Au risque de passer pour un dilettante, je me permets de livrer ici ma réflexion sur ce que je conviens d'appeler mon «art d'écrire».
Je ne suis pas une méthode bien précise, sinon celle d'accorder l'auxiliaire être comme l'auxiliaire avoir à la forme pronominale. Pour le reste, je suis tout bonnement mon instinct. Et cela donne ce que vous avez présentement sous les yeux, un peu partout sur cette page, en cliquant à gauche, à droite, en bas et en haut.
J'ai bien dû rédiger plus de deux milliers de texticules sur ce blogue. Ils ne sont pas tous excellents comme celui-ci. Mais bon, vous voyez bien que je sue des doigts à défaut de faire preuve de jugement ou de bon goût. Ma boîte de Pandore est ouverte et je sème à tous vents le chaos de cette imagination débridée qui ne veut servir rien ni personne.
Souvent il m'arrive de débuter mes billets quotidiens par une réflexion politique que j'efface tout de suite pour plutôt raconter une histoire niaise qui me tient lieu de parabole. J'y passe tout autant de réflexions sans que cela ne paraisse. Et c'est sans doute mieux dit que ce que j'aurais écrit autrement: de la mélasse idéologique qui finit par vous dégoûter de vous-même.
Je ne dis pas que je renie mes convictions politiques. J'en ai. C'est évident. Mais mes convictions métaphysiques passent bien avant. La terre est trop petite pour l'étendue que ma bonté voudrait prendre. D'où ce besoin de m'évader pour mieux nous retrouver. Si je ne vous aimais pas, je ne vous ferais lire que mes pamphlets politiques...
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J'ai écrit plein de petits récits, de petits contes, de petites fables. Mes modèles en littérature sont essentiellement des auteurs russes. D'abord Isaac Babel. Puis Varlam Chalamov. Et, le plus grand de tous, Mikhaïl Boulgakov. Je n'oublie pas Gogol, Dostoïevski, Tolstoï, Tchékhov... Ils sont tous sous le signe de la féerie. Lire un auteur russe, c'est comme avoir toujours la musique de Pierre et le loup en sourdine.
J'ai souvent tenté d'écrire des romans. J'en ai écrit plusieurs que j'ai détruits. Ils étaient à peu près tous trop longs et tous à peu près nuls. Mon dernier en date s'intitulait Le coût de la lecture. C'est l'histoire d'un plombier qui travaillait sous l'évier de Georges, son voisin. Comme il est de la même stature que Georges, son épouse croyait que c'était son mari qui réparait quelque chose sous l'évier. Eh bien non, c'était le plombier. Le plombier qui s'est fracassé le crâne contre le bord de l'évier en se faisant ramasser le «packsac» par en arrière par la femme de Georges. Elle croyait que c'était son mari et voulait lui faire cette délicatesse qui s'avéra catastrophique. Le plombier fût conduit à l'hôpital en ambulance. Les ambulanciers l'échappèrent dans l'escalier tellement ils riaient à propos de la manière dont c'était arrivé. Bref, le plombier arriva pas mal magané à l'urgence et passa plusieurs mois à l'hôpital pour finalement y développer le goût de la lecture... Je vous souhaite de ne jamais lire ce roman...
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C'est une manie chez certains éditeurs québécois de demander un roman à l'écrivain des ligues mineures qui semble savoir manier sa plume.
J'ai connu un bon écrivain de petits textes qui a écrit un très mauvais et trop long roman. Guy de Maupassant et Alphonse Daudet sont meilleurs dans les courts récits. Ne devient pas Victor Hugo qui le veut.
Je ne ferai pas cette erreur de considérer un roman comme une pierre philosophale, comme l'aboutissement d'un écrivain et tralala.
Il n'y a pas d'autres règles que le pouvoir d'évocation dans le domaine des arts et des lettres.
Une ligne, un paragraphe, trois pages peuvent entrer dans la légende.
Des tas d'ouvrages pompeux peuvent sombrer dans l'indifférence générale ou bien remplacer les pattes cassées des fauteuils miteux.
Absolument !!
RépondreEffacerMerci... ;)
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