Allez voir sur Facebook. Ou bien Youtube.
Mais ici, sur mon blog, un bilan de l'année 2011?
Il y a eu des guerres, des meurtres, des viols, des vols.
Il y a eu des traités de paix, des survivants, des actes de générosité, des dons.
Il y a eu de tout et de rien.
Des pages d'histoire se sont écrites. D'autres se sont effacées.
Qu'est-ce que je retiens de 2011? Rien, ou si peu que cela ne vaut pas la peine d'en parler.
Il y a eu des cons, des nuls à chier, des assassins et des politiciens.
Il y a eu des bons, des gens aimables, des cours de RCR et des chansons.
S'il faut résumer l'année par une chanson, eh bien tiens, la voici.
samedi 31 décembre 2011
jeudi 29 décembre 2011
Kik et Flafla trippent seulement sur le cash
André «Kik» Gauthier est matérialiste à l'os et sa blonde l'est aussi.
Toute leur putain de vie tourne autour du cash. Même leur vie spirituelle.
Il n'y a jamais rien de gratuit dans la vie de Kik Gauthier et de sa blonde, Flavie «Flafla» Poisson-Laramée.
Aussi les deux s'achètent de la religion comme s'ils s'achetaient des shorts. Ils ne pratiquent pas d'autre foi que celle de bien paraître. Si tout le monde pratiquait le mazdéisme eh bien on les trouverait là. Là où c'est payant.
Ils paient pour tout et rien ne leur est plus naturel pour eux que de parler de leurs achats.
Ils sont généreux avec l'argent des autres puisqu'ils les impliquent toujours dans leurs petites magouilles pour faire du cash facilement.
Évidemment, leur carte de crédit est défoncée et leur maison hypothéquée. Mais ils auront droit à leur Floride et à tous les plaisirs que pourrait s'offrir un Gouverneur général vivant aux crochets de l'État.
Kik et Flavie sont bien gréés. Ils ont une télé plasma 3D avec un écran de 3 mètres. Ils ont un sauna. Ils ont un spa. Ils ont une piscine, deux autos, un quatre roues, un chalet, un ceci et un cela.
Évidemment, ils n'ont jamais une crisse de cenne. C'est pour pouvoir emprunter aux autres, quitte à se faire de nouveaux amis quand ils ne peuvent plus rembourser les anciens.
Ils détestent les arts et la littérature. Traitent les artistes de BS. Méprisent les pauvres. Alouette.
On ne doit pas les détester mais plutôt les plaindre.
Esclaves de la matière, ils ne savent plus rêver.
Et tout le monde sait que le rêve, c'est comme le sommeil. Cela ne s'achète pas. Tu l'as ou bien tu ne l'as pas.
Et ne venez pas me dire qu'un sommeil artificiel vaut mieux que pas de sommeil du tout.
Non, ne venez pas compliquer la démonstration vers laquelle se dirige ce petit conte moral.
Ne devient pas Voltaire qui veut.
Ne faites pas les rabats-joie et comprenez, s'il-vous-plaît, qu'il y en a plein de Kik et de Flafla de nos jours qui courent comme des poules pas de tête d'un bord à l'autre de la cour, à la recherche de je ne sais quoi, sinon de rêves frelatés qui se vivent dans la plus parfaite impuissance créatrice.
Oui, ils sont plates, soporifiques et inertes, Kik et Flala. Mais chacun sa vie. Réjouissons-nous que cela ne soit pas la nôtre.
Voilà. C'est dit.
mardi 27 décembre 2011
Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça
Avant d'écrire au je, c'est certain qu'il faut être singulier. Ou bien se croire à tout le moins singulier.
Un type qui revient d'une guerre où il n'y eut aucun survivant est en mesure d'écrire convenablement à la première personne du singulier. Surtout s'il fût justement ce survivant qui nous forcera désormais à parler d'une guerre où il n'y eut qu'un seul survivant.
Un je trop pluriel a quelque chose de lassant et de trop peu divertissant.
Rimbaud revenait d'une guerre où il fût le seul survivant. Tous les autres devinrent des épaves qui finirent leurs jours entre les bras de l'absinthe.
La démonstration est faite. Je est un autre. Ou bien il n'en vaut pas la peine.
***
Je parlais avec un grand ami de ces écrivains qui tiennent plus à l'étiquette d'écrivain qu'ils ne tiennent à écrire une oeuvre qui vaille vraiment la peine d'être lue. Leur objectif est de flasher parmi le monde, certainement pas d'écrire quelque chose d'à peu près valable.
Faut-il s'en soucier? Non.
D'abord ça n'intéresse personne. Et puis le jugement de la postérité sera sévère pour ces oeuvres nulles et non avenues.
Le pétage de bretelles sur des mots qui ne valent même pas le son du vent, cela ne sert à rien.
On va passer ça au pilon pour cause d'ennui. Tandis qu'on cherchera toujours à télécharger Rimbaud ou bien des vieux Astérix. Pourquoi? Parce que ce n'est pas ennuyant!!!
***
Bon, pour finir, un peu de je.
Ma théorie littéraire bien à moi. Pour ce que ça vaut, tiens.
Moins je comprends ce que je voulais dire en écrivant un texte et plus il s'approche d'un certain idéal, aussi risible soit-il.
Si je m'efforce de penser avant d'écrire, c'est toujours un texte de crétin d'intello qui va sortir. Et je n'ai pas envie en cette ère de rapidité de réfléchir sur des problèmes qui n'en sont pas.
Vous pouvez écrire au je si ça vous chante.
Il reste que moins je comprends ce que je voulais dire, plus je vise dans le mille.
Enfin, presque.
Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça.
Un type qui revient d'une guerre où il n'y eut aucun survivant est en mesure d'écrire convenablement à la première personne du singulier. Surtout s'il fût justement ce survivant qui nous forcera désormais à parler d'une guerre où il n'y eut qu'un seul survivant.
Un je trop pluriel a quelque chose de lassant et de trop peu divertissant.
Rimbaud revenait d'une guerre où il fût le seul survivant. Tous les autres devinrent des épaves qui finirent leurs jours entre les bras de l'absinthe.
La démonstration est faite. Je est un autre. Ou bien il n'en vaut pas la peine.
***
Je parlais avec un grand ami de ces écrivains qui tiennent plus à l'étiquette d'écrivain qu'ils ne tiennent à écrire une oeuvre qui vaille vraiment la peine d'être lue. Leur objectif est de flasher parmi le monde, certainement pas d'écrire quelque chose d'à peu près valable.
Faut-il s'en soucier? Non.
D'abord ça n'intéresse personne. Et puis le jugement de la postérité sera sévère pour ces oeuvres nulles et non avenues.
Le pétage de bretelles sur des mots qui ne valent même pas le son du vent, cela ne sert à rien.
On va passer ça au pilon pour cause d'ennui. Tandis qu'on cherchera toujours à télécharger Rimbaud ou bien des vieux Astérix. Pourquoi? Parce que ce n'est pas ennuyant!!!
***
Bon, pour finir, un peu de je.
Ma théorie littéraire bien à moi. Pour ce que ça vaut, tiens.
Moins je comprends ce que je voulais dire en écrivant un texte et plus il s'approche d'un certain idéal, aussi risible soit-il.
Si je m'efforce de penser avant d'écrire, c'est toujours un texte de crétin d'intello qui va sortir. Et je n'ai pas envie en cette ère de rapidité de réfléchir sur des problèmes qui n'en sont pas.
Vous pouvez écrire au je si ça vous chante.
Il reste que moins je comprends ce que je voulais dire, plus je vise dans le mille.
Enfin, presque.
Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça.
jeudi 22 décembre 2011
Un peu de politique de marde...
Le Québec est une pépinière de politiciens corrompus qui se perçoivent comme des despotes éclairés.
Si l'on dénonce la corruption, il s'en trouvera des polis p'tits chiens pour dire que l'on s'en prend au Québec.
Comme Untel disait que l'on s'en prenait à la Libye quand on vomissait sur sa sale tronche de tyran.
Fuck it. Un crosseur c'est un crosseur, qu'il ait ou non un drapeau dans le cul.
***
La Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) est une patente qui me fait penser à l'Union Nationale de Maurice Duplessis qui, lors de sa fondation, réunissait des transfuges libéraux et des conservateurs. Ce sont évidemment les conservateurs qui ont pris le dessus. Gouin a été tassé. Duplessis a pris toute la place.
Un peu de populisme de droite, il n'y a que ça de vrai pour freiner le progrès social. On n'a pas fini de se cogner les orteils un peu partout avec ces nostalgiques de la Grande Noirceur.
Les médias nous font avaler des couleuvres et des patentes à gosses comme la CAQ. Les conservateurs ne sont pas bien loin.
C'est une coalition identitaire, nationaleuse et hypocrite. Une coalition whiter than white pour les habitants et autres côlons du Québec.
Son but est de faire payer les pauvres pour enrichir les riches.
Ses moyens seront vils, sales et ignobles, comme c'est toujours le cas pour la droite populiste qui fait semblant de ne pas être de droite.
L'éducation sera moins que jamais gratuite.
Nos ressources naturelles seront vendues pour trois fois rien, comme si nous étions un peuple de guénilloux et de quêteux.
Les droits sociaux se limiteront à voter une fois tous les quatre ans pour des épais qui se prennent pour Nabuchodonosor roi de Babylone.
Il y en aura des pyramides de gypse et des monuments inutiles pour se donner l'impression qu'on bouge.
Il y en aura des pyramides de gypse et des monuments inutiles pour se donner l'impression qu'on bouge.
Pour paraphraser Hamlet, je dirais qu'il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume de la poutine...
***
Je me méfie aussi des éléments castristes de Québec Solidaire, même si j'apprécie le travail de son unique député à l'Assemblée Nationale.
On devient mauve de rage quand on apprend que d'anciens militants d'organisations d'extrême-droite comme le Heritage Front militent maintenant pour les conservateurs.
Je suis tout aussi mauve quand j'apprends que des militants d'organisations totalitaires d'extrême-gauche militent pour Québec Solidaire.
Il y a un ver solitaire dans Québec Solidaire.
Les droits et les libertés de la personne, ce n'est pas négociable. Que ce soit pour un chien de nazi ou bien pour un fasciste de gauche.
La liberté n'est pas une marque de yogourt comme dirait l'autre.
La liberté n'est pas une marque de yogourt comme dirait l'autre.
***
Les classes sociales existent. Je veux bien essayer de ne pas y croire. Mais ça me revient toujours en pleine face.
Quand t'es né pour un petit pain, tu dois fermer ta gueule et les applaudir pour leur beau programme...
Les politiciens bourgeois vont te voler ton pain et te rire en pleine face. Ils vont même te dire que c'est pour ton bien. Que les pauvres consomment trop de malbouffe. Qu'ils ne sont pas assez zen. Qu'ils ne pensent qu'à l'argent...
Tous les partis politiques sont sous la houlette de petits ou grands bourgeois.
Très peu de gens du peuple font partie des décideurs.
Comme dans la vraie vie, on isole les pauvres dans un coin et on remonte le son de la fanfare pour ne pas les entendre crier.
Les guignols des médias organisent des guignolées où les pauvres doivent se taire, comme d'habitude.
On ne critique pas vraiment l'injustice sociale. On donne des miettes au bon peuple en lui faisant miroiter des conneries comme des amphithéâtres ou bien des parties de hockey.
On finance ça avec l'argent des pauvres.
On privatise les profits.
On socialise les dépenses.
Ça va bien en tabarnak au Québec...
***
Heureux ceux qui ont faim et soif de justice car ils seront rassasiés...
mercredi 21 décembre 2011
La lumière aura raison des ténèbres
C'est aujourd'hui le solstice d'hiver. Les jours vont rallonger. La lumière aura raison des ténèbres chaque jour un peu plus.
Et puis après?
Pour la suite, je n'ai trouvé que ceci.
Et puis après?
Pour la suite, je n'ai trouvé que ceci.
mardi 20 décembre 2011
Paix sur la terre aux hommes de bon vouloir
Le gros Bobin est un hostie de sans-dessein. Du lever jusqu'au coucher du soleil, le gros Bobin accumule les bassesses humaines, les niaiseries et les violences gratuites. Il ne vaut guère mieux la nuit bien qu'il finisse par dormir et crisser la paix à tout le monde.
Le gros Bobin se lève toujours en sacrant comme un déchaîné.
Il se cogne l'orteil ou bien s'invente un autre prétexte pour sacrer.
-Comment ça s'fait que tu r'gardais le gars d'même au dépanneur hier soir ma tabarnak? qu'il dit à Lucie, la femme qui partage sa vie, une petite femme chétive qui ne raconte jamais rien. La victime idéale pour ce gros calice de sale jaloux comme tous les hosties de tarlais.
Évidemment, le gros Bobin se metà cogner tôt le matin. C'est parfois les murs et souvent Lucie. Pif! Paf! L'hostie de maillet bûche pour se donner de l'existence alors qu'il ne fout rien de ses journées, sinon trouver des trucs pour boire et des fleurs pour s'excuser auprès de celle qu'il appelle tendrement «sa crisse de folle».
Le gros Bobin frappe ensuite ses enfants. Puis ses employés, verbalement seulement, pour ne pas se faire pogner par les boeufs. C'est un homme respectable et respecté dans la ville. Un gars qui fait de l'argent.
Il peut donc continuer à frapper toute la maisonnée en toute impunité, en autant que rien ne sorte de la maison évidemment.
Aussi le gros Bobin fait-il régner un véritable régime de terreur dans cette calice de cambuse de plein d'marde qu'il s'est acheté dans un beau quartier de sans-génie qui se prennent pour des dieux.
-Mes hosties, qu'il raisonne à voix haute, m'en va's toutte vous faire passer out!
Puis, un beau jour, son fils Raymond Bobin Junior, un petit gars aussi timoré que sa pauvre mère, décide de ramener un peu d'ordre et de justice dans ce monde.
C'est le matin. Le gros Bobin est en train de battre sa femme à coups de ceinture. Il sacre comme le gros crisse de sale qu'il sera toujours. Il sacre à en cracher son dentier. Il est chaud comme un hostie de politicien provincial et il faut qu'il lui crisse une rince.
Raymond Bobin Junior médite ce coup contre son père depuis longtemps.
C'est le coup dit de la poêle de fonte.
Il y a bien sûr le coup de la DPJ, ou le coup de la police, mais Raymond Bobin Junior est timoré et plutôt ignorant. Il ne lit jamais et tout ce qu'il a pour se représenter la justice c'est une poêle de fonte.
Bien entendu, il crisse un solide coup de poêle de fonte sur la tête de son père, le gros Bobin, un hostie de trou d'cul si vous voulez mon avis.
Le gros Bobin meurt après le quinzième coup bien que le premier eût été suffisant.
C'est la veille de Noël.
Le sapin scintille encore dans la demi pénombre du matin.
Personne ne pleure dans la maison.
Tout le monde ressent la délivrance, la rédemption.
-Tu nous as fait un bien beau cadeau de Noël mon junior... lui dit sa mère en séchant des larmes de joie.
-On va enterrer le corps dans la fosse à purin des Galarneau... qu'il lui répond. Comme ça personne ne va s'en rendre compte. Au lieu d'essuyer le sang on mettra un nouveau prélart...
Oui, Raymond Bobin Junior est devenu l'homme de la maison en cette veille de Noël féérique où régne enfin la paix sur terre pour les hommes et les femmes de bon vouloir.
Le gros Bobin se lève toujours en sacrant comme un déchaîné.
Il se cogne l'orteil ou bien s'invente un autre prétexte pour sacrer.
-Comment ça s'fait que tu r'gardais le gars d'même au dépanneur hier soir ma tabarnak? qu'il dit à Lucie, la femme qui partage sa vie, une petite femme chétive qui ne raconte jamais rien. La victime idéale pour ce gros calice de sale jaloux comme tous les hosties de tarlais.
Évidemment, le gros Bobin se metà cogner tôt le matin. C'est parfois les murs et souvent Lucie. Pif! Paf! L'hostie de maillet bûche pour se donner de l'existence alors qu'il ne fout rien de ses journées, sinon trouver des trucs pour boire et des fleurs pour s'excuser auprès de celle qu'il appelle tendrement «sa crisse de folle».
Le gros Bobin frappe ensuite ses enfants. Puis ses employés, verbalement seulement, pour ne pas se faire pogner par les boeufs. C'est un homme respectable et respecté dans la ville. Un gars qui fait de l'argent.
Il peut donc continuer à frapper toute la maisonnée en toute impunité, en autant que rien ne sorte de la maison évidemment.
Aussi le gros Bobin fait-il régner un véritable régime de terreur dans cette calice de cambuse de plein d'marde qu'il s'est acheté dans un beau quartier de sans-génie qui se prennent pour des dieux.
-Mes hosties, qu'il raisonne à voix haute, m'en va's toutte vous faire passer out!
Puis, un beau jour, son fils Raymond Bobin Junior, un petit gars aussi timoré que sa pauvre mère, décide de ramener un peu d'ordre et de justice dans ce monde.
C'est le matin. Le gros Bobin est en train de battre sa femme à coups de ceinture. Il sacre comme le gros crisse de sale qu'il sera toujours. Il sacre à en cracher son dentier. Il est chaud comme un hostie de politicien provincial et il faut qu'il lui crisse une rince.
Raymond Bobin Junior médite ce coup contre son père depuis longtemps.
C'est le coup dit de la poêle de fonte.
Il y a bien sûr le coup de la DPJ, ou le coup de la police, mais Raymond Bobin Junior est timoré et plutôt ignorant. Il ne lit jamais et tout ce qu'il a pour se représenter la justice c'est une poêle de fonte.
Bien entendu, il crisse un solide coup de poêle de fonte sur la tête de son père, le gros Bobin, un hostie de trou d'cul si vous voulez mon avis.
Le gros Bobin meurt après le quinzième coup bien que le premier eût été suffisant.
C'est la veille de Noël.
Le sapin scintille encore dans la demi pénombre du matin.
Personne ne pleure dans la maison.
Tout le monde ressent la délivrance, la rédemption.
-Tu nous as fait un bien beau cadeau de Noël mon junior... lui dit sa mère en séchant des larmes de joie.
-On va enterrer le corps dans la fosse à purin des Galarneau... qu'il lui répond. Comme ça personne ne va s'en rendre compte. Au lieu d'essuyer le sang on mettra un nouveau prélart...
Oui, Raymond Bobin Junior est devenu l'homme de la maison en cette veille de Noël féérique où régne enfin la paix sur terre pour les hommes et les femmes de bon vouloir.
lundi 19 décembre 2011
Repose en paix Vaclav Havel, mon héros
Deux morts, deux biographies diamètralement opposées. Une vie de tyran d'un côté. Une vie de militant des droits de l'homme de l'autre.
Le tyran Kim Kong Il est mort vendredi dernier. Crachons un coup sur du vomi et oublions-le.
Pour ce qui est de Vaclav Havel, je me permets de lui rendre hommage.
Je ne vous présenterai pas sa biographie complète. Je ne suis pas très didactique le lundi matin.
Cependant, je puis vous dire qu'il fait partie de ma courte liste de héros.
Vaclav Havel savait que la liberté avait un prix et il l'a payée fort cher.
Il a fait bien plus que chiâler. Il s'est exposé corps et âme pour la liberté dans un pays qui ne souffrait pas qu'elle puisse exister. Il a porté des pancartes. Il a signé des pétitions. Il a dénoncé la dictature tant par la parole que par l'écriture.
Le gouvernement communiste tchécoslovaque l'a condamné à la prison pour ses activités, bien entendu.
Pourtant, Vaclav Havel écrira avec prémonition que la Tchécoslovaquie était devenue tellement corrompue que le jour où il faudra lui trouver un président qui soit honnête c'est en prison qu'on ira le chercher.
Il reprenait l'idée de Gandhi selon laquelle la place d'un homme juste est en prison quand l'État emprisonne injustement.
Et c'est en prison que le peuple est allé chercher Vaclav Havel pour le nommer président de la république dans la foulée de la révolution de velours qui renversa la dictature communiste.
L'homme juste de la Tchécoslovaquie était sorti de prison pour ramener un peu plus de liberté et de beauté dans une société qui en avait bien besoin.
On n'a pas pris un avocat, un militaire ou bien un homme d'affaires pour lutter contre la tyrannie et la corruption, mais un artiste, un homme de théâtre, un militant des droits de l'homme: Vaclav Havel.
Cela porte à réfléchir, camarades.
Fuck Kim Jong Il.
Repose en paix Vaclav Havel.
Le tyran Kim Kong Il est mort vendredi dernier. Crachons un coup sur du vomi et oublions-le.
Pour ce qui est de Vaclav Havel, je me permets de lui rendre hommage.
Je ne vous présenterai pas sa biographie complète. Je ne suis pas très didactique le lundi matin.
Cependant, je puis vous dire qu'il fait partie de ma courte liste de héros.
Vaclav Havel savait que la liberté avait un prix et il l'a payée fort cher.
Il a fait bien plus que chiâler. Il s'est exposé corps et âme pour la liberté dans un pays qui ne souffrait pas qu'elle puisse exister. Il a porté des pancartes. Il a signé des pétitions. Il a dénoncé la dictature tant par la parole que par l'écriture.
Le gouvernement communiste tchécoslovaque l'a condamné à la prison pour ses activités, bien entendu.
Pourtant, Vaclav Havel écrira avec prémonition que la Tchécoslovaquie était devenue tellement corrompue que le jour où il faudra lui trouver un président qui soit honnête c'est en prison qu'on ira le chercher.
Il reprenait l'idée de Gandhi selon laquelle la place d'un homme juste est en prison quand l'État emprisonne injustement.
Et c'est en prison que le peuple est allé chercher Vaclav Havel pour le nommer président de la république dans la foulée de la révolution de velours qui renversa la dictature communiste.
L'homme juste de la Tchécoslovaquie était sorti de prison pour ramener un peu plus de liberté et de beauté dans une société qui en avait bien besoin.
On n'a pas pris un avocat, un militaire ou bien un homme d'affaires pour lutter contre la tyrannie et la corruption, mais un artiste, un homme de théâtre, un militant des droits de l'homme: Vaclav Havel.
Cela porte à réfléchir, camarades.
Fuck Kim Jong Il.
Repose en paix Vaclav Havel.
vendredi 16 décembre 2011
La mairesse Laminoux chatte sur le réseau Rencontres en tous genres point comme
Le pouvoir sent tellement mauvais qu'on laisse facilement monter au sommet les plus médiocres d'entre les hommes.
Comme si le pouvoir était un dépotoir.
Que ce soit celui-ci ou celui-là c'est tout le temps la même calice de marde. C'est ce que tout le monde se dit en faisant semblant de croire que ça va changer une fois tous les quatre ans.
De temps à autres, le pouvoir tombe entre les mains d'un personnage qui ressort du lot, que ce soit par sa méchanceté ou bien par sa bonté. La plupart du temps le pouvoir tombe entre les mains des politiciens de fond de shed. Des petits baveux du temps de la polyvalente ou du séminaire. Des fraîches-pet et autres fra'-chiés. La communauté ne s'en sort pas trop mal s'ils en font le moins possible. S'il leur prend des rêves de grandeur, c'est tout le monde qui est pris par la poche, si vous voyez ce que je veux dire.
Aussi, tout le monde dans cette ville était plutôt content que la mairesse Fabienne Laminoux et les députés du coin ne soient pas toujours dans les médias à péter des bulles pour stresser tout un chacun.
Fabienne Laminoux ne parlait presque pas. Elle donnait son sang à la Croix-Rose, bien sûr, lors de la collecte annuelle de sang de la mairesse. Et elle assistait aux funérailles de ses concitoyens quand ils valaient quelques onces de notoriété facile. Pour le reste Fabienne Laminoux était une petite bonne femme timide qui s'enfermait dans son bureau toute la journée pour chatter avec ses amants virtuels de la France. Laminoux balançait toute la job à son directeur général. C'est lui qui devait appliquer les directives du conseil et la mairesse lui avait dit qu'elle le crisserait dehors si elle apprenait qu'il faisait des crosses.
Donc, l'harmonie régnait dans cette ville parce que Laminoux ne faisait presque rien, sinon surveiller en disant aux fautifs d'arrêter le niaisage et toutes ces affaires-là.
Le nick de Laminoux était Fée-des-Neiges sur le réseau Rencontres en tous genres point comme. Mais bon, ça n'a rien à voir avec le sujet.
Pas plus que de vous dire qu'elle ressemblait vaguement à madame Rose Ouellette mieux connue sous le nom de La Poune.
Le député fédéral de cette ville s'appellait Bob. Lui aussi ne faisait rien. Bob chattait toute la journée sur des sites de cul. C'est son attaché politique qui se claquait toute la job. Bob organisait La Randonnée du député, une balade en vélo de trois kilomètres organisée chaque année pour faire semblant qu'il était présent dans le comté. Par contre, il ne dépensait pas un sou. Il s'enfermait dans son bureau toute la journée et se contentait de son salaire de député pour s'amuser sur le ouèbe. Rien ne se développait dans le comté mais rien ne se dégradait vraiment aussi. C'était toujours le même bon vieux comté plate où il ne se passait jamais rien pour le plus grand bien de tous. Bob, alias Roberto Lampron, était maigre et pas très grand. Il ressemblait à rien de précis. Peut-être Symphorien. Ou bien Ozzy.
La députée provinciale, Maude Tharée, était tout à fait effacée, enfermée elle aussi dans son bureau d'où elle placotait toute la journée au téléphone avec sa famille, sa belle-soeur, ses tantes, sa mère, ses amies, alouette. Tous les appels importants passaient aussi par l'attaché politique dont on ne sait pas plus le nom. Ils se claquent toute la job pendant que les élus se décrottent le nez.
Maude Tharée avait seulement dépensée 28,92$ en frais de restaurant au cours de toute l'année précédente. Elle payait ses factures avec son salaire de députée. De toutes façons sa mère lui avait laissé des blocs appartements desquels elle soutirait une bonne source de revenus sans avoir à lever le petit doigt. Elle avait son gars pour s'occuper des blocs comme elle avait son gus pour le bureau de comté.
Elle ressemblait à une girafe sans cou. Et puait le parfum bon marché à la vanille.
Tout le monde était bien content de sa paresse. Ça coûtait moins cher.
Évidemment, c'était deux députés indépendants, membres d'aucun parti.
C'était comme si ce coin de pays n'existait pas.
Un coin sans idéologie officielle.
Où l'on tenait l'administration publique par l'habitude.
Les rues et les trottoirs étaient bien déneigés.
Il n'y avait pas trop de trous sur les routes principales.
On nourrissait les pauvres tant bien que mal en les faisant boire pour oublier.
Le nom de cette ville se terminait par le suffixe ville. C'était Machinville ou Fèvreville. Y'en avait tellement avant les fusions municipales des villes qui se terminaient en ville que je ne m'y retrouve plus.
Oui, c'était une ville plate en crisse, gouvernée par des épais.
Ces braves gens ne faisaient rien de bien mais surtout rien de mal.
Il faudrait songer à remercier le ciel pour leur manque d'enthousiasme.
Cette ville n'avait pas changée, certes. Il n'y avait pas de progrès, en effet.
Ok pour tout ça.
Cependant personne ne me fera dire qu'ils étaient malheureux dans ce coin-là, avant les fusions municipales, où l'on avait parfois l'impression que l'État n'existait pas.
Comme si le pouvoir était un dépotoir.
Que ce soit celui-ci ou celui-là c'est tout le temps la même calice de marde. C'est ce que tout le monde se dit en faisant semblant de croire que ça va changer une fois tous les quatre ans.
De temps à autres, le pouvoir tombe entre les mains d'un personnage qui ressort du lot, que ce soit par sa méchanceté ou bien par sa bonté. La plupart du temps le pouvoir tombe entre les mains des politiciens de fond de shed. Des petits baveux du temps de la polyvalente ou du séminaire. Des fraîches-pet et autres fra'-chiés. La communauté ne s'en sort pas trop mal s'ils en font le moins possible. S'il leur prend des rêves de grandeur, c'est tout le monde qui est pris par la poche, si vous voyez ce que je veux dire.
Aussi, tout le monde dans cette ville était plutôt content que la mairesse Fabienne Laminoux et les députés du coin ne soient pas toujours dans les médias à péter des bulles pour stresser tout un chacun.
Fabienne Laminoux ne parlait presque pas. Elle donnait son sang à la Croix-Rose, bien sûr, lors de la collecte annuelle de sang de la mairesse. Et elle assistait aux funérailles de ses concitoyens quand ils valaient quelques onces de notoriété facile. Pour le reste Fabienne Laminoux était une petite bonne femme timide qui s'enfermait dans son bureau toute la journée pour chatter avec ses amants virtuels de la France. Laminoux balançait toute la job à son directeur général. C'est lui qui devait appliquer les directives du conseil et la mairesse lui avait dit qu'elle le crisserait dehors si elle apprenait qu'il faisait des crosses.
Donc, l'harmonie régnait dans cette ville parce que Laminoux ne faisait presque rien, sinon surveiller en disant aux fautifs d'arrêter le niaisage et toutes ces affaires-là.
Le nick de Laminoux était Fée-des-Neiges sur le réseau Rencontres en tous genres point comme. Mais bon, ça n'a rien à voir avec le sujet.
Pas plus que de vous dire qu'elle ressemblait vaguement à madame Rose Ouellette mieux connue sous le nom de La Poune.
Le député fédéral de cette ville s'appellait Bob. Lui aussi ne faisait rien. Bob chattait toute la journée sur des sites de cul. C'est son attaché politique qui se claquait toute la job. Bob organisait La Randonnée du député, une balade en vélo de trois kilomètres organisée chaque année pour faire semblant qu'il était présent dans le comté. Par contre, il ne dépensait pas un sou. Il s'enfermait dans son bureau toute la journée et se contentait de son salaire de député pour s'amuser sur le ouèbe. Rien ne se développait dans le comté mais rien ne se dégradait vraiment aussi. C'était toujours le même bon vieux comté plate où il ne se passait jamais rien pour le plus grand bien de tous. Bob, alias Roberto Lampron, était maigre et pas très grand. Il ressemblait à rien de précis. Peut-être Symphorien. Ou bien Ozzy.
La députée provinciale, Maude Tharée, était tout à fait effacée, enfermée elle aussi dans son bureau d'où elle placotait toute la journée au téléphone avec sa famille, sa belle-soeur, ses tantes, sa mère, ses amies, alouette. Tous les appels importants passaient aussi par l'attaché politique dont on ne sait pas plus le nom. Ils se claquent toute la job pendant que les élus se décrottent le nez.
Maude Tharée avait seulement dépensée 28,92$ en frais de restaurant au cours de toute l'année précédente. Elle payait ses factures avec son salaire de députée. De toutes façons sa mère lui avait laissé des blocs appartements desquels elle soutirait une bonne source de revenus sans avoir à lever le petit doigt. Elle avait son gars pour s'occuper des blocs comme elle avait son gus pour le bureau de comté.
Elle ressemblait à une girafe sans cou. Et puait le parfum bon marché à la vanille.
Tout le monde était bien content de sa paresse. Ça coûtait moins cher.
Évidemment, c'était deux députés indépendants, membres d'aucun parti.
C'était comme si ce coin de pays n'existait pas.
Un coin sans idéologie officielle.
Où l'on tenait l'administration publique par l'habitude.
Les rues et les trottoirs étaient bien déneigés.
Il n'y avait pas trop de trous sur les routes principales.
On nourrissait les pauvres tant bien que mal en les faisant boire pour oublier.
Le nom de cette ville se terminait par le suffixe ville. C'était Machinville ou Fèvreville. Y'en avait tellement avant les fusions municipales des villes qui se terminaient en ville que je ne m'y retrouve plus.
Oui, c'était une ville plate en crisse, gouvernée par des épais.
Ces braves gens ne faisaient rien de bien mais surtout rien de mal.
Il faudrait songer à remercier le ciel pour leur manque d'enthousiasme.
Cette ville n'avait pas changée, certes. Il n'y avait pas de progrès, en effet.
Ok pour tout ça.
Cependant personne ne me fera dire qu'ils étaient malheureux dans ce coin-là, avant les fusions municipales, où l'on avait parfois l'impression que l'État n'existait pas.
jeudi 15 décembre 2011
La sagesse de Aouaw le chat de ruelle
Aouaw était le plus vieux chat de la ruelle. Cela faisait presque dix ans qu'il avait élu tanière dans un petit hangar abandonné où il s'approvisionnait en rats et souris de toutes sortes.
Aouaw complétait son alimentation avec ce que les humains lui donnaient de bon coeur ou bien à contrecoeur.
Il y avait bien sûr les Frissekizes garnis de bon jus de viande que lui laissait la bonne femme Gendron, pour lui seul. La bonne femme Gendron chassait tous les autres chats qui auraient voulu s'en prendre à sa gamelle. Par contre, il n'était pas question de vivre chez la bonne femme Gendron. Elle ne voulait pas de poils de chats sur son tapis. Et puis Aouaw lui-même préférait nettement la liberté.
-Owww! qu'il disait devant Miaw le roux et Grizoune-aux-yeux-bridés. Les humains? Laissez-moi vous dire qu'il ne faut pas trop s'en approcher et qu'il faut toujours préparer la fuite. L'attaque est toujours la meilleure défense en pareil cas. Ce qui fait que j'ai toujours mordu et griffé quand je sentais le danger, quand je lisais dans l'âme de ces singes déguisés en je ne sais quoi une volonté d'anéantir, de punir, de battre. Sachez utiliser les humains pour les jours où la chasse n'est pas bonne. Trouvez-vous une bonne tanière, avec un bon matelas de carton, et hop! On dort, on rêve, on chasse, on mange et la vie est belle! Miaou!!!
Évidemment, Aouaw disait tout ça en pure pensée puisque tout le monde sait que les chats font de la télépathie accompagné de mimiques discursives. Un froncement de sourcil et un regard intense prendraient huit paragraphes touffus en langage humain pour en saisir tout le sens. Aussi prendrons-nous quelques raccourcis pour ne pas s'empêtrer dans la translittération.
Miaw le roux trouvait que Inw, le chat domestique noir des humains de la famille Bournival, était bien chanceux d'être toujours à la chaleur et d'être soigné par la magie des humains quand il avait mal au cul ou bien aux dents.
Aouaw, le vieux matou, voyait les choses bien autrement. Et comme il sentait ses derniers jours venir, il ressentait comme le besoin de transmettre quelque chose comme une sagesse de chat.
-Les magiciens? Appelons-les plutôt les tortionnaires! Pour un chat qui revient combien sont exterminés après avoir été mis en cage? Méfiez-vous des humains! Pour un humain qui donne une bouchée, il y en a des tas qui ne demandent qu'à vous crever les yeux ou bien à vous injecter un quelconque poison mortel après avoir passé un temps dans des camps de concentration où on vous fait bouffer un truc innommable qui a la couleur de la crotte. Non, je vous dis. J'aime mieux avoir mal au cul et aux dents que de m'en remettre à ces sorciers qui font toutes sortes de fumée et de bruits pour je ne sais trop quoi. Nos cousins les tigres savent comment s'y prendre avec les singes, qu'ils soient nus ou bien à fourrure. Mais nous, les petits chats, on ressemble à des écureuils devant ces gorilles. On doit garder la tête basse, toujours regarder à gauche et à droite, ajuster ses vibrisses et tout le tsointsoin pour ne pas se faire prendre. Sachez-les utiliser quand la chasse n'est pas bonne. Et c'est tout.
Évidemment, Aouaw creva sur ces paroles. C'est vrai qu'il faisait moins vingt cette nuit-là. Aouw était trop vieux pour passer une nuit de plus à grelotter.
Miaw le roux joua un temps avec le cadavre, comme s'il pouvait le ressusciter, puis il le sortit du hangar pour le laisser au milieu de la ruelle d'où les humains pourraient le ramasser pour le jeter aux vidanges.
Miaw revint vers la tanière de Aouaw, et se coucha sur le carton aux côtés de Grizoune-aux-yeux-bridés histoire de partager un peu de chaleur.
-C'était tout de même un chic chat, n'est-ce pas Grizoune?
-Miaou, qu'elle lui répondit mentalement.
Il faisait froid comme il avait toujours fait froid dans ce coin de pays.
Miaw et Grizoune allaient se charger de transmettre la sagesse de Aouaw aux autres félins des environs ainsi qu'à leurs propres rejetons. Et tout ça par la seule force de la pensée. Sans déguisement.
Aouaw complétait son alimentation avec ce que les humains lui donnaient de bon coeur ou bien à contrecoeur.
Il y avait bien sûr les Frissekizes garnis de bon jus de viande que lui laissait la bonne femme Gendron, pour lui seul. La bonne femme Gendron chassait tous les autres chats qui auraient voulu s'en prendre à sa gamelle. Par contre, il n'était pas question de vivre chez la bonne femme Gendron. Elle ne voulait pas de poils de chats sur son tapis. Et puis Aouaw lui-même préférait nettement la liberté.
-Owww! qu'il disait devant Miaw le roux et Grizoune-aux-yeux-bridés. Les humains? Laissez-moi vous dire qu'il ne faut pas trop s'en approcher et qu'il faut toujours préparer la fuite. L'attaque est toujours la meilleure défense en pareil cas. Ce qui fait que j'ai toujours mordu et griffé quand je sentais le danger, quand je lisais dans l'âme de ces singes déguisés en je ne sais quoi une volonté d'anéantir, de punir, de battre. Sachez utiliser les humains pour les jours où la chasse n'est pas bonne. Trouvez-vous une bonne tanière, avec un bon matelas de carton, et hop! On dort, on rêve, on chasse, on mange et la vie est belle! Miaou!!!
Évidemment, Aouaw disait tout ça en pure pensée puisque tout le monde sait que les chats font de la télépathie accompagné de mimiques discursives. Un froncement de sourcil et un regard intense prendraient huit paragraphes touffus en langage humain pour en saisir tout le sens. Aussi prendrons-nous quelques raccourcis pour ne pas s'empêtrer dans la translittération.
Miaw le roux trouvait que Inw, le chat domestique noir des humains de la famille Bournival, était bien chanceux d'être toujours à la chaleur et d'être soigné par la magie des humains quand il avait mal au cul ou bien aux dents.
Aouaw, le vieux matou, voyait les choses bien autrement. Et comme il sentait ses derniers jours venir, il ressentait comme le besoin de transmettre quelque chose comme une sagesse de chat.
-Les magiciens? Appelons-les plutôt les tortionnaires! Pour un chat qui revient combien sont exterminés après avoir été mis en cage? Méfiez-vous des humains! Pour un humain qui donne une bouchée, il y en a des tas qui ne demandent qu'à vous crever les yeux ou bien à vous injecter un quelconque poison mortel après avoir passé un temps dans des camps de concentration où on vous fait bouffer un truc innommable qui a la couleur de la crotte. Non, je vous dis. J'aime mieux avoir mal au cul et aux dents que de m'en remettre à ces sorciers qui font toutes sortes de fumée et de bruits pour je ne sais trop quoi. Nos cousins les tigres savent comment s'y prendre avec les singes, qu'ils soient nus ou bien à fourrure. Mais nous, les petits chats, on ressemble à des écureuils devant ces gorilles. On doit garder la tête basse, toujours regarder à gauche et à droite, ajuster ses vibrisses et tout le tsointsoin pour ne pas se faire prendre. Sachez-les utiliser quand la chasse n'est pas bonne. Et c'est tout.
Évidemment, Aouaw creva sur ces paroles. C'est vrai qu'il faisait moins vingt cette nuit-là. Aouw était trop vieux pour passer une nuit de plus à grelotter.
Miaw le roux joua un temps avec le cadavre, comme s'il pouvait le ressusciter, puis il le sortit du hangar pour le laisser au milieu de la ruelle d'où les humains pourraient le ramasser pour le jeter aux vidanges.
Miaw revint vers la tanière de Aouaw, et se coucha sur le carton aux côtés de Grizoune-aux-yeux-bridés histoire de partager un peu de chaleur.
-C'était tout de même un chic chat, n'est-ce pas Grizoune?
-Miaou, qu'elle lui répondit mentalement.
Il faisait froid comme il avait toujours fait froid dans ce coin de pays.
Miaw et Grizoune allaient se charger de transmettre la sagesse de Aouaw aux autres félins des environs ainsi qu'à leurs propres rejetons. Et tout ça par la seule force de la pensée. Sans déguisement.
mercredi 14 décembre 2011
Tomtom Palourdeau est un hostie de bon diable
Tomtom Palourdeau est issu d'une famille pauvre qui a de la noblesse de caractère.
En ces temps de déliquescence et de détournement des valeurs, tout semble favoriser la pourriture.
On arrose l'ivraie et on jette le bon grain.
Pourtant, la famille de Tomtom ne marche pas comme ça dans la vie.
Chez les Palourdeau, il faut se porter au secours de toute personne dans le besoin sans tenir compte de ses limites tant matérielles qu'intellectuelles.
Au moins signifier sa présence. Ne pas détourner le regard ou le coeur devant celui ou celle qui souffre. Être pleinement là pour autruis, sans attendre de récompense ou de compensation. Seulement pour ne pas devenir de l'ivraie, de la pourriture qui se donne des grands airs.
Aucune foi ne supporte cette démarche bien qu'il existe un certain respect pour les hommes et les femmes de bien dans la famille de Tomtom. Ils ne sont pas vraiment chrétiens ni bouddhistes. Vaguement animistes. Pas très bavards sur la cause première de l'univers.
Tous les membres de la famille ont eu des démêlées avec la justice, même Tomtom.
Les Palourdeau ne sont pas vraiment des anges aux yeux de la loi des hommes, mais bon sang s'il y a des gus qui méritent d'aller au Ciel c'est bien Tomtom et sa famille, les Palourdeau.
Tomtom Palourdeau est un spécimen représentatif de cette bonté bien active qui règne au sein de cette famille.
Comme tous les Palourdeau, il fait peur à première vue. Tomtom a l'allure d'un gars qui travaille pour le shylock du quartier: grand, gros avec tout plein de cicatrices dans le visage. Il porte une veste de cuir avec des franges. Il sent le tabac et la marijuana. Il boit. Il lui manque des dents. Il est couvert de tatouages.
C'est pourtant un gars d'une bonté terrible, Tomtom.
Il donnerait sa chemise et peut-être qu'il l'a même déjà fait.
Oui, Tomtom est un bon bonhomme, sensible, attentionné, avec toujours une bonne parole même pour les plus pourris d'entre nous.
-Il doit être bien malheureux, que nous dit Tomtom lorsqu'on lui parle d'un crosseur ou bien d'un shylock. Pourquoi se casser la tête alors qu'on pourrait seulement s'aimer tabarnak?
Tomtom sacre beaucoup, je dirais même beaucoup trop. Cependant il n'y a que les bourgeois pour vouloir donner des cours de diction au peuple. Ça les écoeure de ne pas faire partie de la bande. Alors ils disent de ne pas dire tabarnak. Et ils aident les gens hypocritement en attendant la médaille ou bien la récompense. Ce n'est jamais tout à fait gratuit. Pas comme ça l'est pour Tomtom et les Palourdeau.
Bien sûr les Palourdeau ne sont pas tout à fait honnêtes. Ils font des affaires sur le marché noir. Ils travaillent au noir. Ils font ceci ou cela tout croche et tout de travers.
Néanmoins l'on ne trouve pas mieux que ceux-là dans toute cette putain de ville pour soutenir la cause de l'amour et de l'harmonie entre les humains.
Si les anges existaient et s'ils descendaient sur terre pour faire sauter cette Sodome des temps nouveaux qu'est devenue la ville où vivent les Palourdeau, eh bien sûrement qu'ils remettraient ça.
Pourquoi? Parce que les Palourdeau sauvent cette ville d'hypocrites et de malfaisants qui se vantent de faire souffrir Untel ou Unetelle, de faire plier les genoux aux pauvres ou bien whatever. Je vous jure que c'est une ville de pleins d'marde sans bonté.
Pour ce qui est de Tomtom, j'oubliais de vous dire qu'il passe les publisacs le mardi et effectue toutes sortes de menus travaux pour de l'argent et parfois pour faire plaisir à quelqu'un qui n'a pas un sou.
Il s'informe de la santé et de l'état de tout un chacun.
Il prend le temps d'écouter ce qu'on lui dit quand on lui parle.
Il dit merci, bonjour, je vous en prie, vous êtes bien aimable.
Il n'entre jamais chez quelqu'un les mains vides.
Il donne à tout le monde, même aux riches.
Bref, ce type-là ce n'est pas une merde.
Comme tous les Palourdeau d'ailleurs.
En ces temps de déliquescence et de détournement des valeurs, tout semble favoriser la pourriture.
On arrose l'ivraie et on jette le bon grain.
Pourtant, la famille de Tomtom ne marche pas comme ça dans la vie.
Chez les Palourdeau, il faut se porter au secours de toute personne dans le besoin sans tenir compte de ses limites tant matérielles qu'intellectuelles.
Au moins signifier sa présence. Ne pas détourner le regard ou le coeur devant celui ou celle qui souffre. Être pleinement là pour autruis, sans attendre de récompense ou de compensation. Seulement pour ne pas devenir de l'ivraie, de la pourriture qui se donne des grands airs.
Aucune foi ne supporte cette démarche bien qu'il existe un certain respect pour les hommes et les femmes de bien dans la famille de Tomtom. Ils ne sont pas vraiment chrétiens ni bouddhistes. Vaguement animistes. Pas très bavards sur la cause première de l'univers.
Tous les membres de la famille ont eu des démêlées avec la justice, même Tomtom.
Les Palourdeau ne sont pas vraiment des anges aux yeux de la loi des hommes, mais bon sang s'il y a des gus qui méritent d'aller au Ciel c'est bien Tomtom et sa famille, les Palourdeau.
Tomtom Palourdeau est un spécimen représentatif de cette bonté bien active qui règne au sein de cette famille.
Comme tous les Palourdeau, il fait peur à première vue. Tomtom a l'allure d'un gars qui travaille pour le shylock du quartier: grand, gros avec tout plein de cicatrices dans le visage. Il porte une veste de cuir avec des franges. Il sent le tabac et la marijuana. Il boit. Il lui manque des dents. Il est couvert de tatouages.
C'est pourtant un gars d'une bonté terrible, Tomtom.
Il donnerait sa chemise et peut-être qu'il l'a même déjà fait.
Oui, Tomtom est un bon bonhomme, sensible, attentionné, avec toujours une bonne parole même pour les plus pourris d'entre nous.
-Il doit être bien malheureux, que nous dit Tomtom lorsqu'on lui parle d'un crosseur ou bien d'un shylock. Pourquoi se casser la tête alors qu'on pourrait seulement s'aimer tabarnak?
Tomtom sacre beaucoup, je dirais même beaucoup trop. Cependant il n'y a que les bourgeois pour vouloir donner des cours de diction au peuple. Ça les écoeure de ne pas faire partie de la bande. Alors ils disent de ne pas dire tabarnak. Et ils aident les gens hypocritement en attendant la médaille ou bien la récompense. Ce n'est jamais tout à fait gratuit. Pas comme ça l'est pour Tomtom et les Palourdeau.
Bien sûr les Palourdeau ne sont pas tout à fait honnêtes. Ils font des affaires sur le marché noir. Ils travaillent au noir. Ils font ceci ou cela tout croche et tout de travers.
Néanmoins l'on ne trouve pas mieux que ceux-là dans toute cette putain de ville pour soutenir la cause de l'amour et de l'harmonie entre les humains.
Si les anges existaient et s'ils descendaient sur terre pour faire sauter cette Sodome des temps nouveaux qu'est devenue la ville où vivent les Palourdeau, eh bien sûrement qu'ils remettraient ça.
Pourquoi? Parce que les Palourdeau sauvent cette ville d'hypocrites et de malfaisants qui se vantent de faire souffrir Untel ou Unetelle, de faire plier les genoux aux pauvres ou bien whatever. Je vous jure que c'est une ville de pleins d'marde sans bonté.
Pour ce qui est de Tomtom, j'oubliais de vous dire qu'il passe les publisacs le mardi et effectue toutes sortes de menus travaux pour de l'argent et parfois pour faire plaisir à quelqu'un qui n'a pas un sou.
Il s'informe de la santé et de l'état de tout un chacun.
Il prend le temps d'écouter ce qu'on lui dit quand on lui parle.
Il dit merci, bonjour, je vous en prie, vous êtes bien aimable.
Il n'entre jamais chez quelqu'un les mains vides.
Il donne à tout le monde, même aux riches.
Bref, ce type-là ce n'est pas une merde.
Comme tous les Palourdeau d'ailleurs.
mardi 13 décembre 2011
La politique et la malhonnêteté
Un artiste ne devrait jamais s'ébattre trop longtemps dans les eaux fangeuses de la politique. La politique est un monde rempli d'appétits insatiables, de ruses déloyales et de malhonnnêteté en tous genres. Seul un politicien pourrait dire le contraire. Ou bien un type qui passe le café et les biscuits lors des réunions de tel ou tel parti qui conspire dans les coulisses du pouvoir sur l'art d'écraser le peuple.
Bon, je suis un peu artiste et j'ai mes très petites idées sur la politique. Je me suis souvent trompé et chaque fois que je m'exprime à ce sujet je crains de le faire encore. Je ne suis pas Dieu, moi, et encore moins un militant qui ne se trompe jamais pour mieux tromper tout le monde.
Pour résumer le tout, je m'en tiens à la logique formelle. C'est-à-dire aux faits. Toutes les raisons du monde ne valent pas un fait. Il faut savoir, à mon avis, départager l'opinion des faits, bruts et idéologiquement neutres.
La gauche, la droite? Des prétextes pour oublier la relation qu'un homme doit avoir entre sa condition mortelle et l'immortalité cosmique, entre le temps et l'infini.
Nous allons tous crever un jour ou l'autre, que l'on soit de gauche ou de droite. Alors pourquoi n'apprendrait-on pas à vivre ensemble une vie digne de ce nom?
La politique est le domaine exclusif du mensonge.
La vie est le domaine exclusif de la vérité.
***
Cela dit, je me fous des messies politiques que les médias québécois nous inventent et nous rentrent dans la gueule à grands coups de sondages gnangnans.
Rien à foutre des petits bourgeois au sourire photoshoppé qui se prennent pour Duplessis, René Lévesque ou Fanfreluche.
Pendant que les petits bourgeois s'expriment sur les nécessités et vicissitudes de l'État, les pauvres se taisent et avalent le tas, toujours plus gros, que le capitalisme sauvage vaut bien leur faire gober.
On vend nos ressources naturelles pour cent fois rien. Et on trouve que les pauvres en demandent trop après les avoir déposséder de leur terre et de leur pays.
On construit des pyramides de gypse pour générer des enveloppes brunes qui viennent graisser les spin doctors et autres têteux du parti au pouvoir.
Si quelqu'un se lève pour dire que tout ça c'est de la grosse marde, de la corruption et de la fiente de petits-bourgeois, eh bien on dira qu'il est anti-Québécois.
S'attaquer à tous ces partis et ces militants qui plongent le Québec dans la pourriture, ce n'est pas manquer de patriotisme, pour ce que vaut le patriotisme et autres saluts niaiseux aux drapeaux.
Personne n'a le monopole de la québécité. Surtout pas les politiciens.
***
Un artiste ne devrait jamais parler de politique. Et seulement leur laisser la parole, les enveloppes brunes et tous les stratagèmes merdeux.
On ne peut pas échapper à la politique, bien sûr. Elle rattrape tout le monde un jour ou l'autre. Ne serait-ce que parce que c'est l'endroit où triomphent l'injustice et la tyrannie.
On peut sans doute changer la politique. Si vous avez une petite idée à ce sujet, faites-le moi savoir. Mais de grâce, ne me parlez pas de tel ou tel programme politique. Je vais vous bâiller dans la face.
Bon, je suis un peu artiste et j'ai mes très petites idées sur la politique. Je me suis souvent trompé et chaque fois que je m'exprime à ce sujet je crains de le faire encore. Je ne suis pas Dieu, moi, et encore moins un militant qui ne se trompe jamais pour mieux tromper tout le monde.
Pour résumer le tout, je m'en tiens à la logique formelle. C'est-à-dire aux faits. Toutes les raisons du monde ne valent pas un fait. Il faut savoir, à mon avis, départager l'opinion des faits, bruts et idéologiquement neutres.
La gauche, la droite? Des prétextes pour oublier la relation qu'un homme doit avoir entre sa condition mortelle et l'immortalité cosmique, entre le temps et l'infini.
Nous allons tous crever un jour ou l'autre, que l'on soit de gauche ou de droite. Alors pourquoi n'apprendrait-on pas à vivre ensemble une vie digne de ce nom?
La politique est le domaine exclusif du mensonge.
La vie est le domaine exclusif de la vérité.
***
Cela dit, je me fous des messies politiques que les médias québécois nous inventent et nous rentrent dans la gueule à grands coups de sondages gnangnans.
Rien à foutre des petits bourgeois au sourire photoshoppé qui se prennent pour Duplessis, René Lévesque ou Fanfreluche.
Pendant que les petits bourgeois s'expriment sur les nécessités et vicissitudes de l'État, les pauvres se taisent et avalent le tas, toujours plus gros, que le capitalisme sauvage vaut bien leur faire gober.
On vend nos ressources naturelles pour cent fois rien. Et on trouve que les pauvres en demandent trop après les avoir déposséder de leur terre et de leur pays.
On construit des pyramides de gypse pour générer des enveloppes brunes qui viennent graisser les spin doctors et autres têteux du parti au pouvoir.
Si quelqu'un se lève pour dire que tout ça c'est de la grosse marde, de la corruption et de la fiente de petits-bourgeois, eh bien on dira qu'il est anti-Québécois.
S'attaquer à tous ces partis et ces militants qui plongent le Québec dans la pourriture, ce n'est pas manquer de patriotisme, pour ce que vaut le patriotisme et autres saluts niaiseux aux drapeaux.
Personne n'a le monopole de la québécité. Surtout pas les politiciens.
***
Un artiste ne devrait jamais parler de politique. Et seulement leur laisser la parole, les enveloppes brunes et tous les stratagèmes merdeux.
On ne peut pas échapper à la politique, bien sûr. Elle rattrape tout le monde un jour ou l'autre. Ne serait-ce que parce que c'est l'endroit où triomphent l'injustice et la tyrannie.
On peut sans doute changer la politique. Si vous avez une petite idée à ce sujet, faites-le moi savoir. Mais de grâce, ne me parlez pas de tel ou tel programme politique. Je vais vous bâiller dans la face.
lundi 12 décembre 2011
À propos de la sagesse, du temps qui passe et des soucoupes volantes
Le temps passe a une vitesse folle. En moins de temps que ça ne prend pour lacer ses souliers. Et voilà que la barbe est grise, que les dents tombent et que l'oeil faiblit.
Boire, manger et respirer deviennent des dangers sous contrôle.
Et je ne parle même pas du reste. C'est comme ça, la vie. Un peu stupide. Cependant, on y tient comme l'on se rappelle qu'un tien vaut mieux que deux tu l'auras.
On mise tout sur le numéro un. Le numéro deux, c'est encore une abstraction.
Sauf pour les sages. Ceux qui ont besoin d'aide pour lacer leurs souliers et qui dans l'ensemble travaillent plutôt mal.
On imagine difficilement un sage sur des quarts de travail. On le conçoit bien plus souvent seul, sans besogne ni besoin, avec un sac à dos, un tonneau, un vieux chien mouillé ou bien un baluchon.
Bref, la sagesse ne se vit qu'en-dehors de ce monde, dans un état où l'humanité n'est qu'un spectacle où l'on tient le meilleur rôle, celui du type qui pue et qui n'a pas besoin d'amour, d'amis, de famille, de clan, de bande, de meute ou bien de communauté économique.
Je ne suis probablement pas un sage. La vie passe vite, avec ou sans sac à dos. Et puis je me lave. J'ai une amoureuse auprès de moi que j'aime et qui m'aime. J'ai des amis. Un clan de rebelles. Une bande de souverains indépendants et autonomes. Une meute de gens bons. Une communauté de bons vivants et autres aidants surnaturels.
Bref, je ne suis pas seul au monde.
Je n'ai pas nécessairement envie de l'être et ne me plains jamais d'être seul quand ça se produit.
Mais bon, on ne bâtira pas une grande sagesse sur ce texte à propos du temps qui passe, de la sagesse et de je ne sais quoi.
Déjà 6:37 du matin. Lundi, le 12 décembre 2011.
Et moi qui croyais que l'on se déplacerait en soucoupe volante pour aller travailler le matin en l'an 2000...
Je me demande bien pourquoi tout a foiré.
Enfin, pas tant que ça.
En fait, je ne me demande rien du tout.
J'écris pour me délier les doigts, une fois de plus.
Boire, manger et respirer deviennent des dangers sous contrôle.
Et je ne parle même pas du reste. C'est comme ça, la vie. Un peu stupide. Cependant, on y tient comme l'on se rappelle qu'un tien vaut mieux que deux tu l'auras.
On mise tout sur le numéro un. Le numéro deux, c'est encore une abstraction.
Sauf pour les sages. Ceux qui ont besoin d'aide pour lacer leurs souliers et qui dans l'ensemble travaillent plutôt mal.
On imagine difficilement un sage sur des quarts de travail. On le conçoit bien plus souvent seul, sans besogne ni besoin, avec un sac à dos, un tonneau, un vieux chien mouillé ou bien un baluchon.
Bref, la sagesse ne se vit qu'en-dehors de ce monde, dans un état où l'humanité n'est qu'un spectacle où l'on tient le meilleur rôle, celui du type qui pue et qui n'a pas besoin d'amour, d'amis, de famille, de clan, de bande, de meute ou bien de communauté économique.
Je ne suis probablement pas un sage. La vie passe vite, avec ou sans sac à dos. Et puis je me lave. J'ai une amoureuse auprès de moi que j'aime et qui m'aime. J'ai des amis. Un clan de rebelles. Une bande de souverains indépendants et autonomes. Une meute de gens bons. Une communauté de bons vivants et autres aidants surnaturels.
Bref, je ne suis pas seul au monde.
Je n'ai pas nécessairement envie de l'être et ne me plains jamais d'être seul quand ça se produit.
Mais bon, on ne bâtira pas une grande sagesse sur ce texte à propos du temps qui passe, de la sagesse et de je ne sais quoi.
Déjà 6:37 du matin. Lundi, le 12 décembre 2011.
Et moi qui croyais que l'on se déplacerait en soucoupe volante pour aller travailler le matin en l'an 2000...
Je me demande bien pourquoi tout a foiré.
Enfin, pas tant que ça.
En fait, je ne me demande rien du tout.
J'écris pour me délier les doigts, une fois de plus.
vendredi 9 décembre 2011
Jeannine
Jeannine a soixante-quinze ans aujourd'hui.
Elle est le deuxième enfant de Rodolphe et Valéda. Ses parents étaient plus ou moins des enfants d'agriculteurs de St-Léonard-d'Aston et Ste-Clothilde-de-Horton. Ils avaient des racines acadiennes et micmacs.
Les parents de Jeannine se sont établis aux Trois-Rivières pour venir y gagner leur vie. C'est-à-dire pour travailler à la Wabasso Textile, comme la plupart des nouveaux arrivants de la P'tite Pologne et des alentours.
Jeannine n'aimait pas beaucoup l'école. Elle aimait mieux travailler que de s'ennuyer sur les bancs d'école.
Et elle en a travaillé une shot.
Je pense qu'elle a commencé dans une shop de chips située dans la paroisse Sainte-Cécile. Elle racontait que le boss leur permettait de ramener des miettes de chips à la maison. C'était probablement les seuls avantages sociaux. C'était dans le temps de Duplessis...
Puis elle est devenue couturière. Elle a bossé à la Wabasso, comme son père et tous les autres membres de la famille. Puis chez Lampron Shirt, près des Cinq-Coins, à fabriquer des shorts ou bien des gilets.
Elle a rencontré un homme, un Métis de la Vallée de la Matapédia, et ils ont eu quatre enfants. Quatre garçons. Des bouches à nourrir et à surnourrir. Quatre colosses de six pieds deux cents livres minimum.
Alors elle a travaillé de plus belle. Elle a continué à faire de la couture à la maison tout en torchant ses quatre enfants. On lui livrait des piles et des piles de vêtements. Et Jeannine était payée à la pièce pour tout ça.
Ensuite, elle s'est mise à faire du ménage chez des gens. Comme elle était scrupuleusement honnête on la recommandait un peu partout. C'est ainsi qu'elle finit par obtenir un poste de préposé aux bénéficiaires dans un foyer pour personnes âgées du secteur public. Le meilleur salaire et les meilleures conditions de travail de sa vie. À la maison, on en profita pour changer les électroménagers, les meubles, la télé, alouette.
Puis elle tomba malade. Comme bien des femmes au tournant de la cinquantaine.
Elle surmonta ses petits bobos puis continua ses travaux de couture.
Elle tricota, broda, épingla, et coetera.
Puis son mari mourrut d'un cancer.
Elle devint veuve autour de sa soixantième année.
Elle continua à tricoter, broder, épingler et à s'occuper du club de l'Âge d'Or.
Ses quatre garçons sont tous devenus des hommes. De gros et grands bonhommes qui ne s'en laissent pas imposer facilement. Des kings à leur manière, comme leur papa leur a enseigné.
S'ils chantent, dansent et sourient, ça vient de la mère, sans aucun doute. De leur mère qui chante, danse et sourie encore à soixante-quinze ans.
Soixante-quinze ans qu'elle a aujourd'hui, Jeannine.
Et au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, Jeannine, eh bien c'est ma mère.
Bonne fête Mouman!
Elle est le deuxième enfant de Rodolphe et Valéda. Ses parents étaient plus ou moins des enfants d'agriculteurs de St-Léonard-d'Aston et Ste-Clothilde-de-Horton. Ils avaient des racines acadiennes et micmacs.
Les parents de Jeannine se sont établis aux Trois-Rivières pour venir y gagner leur vie. C'est-à-dire pour travailler à la Wabasso Textile, comme la plupart des nouveaux arrivants de la P'tite Pologne et des alentours.
Jeannine n'aimait pas beaucoup l'école. Elle aimait mieux travailler que de s'ennuyer sur les bancs d'école.
Et elle en a travaillé une shot.
Je pense qu'elle a commencé dans une shop de chips située dans la paroisse Sainte-Cécile. Elle racontait que le boss leur permettait de ramener des miettes de chips à la maison. C'était probablement les seuls avantages sociaux. C'était dans le temps de Duplessis...
Puis elle est devenue couturière. Elle a bossé à la Wabasso, comme son père et tous les autres membres de la famille. Puis chez Lampron Shirt, près des Cinq-Coins, à fabriquer des shorts ou bien des gilets.
Elle a rencontré un homme, un Métis de la Vallée de la Matapédia, et ils ont eu quatre enfants. Quatre garçons. Des bouches à nourrir et à surnourrir. Quatre colosses de six pieds deux cents livres minimum.
Alors elle a travaillé de plus belle. Elle a continué à faire de la couture à la maison tout en torchant ses quatre enfants. On lui livrait des piles et des piles de vêtements. Et Jeannine était payée à la pièce pour tout ça.
Ensuite, elle s'est mise à faire du ménage chez des gens. Comme elle était scrupuleusement honnête on la recommandait un peu partout. C'est ainsi qu'elle finit par obtenir un poste de préposé aux bénéficiaires dans un foyer pour personnes âgées du secteur public. Le meilleur salaire et les meilleures conditions de travail de sa vie. À la maison, on en profita pour changer les électroménagers, les meubles, la télé, alouette.
Puis elle tomba malade. Comme bien des femmes au tournant de la cinquantaine.
Elle surmonta ses petits bobos puis continua ses travaux de couture.
Elle tricota, broda, épingla, et coetera.
Puis son mari mourrut d'un cancer.
Elle devint veuve autour de sa soixantième année.
Elle continua à tricoter, broder, épingler et à s'occuper du club de l'Âge d'Or.
Ses quatre garçons sont tous devenus des hommes. De gros et grands bonhommes qui ne s'en laissent pas imposer facilement. Des kings à leur manière, comme leur papa leur a enseigné.
S'ils chantent, dansent et sourient, ça vient de la mère, sans aucun doute. De leur mère qui chante, danse et sourie encore à soixante-quinze ans.
Soixante-quinze ans qu'elle a aujourd'hui, Jeannine.
Et au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, Jeannine, eh bien c'est ma mère.
Bonne fête Mouman!
mercredi 7 décembre 2011
Proust, Dostoïevski et l'ennui
Je n'ai retenu qu'une seule phrase après avoir lu tous les tomes d'À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Je les ai tous lus dans le cadre d'un séminaire de lecture à l'université. Tous...
Et je n'ai retenu qu'une seule phrase, tirée de Du côté de chez Swann.
«Il se pourrait que certains chefs-d'oeuvre aient été écrits en bâillant.»
Pour le reste, rien. Cette phrase m'obsède et résume toute l'oeuvre de Proust: un chef -d'oeuvre d'ennui.
***
L'ennui est un moteur des actions humaines.
Certains préfèrent continuer à vivre telle ou telle bêtise plutôt que de s'ennuyer.
Souffrir vaut même mieux que de s'ennuyer.
Alors ils souffrent, pour échapper à l'ennui. La souffrance, ça rappelle qu'on est sculpté dans du vivant. C'est physique, j'imagine.
Je ne vois pas très bien le rapport que ça peut avoir avec Marcel Proust, que j'aurais bien aimé apprécier et qui finalement ne me dit rien du tout.
Ne retenir qu'une seule phrase d'un auteur après s'être claqué l'épaisseur d'une bible, c'est pas pour se faire aimer.
Vous n'avez pas idée comment l'on peut s'ennuyer à l'université...
***
Dostoïevski? Je pourrais vous citer des tas de passages. Ce n'était pas un maître de l'ennui. Mais il comprenait sans doute que l'ennui était au coeur des actions et des inactions humaines.
Il rapporte dans une de ses nouvelles que si nous vivions tous dans un beau palais de verre l'avenir de l'humanité dépendrait de celui qui, par lassitude et ennui, briserait ce palais de verre. Comme si l'homme n'était fait que pour le mouvement, l'action, l'aventure...
Bon, vous pouvez croire que je délire.
Pourquoi pas, hein?
Y'a pas de raison de s'en priver.
Et je n'ai retenu qu'une seule phrase, tirée de Du côté de chez Swann.
«Il se pourrait que certains chefs-d'oeuvre aient été écrits en bâillant.»
Pour le reste, rien. Cette phrase m'obsède et résume toute l'oeuvre de Proust: un chef -d'oeuvre d'ennui.
***
L'ennui est un moteur des actions humaines.
Certains préfèrent continuer à vivre telle ou telle bêtise plutôt que de s'ennuyer.
Souffrir vaut même mieux que de s'ennuyer.
Alors ils souffrent, pour échapper à l'ennui. La souffrance, ça rappelle qu'on est sculpté dans du vivant. C'est physique, j'imagine.
Je ne vois pas très bien le rapport que ça peut avoir avec Marcel Proust, que j'aurais bien aimé apprécier et qui finalement ne me dit rien du tout.
Ne retenir qu'une seule phrase d'un auteur après s'être claqué l'épaisseur d'une bible, c'est pas pour se faire aimer.
Vous n'avez pas idée comment l'on peut s'ennuyer à l'université...
***
Dostoïevski? Je pourrais vous citer des tas de passages. Ce n'était pas un maître de l'ennui. Mais il comprenait sans doute que l'ennui était au coeur des actions et des inactions humaines.
Il rapporte dans une de ses nouvelles que si nous vivions tous dans un beau palais de verre l'avenir de l'humanité dépendrait de celui qui, par lassitude et ennui, briserait ce palais de verre. Comme si l'homme n'était fait que pour le mouvement, l'action, l'aventure...
Bon, vous pouvez croire que je délire.
Pourquoi pas, hein?
Y'a pas de raison de s'en priver.
mardi 6 décembre 2011
Le Carême de Ron
-Quand la fripotte te prend, ben tu te défripes au lieu de t'enfirouâper. Y'a toujours bin des maudites limites à se l'entendre dire jéritol de jériflush! Moé, parce que j'va's parler pour moé, bin j'su's c'que j'su's pis ça r'garde parsonne d'autre que moé. M'en va's dire comme c'te gars: ça va faire!
Ron disait ça en prenant un air choqué qui ne lui allait pas du tout. Il ressemblait trop à Olivier Guimond pour que ça passe. Il avait toujours cet air de mononcle sympathique qui lui collait au visage même s'il était plutôt déplaisant. Il était d'ailleurs à l'âge d'être plusieurs fois mononcle, cinquante-deux ou cinquante-trois ans peut-être, et il disait vraiment n'importe quoi, ce sacré Ron, comme vous venez de l'entendre. Surtout quand il levait le coude. Autant dire tous les jours.
Sauf pendant le Carême. Ron était un fervent chrétien, même si ça ne parassait pas trop. Je veux dire que Ron se trouvait souvent dans l'état où l'on a besoin d'un bon Samaritain. Comme si Ron testait la bonté des uns et des autres en vivant dans cet état perpétuellement second, sinon tertiaire, voire larvaire.
Et pendant les quarante jours du Carême, du mercredi des cendres au dimanche de la résurrection, Ron ne buvait plus une seule goutte d'alcool. Seulement de l'eau et de la soupe aux nouilles. Il traversait le Carême en récoutant de vieux albums de Neil Diamond ou bien de Machin Humperpickle-kelkechose.
Ron parlait peu pendant le Carême, pardonnait tout à tous et se couvrait la tête de cendres pour ses derniers mois de péché et d'ivresse.
Puis son foie se rétablissait, à force de prière et d'eau de source.
Il fallait le voir le dimanche de Pâques, à la taverne, après quarante jours d'abstinence.
-Donne-moé une once de d'ça, une once de d'ça, une once de d'ça pis encore une once de d'ça pis mélange-moé ça dans un grand verre avec du lait!
Après quelques verres de ce drink improvisé, Ron redevenait paf comme tout un chacun l'avait toujours connu. Et il se remettait à délirer, comme d'habitude.
-Quand la fripotte te prend c'est l'temps de t'enfirouâper dans les fripeux d'bottines de viârge! Ha! Ha! Moé, là, j'ai pour mon dire que l'temps y'est mauvais quand y'est couvert en seulement qu'i' faut qu'i mouille pour pas qu'i' neige...
Ron était ressuscité d'entre les morts et encore saoul mort, désagréable et délirant.
Désagréable? Oui. Ron vomissait partout. Et tout le monde le ramassait, oui.
Mais bon... Qui n'est pas désagréable quand il se saoule? Et comme tout le monde se saoulait dans cette taverne, on peut dire que Ron passait presque inaperçu, sauf dans la période du Carême où son absence se faisait sentir. Comme s'il était divertissant somme toute pour tous ces paumés et pauvres ivrognes hilares et malades.
Conclusion? Je sais pas. J'ai rien trouvé. Faites-moi signe si vous trouvez une morale pour cette histoire qui n'en est peut-être même pas une. C'est juste du vrai, comme d'habitude. Et gratuit par-dessus le marché.
C'est l'histoire de Ron, le gars qui ne buvait pas pendant le Carême.
Ron disait ça en prenant un air choqué qui ne lui allait pas du tout. Il ressemblait trop à Olivier Guimond pour que ça passe. Il avait toujours cet air de mononcle sympathique qui lui collait au visage même s'il était plutôt déplaisant. Il était d'ailleurs à l'âge d'être plusieurs fois mononcle, cinquante-deux ou cinquante-trois ans peut-être, et il disait vraiment n'importe quoi, ce sacré Ron, comme vous venez de l'entendre. Surtout quand il levait le coude. Autant dire tous les jours.
Sauf pendant le Carême. Ron était un fervent chrétien, même si ça ne parassait pas trop. Je veux dire que Ron se trouvait souvent dans l'état où l'on a besoin d'un bon Samaritain. Comme si Ron testait la bonté des uns et des autres en vivant dans cet état perpétuellement second, sinon tertiaire, voire larvaire.
Et pendant les quarante jours du Carême, du mercredi des cendres au dimanche de la résurrection, Ron ne buvait plus une seule goutte d'alcool. Seulement de l'eau et de la soupe aux nouilles. Il traversait le Carême en récoutant de vieux albums de Neil Diamond ou bien de Machin Humperpickle-kelkechose.
Ron parlait peu pendant le Carême, pardonnait tout à tous et se couvrait la tête de cendres pour ses derniers mois de péché et d'ivresse.
Puis son foie se rétablissait, à force de prière et d'eau de source.
Il fallait le voir le dimanche de Pâques, à la taverne, après quarante jours d'abstinence.
-Donne-moé une once de d'ça, une once de d'ça, une once de d'ça pis encore une once de d'ça pis mélange-moé ça dans un grand verre avec du lait!
Après quelques verres de ce drink improvisé, Ron redevenait paf comme tout un chacun l'avait toujours connu. Et il se remettait à délirer, comme d'habitude.
-Quand la fripotte te prend c'est l'temps de t'enfirouâper dans les fripeux d'bottines de viârge! Ha! Ha! Moé, là, j'ai pour mon dire que l'temps y'est mauvais quand y'est couvert en seulement qu'i' faut qu'i mouille pour pas qu'i' neige...
Ron était ressuscité d'entre les morts et encore saoul mort, désagréable et délirant.
Désagréable? Oui. Ron vomissait partout. Et tout le monde le ramassait, oui.
Mais bon... Qui n'est pas désagréable quand il se saoule? Et comme tout le monde se saoulait dans cette taverne, on peut dire que Ron passait presque inaperçu, sauf dans la période du Carême où son absence se faisait sentir. Comme s'il était divertissant somme toute pour tous ces paumés et pauvres ivrognes hilares et malades.
Conclusion? Je sais pas. J'ai rien trouvé. Faites-moi signe si vous trouvez une morale pour cette histoire qui n'en est peut-être même pas une. C'est juste du vrai, comme d'habitude. Et gratuit par-dessus le marché.
C'est l'histoire de Ron, le gars qui ne buvait pas pendant le Carême.
lundi 5 décembre 2011
L'ordre et la justice selon Mary-Louise McDougal
La vie n'est pas si simple qu'il n'y paraît.
Il faut faire avec. Que faire d'autre, hein?
C'est pourquoi Mary-Louise McDougal avait décidé d'aller s'acheter un chips au dépanneur, pour passer le temps.
Il était vers les huit heures du soir. Il faisait noir comme chez le loup. On n'avait pas encore remplacé la lampe du reverbère malgré les promesses du conseiller municipal, du maire et même du chef des pompiers. Cela faisait déjà un bon sept jours que la rue Ménard menant au dépanneur Rinfret était plongée dans l'obscurité. Et Mary-Louise, par sécurité, préférait s'éclairer à la lampe de poche histoire de savoir à qui elle avait affaire. Dans ce quartier, on ne savait jamais sur qui l'on pouvait tomber. Dont des voleurs de sacoches.
Des voleurs de sacoches comme Jo The Vedge. Un sniffeux de colle qui ne s'en prenait qu'aux vieilles, faibles et sans défense.
Aux vieilles comme Mary-Louise par exemple.
Jo The Vedge, ce nul, ne se doutait pas de la force de sa victime. La McDougal avait travaillé toute sa vie dans la restauration et elle avait des muscles d'acier. Voilà pourquoi elle lui calissa un coup de lampe de poche sur le museau quand il vint pour tenter de s'emparer subrepticement de sa sacoche. Et elle lui asséna plutôt deux coups qu'un seul. Voire trois coups et plus encore. En fait, elle réduisit en bouillie le visage de Jo The Vedge qui finit par s'enfuir tant bien que mal avec son air de coque-l'oeil.
Mary-Louise ne crut pas nécessaire d'appeler les policiers. Elle avait encore sa sacoche.
Elle rentra au dépanneur. S'acheta des chips et de la liqueur. Puis elle revint lentement chez elle. Avec sa lampe de poche qui fonctionnait encore très bien. Une lampe de poche qui lui tenait lieu de gourdin et qui lui permettait de faire régner l'ordre et la justice dans le quartier.
Il faut faire avec. Que faire d'autre, hein?
C'est pourquoi Mary-Louise McDougal avait décidé d'aller s'acheter un chips au dépanneur, pour passer le temps.
Il était vers les huit heures du soir. Il faisait noir comme chez le loup. On n'avait pas encore remplacé la lampe du reverbère malgré les promesses du conseiller municipal, du maire et même du chef des pompiers. Cela faisait déjà un bon sept jours que la rue Ménard menant au dépanneur Rinfret était plongée dans l'obscurité. Et Mary-Louise, par sécurité, préférait s'éclairer à la lampe de poche histoire de savoir à qui elle avait affaire. Dans ce quartier, on ne savait jamais sur qui l'on pouvait tomber. Dont des voleurs de sacoches.
Des voleurs de sacoches comme Jo The Vedge. Un sniffeux de colle qui ne s'en prenait qu'aux vieilles, faibles et sans défense.
Aux vieilles comme Mary-Louise par exemple.
Jo The Vedge, ce nul, ne se doutait pas de la force de sa victime. La McDougal avait travaillé toute sa vie dans la restauration et elle avait des muscles d'acier. Voilà pourquoi elle lui calissa un coup de lampe de poche sur le museau quand il vint pour tenter de s'emparer subrepticement de sa sacoche. Et elle lui asséna plutôt deux coups qu'un seul. Voire trois coups et plus encore. En fait, elle réduisit en bouillie le visage de Jo The Vedge qui finit par s'enfuir tant bien que mal avec son air de coque-l'oeil.
Mary-Louise ne crut pas nécessaire d'appeler les policiers. Elle avait encore sa sacoche.
Elle rentra au dépanneur. S'acheta des chips et de la liqueur. Puis elle revint lentement chez elle. Avec sa lampe de poche qui fonctionnait encore très bien. Une lampe de poche qui lui tenait lieu de gourdin et qui lui permettait de faire régner l'ordre et la justice dans le quartier.
vendredi 2 décembre 2011
Gris, brun et drabe
Il tarde à neiger. Les gazons n'ont pas tout à fait déverdis. L'automne se fait long et s'insinue comme un mal lancinant. Tout est gris, brun et drabe.
Dès que la neige s'installera tout redeviendra clair et lumineux. Ce sera comme une page vierge. Ouais.
Mais pour le moment, c'est gris, brun et drabe.
Vivement l'hiver, ma saison préférée...
Dès que la neige s'installera tout redeviendra clair et lumineux. Ce sera comme une page vierge. Ouais.
Mais pour le moment, c'est gris, brun et drabe.
Vivement l'hiver, ma saison préférée...
jeudi 1 décembre 2011
C'est la faute à Grumeausier, un athée qui mange des chips
Isaac Bashevis Singer raconte quelque part l'histoire d'un gus qui ne croit pas en Dieu, emmerde tout le monde avec sa quête de vérité et finalement vit extrêmement seul, malheureux et misérable. Je ne me souviens pas du titre du conte. Aussi, je vous recommanderai de lire ses oeuvres complètes par les moyens qui vous sont offerts. Vous ne le regretterez pas. C'est un prix Nobel qui vaut son bâton de dynamite. Je vous en passe ce papier.
Je pourrais googler une demie heure de plus et tout vous rapporter tout cuit dans le bec que cela m'aurait fait perdre un temps fou. Un temps précieux pour vous parler justement d'un fou, Grumeausier. Un gars qui fait penser à ce gus qui ne croyait pas en Dieu dans ce conte de Isaac B. Singer.
Grumeausier est un vrai rabat-joie.
Évidemment, il ne croit pas en Dieu. C'est son affaire. Et remarquez que c'est ne pas facile de penser que Dieu croit en nous. Alors on comprend que plusieurs en viennent à considérer ce problème ontologique comme de l'opium. Une drogue pour cantonner la raison entre les bornes des rites. Des habitudes malsaines qui relèvent des psychopathologies collectives comme le fascisme et les émissions de téléréalité.
Quoi qu'il en soit, Grumeausier n'est pas gras.
Non, il est d'un poids normal. C'est-à-dire statistiquement hors de commentaire.
Sinon qu'il mange beaucoup de croustilles, mais ça n'a rien à voir avec ce que je m'efforce de vous raconter en digressant comme un type subitement atteint de logorrhée.
Grumeausier, qu'il ne soit pas gras ou qu'il mange des chips, sérieusement, ça n'aide pas l'intelligence de ce conte.
Car c'est un conte que je vous écris là.
Grumeausier est un per-son-na-ge. Une création. Il vient du fin fonds de mon esprit. Et je le lance sur le papier comme ça, sans le connaître, comme si j'en connaissais des tas comme ça.
Eh oui. Il y en a des tas comme Grumeausier.
Mais mon Grumeausier à moi est athée, pas gras et avaleur de chips.
Il est rabat-joie parce que si vous lui parlez de Star Wars, par exemple, il vous rappelle tout de suite qu'il n'y a pas de son dans l'espace. Par conséquent on ne devrait pas entendre de bruits de rayons laser et d'explosion.
-Ah! Tu nous fais chier Grumeausier! que tout le monde lui dit... ou bien lui dirait.
Et Grumeausier rajoute son grain de sel dans tout.
On lui parle de politique? Grumeausier vous rapporte les mille et une raisons de ne pas croire un seul instant en cette foire d'enfoirés. Il a le raccourci facile mais malheureusement juste. Et comme personne n'aime la chicane autour de lui, on finit par trouver qu'il est non seulement un rabat-joie, mais aussi un emmerdeur.
Évidemment, on n'invite jamais Grumausier dans les partys et c'est très bien ainsi puisqu'il préfère la solitude. Il s'emmerde moins tout seul qu'en groupe. Donc, il ne bénéficie d'aucun réseau social. Il vit loin et éloigné de tous, étouffé par sa maudite conscience d'avoir raison contre tous.
Grumeausier déteste la danse des canards.
Grumeausier ne supporte pas les superstitions et les trouve non seulement ridicules mais imbécillisantes.
Grumeausier est pauvre puisqu'il dit ce qu'il pense vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sans inhibition, comme s'il était perpétuellement connecté à son combat contre l'ignorance.
-Je n'ai pas à feindre ma vie! dit-il parfois pour se rendre intéressant.
Et tout le monde, évidemment, lui rappelle de se la fermer.
Grumeausier n'est pas homme à se laisser taire.
Aussi, il continue de gueuler. Souvent tout seul chez-lui. Ou bien sur Facebook. Ça dépend.
Grumeausier trouve toujours l'exception qui rend la règle infirme.
C'est un maudit rabat-joie, certes.
Il fait chier tout le monde, en effet.
Mais sacrament, c'est pas de la faute de Grumeausier s'il n'y a pas de son dans l'espace!!!
Je pourrais googler une demie heure de plus et tout vous rapporter tout cuit dans le bec que cela m'aurait fait perdre un temps fou. Un temps précieux pour vous parler justement d'un fou, Grumeausier. Un gars qui fait penser à ce gus qui ne croyait pas en Dieu dans ce conte de Isaac B. Singer.
Grumeausier est un vrai rabat-joie.
Évidemment, il ne croit pas en Dieu. C'est son affaire. Et remarquez que c'est ne pas facile de penser que Dieu croit en nous. Alors on comprend que plusieurs en viennent à considérer ce problème ontologique comme de l'opium. Une drogue pour cantonner la raison entre les bornes des rites. Des habitudes malsaines qui relèvent des psychopathologies collectives comme le fascisme et les émissions de téléréalité.
Quoi qu'il en soit, Grumeausier n'est pas gras.
Non, il est d'un poids normal. C'est-à-dire statistiquement hors de commentaire.
Sinon qu'il mange beaucoup de croustilles, mais ça n'a rien à voir avec ce que je m'efforce de vous raconter en digressant comme un type subitement atteint de logorrhée.
Grumeausier, qu'il ne soit pas gras ou qu'il mange des chips, sérieusement, ça n'aide pas l'intelligence de ce conte.
Car c'est un conte que je vous écris là.
Grumeausier est un per-son-na-ge. Une création. Il vient du fin fonds de mon esprit. Et je le lance sur le papier comme ça, sans le connaître, comme si j'en connaissais des tas comme ça.
Eh oui. Il y en a des tas comme Grumeausier.
Mais mon Grumeausier à moi est athée, pas gras et avaleur de chips.
Il est rabat-joie parce que si vous lui parlez de Star Wars, par exemple, il vous rappelle tout de suite qu'il n'y a pas de son dans l'espace. Par conséquent on ne devrait pas entendre de bruits de rayons laser et d'explosion.
-Ah! Tu nous fais chier Grumeausier! que tout le monde lui dit... ou bien lui dirait.
Et Grumeausier rajoute son grain de sel dans tout.
On lui parle de politique? Grumeausier vous rapporte les mille et une raisons de ne pas croire un seul instant en cette foire d'enfoirés. Il a le raccourci facile mais malheureusement juste. Et comme personne n'aime la chicane autour de lui, on finit par trouver qu'il est non seulement un rabat-joie, mais aussi un emmerdeur.
Évidemment, on n'invite jamais Grumausier dans les partys et c'est très bien ainsi puisqu'il préfère la solitude. Il s'emmerde moins tout seul qu'en groupe. Donc, il ne bénéficie d'aucun réseau social. Il vit loin et éloigné de tous, étouffé par sa maudite conscience d'avoir raison contre tous.
Grumeausier déteste la danse des canards.
Grumeausier ne supporte pas les superstitions et les trouve non seulement ridicules mais imbécillisantes.
Grumeausier est pauvre puisqu'il dit ce qu'il pense vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sans inhibition, comme s'il était perpétuellement connecté à son combat contre l'ignorance.
-Je n'ai pas à feindre ma vie! dit-il parfois pour se rendre intéressant.
Et tout le monde, évidemment, lui rappelle de se la fermer.
Grumeausier n'est pas homme à se laisser taire.
Aussi, il continue de gueuler. Souvent tout seul chez-lui. Ou bien sur Facebook. Ça dépend.
Grumeausier trouve toujours l'exception qui rend la règle infirme.
C'est un maudit rabat-joie, certes.
Il fait chier tout le monde, en effet.
Mais sacrament, c'est pas de la faute de Grumeausier s'il n'y a pas de son dans l'espace!!!