On allait donc réinvestir dans cette vieille calice de centrale nucléaire sale. Le maire de la ville où s'élevait l'ogre atomique s'en réjouissait.
-Nous avons besoin de cette centrale! Cela va amener plein de retombées économiques! Houba! Houba! qu'il disait, l'hostie de niaiseux avec son noeud papillon.
Qu'avait-on à s'inquiéter du taux anormalement élevé de malformations congénitales dans sa ville? Qu'avait-on à craindre que cette énergie soit un authentique danger public? Que l'eau de la rivière soit lourde et que les poissons y soient bizarres?
-On va distribuer des capsules d'iode et un plan d'évacuation au cas où y'arriverait què'que chose... Qu'est-cé que vous voulez de plus? ajoutait le cibouère de tarlais. Biznisse is biznisse.
Pendant ce temps, des gens se mobilisaient autour pour se débarrasser du tarlais avec un noeud papillon ainsi que de tous les autres apprentis-sorciers de la politique locale, tous des pleins d'marde sans coeur et sans âme, qui se crissaient comme de l'an quarante de tout faire sauter autour d'eux en autant qu'ils y fassent une ou deux piastres au passage. «Après moi le déluge!» C'était toute la motivation de ces fucking niaiseux.
C'était une sale époque, gouvernée par des gofers qui se foutaient de la santé publique presqu'autant que de la république.
Mais ces temps-là s'achevaient et bientôt tous ces petits empoisonneurs publics professionnels allaient connaître leur déchéance pour des siècles et des siècles. Dans les livres d'histoire on les présentera comme ils ont toujours été. On dira tout simplement qu'ils étaient des caves, des larves, des lèche-bottes, des crétins, des fientes, des nullités absolues.
Partout dans le monde, en Italie, en Allemagne, on se retire du nucléaire. Mais pas ici. Pas dans cette région de marde, située au beau milieu du fleuve Magtogoek dans une zone peuplée.
Ici, il suffit de porter un noeud papillon pour repartir une centrale nucléaire. Et de distribuer des capsules d'iode avec un plan d'évacuation...
Gang de tabarnaks!
jeudi 30 juin 2011
mercredi 29 juin 2011
Propos décousus sur les gerris, les libellules et la monarchie britannique pleine de marde
Il m'est permis de tenir des propos décousus en cette période creuse de l'année du point de vue de la littérature.
Aussi, je ne vais pas me gêner.
Gerris et libellules
Je vais d'abord vous raconter mon étonnement devant l'hécatombe de gerris survenue hier à l'étang artificiel du Parc Pie-XII, à Trois-Rivières. Comme je longeais le petit sentier de garnottes entourant l'étang, j'ai vu ces insectes patineurs se faire happer l'un après l'autre par des tas de libellules qui manifestement allaient s'en régaler tout à leurs aises un peu plus loin. C'était un ballet pour le moins particulier. Les gerris qui patinaient gracieusement sur l'étang et les libellules qui volaient comme des hélicoptères au-dessus d'eux. C'était une autre version d'Apocalypse Now pour les gerris.
Visite royale
Le prince William et sa blonde Kate Whoever vont venir nous visiter prochainement. Je vous avouerai franchement que j'étais l'un des organisateurs de la manifestation contre la visite de la reine Elisabeth Windsor à Québec, en 1987. Elle n'est pas revenue au Québec depuis.
Je n'ai rien contre ces personnes qui sont elles-mêmes prisonnières de la monarchie. Elisabeth, Charles et Bill n'ont pas demandé de devenir monarques. Cela dit, je ne comprends pas ce qu'ils viendraient foutre ici, tant au Canada qu'au Québec.
Le monde a changé. Ces institutions anachroniques sont bonnes pour des historiens. Pour le peuple, c'est rien que de la marde pour nous faire oublier que tous les hommes devraient naître libres et égaux.
Aussi, je me permettrai de répéter ce que je disais déjà en 1987: fuck la monarchie et vive la république!
Que cette république soit canadienne ou québécoise est une question de sémantique.
Je doute que les Canadiens, tels que je les connais, s'intéressent tant que ça à la monarchie britannique. Ils seraient prêts à se débarrasser de la couronne. Du moins je le pense. La grande majorité des Canadiens et des Québécois n'en ont rien à branler.
Si Bill et Kate veulent visiter le Québec en touristes, qu'ils le fassent avec leur propre argent, honnêtement gagné, et non pas en parasites de luxe qui sucent l'argent de nos taxes et nos impôts pour se faire sécher les dents.
That's it. That's all.
Aussi, je ne vais pas me gêner.
Gerris et libellules
Je vais d'abord vous raconter mon étonnement devant l'hécatombe de gerris survenue hier à l'étang artificiel du Parc Pie-XII, à Trois-Rivières. Comme je longeais le petit sentier de garnottes entourant l'étang, j'ai vu ces insectes patineurs se faire happer l'un après l'autre par des tas de libellules qui manifestement allaient s'en régaler tout à leurs aises un peu plus loin. C'était un ballet pour le moins particulier. Les gerris qui patinaient gracieusement sur l'étang et les libellules qui volaient comme des hélicoptères au-dessus d'eux. C'était une autre version d'Apocalypse Now pour les gerris.
Visite royale
Le prince William et sa blonde Kate Whoever vont venir nous visiter prochainement. Je vous avouerai franchement que j'étais l'un des organisateurs de la manifestation contre la visite de la reine Elisabeth Windsor à Québec, en 1987. Elle n'est pas revenue au Québec depuis.
Je n'ai rien contre ces personnes qui sont elles-mêmes prisonnières de la monarchie. Elisabeth, Charles et Bill n'ont pas demandé de devenir monarques. Cela dit, je ne comprends pas ce qu'ils viendraient foutre ici, tant au Canada qu'au Québec.
Le monde a changé. Ces institutions anachroniques sont bonnes pour des historiens. Pour le peuple, c'est rien que de la marde pour nous faire oublier que tous les hommes devraient naître libres et égaux.
Aussi, je me permettrai de répéter ce que je disais déjà en 1987: fuck la monarchie et vive la république!
Que cette république soit canadienne ou québécoise est une question de sémantique.
Je doute que les Canadiens, tels que je les connais, s'intéressent tant que ça à la monarchie britannique. Ils seraient prêts à se débarrasser de la couronne. Du moins je le pense. La grande majorité des Canadiens et des Québécois n'en ont rien à branler.
Si Bill et Kate veulent visiter le Québec en touristes, qu'ils le fassent avec leur propre argent, honnêtement gagné, et non pas en parasites de luxe qui sucent l'argent de nos taxes et nos impôts pour se faire sécher les dents.
That's it. That's all.
mardi 28 juin 2011
ALL WE NEED IS LOVE
Sorry about my poor English, dude, but I'm really doing my best as I'm writing this goddam letter to you. I ought to answer to all the shit that you wrote to me.
First of all, I wanna say that I'm not an ant in an anthill. It means that you don't have to piss me off with those stupid questions like what does Quebec want or da ya think Quebec might separate from Canada. All the flags piss me off, even the flag with the red maple leaf stamped on it. As I'm a part Native from my dad's grandmother Adrienne, I just remember there was no flags for the true humans Anishnabe my ancestors had been. Lakes and rivers wore poetical names at that time and not goofy names like Bouchard or Smith. So, don't talk about that like if you were Don Cherry or whoever wearing a noeud papillon. (You can easily translate it with a little help from Google.)
Fuck, dude, are ya serious when you're talking about politics like if it was a hockey game? It's just full of shit. That's what I think to myself, dude. Shit and crazyness and even crap. I won't give a shit for that. Nothing, dude. Absolutely nothing. Jeez no!
Second of all, I prefer to write in French for many reasons like I'm not that good in English, y'know, I just do writings like a monkey, mixed up with Newfoundland's rum and a bit of Sasquatch attitude...
Fuck, dude, we're all brothas and sistas. Respect. Yeah. All we need is Love.
I've got nothing else to say, dude.
_________
Traduction de ce texte par Google:
Désolé pour mon mauvais anglais, mec, mais je suis vraiment fais de mon mieux car je suis foutu écris cette lettre pour vous. Je dois répondre à toutes les conneries que vous avez écrit pour moi.
Tout d'abord, je tiens à dire que je ne suis pas une fourmi dans une fourmilière. Cela signifie que vous n'avez pas à me faire chier avec ces questions stupides comme ce que fait le Québec veut ou Da Ya Think Québec pourrait se séparer du Canada. Tous les drapeaux m'emmerder, même le drapeau avec la feuille d'érable rouge étampée dessus. Comme je suis un natif partie de la grand-mère Adrienne de mon père, je me souviens qu'il n'y avait pas des drapeaux pour les humains vraie Anishnabe mes ancêtres l'avaient été. Lacs et rivières portaient des noms poétiques de l'époque et le nom n'est pas maladroit comme Bouchard ou Smith. Donc, ne pas en parler comme si vous étiez de Don Cherry ou quiconque portant un noeud papillon. (Vous pouvez facilement le traduire avec un peu d'aide de Google.)
Fuck, mec, are ya sérieux quand vous parlez de la politique comme s'il s'agissait d'un match de hockey? C'est juste plein de merde. C'est ce que je pense à moi, mec. Shit and folie et même merde. Je ne donnerai pas une merde pour ça. Rien, mec. Absolument rien. Jeez pas!
Deuxièmement, je préfère écrire en français pour de nombreuses raisons, comme je ne suis pas bon en anglais, tu sais, je fais juste écrits comme un singe, mélangé avec du rhum de Terre-Neuve et un peu de l'attitude de Sasquatch ...
Fuck, mec, nous sommes tous brothas et sistas. Respect. Ouais. Tous nous avons besoin est amour.
Je n'ai rien d'autre à dire, mec.
First of all, I wanna say that I'm not an ant in an anthill. It means that you don't have to piss me off with those stupid questions like what does Quebec want or da ya think Quebec might separate from Canada. All the flags piss me off, even the flag with the red maple leaf stamped on it. As I'm a part Native from my dad's grandmother Adrienne, I just remember there was no flags for the true humans Anishnabe my ancestors had been. Lakes and rivers wore poetical names at that time and not goofy names like Bouchard or Smith. So, don't talk about that like if you were Don Cherry or whoever wearing a noeud papillon. (You can easily translate it with a little help from Google.)
Fuck, dude, are ya serious when you're talking about politics like if it was a hockey game? It's just full of shit. That's what I think to myself, dude. Shit and crazyness and even crap. I won't give a shit for that. Nothing, dude. Absolutely nothing. Jeez no!
Second of all, I prefer to write in French for many reasons like I'm not that good in English, y'know, I just do writings like a monkey, mixed up with Newfoundland's rum and a bit of Sasquatch attitude...
Fuck, dude, we're all brothas and sistas. Respect. Yeah. All we need is Love.
I've got nothing else to say, dude.
_________
Traduction de ce texte par Google:
Désolé pour mon mauvais anglais, mec, mais je suis vraiment fais de mon mieux car je suis foutu écris cette lettre pour vous. Je dois répondre à toutes les conneries que vous avez écrit pour moi.
Tout d'abord, je tiens à dire que je ne suis pas une fourmi dans une fourmilière. Cela signifie que vous n'avez pas à me faire chier avec ces questions stupides comme ce que fait le Québec veut ou Da Ya Think Québec pourrait se séparer du Canada. Tous les drapeaux m'emmerder, même le drapeau avec la feuille d'érable rouge étampée dessus. Comme je suis un natif partie de la grand-mère Adrienne de mon père, je me souviens qu'il n'y avait pas des drapeaux pour les humains vraie Anishnabe mes ancêtres l'avaient été. Lacs et rivières portaient des noms poétiques de l'époque et le nom n'est pas maladroit comme Bouchard ou Smith. Donc, ne pas en parler comme si vous étiez de Don Cherry ou quiconque portant un noeud papillon. (Vous pouvez facilement le traduire avec un peu d'aide de Google.)
Fuck, mec, are ya sérieux quand vous parlez de la politique comme s'il s'agissait d'un match de hockey? C'est juste plein de merde. C'est ce que je pense à moi, mec. Shit and folie et même merde. Je ne donnerai pas une merde pour ça. Rien, mec. Absolument rien. Jeez pas!
Deuxièmement, je préfère écrire en français pour de nombreuses raisons, comme je ne suis pas bon en anglais, tu sais, je fais juste écrits comme un singe, mélangé avec du rhum de Terre-Neuve et un peu de l'attitude de Sasquatch ...
Fuck, mec, nous sommes tous brothas et sistas. Respect. Ouais. Tous nous avons besoin est amour.
Je n'ai rien d'autre à dire, mec.
lundi 27 juin 2011
Aux mânes de L'Épervier
L'Épervier était retraité de la Canadian Westingmouse. Il fumait des pollocks sur sa galerie. Vous vous demandez ce que c'est, des pollocks? Ce sont des cigarettes roulées soi-même à la machine. On les appelle des pollocks dans la Petite Pologne, le quartier de l'ancienne paroisse Saint-François-d'Assise, à Trois-Rivières. Est-ce à dire que l'on fume des pollocks dans la Petite Pologne parce que tout le monde y serait Polonais? Pas du tout. De mémoire, il n'y a pas un seul Polonais. Alors ce ne sont peut-être pas des pollocks, ni des Pollacks, mais simplement des polloques... La Petite Pologne sera toujours la Petite Pologne. Ok coq?
Quoi qu'il en soit L'Épervier fumait l'équivalent de huit paquets par jour. Son coeur était tenace et ses poumons, bien que défuntisés, fonctionnaient encore assez pour inhaler ses huit paquets de polloques quotidiens.
Vous vous demandez ce qu'il faisait à part de ça?
Rien d'autre. Il s'en allumait toujours une autre avec son mégot. L'une après l'autre, sans s'arrêter.
Il ne buvait pas d'alcool et consommait très peu d'eau pour se laver.
Il fumait, tout simplement, en attendant que ça finisse.
Et il s'appelait L'Épervier, je ne sais trop pourquoi, parce qu'il avait plutôt l'air d'une momie verte et desséchée.
Mais c'était quand même un bon jack puisque tout le quartier fumait sur son bras.
L'Épervier, le marchand de tabac humide sale pas fumable du quartier. Un sac pour vingt piastres. Ça lui toffait une journée. D'autres en avaient assez pour la semaine. Il faisait crédit.
Je vous parle de lui ce matin parce que L'Épervier est mort.
Mort de quoi? Du cancer? Du tabagisme? Pas du tout.
L'Épervier est mort de vieillesse. Il avait quatre-vingt-quatorze ans.
Quoi qu'il en soit L'Épervier fumait l'équivalent de huit paquets par jour. Son coeur était tenace et ses poumons, bien que défuntisés, fonctionnaient encore assez pour inhaler ses huit paquets de polloques quotidiens.
Vous vous demandez ce qu'il faisait à part de ça?
Rien d'autre. Il s'en allumait toujours une autre avec son mégot. L'une après l'autre, sans s'arrêter.
Il ne buvait pas d'alcool et consommait très peu d'eau pour se laver.
Il fumait, tout simplement, en attendant que ça finisse.
Et il s'appelait L'Épervier, je ne sais trop pourquoi, parce qu'il avait plutôt l'air d'une momie verte et desséchée.
Mais c'était quand même un bon jack puisque tout le quartier fumait sur son bras.
L'Épervier, le marchand de tabac humide sale pas fumable du quartier. Un sac pour vingt piastres. Ça lui toffait une journée. D'autres en avaient assez pour la semaine. Il faisait crédit.
Je vous parle de lui ce matin parce que L'Épervier est mort.
Mort de quoi? Du cancer? Du tabagisme? Pas du tout.
L'Épervier est mort de vieillesse. Il avait quatre-vingt-quatorze ans.
vendredi 24 juin 2011
jeudi 23 juin 2011
Fuck le capitalisme! Vive le socialisme!
On veut nous inculquer la honte du socialisme. Comme si le socialisme était responsable de tous nos maux alors qu'il en est le remède.
On devrait avoir honte de l'assurance-maladie, de l'assurance-chômage, des allocations familiales, de l'aide sociale, des prestations pour vieux et invalides, des écoles et hôpitaux publics... C'est pas bon pour l'industrie donc c'est pas bon pour le peuple.
On devrait vanter le capitalisme, le progrès sans le social, la machine plutôt que l'homme, les statistiques avant l'humain, le pétrole avant l'eau... Rien pour le peuple, tout pour deux ou trois grosses poches de pus et pour les exécuteurs de leurs basses oeuvres.
Ne me dites pas que le socialisme c'est Staline, Mao, Castro, DSK et autres tarlais qui ont réalisé le programme des conservateurs sous une fausse étiquette. Le socialisme ce n'est ni l'esclavage ni la caserne. Le socialisme sans la liberté c'est de la marde.
Fuck! Je n'ai pas honte du socialisme. Du socialisme qui combat l'injustice sociale et la tyrannie. D'autant plus que je proviens de la classe ouvrière et que la lutte des classes ne me semble pas du tout une abstraction. Elle se poursuit à tous les jours. Sous plusieurs formes, toutes plus insidieuses les unes que les autres.
Un gosse de riche s'en tirera toujours plus facilement qu'un gosse de pauvre. Et ne me dites pas que c'est dans la nature des choses. Dans les quartiers pauvres, on étouffe des Mozart dans l'oeuf. Dans les quartiers riches, on reçoit des leçons de piano, même quand on n'a pas l'oreille. On ne part pas tous au même point dans la vie. Et la vie semble faite pour les uns plutôt que pour les autres.
Je ne me reconnaîtrai jamais dans les discours d'un petit-bourgeois qui se croit lucide, réaliste et pragmatique alors que dans les faits il n'est qu'un pantin des étrangleurs de peuples, une marionnette des oligarques qui voudraient nous confiner à un rôle de tchandala. Les pauvres et autres travailleurs devraient se contenter d'un rien: boire de l'eau sale jusqu'à leur mort et s'arracher les dents eux-mêmes, comme dans tout pays où l'argent prime sur les droits sociaux.
Le socialisme fait partie de mon histoire personnelle, beaucoup plus que le nationalisme. Il représente un espoir pour plusieurs d'entre nous dans les quartiers pauvres. Il représente l'espoir qu'il y a une justice sur terre et qu'elle rattrapera tous ceux qui voudraient nous faire plier les genoux.
Je suis plus socialiste que jamais.
Legault, l'ADQ, le PQ et le PLQ c'est de la bullshit capitaliste. Rien que de l'hostie de vieille marde de politique politicienne. Rien pour le peuple, tout pour les bourgeois. Le peuple doit payer pour leurs lubies. On socialise les dépenses et on privatise les profits: yes sir tabarnak, les cochons vont pouvoir se graisser...
On peut défier les lois de la gravité et envoyer des fusées dans l'espace.
Mais il semble que l'on ne puisse pas défier les lois de l'économie...
Et qu'il faille obéir aux diktats du Fonds monétaire international, dirigé soit par la gauche-caviar ou bien par la droite sans-coeur.
C'est du vent tout ça. Le peuple n'a que des chaînes qu'il lui faut briser une fois pour toutes.
Tout est possible, le meilleur comme le pire.
Aucune loi n'est immuable.
L'économie n'est pas une science, mais le miroir de la situation sociale.
On peut changer notre manière de voir l'économie. On peut aller dans l'espace. On peut nourrir tous les êtres humains de la terre et leur donner une vie digne de ce nom. On peut se créer une communauté propre fondée sur le respect de la vie et des vivants.
L'indignation est plus que jamais nécessaire pour combattre le chant des sirènes.
Débarrassons-nous des politiciens professionnels et autres gofers du capitalisme.
N'ayons pas peur de leurs mots, de leurs études, de leurs bréviaires, de leurs manifestes à la con.
Fuck le capitalisme! Vive le socialisme!
On devrait avoir honte de l'assurance-maladie, de l'assurance-chômage, des allocations familiales, de l'aide sociale, des prestations pour vieux et invalides, des écoles et hôpitaux publics... C'est pas bon pour l'industrie donc c'est pas bon pour le peuple.
On devrait vanter le capitalisme, le progrès sans le social, la machine plutôt que l'homme, les statistiques avant l'humain, le pétrole avant l'eau... Rien pour le peuple, tout pour deux ou trois grosses poches de pus et pour les exécuteurs de leurs basses oeuvres.
Ne me dites pas que le socialisme c'est Staline, Mao, Castro, DSK et autres tarlais qui ont réalisé le programme des conservateurs sous une fausse étiquette. Le socialisme ce n'est ni l'esclavage ni la caserne. Le socialisme sans la liberté c'est de la marde.
Fuck! Je n'ai pas honte du socialisme. Du socialisme qui combat l'injustice sociale et la tyrannie. D'autant plus que je proviens de la classe ouvrière et que la lutte des classes ne me semble pas du tout une abstraction. Elle se poursuit à tous les jours. Sous plusieurs formes, toutes plus insidieuses les unes que les autres.
Un gosse de riche s'en tirera toujours plus facilement qu'un gosse de pauvre. Et ne me dites pas que c'est dans la nature des choses. Dans les quartiers pauvres, on étouffe des Mozart dans l'oeuf. Dans les quartiers riches, on reçoit des leçons de piano, même quand on n'a pas l'oreille. On ne part pas tous au même point dans la vie. Et la vie semble faite pour les uns plutôt que pour les autres.
Je ne me reconnaîtrai jamais dans les discours d'un petit-bourgeois qui se croit lucide, réaliste et pragmatique alors que dans les faits il n'est qu'un pantin des étrangleurs de peuples, une marionnette des oligarques qui voudraient nous confiner à un rôle de tchandala. Les pauvres et autres travailleurs devraient se contenter d'un rien: boire de l'eau sale jusqu'à leur mort et s'arracher les dents eux-mêmes, comme dans tout pays où l'argent prime sur les droits sociaux.
Le socialisme fait partie de mon histoire personnelle, beaucoup plus que le nationalisme. Il représente un espoir pour plusieurs d'entre nous dans les quartiers pauvres. Il représente l'espoir qu'il y a une justice sur terre et qu'elle rattrapera tous ceux qui voudraient nous faire plier les genoux.
Je suis plus socialiste que jamais.
Legault, l'ADQ, le PQ et le PLQ c'est de la bullshit capitaliste. Rien que de l'hostie de vieille marde de politique politicienne. Rien pour le peuple, tout pour les bourgeois. Le peuple doit payer pour leurs lubies. On socialise les dépenses et on privatise les profits: yes sir tabarnak, les cochons vont pouvoir se graisser...
On peut défier les lois de la gravité et envoyer des fusées dans l'espace.
Mais il semble que l'on ne puisse pas défier les lois de l'économie...
Et qu'il faille obéir aux diktats du Fonds monétaire international, dirigé soit par la gauche-caviar ou bien par la droite sans-coeur.
C'est du vent tout ça. Le peuple n'a que des chaînes qu'il lui faut briser une fois pour toutes.
Tout est possible, le meilleur comme le pire.
Aucune loi n'est immuable.
L'économie n'est pas une science, mais le miroir de la situation sociale.
On peut changer notre manière de voir l'économie. On peut aller dans l'espace. On peut nourrir tous les êtres humains de la terre et leur donner une vie digne de ce nom. On peut se créer une communauté propre fondée sur le respect de la vie et des vivants.
L'indignation est plus que jamais nécessaire pour combattre le chant des sirènes.
Débarrassons-nous des politiciens professionnels et autres gofers du capitalisme.
N'ayons pas peur de leurs mots, de leurs études, de leurs bréviaires, de leurs manifestes à la con.
Fuck le capitalisme! Vive le socialisme!
mercredi 22 juin 2011
Barabas, Jésus et l'indépendance nationale
Barabas était en tabarnak. Il avait un poignard entre les dents, ce qui nuisait considérablement à son élocution. Pourtant, il n'allait pas ralentir le rythme de ses paroles pour autant. Jésus Ben Joseph était devant lui et mangeait des dattes calmement.
-Calice de tabarnak! gueulait Barabas. C'est pas en jasant avec les Romains que nous allons obtenir l'indépendance! Il faut traquer les traîtres et les vendus, Jésus, et tu vas finir par nous donner l'envie de te trancher la gorge!!!
-Tous les hommes sont frères, Barabas... Nul ne doit servir deux maîtres: Dieu ou l'Argent... Il n'y a qu'un seul Dieu et je suis son prophète.
-T'es fou calvaire! Les Romains sont des pleins d'marde! On va les étriper! Dieu n'a rien à voir là-dedans!
-Relaxe man! Mange des dattes... Arrête de capoter...
-Va chier! Moé j'veux un pays!
-Bon, ben, qu'est-cé tu veux que j'te dise? Époumone-toé. Étripez-vous. M'en calice.
Barabas se leva, offusqué, et crissa un coup de pied sur le bol que Jésus tenait entre ses mains. Toutes les dattes tombèrent pas terre. Et il fallut les rincer à l'eau pour enlever le sable et les lézards.
-Sacré Barabas! Toujours colérique et à côté de ses pompes, se dit Jésus en lui-même.
Et il continua de manger ses dattes en poursuivant la conversation avec Judas dit l'Iscariote.
Maudite époque!
-Calice de tabarnak! gueulait Barabas. C'est pas en jasant avec les Romains que nous allons obtenir l'indépendance! Il faut traquer les traîtres et les vendus, Jésus, et tu vas finir par nous donner l'envie de te trancher la gorge!!!
-Tous les hommes sont frères, Barabas... Nul ne doit servir deux maîtres: Dieu ou l'Argent... Il n'y a qu'un seul Dieu et je suis son prophète.
-T'es fou calvaire! Les Romains sont des pleins d'marde! On va les étriper! Dieu n'a rien à voir là-dedans!
-Relaxe man! Mange des dattes... Arrête de capoter...
-Va chier! Moé j'veux un pays!
-Bon, ben, qu'est-cé tu veux que j'te dise? Époumone-toé. Étripez-vous. M'en calice.
Barabas se leva, offusqué, et crissa un coup de pied sur le bol que Jésus tenait entre ses mains. Toutes les dattes tombèrent pas terre. Et il fallut les rincer à l'eau pour enlever le sable et les lézards.
-Sacré Barabas! Toujours colérique et à côté de ses pompes, se dit Jésus en lui-même.
Et il continua de manger ses dattes en poursuivant la conversation avec Judas dit l'Iscariote.
Maudite époque!
mardi 21 juin 2011
Journée nationale des Autochtones
C'est aujourd'hui la Journée nationale des Autochtones. C'est un jour férié dans les Territoires du Nord-Ouest, pour reconnaître leurs peuples Déné, Métis et Inuvialuit. Pour le reste du Canada, incluant le Québec, ce n'est pas grand chose.
lundi 20 juin 2011
Deux ou trois mots sur les brins d'herbe
Un brin d'herbe. C'est anodin comme tout. Tellement que la plupart d'entre nous ne saurait en dire plus à ce sujet. C'est un brin d'herbe et c'est tout...
Ou bien c'est un gazon, quelque chose d'impersonnel, de trop commun pour en faire un long discours.
On peut prêter des qualités aux trèfles, aux pissenlits et autres plantes communes des terrains vagues.
Mais aux brins d'herbe? Allons donc. On ne sait pas si ça mange ou si ça se boit. Ils sont là depuis des temps immémoriaux, graminés parmi les graminés, et franchement je finis par y perdre l'envie d'écrire.
J'aurai plutôt dû vous parler du cours du charbon sur les marchés mondiaux.
Ou bien de l'origine des trous noirs et autres devinettes faciles.
Mais non! J'ai bogué sur les brins d'herbe, sans réponse, avec des questions sans fin. Peut-être parce que je suis con. Ou bien parce que je m'étonne d'un rien en vieillissant. Voire parce que je ne veux pas chercher de midi à quatorze heures à six heures le matin.
J'ai failli dessiner un gros nez et publier une autre bédé stupide sur mon blogue, seulement pour me détendre. Et voilà que je m'emmêle dans les brins d'herbe, le gazon, les graminés...
Contempler devrait suffire.
Je n'avais rien à dire ce matin, tout à regarder, même si j'ai zéro sur seize quant à ma perception du vert.
Le vert est une énigme. Il n'existe pas dans ma tête. Comme l'histoire ou l'anecdote qui ferait la différence pour que j'écrive un jour mon traité sur les brins d'herbe et autres entretiens des pelouses.
D'ici là, je n'ai vraiment rien de mieux à dire sur les brins d'herbe, le gazon et autres graminés.
Tout est rouge, jaune et bleu, l'été, pour mes yeux de daltonien. Ça vaut mieux que de délirer sur les brins d'herbe. Croyez-le ou non.
Ou bien c'est un gazon, quelque chose d'impersonnel, de trop commun pour en faire un long discours.
On peut prêter des qualités aux trèfles, aux pissenlits et autres plantes communes des terrains vagues.
Mais aux brins d'herbe? Allons donc. On ne sait pas si ça mange ou si ça se boit. Ils sont là depuis des temps immémoriaux, graminés parmi les graminés, et franchement je finis par y perdre l'envie d'écrire.
J'aurai plutôt dû vous parler du cours du charbon sur les marchés mondiaux.
Ou bien de l'origine des trous noirs et autres devinettes faciles.
Mais non! J'ai bogué sur les brins d'herbe, sans réponse, avec des questions sans fin. Peut-être parce que je suis con. Ou bien parce que je m'étonne d'un rien en vieillissant. Voire parce que je ne veux pas chercher de midi à quatorze heures à six heures le matin.
J'ai failli dessiner un gros nez et publier une autre bédé stupide sur mon blogue, seulement pour me détendre. Et voilà que je m'emmêle dans les brins d'herbe, le gazon, les graminés...
Contempler devrait suffire.
Je n'avais rien à dire ce matin, tout à regarder, même si j'ai zéro sur seize quant à ma perception du vert.
Le vert est une énigme. Il n'existe pas dans ma tête. Comme l'histoire ou l'anecdote qui ferait la différence pour que j'écrive un jour mon traité sur les brins d'herbe et autres entretiens des pelouses.
D'ici là, je n'ai vraiment rien de mieux à dire sur les brins d'herbe, le gazon et autres graminés.
Tout est rouge, jaune et bleu, l'été, pour mes yeux de daltonien. Ça vaut mieux que de délirer sur les brins d'herbe. Croyez-le ou non.
dimanche 19 juin 2011
samedi 18 juin 2011
vendredi 17 juin 2011
jeudi 16 juin 2011
À propos des tarlais au volant de Trois-Rivières
À Toronto, voire à Saint-Hyacinthe pour rester au Québec, il est normal d'arrêter son véhicule devant un piéton pour lui permettre de passer.
Mais pas à Trois-Rivières. Ni à Montréal. Ni même à Québec.
Parlons seulement de Trois-Rivières, une ville de tarlais au volant. Une ville de sans-dessein au point de vue de la conduite automobile qu'il vaut mieux éviter dans tous les cas.
Il est anormal à Trois-Rivières de céder le passage à un piéton. Il est tout naturel de faire semblant qu'il n'existe pas et de passer son chemin comme le dernier des caves ou la dernière des fientes.
Le code de la route? Personne n'est là pour l'appliquer en permanence. Les policiers ne peuvent pas tout voir et ne possèdent pas le don d'ubiquité. Ce qui permet aux chauffeurs d'être presque libres de faire tout ce qui leur plaît. On se garde une petite gêne pour éviter le meurtre d'un piéton, autant que faire se peut, mais on ne se gênera pas pour en déchausser quelques-uns au passage. En riant comme des gros ostis de mangeux de beignes. En insultant les blessés au passage. En commettant des délits de fuite. Whatever.
Le pire, c'est qu'on permet maintenant aux tarlais au volant de tourner à droite sur un feu rouge. C'est bon pour un Torontois ou bien un Mascoutain, mais pas pour un Trifluvien, ni pour un Montréalais. Le virage à droite au feu rouge est devenu un génocide pour le piéton. Il est clair que le piéton n'a jamais priorité, et ce en toutes circonstances. La route -que dis-je!- la ville appartient aux tarlais au volant. Qui sommes-nous donc pour oser marcher sur nos deux pattes parmi tous ces fous dangereux qui se croient au Grand Prix de Trois-Rivières trois cent soixante-cinq jours par année, hein? Rien du tout. Moins qu'un pigeon ou bien un original, qui peuvent encore émouvoir un chauffard au point de le faire s'arrêter trois secondes.
Nous avons toute la technologie pour mettre fin à l'anarchie dans nos rues.
C'est clair que les campagnes de sensibilisation sont une insulte à l'intelligence.
Il faut appliquer les lois et se donner le moyen de le faire.
Si l'on peut mettre une boîte noire dans un avion pour tout enregistrer, il devrait bien y avoir moyen de mettre quelque chose qui lui ressemble dans chaque véhicule, reliée à un super-ordinateur qui pourrait détecter les infractions et envoyer Robocop pour retirer de la route les tarlais du volant.
Rouler n'est pas un droit, mais un privilège.
La vie est d'abord faite pour les créatures, pas pour les machines.
Retirons tout de suite le virage à droite sur feu rouge.
Rappelons aux tarlais du volant leur vraie nature de tarlais.
Protégeons la vie. Insultons la culture de l'automobile et celle de la mort.
Mais pas à Trois-Rivières. Ni à Montréal. Ni même à Québec.
Parlons seulement de Trois-Rivières, une ville de tarlais au volant. Une ville de sans-dessein au point de vue de la conduite automobile qu'il vaut mieux éviter dans tous les cas.
Il est anormal à Trois-Rivières de céder le passage à un piéton. Il est tout naturel de faire semblant qu'il n'existe pas et de passer son chemin comme le dernier des caves ou la dernière des fientes.
Le code de la route? Personne n'est là pour l'appliquer en permanence. Les policiers ne peuvent pas tout voir et ne possèdent pas le don d'ubiquité. Ce qui permet aux chauffeurs d'être presque libres de faire tout ce qui leur plaît. On se garde une petite gêne pour éviter le meurtre d'un piéton, autant que faire se peut, mais on ne se gênera pas pour en déchausser quelques-uns au passage. En riant comme des gros ostis de mangeux de beignes. En insultant les blessés au passage. En commettant des délits de fuite. Whatever.
Le pire, c'est qu'on permet maintenant aux tarlais au volant de tourner à droite sur un feu rouge. C'est bon pour un Torontois ou bien un Mascoutain, mais pas pour un Trifluvien, ni pour un Montréalais. Le virage à droite au feu rouge est devenu un génocide pour le piéton. Il est clair que le piéton n'a jamais priorité, et ce en toutes circonstances. La route -que dis-je!- la ville appartient aux tarlais au volant. Qui sommes-nous donc pour oser marcher sur nos deux pattes parmi tous ces fous dangereux qui se croient au Grand Prix de Trois-Rivières trois cent soixante-cinq jours par année, hein? Rien du tout. Moins qu'un pigeon ou bien un original, qui peuvent encore émouvoir un chauffard au point de le faire s'arrêter trois secondes.
Nous avons toute la technologie pour mettre fin à l'anarchie dans nos rues.
C'est clair que les campagnes de sensibilisation sont une insulte à l'intelligence.
Il faut appliquer les lois et se donner le moyen de le faire.
Si l'on peut mettre une boîte noire dans un avion pour tout enregistrer, il devrait bien y avoir moyen de mettre quelque chose qui lui ressemble dans chaque véhicule, reliée à un super-ordinateur qui pourrait détecter les infractions et envoyer Robocop pour retirer de la route les tarlais du volant.
Rouler n'est pas un droit, mais un privilège.
La vie est d'abord faite pour les créatures, pas pour les machines.
Retirons tout de suite le virage à droite sur feu rouge.
Rappelons aux tarlais du volant leur vraie nature de tarlais.
Protégeons la vie. Insultons la culture de l'automobile et celle de la mort.
mercredi 15 juin 2011
Mon chat de ruelle préféré
Y'a plein de chats de ruelle qui chassent dans ma cour. Ma cour est jonchée de plumes.
Ce matin, j'en vois un en deux couleurs qui s'approche de moi alors que je prends mon café dans le fin fond de ma cour.
Je lui ai donné un restant de sandwich au thon la semaine dernière et c'est comme s'il voulait me remercier.
Il est revenu avec un pigeon dans sa gueule, s'est arrêté juste devant moi et a pris quelques bonnes croquées. Ça m'avait pas l'air facile mais le chat y trouva son compte, se pourlécha les babines avec un sourire de mandarin puis il m'abandonna le pigeon. Comme s'il me trouvait cheap avec mon restant de sandwich au thon.
Il s'est glissé jusqu'au beau milieu de la cour où il s'est mollement étendu parmi un tas de plumes.
Les corneilles graillaient dans le petit matin.
D'autres oiseaux gazouillaient par-dessus ça.
C'était sans doute pour oublier les lois de cette jungle qu'est devenue ma cour.
Jungle où les chats de ruelle sont des monarques absolus qui n'ont besoin de rien d'autre que du volatile à croquer.
Force est de constater que leur tactique de chasse est efficace et sans merci.
Mais le chant des oiseaux se perpétuera, quoi qu'il advienne.
Le chat peut se pourlécher les babines. Il n'aura jamais cette vue qu'ils ont, là-haut... Oua... Bon, quand on est un oiseau, faut savoir éviter ce genre d'endroits. Ce pigeon en avait sûrement été informé. C'est à lui de se tenir ailleurs. Bon.
La moralité? Il n'y en a pas. Comme d'habitude.
Ce matin, j'en vois un en deux couleurs qui s'approche de moi alors que je prends mon café dans le fin fond de ma cour.
Je lui ai donné un restant de sandwich au thon la semaine dernière et c'est comme s'il voulait me remercier.
Il est revenu avec un pigeon dans sa gueule, s'est arrêté juste devant moi et a pris quelques bonnes croquées. Ça m'avait pas l'air facile mais le chat y trouva son compte, se pourlécha les babines avec un sourire de mandarin puis il m'abandonna le pigeon. Comme s'il me trouvait cheap avec mon restant de sandwich au thon.
Il s'est glissé jusqu'au beau milieu de la cour où il s'est mollement étendu parmi un tas de plumes.
Les corneilles graillaient dans le petit matin.
D'autres oiseaux gazouillaient par-dessus ça.
C'était sans doute pour oublier les lois de cette jungle qu'est devenue ma cour.
Jungle où les chats de ruelle sont des monarques absolus qui n'ont besoin de rien d'autre que du volatile à croquer.
Force est de constater que leur tactique de chasse est efficace et sans merci.
Mais le chant des oiseaux se perpétuera, quoi qu'il advienne.
Le chat peut se pourlécher les babines. Il n'aura jamais cette vue qu'ils ont, là-haut... Oua... Bon, quand on est un oiseau, faut savoir éviter ce genre d'endroits. Ce pigeon en avait sûrement été informé. C'est à lui de se tenir ailleurs. Bon.
La moralité? Il n'y en a pas. Comme d'habitude.
mardi 14 juin 2011
À la mémoire de Sylvain Rouleau
Sylvain Rouleau était excentrique. Ce qui le rendait épeurant pour tous ceux qui ne le connaissaient pas. Pour moi, qui le connaissais un tant soit peu, c'était un gars d'agréable conversation qui faisait preuve d'une grande curiosité intellectuelle. On pouvait discuter de tout avec lui et il n'était certainement pas sans ressources pour exprimer son point de vue. Son look exceptionnel lui a valu la photo la plus spectulaire que j'aie vue de ma vie sous la rubrique nécrologie du Nouvelliste. Mais par-delà son look, il y avait un grand personnage de Trois-Rivières qui nourrissait une vraie passion envers son art. Il est décédé samedi dernier le 4 juin. J'offre mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Salut Sylvain.
Mes jours de Plaine
Les blés ondoyaient dans les prairies de la Saskatchewan. Le vent soufflait, chaud et sec.
Où était-ce? Quelque part sur la Yellowhead Highway 16. Aussi bien dire nulle part. Là où les blés ondoient dans les Prairies. Là où le vent soufflait, chaud et sec.
Je porte une calotte de chasse décolorée à l'eau de javel.
Je joue de l'harmonica en tendant le pouce vers les rares automobilistes et autres chauffeurs de tracteur.
Sur ma pancarte, il y a le sigle des Canadiens de Montréal. Ne me demandez pas pourquoi. Je ne connais rien au hockey. Je suis plus un gars de bois qu'un gars d'équipe.
Un gars qui fait du pouce quelque part sur la Yellowhead Highway 16. Là où les blés et les moutardiens teintent tout en blond ou tout en jaune.
C'était il y a vingt ans.
Ma bohême en quelque sorte. Mes jours de Plaine.
Où était-ce? Quelque part sur la Yellowhead Highway 16. Aussi bien dire nulle part. Là où les blés ondoient dans les Prairies. Là où le vent soufflait, chaud et sec.
Je porte une calotte de chasse décolorée à l'eau de javel.
Je joue de l'harmonica en tendant le pouce vers les rares automobilistes et autres chauffeurs de tracteur.
Sur ma pancarte, il y a le sigle des Canadiens de Montréal. Ne me demandez pas pourquoi. Je ne connais rien au hockey. Je suis plus un gars de bois qu'un gars d'équipe.
Un gars qui fait du pouce quelque part sur la Yellowhead Highway 16. Là où les blés et les moutardiens teintent tout en blond ou tout en jaune.
C'était il y a vingt ans.
Ma bohême en quelque sorte. Mes jours de Plaine.
lundi 13 juin 2011
Manif contre le Grand Prix de Montréal: tout à fait d'accord avec ça!
Je félicite le super-député de Québec solidaire, Amir Khadir, pour sa participation à une manifestation contre le Grand Prix de Montréal.
L'an dernier, à Trois-Rivières, l'un de mes amis s'est fait arrêté alors qu'il manifestait tout fin seul au Grand Prix de Trois-Rivières. Il déambulait avec sa pancarte, sur le site du Grand Prix, où c'était écrit quelque chose comme l'Océan Atlantique est foutu à cause de BP. Il s'est fait arrêté et on lui a foutu une amende pour avoir troublé la paix publique... Le comble!
Un seul peut faire toute la différence. Nous vivons à l'ère de la conscience universelle, de la noosphère comme le disait le vieux Teilhard de Chardin. L'information circule vite. Un seul peut sauver une ville, une région et un pays.
Je ne vois pas de contradictions entre l'individualisme et le socialisme. L'un peut aller avec l'autre. Des gens libres, autonomes, avec des personnalités fortes. C'est ce que ça prend pour changer le monde.
En bas de ça, on va tous crever dans nos excréments, nos poubelles, nos flaques d'essence et nos bruits de moteur sale.
Sur cette montée de lait, je me permets de vous faire relire l'un de mes textes sur le Grand Prix de Trois-Rivières.
La culture du bruit et de la pollution à tout prix, quand la planète est sur le point d'éclater, c'est la culture du vide. Un individu libre multiplié par zéro ça fait un. La nature a horreur du vide. C'est appeler à disparaître comme on ne pratique plus de nos jours l'extermination systématique des bisons.
Fuck le discours des mononcles et des matantes sur le Grand Prix. Fuck l'arrosage d'asphalte et le jetage de cendriers sur l'autoroute!
L'an dernier, à Trois-Rivières, l'un de mes amis s'est fait arrêté alors qu'il manifestait tout fin seul au Grand Prix de Trois-Rivières. Il déambulait avec sa pancarte, sur le site du Grand Prix, où c'était écrit quelque chose comme l'Océan Atlantique est foutu à cause de BP. Il s'est fait arrêté et on lui a foutu une amende pour avoir troublé la paix publique... Le comble!
Un seul peut faire toute la différence. Nous vivons à l'ère de la conscience universelle, de la noosphère comme le disait le vieux Teilhard de Chardin. L'information circule vite. Un seul peut sauver une ville, une région et un pays.
Je ne vois pas de contradictions entre l'individualisme et le socialisme. L'un peut aller avec l'autre. Des gens libres, autonomes, avec des personnalités fortes. C'est ce que ça prend pour changer le monde.
En bas de ça, on va tous crever dans nos excréments, nos poubelles, nos flaques d'essence et nos bruits de moteur sale.
Sur cette montée de lait, je me permets de vous faire relire l'un de mes textes sur le Grand Prix de Trois-Rivières.
La culture du bruit et de la pollution à tout prix, quand la planète est sur le point d'éclater, c'est la culture du vide. Un individu libre multiplié par zéro ça fait un. La nature a horreur du vide. C'est appeler à disparaître comme on ne pratique plus de nos jours l'extermination systématique des bisons.
Fuck le discours des mononcles et des matantes sur le Grand Prix. Fuck l'arrosage d'asphalte et le jetage de cendriers sur l'autoroute!
dimanche 12 juin 2011
Le Ventru, l'éventré et le gras-double
Trois-Rivières est à plusieurs égards une mine d'or pour l'écrivain amateur. L'écrivain professionnel, quant à lui, préfère se préoccuper des petites mousses entre ses orteils avec un vocabulaire qui fait en sorte que personne ne lit vraiment Léon Bloy.
L'écrivain amateur, comme tout néophyte, s'émeut d'un rien et tout autant d'un moins que rien. Comme il ne fait pas encore profession de littérateur, il croque ses sujets parmi les sans-culottes et les croquants, partout où il se trouve. Et s'il se trouve à Trois-Rivières, oua, vraiment il n'aura pas à chercher longtemps. Trois-Rivières est une vraie cour des miracles. C'est la capitale de la Mauricie et tous les services y sont concentrés. Ce qui fait qu'on s'y accroche pour survivre, comme s'il s'agissait d'une bouée. Vagabonds, poètes et flibustiers s'y retrouvent pour passer du bon temps auprès du fleuve Magtogoek et de la belle rivière Tapiskwan Sipi.
Vendredi soir dernier, Jocelyn Vermette dit le Ventru, écrivain amateur aux heures des autres, s'en allait au Super Calice du boulevard de la rivière Saint-Maurice pour s'acheter du pain, du lait et des oeufs.
ll était dix-sept heures trente-deux. Et des tas de corneilles volaient en craillant tout autour des clochers de l'église de la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses.
-Craille! Craille! qu'elles graillaient, les tabarnaks.
-Craille! s'est dit le Ventru. Y'a des corneilles à souère! Craille de craille!
Comme il se disait ça, voilà que surgit un gus avec une calotte de baseball qui bat des ailes en craillant.
-Craille! Craille! qu'il graille, lui aussi, comme un type qui ne semble pas avoir toute sa tête.
-Ahem, lui répond le Ventru.
-Tantôt, les corneilles volaient autour du foyer pour vieux, ajoute le gus. Ça, ça veut dire qu'i' va y avoir d'la mortalité, qu'il poursuit en prenant un air occulte.
-Ah bon, se contente de lui dire le Ventru.
Les corneilles graillent comme le craille. Et saint-craille, le gus continue de crailler tandis que le Ventru s'en va au Super Calice.
Le Ventru s'achète du pain, du lait et des oeufs.
Puis il sort du supermarché avec son petit sac de plastique jaune pas recyclable.
Et que voit-il en sortant?
Le gus qui craillait gît sur le sol, éventré, et ne craille plus. Une auto lui est rentrée dedans pour ensuite lui reculer dessus. Ce qui n'a rien d'étonnant puisque les gens ne savent pas conduire à Trois-Rivières. Ils ont tous la rage au volant et le feu au cul. Ils se comportent en mongols sur la route, vous coupent n'importe quand, n'importe comment, et écrasent volontairement les piétons.
Dont le gus éventré qui craillait. Et qui ne craille plus.
Les corneilles tournaient encore autour de l'église de la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses.
Le Dunkin' Donuts était fermé depuis quatre ou cinq mois.
Le séminaire Saint-Joseph s'était doté d'un tout nouveau stade de football.
Et le Ventru rentra chez-lui, loin dans Ste-Cécile, croisant au passage un autre gus en bedaine aux chairs mollasses et flasques, un gras-double qui marchait pourtant avec la fierté d'un guerrier. Comme quoi la vie reprend toujours le dessus sur la mort, quoi qu'on en pense.
L'écrivain amateur, comme tout néophyte, s'émeut d'un rien et tout autant d'un moins que rien. Comme il ne fait pas encore profession de littérateur, il croque ses sujets parmi les sans-culottes et les croquants, partout où il se trouve. Et s'il se trouve à Trois-Rivières, oua, vraiment il n'aura pas à chercher longtemps. Trois-Rivières est une vraie cour des miracles. C'est la capitale de la Mauricie et tous les services y sont concentrés. Ce qui fait qu'on s'y accroche pour survivre, comme s'il s'agissait d'une bouée. Vagabonds, poètes et flibustiers s'y retrouvent pour passer du bon temps auprès du fleuve Magtogoek et de la belle rivière Tapiskwan Sipi.
Vendredi soir dernier, Jocelyn Vermette dit le Ventru, écrivain amateur aux heures des autres, s'en allait au Super Calice du boulevard de la rivière Saint-Maurice pour s'acheter du pain, du lait et des oeufs.
ll était dix-sept heures trente-deux. Et des tas de corneilles volaient en craillant tout autour des clochers de l'église de la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses.
-Craille! Craille! qu'elles graillaient, les tabarnaks.
-Craille! s'est dit le Ventru. Y'a des corneilles à souère! Craille de craille!
Comme il se disait ça, voilà que surgit un gus avec une calotte de baseball qui bat des ailes en craillant.
-Craille! Craille! qu'il graille, lui aussi, comme un type qui ne semble pas avoir toute sa tête.
-Ahem, lui répond le Ventru.
-Tantôt, les corneilles volaient autour du foyer pour vieux, ajoute le gus. Ça, ça veut dire qu'i' va y avoir d'la mortalité, qu'il poursuit en prenant un air occulte.
-Ah bon, se contente de lui dire le Ventru.
Les corneilles graillent comme le craille. Et saint-craille, le gus continue de crailler tandis que le Ventru s'en va au Super Calice.
Le Ventru s'achète du pain, du lait et des oeufs.
Puis il sort du supermarché avec son petit sac de plastique jaune pas recyclable.
Et que voit-il en sortant?
Le gus qui craillait gît sur le sol, éventré, et ne craille plus. Une auto lui est rentrée dedans pour ensuite lui reculer dessus. Ce qui n'a rien d'étonnant puisque les gens ne savent pas conduire à Trois-Rivières. Ils ont tous la rage au volant et le feu au cul. Ils se comportent en mongols sur la route, vous coupent n'importe quand, n'importe comment, et écrasent volontairement les piétons.
Dont le gus éventré qui craillait. Et qui ne craille plus.
Les corneilles tournaient encore autour de l'église de la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses.
Le Dunkin' Donuts était fermé depuis quatre ou cinq mois.
Le séminaire Saint-Joseph s'était doté d'un tout nouveau stade de football.
Et le Ventru rentra chez-lui, loin dans Ste-Cécile, croisant au passage un autre gus en bedaine aux chairs mollasses et flasques, un gras-double qui marchait pourtant avec la fierté d'un guerrier. Comme quoi la vie reprend toujours le dessus sur la mort, quoi qu'on en pense.
vendredi 10 juin 2011
Baloune, le baloney et le carnaval de Rio
Baloune dansait comme s'il pesait une plume. Il flottait littéralement sur la piste de danse, comme une montgolfière. Et jamais il ne manquait d'avaler ses huit sandwiches au baloney quand il revenait de ces soirées endiablées à danser le ska, le slam ou la samba comme un envoûté.
Il se lissait les cheveux par derrière, Baloune, et ressemblait à un tueur de série B, avec son regard sans vie et sa lippe tombante.
Pourtant, il n'était pas méchant pour cinq sous, et même un peu bonasse. Et tout ce talent pour danser ne pouvait pas venir d'un coeur sans âme. Les apparences sont toujours trompeuses. Les gens trop souriants sont des vipères avec des coeurs de cannibale. Oui monsieur.
Baloune, c'était de la bonne pâte, avec un regard sans vie certes, mais pas tannant pour autant.
Évidemment, quand Baloune pétait les plombs ça revolait de tous les bords et tous les côtés. C'était comme s'il pesait une plume, encore une fois. Il flottait littéralement dans les airs et fessait sur tout ce qui se trouvait autour de lui jusqu'à ce qu'il n'entende plus que des râlements. Mais bon, ce n'était arrivé qu'une seule fois et depuis ce temps Baloune était devenu la légende du quartier. Il vivait sur cette gloire surfaite et tout le monde lui foutait la paix.
Quant à lui, il préférait tout oublier et danser comme un chamane sur The Doors ou bien sur une autre toune poche, peu importe laquelle. Baloune n'était pas si compliqué. Pas plus que les gens de son quartier. Un quartier ouvrier où il n'y avait plus d'usines, seulement des baraquements et des marchés aux puces.
Aussi, personne ne s'y étonne que l'on puisse y danser un continental sur la toune The Wall de Pink Floyd, interprétée par une amatrice de karaoké vêtue d'une tenue de carnaval de Rio.
Baloune dansait le continental en cassant le rythme. Le continental, ce n'est pas vraiment son trip. Mais faut toujours que cela finisse là, Chez L'Oasis, dans les bas-fonds de la danse, pour qu'il puisse tirer son coup, comme on dit dans le jargon des mononcles.
Alors Baloune s'en va dansant toute la nuit avec une amatrice de karaoké vêtue d'une tenue de carnaval de Rio. Ou bien il rentre chez lui, tout fin seul, pour manger ses huit sandwiches au baloney.
Ah! Si la vie ne pouvait être que de la danse!
Mais non, il faut payer pour ces folles nuits d'envoûtement comme pour le baloney.
Il se lissait les cheveux par derrière, Baloune, et ressemblait à un tueur de série B, avec son regard sans vie et sa lippe tombante.
Pourtant, il n'était pas méchant pour cinq sous, et même un peu bonasse. Et tout ce talent pour danser ne pouvait pas venir d'un coeur sans âme. Les apparences sont toujours trompeuses. Les gens trop souriants sont des vipères avec des coeurs de cannibale. Oui monsieur.
Baloune, c'était de la bonne pâte, avec un regard sans vie certes, mais pas tannant pour autant.
Évidemment, quand Baloune pétait les plombs ça revolait de tous les bords et tous les côtés. C'était comme s'il pesait une plume, encore une fois. Il flottait littéralement dans les airs et fessait sur tout ce qui se trouvait autour de lui jusqu'à ce qu'il n'entende plus que des râlements. Mais bon, ce n'était arrivé qu'une seule fois et depuis ce temps Baloune était devenu la légende du quartier. Il vivait sur cette gloire surfaite et tout le monde lui foutait la paix.
Quant à lui, il préférait tout oublier et danser comme un chamane sur The Doors ou bien sur une autre toune poche, peu importe laquelle. Baloune n'était pas si compliqué. Pas plus que les gens de son quartier. Un quartier ouvrier où il n'y avait plus d'usines, seulement des baraquements et des marchés aux puces.
Aussi, personne ne s'y étonne que l'on puisse y danser un continental sur la toune The Wall de Pink Floyd, interprétée par une amatrice de karaoké vêtue d'une tenue de carnaval de Rio.
Baloune dansait le continental en cassant le rythme. Le continental, ce n'est pas vraiment son trip. Mais faut toujours que cela finisse là, Chez L'Oasis, dans les bas-fonds de la danse, pour qu'il puisse tirer son coup, comme on dit dans le jargon des mononcles.
Alors Baloune s'en va dansant toute la nuit avec une amatrice de karaoké vêtue d'une tenue de carnaval de Rio. Ou bien il rentre chez lui, tout fin seul, pour manger ses huit sandwiches au baloney.
Ah! Si la vie ne pouvait être que de la danse!
Mais non, il faut payer pour ces folles nuits d'envoûtement comme pour le baloney.
jeudi 9 juin 2011
Je me suis tout de même acheté du chocolat
Coup de chaleur hier. L'asphalte ondulait dans le smog comme un mirage. C'était suffocant. D'autant plus que la Vallée du fleuve Magtogoek est comme une aisselle, le creux dans lequel toute la puanteur se déverse.
Les bouches d'égoût sentaient le chien mort. Et le soleil avait une drôle de teinte. Une couleur de mauvais air.
Vers dix neufs heures, c'était tranquille et silencieux. Il n'y avait pas d'autos. Même pas d'autobus.
On n'entendait rien, sinon un groupe de cinq quinquagénaires en bedaine sur leur balcon avec la petite bière du mercredi. Ils riaient mais pas trop fort. Il faisait trop chaud pour s'époumoner. On sentait la lassitude de l'humain qui n'est visiblement pas fait pour la canicule. C'était surtout des hahas qu'ils s'échangeaient à propos de tout et de rien.
Il y avait aussi un bonhomme sur son bicycle qui tournoyait sous le balcon où se trouvaient nos cinq bons copains. Il ressemblait vaguement à un autoportrait de Van Gogh sans ses dents. Et le personnage virait sur son bicycle en chuintant des suites d'onomatopées tout aussi détonnantes qu'étonnantes.
-Gnawf-fewn-fwa-fwa-mow! qu'il soufflait entre ses gencives. Gnawf-fewn-fwa-fwa-mow!
-Qu'est-cé qu'i' dit ta'arnak? se questionna le plus bronzé des veilleux de perron.
Il ne semblait manifestement pas connaître cet étrange loustic qui continuait pourtant à faire ses vocalises sur un ton de plus en plus menaçant.
-Mawokkkk! Waaaaak!!! Glop!
Puis il cessa de tournoyer et donna du coup de pédale sur son bicycle pour se fondre dans le décor urbain avec l'asphalte ondoyante comme un mirage.
-Qu'est-cé qu'i' veut e'l'coq? me demanda le bronzé.
-On approche de la pleine lune, lui répondis-je sans façon.
Puis j'ai poursuivi mon chemin dans le smog étouffant.
Au détour d'une rue, je croise un culturiste nain ultra bronzé en bedaine avec son ami un jeune yo très pâle, de teint lait vert.
Leurs copines aux jupes bien aérées les attendent dans un appartement un peu sordide. Un chat se faufile sous une auto et me regarde. Un corbeau s'envole. Des fourmis sortent par tout plein de trous pour cueillir leur manger.
Le soleil n'a pas l'air de se sentir bien.
Je me suis tout de même acheté du chocolat.
Les bouches d'égoût sentaient le chien mort. Et le soleil avait une drôle de teinte. Une couleur de mauvais air.
Vers dix neufs heures, c'était tranquille et silencieux. Il n'y avait pas d'autos. Même pas d'autobus.
On n'entendait rien, sinon un groupe de cinq quinquagénaires en bedaine sur leur balcon avec la petite bière du mercredi. Ils riaient mais pas trop fort. Il faisait trop chaud pour s'époumoner. On sentait la lassitude de l'humain qui n'est visiblement pas fait pour la canicule. C'était surtout des hahas qu'ils s'échangeaient à propos de tout et de rien.
Il y avait aussi un bonhomme sur son bicycle qui tournoyait sous le balcon où se trouvaient nos cinq bons copains. Il ressemblait vaguement à un autoportrait de Van Gogh sans ses dents. Et le personnage virait sur son bicycle en chuintant des suites d'onomatopées tout aussi détonnantes qu'étonnantes.
-Gnawf-fewn-fwa-fwa-mow! qu'il soufflait entre ses gencives. Gnawf-fewn-fwa-fwa-mow!
-Qu'est-cé qu'i' dit ta'arnak? se questionna le plus bronzé des veilleux de perron.
Il ne semblait manifestement pas connaître cet étrange loustic qui continuait pourtant à faire ses vocalises sur un ton de plus en plus menaçant.
-Mawokkkk! Waaaaak!!! Glop!
Puis il cessa de tournoyer et donna du coup de pédale sur son bicycle pour se fondre dans le décor urbain avec l'asphalte ondoyante comme un mirage.
-Qu'est-cé qu'i' veut e'l'coq? me demanda le bronzé.
-On approche de la pleine lune, lui répondis-je sans façon.
Puis j'ai poursuivi mon chemin dans le smog étouffant.
Au détour d'une rue, je croise un culturiste nain ultra bronzé en bedaine avec son ami un jeune yo très pâle, de teint lait vert.
Leurs copines aux jupes bien aérées les attendent dans un appartement un peu sordide. Un chat se faufile sous une auto et me regarde. Un corbeau s'envole. Des fourmis sortent par tout plein de trous pour cueillir leur manger.
Le soleil n'a pas l'air de se sentir bien.
Je me suis tout de même acheté du chocolat.
mercredi 8 juin 2011
Hippie pitre yeah! (À propos de la revue Mainmise)
Quand je contemple l'histoire du vingtième siècle je me dis qu'il ne s'est rien fait de mieux que la mouvance hippie. On l'a crue maoïste ou trotskyste alors qu'elle était essentiellement j'm'en christ...
Cela n'appartenait à personne. C'était une mouvance, plus qu'un mouvement, pas nécessairement une mode non plus, même si le vêtement était exubérant.
Je suis accroché à ces temps-là. Je trouve du sens là où d'autres n'y verraient que de la confusion. Une vision un peu plus entière de la vie, plus poétique en tout cas, plus écologique avant la lettre...
Il y a quelque chose de libertaire dans la mouvance hippie, quelque chose qui rejoint toutes les générations et tous les âges. Un refus des traditions et des dogmes. Un refus bien plus large qu'on ne le croyait. Bien peu étaient maoïstes. La plupart des hippies étaient tout simplement en rupture avec le mensonge.
On trouve de tout sur le ouèbe. Et j'ai trouvé toute la série numérisée de la revue Mainmise, la meilleure revue de son temps, que l'on disait contre-culturelle peut-être exagérément. Il y a de la culture dans Mainmise. Toutes sortes de culture et d'agriculture...
Mainmise publiait une version en joual du bédéiste Robert Crumb. Juste pour ça, ça vaut le coup d'oeil.
Pour la collection complète de Mainmise, c'est ici. Il faut vous rendre jusqu'à la fin de la page d'accueil pour télécharger les exemplaires.
Voilà.
***
PS: Complément d'information sur la revue Mainmise directement des archives de Radio-Canada.
Cela n'appartenait à personne. C'était une mouvance, plus qu'un mouvement, pas nécessairement une mode non plus, même si le vêtement était exubérant.
Je suis accroché à ces temps-là. Je trouve du sens là où d'autres n'y verraient que de la confusion. Une vision un peu plus entière de la vie, plus poétique en tout cas, plus écologique avant la lettre...
Il y a quelque chose de libertaire dans la mouvance hippie, quelque chose qui rejoint toutes les générations et tous les âges. Un refus des traditions et des dogmes. Un refus bien plus large qu'on ne le croyait. Bien peu étaient maoïstes. La plupart des hippies étaient tout simplement en rupture avec le mensonge.
On trouve de tout sur le ouèbe. Et j'ai trouvé toute la série numérisée de la revue Mainmise, la meilleure revue de son temps, que l'on disait contre-culturelle peut-être exagérément. Il y a de la culture dans Mainmise. Toutes sortes de culture et d'agriculture...
Mainmise publiait une version en joual du bédéiste Robert Crumb. Juste pour ça, ça vaut le coup d'oeil.
Pour la collection complète de Mainmise, c'est ici. Il faut vous rendre jusqu'à la fin de la page d'accueil pour télécharger les exemplaires.
Voilà.
***
PS: Complément d'information sur la revue Mainmise directement des archives de Radio-Canada.
mardi 7 juin 2011
Dostoïevski et la démission des trois péquistes
Je vous ai raconté que j'étais en train de lire le Journal d'un écrivain de Dostoïevski. J'avance pas mal dans ma lecture et trouve cette ironie et ce comique qui font de Fedor un continuateur de Gogol. Dans son Journal, Dostoïevski est excellent quand il ne commente pas la politique. Sa vision prophétique et son messianisme gnangnan finit par me lasser. Par contre, il est toujours touchant quand il raconte ce qu'il voit. Dostoïevski porte de plus grands messages dans ses oeuvres littéraires que dans ses descriptions politiques.
Le Journal d'un écrivain comporte l'un et l'autre. Beaucoup de politique. Et à travers tout ça des bijoux littéraires. Comme Le petit mendiant. Ou bien Petits tableaux. Ces textes sont intercalés dans ce que je considère comme du charabia politique.
Par contre, son charabia ne manque pas d'intérêt. Dostoïevski demeure comique, même dans ses textes politiques. Sa gaieté de ton rappelle très bien celle de notre époque. On y sent une désinvolture tout à fait moderne pour traiter de sujets lourds. Il aborde ses sujets en écrivain, fort heureusement. Mais cela demeure de la shit politique quant à moi. À classer dans des archives pour ceux et celles qui s'ennuient les jours de pluie.
***
Évidemment, je m'en voudrais de ne pas être aussi maladroit que le grand Dostoïevski. Je vais tenter moi aussi de commenter la politique, pour vous montrer que cela ne mène à rien et pour me décourager d'écrire à ce sujet.
Pourtant, il faut bien marquer le temps et son époque de quelques traits ironiques pour se divertir.
Hier, trois députés du Parti Québécois ont démissionné: Pierre Curzi, Louise Beaudoin et Lisette Lapointe. Ils en ont assez de la ligne de parti. Et surtout ils se sentaient inconfortables avec la position de leur parti dans cet entubage à ciel ouvert qu'est devenu le projet d'amphithéâtre de Québecor et du maire de Québec Régis Labeaume.
On demande aux élus de l'Assemblée Nationale de voter une loi qui leur permettrait de socialiser les dépenses et de privatiser les profits, tout à l'avantage de l'entreprise privée, et payé avec l'argent de nos poches, un demi milliard minimum, pour une tabarnak de patinoire! On demande à l'État d'abolir les lois sur le contrôle des dépenses publiques! Et l'on s'étonne du mouvement? Du mouvement qui ne frappe pas que la classe politique... Du mouvement qui vient d'en-dessous...
Il y a quelque chose de pourri au royaume de la poutine.
Les trois députés démissionnaires ont remonté d'une coche dans mon estime.
Les députés de Québec Solidaire et même de l'ADQ sont demeurés dignes compte tenu des circonstances.
Le PQ et le PLQ vont payer en votes cette connerie qui s'appellera une loi omnibus.
Qu'ils la votent leur loi omnibus et vous verrez bientôt des tas de gens se promener dans les rues avec leurs cellulaires et leurs machins numériques. Ils vont faire comme ça s'est fait ailleurs. Il n'y aura pas de chefs. On ne saura pas d'où ça vient. Et ce sera là. Et toute la classe politique actuelle sera balayée, condamnée à disparaître, ouste, dégage tu pues, du balai...
C'est ma vision de la chose. Je peux me tromper. Et vous trompez aussi, ça s'est déjà vu. Je ne vaux pas mieux que les autres, qui sait.
Aussi, faites-vous votre propre opinion.
Quitte à m'envoyer chier.
Merci beaucoup.
Le Journal d'un écrivain comporte l'un et l'autre. Beaucoup de politique. Et à travers tout ça des bijoux littéraires. Comme Le petit mendiant. Ou bien Petits tableaux. Ces textes sont intercalés dans ce que je considère comme du charabia politique.
Par contre, son charabia ne manque pas d'intérêt. Dostoïevski demeure comique, même dans ses textes politiques. Sa gaieté de ton rappelle très bien celle de notre époque. On y sent une désinvolture tout à fait moderne pour traiter de sujets lourds. Il aborde ses sujets en écrivain, fort heureusement. Mais cela demeure de la shit politique quant à moi. À classer dans des archives pour ceux et celles qui s'ennuient les jours de pluie.
***
Évidemment, je m'en voudrais de ne pas être aussi maladroit que le grand Dostoïevski. Je vais tenter moi aussi de commenter la politique, pour vous montrer que cela ne mène à rien et pour me décourager d'écrire à ce sujet.
Pourtant, il faut bien marquer le temps et son époque de quelques traits ironiques pour se divertir.
Hier, trois députés du Parti Québécois ont démissionné: Pierre Curzi, Louise Beaudoin et Lisette Lapointe. Ils en ont assez de la ligne de parti. Et surtout ils se sentaient inconfortables avec la position de leur parti dans cet entubage à ciel ouvert qu'est devenu le projet d'amphithéâtre de Québecor et du maire de Québec Régis Labeaume.
On demande aux élus de l'Assemblée Nationale de voter une loi qui leur permettrait de socialiser les dépenses et de privatiser les profits, tout à l'avantage de l'entreprise privée, et payé avec l'argent de nos poches, un demi milliard minimum, pour une tabarnak de patinoire! On demande à l'État d'abolir les lois sur le contrôle des dépenses publiques! Et l'on s'étonne du mouvement? Du mouvement qui ne frappe pas que la classe politique... Du mouvement qui vient d'en-dessous...
Il y a quelque chose de pourri au royaume de la poutine.
Les trois députés démissionnaires ont remonté d'une coche dans mon estime.
Les députés de Québec Solidaire et même de l'ADQ sont demeurés dignes compte tenu des circonstances.
Le PQ et le PLQ vont payer en votes cette connerie qui s'appellera une loi omnibus.
Qu'ils la votent leur loi omnibus et vous verrez bientôt des tas de gens se promener dans les rues avec leurs cellulaires et leurs machins numériques. Ils vont faire comme ça s'est fait ailleurs. Il n'y aura pas de chefs. On ne saura pas d'où ça vient. Et ce sera là. Et toute la classe politique actuelle sera balayée, condamnée à disparaître, ouste, dégage tu pues, du balai...
C'est ma vision de la chose. Je peux me tromper. Et vous trompez aussi, ça s'est déjà vu. Je ne vaux pas mieux que les autres, qui sait.
Aussi, faites-vous votre propre opinion.
Quitte à m'envoyer chier.
Merci beaucoup.
lundi 6 juin 2011
Comment écrire sur le bonheur tabarnak?
Il y a quelque chose de mièvre dans le bonheur. Quiconque souhaite livrer un témoignage en sa faveur sera submergé par un tsunami de malheurs bien plus intéressants. Aussi bien s'y faire, autrement on passerait pour une bande de beaux sans-coeur.
Cela dit, il convient de relever des défis. Dont celui de parler du bonheur, ne serait-ce que mièvrement.
D'abord, tout le monde aime la tarte aux pommes et c'est idoine pour le bonheur, à moins de s'intéresser à des événements plus significatifs.
On trouve des milliards de mots pour le malheur. C'est bien certain. Et même que cet art demeure à réinventer. Puisque je le dis.
Pour ce qui est du bonheur, hormis dans les publicités et les mariages arrangés avec le gars des vues, tout porte à croire que l'on soit d'emblée condamner à la fatuité.
Oh! Ce n'est pas que je ne tenterai pas mon coup. Néanmoins je constate que les mots me font défaut pour l'exprimer. Je suis aussi con que les autres. Et je ne sais pas comment m'y prendre.
J'ai passé une belle fin de semaine. C'est con, écrire ça. Ce qui fait que je n'ai rien écrit de la fin de semaine.
J'ai respiré un peu d'air frais. Humé les odeurs du printemps.
J'ai entendu les chants d'oiseaux, le bruit des vagues et la voix de ma blonde.
J'ai vu de la beauté en masse.
Et le reste, ne soyez pas coquins, je ne vous en dirai rien.
Il y a des limites à s'exposer soi-même, à parler du bonheur et tout le reste quand ça va mal sur la planète.
Je sais bien.
Aussi, je vous prie de cesser de me lire tout de suite pour vous consacrer à une activité plus utile pour votre communauté.
Le bonheur, pardi, ça ne se trouve pas sur mon blogue.
***
PS: La photo a été prise par ma blonde. C'est mon gros moi qui suis sur la passerelle du Parc de l'Anse-du-Port à Nicolet.
vendredi 3 juin 2011
À l'heure où les loups hurlent, lors de la huitième lune de Picha-kìjigad
À l'heure où les loups hurlent, lors de la huitième lune de Picha-kìjigad*, Etchemin suivait son chemin sur le grand fleuve Magtogoek, qui veut dire «le Chemin qui marche» dans sa langue, l'algonquin...
Il s'appelait Etchemin, «homme de canot» en sa langue. C'était un Anishnabé. Un «vrai humain» s'il faut traduire.
Etchemin était en route vers la rivière Tapiskwan Sipi où les Français venaient tout juste d'établir un fort pour consolider les liens commerciaux entre les deux nations dans le but un jour de n'en former qu'une seule. C'était du moins l'avis de Capitanal, le grand chef anishnabé de Métabéroutin.
Métabéroutin était situé au confluent du Magtogoek et de la Tapiskwan Sipi. C'était habité depuis huit milles ans par tout un chacun.
Etchemin pagayait hardiment dans son canot d'écorces. Aucun Haudenosaunee ne risquait de le prendre pour le ramener dans sa tribu pour le torturer un brin. C'était une sale époque. Une époque de conquêtes faciles, d'alcool et d'argent. C'était à qui volerait le plus de fourrures et en vendrait le plus pour se paqueter la fraise.
La corruption s'était emparée des élites, autant chez les Français que chez les Anishnabés et les Haudenosaunees. Tout était à l'Argent. Tout. Les chefs se foutaient des enseignements, du Grand Cercle de la Vie et tout le reste. Ils voulaient de l'eau de vie. Des chaudrons. Des fusils.
Bien sûr, jamais la vie n'avait été idyllique. La guerre la rendait d'autant plus laide.
C'était un temps de génocide. Un temps d'atavisme aussi.
Bref, un temps mort.
Etchemin ne pouvait pas abandonner sa tribu. Qui peut abandonner les siens? Certainement pas un Anishnabé. Aussi, il savait que la guerre rôdait autour de lui et que des Haudenosaunees pouvaient surgir à tout moment au détour d'une embuscade. Il pagayait de Québec aux trois rivières de Métabéroutin pour ramener des objets de première nécessité, du sucre, de l'eau-de-vie, du sel.
Bien qu'il était un habile canoteur, Etchemin s'est tout de même fait prendre. Il profitait de la nuit pour passer inaperçu. Et ça n'a pas marché. Un groupe formé de dix Haudenosaunees lui tombèrent dessus et le ficelèrent en moins de temps qu'il ne faut pour dire ouf.
Et voilà qu'ils le ramènent chez-eux.
Etchemin sait qu'ils vont lui faire subir mille et un tourments dans leur village de longues maisons pour tester sa bravoure.
Il devra demeurer stoïque et impassible pendant qu'on lui coupera un doigt pour le fumer dans une pipe. Si on lui met un charbon dans la main, il devra chanter. Il est possible aussi qu'on lui fasse manger sa propre chair.
S'il pleure, les Haudenosaunees le tueront tout de suite. Ils n'aiment pas les pleurnichards.
S'il ne pleure pas, s'il demeure brave, les Haudenosaunees l'adopteront peut-être et feront de lui un Haudenosaunee, un frère parmi des frères et des soeurs, qui pourra combattre même les siens de Métabéroutin, pour tester sa loyauté à sa nouvelle tribu...
C'était une sale époque. Tout foutait le camp. Les gens ne respectaient plus rien.
Tout ça pour des fourrures, alors que l'Île de Mékinak, alias l'Île de la Tortue, était assez grande et généreuse pour donner à chaque humain tout ce dont il a besoin.
Etchemin, les mains attachées derrière le dos, suivait son chemin infernal sur le fleuve Magtogoek, le «Chemin qui marche».
Et ça ne marchait pas fort pour lui. Les Haudenosaunees se foutaient de sa gueule. Il s'attendait au pire et prenait son mal en patience.
C'était à l'heure où les loups hurlent, vers la huitième lune de Picha-kìjigad*.
_______
Picha-kìjigad = l'été en algonquin
Il s'appelait Etchemin, «homme de canot» en sa langue. C'était un Anishnabé. Un «vrai humain» s'il faut traduire.
Etchemin était en route vers la rivière Tapiskwan Sipi où les Français venaient tout juste d'établir un fort pour consolider les liens commerciaux entre les deux nations dans le but un jour de n'en former qu'une seule. C'était du moins l'avis de Capitanal, le grand chef anishnabé de Métabéroutin.
Métabéroutin était situé au confluent du Magtogoek et de la Tapiskwan Sipi. C'était habité depuis huit milles ans par tout un chacun.
Etchemin pagayait hardiment dans son canot d'écorces. Aucun Haudenosaunee ne risquait de le prendre pour le ramener dans sa tribu pour le torturer un brin. C'était une sale époque. Une époque de conquêtes faciles, d'alcool et d'argent. C'était à qui volerait le plus de fourrures et en vendrait le plus pour se paqueter la fraise.
La corruption s'était emparée des élites, autant chez les Français que chez les Anishnabés et les Haudenosaunees. Tout était à l'Argent. Tout. Les chefs se foutaient des enseignements, du Grand Cercle de la Vie et tout le reste. Ils voulaient de l'eau de vie. Des chaudrons. Des fusils.
Bien sûr, jamais la vie n'avait été idyllique. La guerre la rendait d'autant plus laide.
C'était un temps de génocide. Un temps d'atavisme aussi.
Bref, un temps mort.
Etchemin ne pouvait pas abandonner sa tribu. Qui peut abandonner les siens? Certainement pas un Anishnabé. Aussi, il savait que la guerre rôdait autour de lui et que des Haudenosaunees pouvaient surgir à tout moment au détour d'une embuscade. Il pagayait de Québec aux trois rivières de Métabéroutin pour ramener des objets de première nécessité, du sucre, de l'eau-de-vie, du sel.
Bien qu'il était un habile canoteur, Etchemin s'est tout de même fait prendre. Il profitait de la nuit pour passer inaperçu. Et ça n'a pas marché. Un groupe formé de dix Haudenosaunees lui tombèrent dessus et le ficelèrent en moins de temps qu'il ne faut pour dire ouf.
Et voilà qu'ils le ramènent chez-eux.
Etchemin sait qu'ils vont lui faire subir mille et un tourments dans leur village de longues maisons pour tester sa bravoure.
Il devra demeurer stoïque et impassible pendant qu'on lui coupera un doigt pour le fumer dans une pipe. Si on lui met un charbon dans la main, il devra chanter. Il est possible aussi qu'on lui fasse manger sa propre chair.
S'il pleure, les Haudenosaunees le tueront tout de suite. Ils n'aiment pas les pleurnichards.
S'il ne pleure pas, s'il demeure brave, les Haudenosaunees l'adopteront peut-être et feront de lui un Haudenosaunee, un frère parmi des frères et des soeurs, qui pourra combattre même les siens de Métabéroutin, pour tester sa loyauté à sa nouvelle tribu...
C'était une sale époque. Tout foutait le camp. Les gens ne respectaient plus rien.
Tout ça pour des fourrures, alors que l'Île de Mékinak, alias l'Île de la Tortue, était assez grande et généreuse pour donner à chaque humain tout ce dont il a besoin.
Etchemin, les mains attachées derrière le dos, suivait son chemin infernal sur le fleuve Magtogoek, le «Chemin qui marche».
Et ça ne marchait pas fort pour lui. Les Haudenosaunees se foutaient de sa gueule. Il s'attendait au pire et prenait son mal en patience.
C'était à l'heure où les loups hurlent, vers la huitième lune de Picha-kìjigad*.
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Picha-kìjigad = l'été en algonquin
mercredi 1 juin 2011
Changement dans la toponymie: fleuve Magtogoek au lieu de fleuve Saint-Laurent
Qui connaît l'hagiographie de Saint-Laurent et Saint-Maurice, hein? Levez la main! Vous? C'est sans doute une blague... Je vois... Vous n'en savez rien vous aussi...
J'ai googlé pour le savoir, bien entendu, d'autant plus que c'est à la portée du premier imbécile venu, dont votre humble serviteur en matière d'arts, lettres et autres peccadilles.
Aujourd'hui, je vais vous parler de plumes.
Comme vous le savez sans doute, je porte des plumes. Je suis un Métis d'ascendance française, anishnabée, micmacque et paddiwack. Je porte même des gênes de l'Afrique et de Pluton si ça se trouve.
Pour ce qui est de la toponymie, je ne propose pas d'autres changements que de faire tout de suite usage du mot qui est le plus porteur d'histoire pour désigner un lieu sur l'Île de la Tortue, l'Île Mékinak alias l'Amérique.
Sans attendre la décision des autorités, je ne fais plus mention du fleuve Saint-Laurent, sinon pour rappeler que c'était l'ancien nom du fleuve Magtogoek pendant l'époque coloniale.
Idem pour la rivière Saint-Maurice. Je l'appelle comme elle s'est toujours appelée au cours des huit milles dernières années: Tapiskwan Sipi, la « rivière de l'enfilée d'aiguille » en langue attikamekw.
Remarquez que le mot Sipi signifie rivière. On retrouve le suffixe sipi dans le mot Mississipi, un grand fleuve américain qui ne s'appelle pourtant pas le fleuve John Smith ou bien Saint-Herménégilde.
Jamais il ne serait venu à l'idée d'un aborigène de nommer des lieux en l'honneur de tel ou tel homme, comme s'il savait qu'il ne fallait pas souiller la nature avec nos hommeries... Il n'y avait pas de culte de la personnalité chez mes ancêtres. On vivait en symbiose avec la Terre, considérée comme un être vivant qu'il fallait caresser avec ses mocassins ou ses raquettes.
Si ça vous chante, je vous recommande chaleureusement de nommer notre fleuve et notre rivière tel qu'on les a toujours nommés, ne serait-ce que pour la poésie de la chose.
Le fleuve du Chemin qui marche et la rivière de l'Enfilée d'aiguille, c'est significatif. Bien plus que Saint-Laurent et Saint-Maurice.
Je vis sur les rives du fleuve Magtogoek, au confluent de la rivière Tapiskwan Sipi, sur l'Île Mékinak.
La danse du soleil s'en vient. Nous sommes au temps des fleurs.
Wàbi . Nòndam. Nigamo.
Voir. Entendre. Chanter.
J'ai googlé pour le savoir, bien entendu, d'autant plus que c'est à la portée du premier imbécile venu, dont votre humble serviteur en matière d'arts, lettres et autres peccadilles.
Aujourd'hui, je vais vous parler de plumes.
Comme vous le savez sans doute, je porte des plumes. Je suis un Métis d'ascendance française, anishnabée, micmacque et paddiwack. Je porte même des gênes de l'Afrique et de Pluton si ça se trouve.
Pour ce qui est de la toponymie, je ne propose pas d'autres changements que de faire tout de suite usage du mot qui est le plus porteur d'histoire pour désigner un lieu sur l'Île de la Tortue, l'Île Mékinak alias l'Amérique.
Sans attendre la décision des autorités, je ne fais plus mention du fleuve Saint-Laurent, sinon pour rappeler que c'était l'ancien nom du fleuve Magtogoek pendant l'époque coloniale.
Idem pour la rivière Saint-Maurice. Je l'appelle comme elle s'est toujours appelée au cours des huit milles dernières années: Tapiskwan Sipi, la « rivière de l'enfilée d'aiguille » en langue attikamekw.
Remarquez que le mot Sipi signifie rivière. On retrouve le suffixe sipi dans le mot Mississipi, un grand fleuve américain qui ne s'appelle pourtant pas le fleuve John Smith ou bien Saint-Herménégilde.
Jamais il ne serait venu à l'idée d'un aborigène de nommer des lieux en l'honneur de tel ou tel homme, comme s'il savait qu'il ne fallait pas souiller la nature avec nos hommeries... Il n'y avait pas de culte de la personnalité chez mes ancêtres. On vivait en symbiose avec la Terre, considérée comme un être vivant qu'il fallait caresser avec ses mocassins ou ses raquettes.
Si ça vous chante, je vous recommande chaleureusement de nommer notre fleuve et notre rivière tel qu'on les a toujours nommés, ne serait-ce que pour la poésie de la chose.
Le fleuve du Chemin qui marche et la rivière de l'Enfilée d'aiguille, c'est significatif. Bien plus que Saint-Laurent et Saint-Maurice.
Je vis sur les rives du fleuve Magtogoek, au confluent de la rivière Tapiskwan Sipi, sur l'Île Mékinak.
La danse du soleil s'en vient. Nous sommes au temps des fleurs.
Wàbi . Nòndam. Nigamo.
Voir. Entendre. Chanter.