois le summum de la gratitude à ma blonde, Carole, qui a cru en moi quand j'étais incrédule face à mes pinceaux. Sans elle, je serais encore un paperback writer-drawer-whatever, sous-produit de la culture underground trifluvienne. Alors que maintenant, je suis simplement moi-même, sans fard, comme le plus joyeux des artistes vivant au confluent de la rivière Tapiskwan Sipi et du grand fleuve Magtogoek. Ma muse est à mes côtés et je m'amuse à peindre des gens heureux, comme s'il était permis de vivre autrement qu'en artiste maudit. Vrai comme je le dis, j'ai le cul bénit.
Je voudrais vous dire que vous n'êtes pas tenus, chers lecteurs et lectrices, d'acheter quoi que ce soit si vous venez visiter ma galerie. Je suis plus près de Monet que de monnaie, si vous voyez ce que je veux dire. Mon bonheur c'est de voir quelqu'un sourire devant l'un de mes tableaux. Cela vaut tout l'or du monde. C'est de l'art. Il n'y a pas de prix pour ça. Même s'il faut payer ses boires et déboires d'un jour à l'autre, comme tout le monde.
J'achève de peindre mon panneau d'affichage. J'hésite à vous le montrer ce matin. Ce sera demain, pour maintenir un certain suspense sans quoi la vie est gâchée.Peut-être pas la vôtre. Certainement la mienne. Les artistes sont en représentation permanente et je ne vaux pas mieux qu'eux-mêmes. C'est comme si j'étais un artiste, bien que je ne sois pas membre d'aucune association et que je ne reçoive aucune subvention. Je ne dirai pas non en temps voulu, mais j'ai les doigts qui se crispent rien qu'à l'idée de remplir des formulaires avec des patatis patatas qui sont autant de courbettes pour rien. La communauté décidera elle-même si je suis un artiste. Il s'en trouve pour penser que je ne suis pas tout à fait nul. Et cela me réjouit. C'est un énorme privilège que de peindre des toiles qui font rire ou bien qui ne font rien du tout. Je vous en remercie tous et toutes, même si je ne vous connais pas et même si vous ne lisez pas ce texte. Je me sens plein de gratitude, que voulez-vous.
Je dois le summum de la gratitude à ma blonde, Carole, qui a cru en moi quand j'étais incrédule face à mes pinceaux. Sans elle, je serais encore un paperback writer-drawer-whatever, sous-produit de la culture underground trifluvienne. Alors que maintenant, je suis simplement moi-même, sans fard, comme le plus joyeux des artistes vivant au confluent de la rivière Tapiskwan Sipi et du grand fleuve Magtogoek. Ma muse est à mes côtés et je m'amuse à peindre des gens heureux, comme s'il était permis de vivre autrement qu'en artiste maudit. Vrai comme je le dis, j'ai le cul bénit.
mardi 18 juin 2013
À propos des artistes et des gratteux de guitare
Les artistes et les gratteux de guitare sont des idéalistes. Comme ils font souvent partie des deux guildes, ils n'en sont que deux fois plus dans les nuages.
Tout le monde envie le talent et lui trouve des raisons surnaturelles.
Et en même temps personne ne voudrait porter la croix, la plume ou le diapason.
Ce qui fait qu'il y a des jaloux pour envier ceux qui se permettent de transcender toutes les formes d'esclavage humain par un chant céleste ou bien une image bien ressentie.
Prenons cette matamore de la police de Montréal. Celle qui vous poivrait pour trois fois rien. L'agente Unetelle. Elle s'était aussi fait prendre à déclarer lors d'une intervention qu'il y avait du trouble avec des carrés rouges, des artistes et des gratteux de guitare, tous des idéalistes qui dérangent l'ordre établi. Cet ordre incarné par cette bonne femme à côté de ses pompes qui porte un fusil sur elle.
Eh bien, non, elle n'aimait pas les artistes et les gratteux de guitare.
Comme beaucoup d'autres j'imagine.
Si on les écoutait, ces ratés, il faudrait changer le monde.
lundi 17 juin 2013
Journées portes ouvertes les 22 et 23 juin prochains
Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
Journées portes ouvertes à l’atelier-galerie d’art de l’artiste-peintre Gaétan
L'artiste-peintre Gaétan ouvre les portes de son nouvel atelier au public les 22 et 23 juin prochains, de 13h00 à 18h00. Pour l’occasion, l’atelier de l’artiste se métamorphosera en galerie d’art. L’atelier-galerie d’art Simplement est situé au 448 de la rue Niverville, au centre-ville de Trois-Rivières.
Les tableaux de l’artiste s’apparentent tout à la fois à l’art naïf, à l’expressionnisme ainsi qu’à l’univers de la bande dessinée. Ses œuvres foisonnent de personnages évoluant dans des milieux sylvestres ou urbains qui rappellent fortement la Mauricie.
Sa vision caricaturale
du monde est unique et inspirée. Sa joie de vivre se manifeste en couleurs
vives et en formes rondes pour le plus grand bonheur des yeux.Pour diffusion immédiate
Journées portes ouvertes à l’atelier-galerie d’art de l’artiste-peintre Gaétan
L'artiste-peintre Gaétan ouvre les portes de son nouvel atelier au public les 22 et 23 juin prochains, de 13h00 à 18h00. Pour l’occasion, l’atelier de l’artiste se métamorphosera en galerie d’art. L’atelier-galerie d’art Simplement est situé au 448 de la rue Niverville, au centre-ville de Trois-Rivières.
Les tableaux de l’artiste s’apparentent tout à la fois à l’art naïf, à l’expressionnisme ainsi qu’à l’univers de la bande dessinée. Ses œuvres foisonnent de personnages évoluant dans des milieux sylvestres ou urbains qui rappellent fortement la Mauricie.
-30-
Source:
Gaétan Bouchard
bouchard.gaetan@gmail.com
Le
dossier de presse est disponible sur demande.
vendredi 14 juin 2013
La run de Ron
Ron habite dans un taudis du centre-ville qui passe au feu une fois par année. Il y a plus de vingt-neuf logements dans cet immeuble sordide et celui de Ron est le plus laid d'entre tous. Les fenêtres ont été arrachées et remplacées par des morceaux de contreplaqué.
Ron n'a pas de fenêtre. Son voisin non plus.
C'est le locataire d'avant Ron qui a pété les vitres. Il avait perdu ses clés et il était saoul. Il a fait contre mauvaise fortune sale coeur. Et paf! Tout a revolé en mille morceaux. Ron aurait fait la même chose, même à jeun.
Ron n'a pas de fenêtre. Son voisin non plus.
C'est le locataire d'avant Ron qui a pété les vitres. Il avait perdu ses clés et il était saoul. Il a fait contre mauvaise fortune sale coeur. Et paf! Tout a revolé en mille morceaux. Ron aurait fait la même chose, même à jeun.
Ron porte une calotte qui rappelle celle des soldats de la guerre de Sécession. Il ressemble vaguement à Frank Zappa et Groucho Marx, le compte en banque sans doute moins garni et le crâne dégarni sous sa calotte de Confédéré sudiste.
Il y a un gros drapeau sudiste dans le studio de Ron. Il y a aussi quelques tasses, deux cendriers et un gros pot de café instantané. Il n'y a pas de télé ni de radio. Ron n'écoute ni ne regarde rien. Il fume des cigarettes et boit du café instantané et puis c'est tout.
Ron passe le plus clair de son temps dans les rues de la ville à fouiller dans les poubelles. On le voit souvent sur son vélo, traînant derrière lui des masses de matériaux, de canettes et de bouteilles vides. Sa remorque est un peu croche et semble sortie d'entre les mains de Fred Caillou. Elle grince à chaque coup de pédale. Et Ron pédale tout le temps avec une cigarette entre les lèvres, soufflant comme un dragon moribond dans les côtes.
Il fait toujours la même run, tous les jours, comme les chats, les goélands ou bien autre chose.
C'est la run de Ron.
Le gars qui a un drapeau sudiste dans son studio.
Le gars qui a toujours trop chaud dans son taudis parce qu'il n'a pas de fenêtre.
Ce qui fait qu'il dort la porte ouverte, comme s'il dormait dans la rue.
Ron n'éteint jamais ses lumières la nuit. Ce n'est pas chic de le voir dormir sur le plancher, en sous-vêtements malpropres, avec sa calotte de sudiste sur la tête.
Le bloc de Ron est à vendre. C'est écrit sur la pancarte que le propriétaire prend sa retraite. Il laisse entendre que c'est un bloc qui se paie tout seul parce qu'il y a vingt-neuf logements en revenus pour un investissement qui représente une peanut.
jeudi 13 juin 2013
mardi 11 juin 2013
Qu'est-ce que l'art? Hein? Quoi? Hum?
Qu'est-ce que l'art? Tout ce qui me sauve du possible, de la logique, du conditionnement, des réflexes de chien de Pavlov...
Il n'y a pas que l'art dans la vie de ceux qui ont bâti les pyramides. Et qui les ont bâtis, hein?
Certains croient que les pharaons les ont construites. D'autres prétendent que c'était les extraterrestres. Et il s'en trouve même quelques-uns, dont moi, pour laisser entendre que les pyramides sont l'oeuvre des esclaves. Moïse serait plutôt d'accord avec moi. Et les trois grands courants religieux du monothéisme international.
Quoi de mieux que de dessiner des gros nez et des maisons dans un pré après avoir bâti quelque chose pour le pharaon Chéops ou bien Micromégas, l'extra-terrestre du conte éponyme de Voltaire? Je nous le demande. Et j'y réponds tout en feignant une question mal rédigée. Je suis trop fort en littérature improvisée. C'est comme si je ne m'intéressais qu'à tout ce qui est inutile.
L'art... L'art... L'art c'est beau.
Et c'est un univers tellement vaste qu'on n'a jamais fini d'en voir le bout.
Tout ça pour m'éviter de théoriser sur l'art comme si le beau pouvait s'expliquer par quelque chose de laid que l'on lit comme s'il fallait être noté là-dessus.
Permettez-moi de finir en vous invitant à écouter ce petit air de musique afin de ne plus réfléchir.
lundi 10 juin 2013
Un sermon pour nous
Quand je me sens sur le bord de ne parler que de moi, je me fous un bon coup de pied dans le cul pour parler de n'importe qui, n'importe quoi et même n'importe comment.
Je vais vous parler de nous, tiens.
Je ne suis pas le gars qui en parle le plus souvent. Je ne vous connais pas tous. Dès le départ, mon nous a besoin d'être large comme tous les océans du monde avec tout ce qu'ils contiennent de poissons et de petites créatures molles ou dures.
Se conférer le droit de parler au nous ne peut pas se confiner à deux ou trois personnes. Nous ne sommes plus des adolescents. Tant qu'à inclure, je m'imagine le monde comme dans Star Trek. Les humains s'appellent des Terriens. Et le Russe est dans le même bateau que l'Américain et l'Afro-américaine. Le Vulcain lui-même devient nous. Tant qu'à penser au nous, aussi bien ne pas perdre de temps et l'envisager sous l'angle cosmique. Qu'on y monte à pieds ou six pieds sous terre, la seule destination possible est l'éternité. Il serait con que nous nous étripions quand il y a tant à découvrir, tant à s'amuser, tant à s'aimer sans se crisser des claques sur la gueule.
Donc, nous sommes là. Un point c'est tout. Et nous devons vivre ensemble.
Vulcains ou Magouas, Terriens ou Martiens, nous ne sommes pas qu'un drapeau planté dans le cul.
Nous sommes des créatures de chair et de sang.
Nous pouvons nous faire mal quand nous nous chicanons.
Et personne n'y gagne à se fendre la gueule quand on sait qu'un jour ou l'autre un drone finira par régler toute chicane en deux temps trois famines.
Nous pouvons écouter un match de lancer de fer à cheval ensemble.
Nous pouvons assister à un spectacle gratuit dans un parc.
Nous avons de l'eau gratuite et des réfrigérateurs.
Nous sommes là et la plupart du temps, il faut le dire, il ne se passe rien de bien malin.
Du moins autour de moi.
Nous ne sommes pas du méchant monde, j'imagine.
Nous sommes des Québécois. Tous ceux qui sont là ici et maintenant, de souche comme de mouche. De couche. De bouche. De ploutche.
Alléluia.
Je vais vous parler de nous, tiens.
Je ne suis pas le gars qui en parle le plus souvent. Je ne vous connais pas tous. Dès le départ, mon nous a besoin d'être large comme tous les océans du monde avec tout ce qu'ils contiennent de poissons et de petites créatures molles ou dures.
Se conférer le droit de parler au nous ne peut pas se confiner à deux ou trois personnes. Nous ne sommes plus des adolescents. Tant qu'à inclure, je m'imagine le monde comme dans Star Trek. Les humains s'appellent des Terriens. Et le Russe est dans le même bateau que l'Américain et l'Afro-américaine. Le Vulcain lui-même devient nous. Tant qu'à penser au nous, aussi bien ne pas perdre de temps et l'envisager sous l'angle cosmique. Qu'on y monte à pieds ou six pieds sous terre, la seule destination possible est l'éternité. Il serait con que nous nous étripions quand il y a tant à découvrir, tant à s'amuser, tant à s'aimer sans se crisser des claques sur la gueule.
Donc, nous sommes là. Un point c'est tout. Et nous devons vivre ensemble.
Vulcains ou Magouas, Terriens ou Martiens, nous ne sommes pas qu'un drapeau planté dans le cul.
Nous sommes des créatures de chair et de sang.
Nous pouvons nous faire mal quand nous nous chicanons.
Et personne n'y gagne à se fendre la gueule quand on sait qu'un jour ou l'autre un drone finira par régler toute chicane en deux temps trois famines.
Nous pouvons écouter un match de lancer de fer à cheval ensemble.
Nous pouvons assister à un spectacle gratuit dans un parc.
Nous avons de l'eau gratuite et des réfrigérateurs.
Nous sommes là et la plupart du temps, il faut le dire, il ne se passe rien de bien malin.
Du moins autour de moi.
Nous ne sommes pas du méchant monde, j'imagine.
Nous sommes des Québécois. Tous ceux qui sont là ici et maintenant, de souche comme de mouche. De couche. De bouche. De ploutche.
Alléluia.
jeudi 6 juin 2013
Une histoire comme un coup de pied dans le haïku
Cette histoire il me faut l'écrire comme un coup de pied dans le haïku...
Allons-y... Go!
***
Il n'était pas malin mais il n'était pas là.
On l'appelait Pas-là.
Pas-là Laferté, un gars qui avait perdu ses mitaines et qui se demandait si quelqu'un les avait vues, comme ça, par hasard.
-On est en juin coq! lui avait répondu Tommy Gervais, un gars qui parlait avec l'accent du Rochon, à Trois-Rivières. D'où la présence du mot coq pour désigner son interlocuteur.
-Ouin ben j'mets des mitaines même en juin parce qu'i' fait encore pas mal frette en bicyc'! répliqua Pas-là.
-E'l'sais-tu y'où's'qu'i' sont tes mitaines coq? ajouta Gervais, le gars du Rochon.
-En tous 'es cas... M'en va's les chercher ailleurs...
Pas-là prit la porte et on ne le revit plus jamais.
Quant à savoir pourquoi nous savions qu'il s'appelait Pas-là, c'est trop demandé à ma petite mémoire.
Je me souviens seulement qu'il n'était pas malin et qu'il s'appelait Pas-là Laferté, le gars qui avait perdu ses mitaines.
Bien sûr que ce n'est pas une grosse récolte pour aujourd'hui.
Bien sûr que ce conte fait un peu court.
Mais je ne me sens pas Voltaire ce matin et j'ai seulement envie de donner un coup de pied dans le haïku.
Allons-y... Go!
***
Il n'était pas malin mais il n'était pas là.
On l'appelait Pas-là.
Pas-là Laferté, un gars qui avait perdu ses mitaines et qui se demandait si quelqu'un les avait vues, comme ça, par hasard.
-On est en juin coq! lui avait répondu Tommy Gervais, un gars qui parlait avec l'accent du Rochon, à Trois-Rivières. D'où la présence du mot coq pour désigner son interlocuteur.
-Ouin ben j'mets des mitaines même en juin parce qu'i' fait encore pas mal frette en bicyc'! répliqua Pas-là.
-E'l'sais-tu y'où's'qu'i' sont tes mitaines coq? ajouta Gervais, le gars du Rochon.
-En tous 'es cas... M'en va's les chercher ailleurs...
Pas-là prit la porte et on ne le revit plus jamais.
Quant à savoir pourquoi nous savions qu'il s'appelait Pas-là, c'est trop demandé à ma petite mémoire.
Je me souviens seulement qu'il n'était pas malin et qu'il s'appelait Pas-là Laferté, le gars qui avait perdu ses mitaines.
Bien sûr que ce n'est pas une grosse récolte pour aujourd'hui.
Bien sûr que ce conte fait un peu court.
Mais je ne me sens pas Voltaire ce matin et j'ai seulement envie de donner un coup de pied dans le haïku.
mercredi 5 juin 2013
mardi 4 juin 2013
La politique est corrompue comme tout le monde
La politique est corrompue parce que les citoyens sont corrompus. On cherchera longtemps la pureté au sein de la communauté. Plus d'un Diogène a dû se pendre à sa lanterne en cherchant un honnête homme au cours des ans, des siècles et des millénaires. Diogène lui-même n'était pas un exemple. Il fabriquait de la fausse monnaie du temps de sa jeunesse. Cela ne signifie pas que le monde soit sans espoir. Cela veut dire qu'il ne faut pas trop se séparer de Voltaire, voire de la rue, pour comprendre quelque chose.
Ce bon vieux Michel Chartrand finirait par me dire que dans la lutte ce n'est pas toujours le temps de philosopher comme l'idiot de fonctionnaire qui gère l'hôpital dans Salle No. 6 de Tchekhov. Le docteur Raguine se croit bien fin, dans Salle No. 6. Raguine est un homme raffiné d'esprit qui se pose des questions éthérées pour oublier la collusion, la fraude et la corruption qu'il pratique comme tout le monde. Dans le fin fond, ce type-là est une crapule. Une crapule qui oblige tous les autres à vivre comme des larves à consommer les restes de leurs débauches nihilistes.
Où veux-je en venir?
Au fait que la lutte continue. Comme toujours.
Il faut sortir ses vidanges tous les lundis. Surtout l'été. Parce qu'autrement ça pue.
Nous ne sommes pas tous parfaits, loin de là.
Peut-on seulement mettre un frein à l'avidité?
Peut-on seulement rêver d'un monde où l'argent ne sera pas l'unique motivation de ce primate qui se prend pour un joueur de Monopoly?
Bien sûr que nous le pouvons.
Pourquoi pas? Hein?
Ce bon vieux Michel Chartrand finirait par me dire que dans la lutte ce n'est pas toujours le temps de philosopher comme l'idiot de fonctionnaire qui gère l'hôpital dans Salle No. 6 de Tchekhov. Le docteur Raguine se croit bien fin, dans Salle No. 6. Raguine est un homme raffiné d'esprit qui se pose des questions éthérées pour oublier la collusion, la fraude et la corruption qu'il pratique comme tout le monde. Dans le fin fond, ce type-là est une crapule. Une crapule qui oblige tous les autres à vivre comme des larves à consommer les restes de leurs débauches nihilistes.
Où veux-je en venir?
Au fait que la lutte continue. Comme toujours.
Il faut sortir ses vidanges tous les lundis. Surtout l'été. Parce qu'autrement ça pue.
Nous ne sommes pas tous parfaits, loin de là.
Peut-on seulement mettre un frein à l'avidité?
Peut-on seulement rêver d'un monde où l'argent ne sera pas l'unique motivation de ce primate qui se prend pour un joueur de Monopoly?
Bien sûr que nous le pouvons.
Pourquoi pas? Hein?
lundi 3 juin 2013
L'histoire du gars qui emmène sa femme à la pêche
C'est l'histoire d'un gars qui emmenait seulement sa femme à la pêche.
On les retrouve ici sur cette toile de 18 pouces de diamètre.
Il aurait pu y aller seul ou bien avec d'autres femmes, comme tant d'autre pécheurs... Cet homme n'est pas comme ça. Il aime sa femme et la nature ne le craint pas. Même qu'elle le récompense. Il attrape une belle truite tandis que sa femme se tape un petit somme dans son dos. Un écureuil les regarde faire. Des canards s'ébrouent les ailes au loin, entre les deux feuillus qui figurent en avant-plan. Il y a des fleurs, des nénuphars et des champignons sur des épinettes mortes dont l'une sert de nid pour un oisillon et son frère encore dans l'oeuf. Des oiseaux volent au loin. Un orignal se cache dans les broussailles. Il se poste sur l'autre rive et ne craint pas plus l'homme qui emmène sa femme à la pêche.
Ils vont avoir du bon poisson pour souper si la toile est vendue.
Bonne pêche pour tous!
Deux autres journées portes ouvertes se préparent pour mon atelier-galerie Simplement. Cela sera ouvert au public les 22 et 23 juin prochains. Vous pourrez y voir l'histoire du gars qui emmène sa femme à la pêche et des tas de nouveaux tableaux vernis.
Au plaisir de vous y rencontrer si vous flâner dans le coin. Je ne vous achalerai même pas pour acheter quelque chose parce que ça me fait chier de me vendre. J'ai bien assez de les peindre. Le reste, c'est ce qu'on appelle du bouche à oreille, ou du Bouchard à O'Neil, Gervais, N'Guyen ou Leclerc.