Nous sommes en élections fédérales au Canada. Je sais d'avance que je vais voter contre les conservateurs. N'importe quoi sauf ça. Pouache! Ça pue! Caca!
Je ne suis pas décidé pour qui je vais voter.
Je sais cependant que je suis socialiste et pas nationaliste pour deux sous, tant au fédéral qu'au provincial.
Mon pays c'est les pauvres. Et les pauvres n'ont pas de patrie.
Mon pays c'est l'eau, les arbres, les nuages. Et l'eau, les arbres, les nuages ne votent pas.
samedi 26 mars 2011
vendredi 25 mars 2011
Lui, lui et encore lui, la Ville...
Il n'y a rien de plus naturel que de parler que de soi-même.
Aussi, ce gars-là ne parlait que de lui.
Il était loin d'être la personne la plus intéressante au monde. Même que tout en lui dénotait une méthode. Il avait dû lire quelques niaiseries du genre «Comment bien paraître en société» et il s'en était tenu à la stricte observance des bêtises qu'un auteur en mal de sujet avait dû rédiger à la hâte pour payer son boire et son loyer.
Il approchait quiconque avec sa face de singe à deux émotions, neutre ou acariâtre, comme le célèbre Mr Man du bédéiste Jigger, un Trifluvien dont vous vous rappelerez avec tendresse «Les aventures de Ti-Jean le livreur de lait».
Donc, il n'avait pas vraiment une face de singe. C'est plus expressif, une face de singe. Non, il avait plutôt une face d'envie d'chier, si vous voyez ce que je veux dire. Une face de constipé du bas qui, grâce à «Comment bien paraître en société» vous souriait gauchement en vous tendant une poignée de main pressée et pas du tout sincère.
C'était donc un hostie de politicien, ce gars-là, et même que c'était le premier politicien de cette petite communauté malchanceuse qui avait hérité de ce frustré fiévreux et stressé pathologique, ce mégalomane narcissique qui n'avait pas les moyens intellectuels de juguler ses ambitions comment l'on se préserve du pouvoir de l'anneau dans Le Seigneur des anneaux, tiens. Il manquait de finition, ce gars-là.
Il avait tout du dictateur, d'abord la face d'envie d'chier, et puis ses décisions qui étaient du même ordre foireux. Lui et ses amis, eux aussi lecteurs de «Comment bien paraître en société», serraient des mains et récoltaient des chèques. La politique, c'était bien plus payant que d'être gérant d'un club de bowling. Avec tous les avantages, le gros char payé pis les voyages dans les loges du Centre Belle, oua, c'était l'art de se servir du peuple en prétendant le servir.
-E'l'monde sont épais! qu'il disait, ce gars-là, parmi ses chums à la face d'envie d'chier eux aussi. E'l'monde lisent pas! Des journaux? Des lettres? Des pétitions? E'l'monde sont ben qu'trop occupés pour s'intéresser à ça! I' veulent de la détente, de la joie! Pis moé, ben m'en va's leu' bâtir des cirques, des zoos, des amphithéâtres, tout ça avec leu' cash, ha! ha! Pis là Redj pis Tony vont m'donner le chalet qui m'ont promis, un hostie d'beau chalet, avec une vue sur un lac... Tabarnak! Pis qu'j'en vouèye pas un calvaire v'nir se plaindre que la Ville traite les eaux usées du gaz de schiste! Cibouère de calvaire! L'argent pousse pas dans 'es arbres! Gang d'hosties d'pouilleux! Qu'i' fasse comme moé! Qu'i' s'trouvent une job!
Franchement, c'était un tarlais. Et il était la Ville.
Il se comportait comme un seigneur de la Nouvelle-France, en plus quétaine, avec un décor en stucco et un déguisement de la Dollorathèque.
Pourtant, c'était le printemps arabe. Et le téléphone arabe jouait fort dans la communauté. On se passait des messages par Facebook, YouTube, Reverbnation. Il passait vraiment pour le tarlais qu'il était. Tous les jours, toujours plus, jusqu'à ce qu'il craque et calisse son camp.
Parce que dans sa Ville, comme dans toutes les villes du Québec because une constitution claudicante, c'était dur en hostie de se débarrasser d'un plein d'marde qui se torche le cul avec la démocratie.
C'est pour ça que le peuple devait jouer du téléphone arabe pour que le temps des fleurs revienne...
C'est ça aussi la démocratie: se débarrasser d'un trou d'cul qui ne mérite pas le pouvoir.
Aussi, ce gars-là ne parlait que de lui.
Il était loin d'être la personne la plus intéressante au monde. Même que tout en lui dénotait une méthode. Il avait dû lire quelques niaiseries du genre «Comment bien paraître en société» et il s'en était tenu à la stricte observance des bêtises qu'un auteur en mal de sujet avait dû rédiger à la hâte pour payer son boire et son loyer.
Il approchait quiconque avec sa face de singe à deux émotions, neutre ou acariâtre, comme le célèbre Mr Man du bédéiste Jigger, un Trifluvien dont vous vous rappelerez avec tendresse «Les aventures de Ti-Jean le livreur de lait».
Donc, il n'avait pas vraiment une face de singe. C'est plus expressif, une face de singe. Non, il avait plutôt une face d'envie d'chier, si vous voyez ce que je veux dire. Une face de constipé du bas qui, grâce à «Comment bien paraître en société» vous souriait gauchement en vous tendant une poignée de main pressée et pas du tout sincère.
C'était donc un hostie de politicien, ce gars-là, et même que c'était le premier politicien de cette petite communauté malchanceuse qui avait hérité de ce frustré fiévreux et stressé pathologique, ce mégalomane narcissique qui n'avait pas les moyens intellectuels de juguler ses ambitions comment l'on se préserve du pouvoir de l'anneau dans Le Seigneur des anneaux, tiens. Il manquait de finition, ce gars-là.
Il avait tout du dictateur, d'abord la face d'envie d'chier, et puis ses décisions qui étaient du même ordre foireux. Lui et ses amis, eux aussi lecteurs de «Comment bien paraître en société», serraient des mains et récoltaient des chèques. La politique, c'était bien plus payant que d'être gérant d'un club de bowling. Avec tous les avantages, le gros char payé pis les voyages dans les loges du Centre Belle, oua, c'était l'art de se servir du peuple en prétendant le servir.
-E'l'monde sont épais! qu'il disait, ce gars-là, parmi ses chums à la face d'envie d'chier eux aussi. E'l'monde lisent pas! Des journaux? Des lettres? Des pétitions? E'l'monde sont ben qu'trop occupés pour s'intéresser à ça! I' veulent de la détente, de la joie! Pis moé, ben m'en va's leu' bâtir des cirques, des zoos, des amphithéâtres, tout ça avec leu' cash, ha! ha! Pis là Redj pis Tony vont m'donner le chalet qui m'ont promis, un hostie d'beau chalet, avec une vue sur un lac... Tabarnak! Pis qu'j'en vouèye pas un calvaire v'nir se plaindre que la Ville traite les eaux usées du gaz de schiste! Cibouère de calvaire! L'argent pousse pas dans 'es arbres! Gang d'hosties d'pouilleux! Qu'i' fasse comme moé! Qu'i' s'trouvent une job!
Franchement, c'était un tarlais. Et il était la Ville.
Il se comportait comme un seigneur de la Nouvelle-France, en plus quétaine, avec un décor en stucco et un déguisement de la Dollorathèque.
Pourtant, c'était le printemps arabe. Et le téléphone arabe jouait fort dans la communauté. On se passait des messages par Facebook, YouTube, Reverbnation. Il passait vraiment pour le tarlais qu'il était. Tous les jours, toujours plus, jusqu'à ce qu'il craque et calisse son camp.
Parce que dans sa Ville, comme dans toutes les villes du Québec because une constitution claudicante, c'était dur en hostie de se débarrasser d'un plein d'marde qui se torche le cul avec la démocratie.
C'est pour ça que le peuple devait jouer du téléphone arabe pour que le temps des fleurs revienne...
C'est ça aussi la démocratie: se débarrasser d'un trou d'cul qui ne mérite pas le pouvoir.
jeudi 17 mars 2011
Fermons la centrale nucléaire de Gentilly 2!
La ministre libérale Nathalie Normandeau prétendait récemment que le gaz de schiste polluait moins qu'une vache qui broute dans le champs. Elle a été déboutée par la science, par le Bureau des audiences publiques en environnement (BAPE) et même par ses collègues libéraux, pas encore tout à fait cons. Du coup, on en arrive à un moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste, comme le demandaient à grands cris des activistes dont votre humble serviteur.
La ministre Machin en remettait hier en prétendant, une fois de plus, que la centrale nucléaire de Gentilly 2 était sécuritaire et blablabla...
Franchement, elle ferait meilleure figure parmi les vaches. Brouter lui irait mieux que de parler.
Un accident nucléaire n'est jamais exclus. Le nucléaire, c'est une épée de Damoclès qui est suspendue au-dessus de nos têtes.
La preuve: les responsables de la santé publique, dans la région, songent à redistribuer de belles petites capsules d'iode, au cas où la ministre Normandeau se tromperait... C'est arrivé une fois, alors on ne se sent plus en sécurité, n'est-ce pas?
Pourquoi dit-on Gentilly 2, hein? Parce que Gentilly 1 est fermée... Un petit problème de sécurité, à l'époque...
Saviez-vous qu'il y a eu un tremblement de terre majeur au Québec au 17e siècle? Cela s'est passé dans la Vallée du Saint-Laurent. Il y aurait une faille au beau milieu du fleuve Magtogoek (anciennement fleuve Saint-Laurent), juste devant Bécancour et... Gentilly 2.
Donc, un accident comme celui du Japon n'est pas exclus. Évidemment, la ministre va remettre ses lunettes roses pour nous ruminer que blablabla, pouet-pouet, comme si les Québécois étaient tous une bande de crétins absolus que l'on peut bourrer de menteries. On replace son beau petit foulard autour du cou et on se calisse deux litres de push-push en arrière des oreilles pour camoufler les odeurs de marde qui flottent dans les discours préparés par les spin doctors libéraux.
La centrale nucléaire de Gentilly 2 est arrivée au terme de sa vie et devrait être isolée sous une chape de plomb pour qu'elle contienne les 800 000 prochaines années de radioactivité...
L'énergie nucléaire est mal maîtrisée et représente un risque certain pour la santé publique.
FERMONS LA CENTRALE! That's it.
C'est mauvais pour l'économie, qui plus est. Parlez-en aux Japonais... La bourse de Tokyo ne cesse de descendre et les Japonais songent à quitter leur île...
***
Je vous laisse sur une petit improvisation musicale de mon cru à laquelle participe mon comparse Rob Bob.
Cela s'intitule NON AU GAZ DE SCHISTE. L'enregistrement a été produit à Trois-Rivières, le 5 mars dernier.
Bonne écoute!
La ministre Machin en remettait hier en prétendant, une fois de plus, que la centrale nucléaire de Gentilly 2 était sécuritaire et blablabla...
Franchement, elle ferait meilleure figure parmi les vaches. Brouter lui irait mieux que de parler.
Un accident nucléaire n'est jamais exclus. Le nucléaire, c'est une épée de Damoclès qui est suspendue au-dessus de nos têtes.
La preuve: les responsables de la santé publique, dans la région, songent à redistribuer de belles petites capsules d'iode, au cas où la ministre Normandeau se tromperait... C'est arrivé une fois, alors on ne se sent plus en sécurité, n'est-ce pas?
Pourquoi dit-on Gentilly 2, hein? Parce que Gentilly 1 est fermée... Un petit problème de sécurité, à l'époque...
Saviez-vous qu'il y a eu un tremblement de terre majeur au Québec au 17e siècle? Cela s'est passé dans la Vallée du Saint-Laurent. Il y aurait une faille au beau milieu du fleuve Magtogoek (anciennement fleuve Saint-Laurent), juste devant Bécancour et... Gentilly 2.
Donc, un accident comme celui du Japon n'est pas exclus. Évidemment, la ministre va remettre ses lunettes roses pour nous ruminer que blablabla, pouet-pouet, comme si les Québécois étaient tous une bande de crétins absolus que l'on peut bourrer de menteries. On replace son beau petit foulard autour du cou et on se calisse deux litres de push-push en arrière des oreilles pour camoufler les odeurs de marde qui flottent dans les discours préparés par les spin doctors libéraux.
La centrale nucléaire de Gentilly 2 est arrivée au terme de sa vie et devrait être isolée sous une chape de plomb pour qu'elle contienne les 800 000 prochaines années de radioactivité...
L'énergie nucléaire est mal maîtrisée et représente un risque certain pour la santé publique.
FERMONS LA CENTRALE! That's it.
C'est mauvais pour l'économie, qui plus est. Parlez-en aux Japonais... La bourse de Tokyo ne cesse de descendre et les Japonais songent à quitter leur île...
***
Je vous laisse sur une petit improvisation musicale de mon cru à laquelle participe mon comparse Rob Bob.
Cela s'intitule NON AU GAZ DE SCHISTE. L'enregistrement a été produit à Trois-Rivières, le 5 mars dernier.
Bonne écoute!
vendredi 11 mars 2011
La vraie et trop rapide histoire de Jean-Louis Popoche Lavallée, fan de course automobile et de procédés mnémotechniques
Ça prend toute sorte de monde pour faire un monde. Ça prend des gars comme Jean-Louis «Popoche» Lavallée, entre autres.
On le surnomme Popoche parce qu'il a de grosses poches sous ses yeux cernés de fumeur de tabac bon marché. Pour ce qui est de Jean-Louis Lavallée, cela provient de ses géniteurs, des parents qu'il n'a jamais connus par ailleurs puisqu'il a grandi en famille d'accueil, Popoche.
Il doit maintenant avoir autour de cinquante-quatre ans, si ce n'est pas cinquante-cinq.
C'est un grand dadais dégingandé qui ressemble un peu à une fève gourgane, en moins appétissant.
Ce n'est pas de sa faute s'il est laid. Mais la laideur lui est tout de même un mauvais sort. D'autres s'en tireraient mieux. Il y a des laids qui se font dégraisser le salami par des doigts de fée. Tout se peut avec un peu de fronde et de panache. Cependant, Popoche n'avait ni l'un ni l'autre. Il était d'une laideur timide et ses désirs se faisaient timorés. Aussi s'était-il concentré sur une seule et unique passion, d'autant plus que tout le monde sait que l'on ne peut vivre sans passion.
Et quelle était cette passion pour que l'on cesse de languir?
C'était la course automobile. Si, Popoche capotait sur la course automobile. C'était son sport. Sa passion. Sa vision de la vie.
Il n'y aurait rien à redire là-dessus sinon que ce n'est pas un sport, que ça pue et pollue, que c'est indigne en notre siècle de catastrophes climatiques que de perpétuer cette culture de mort.
Il demeure que Popoche n'avait pas d'auto et encore moins de permis de conduire. Il avait sa passe d'autobus et sa carte d'assurance-maladie. Tout ce qu'il lui fallait pour recevoir un chèque mensuel compte tenu de son incapacité totale à travailler.
Sa passion pour la course automobile était tellement dévorante que Popoche s'était abonné à toutes les chaînes spécialisées. Il regardait même en boucle de vieilles courses qu'il avait enregistrées. Ça le rendait totalement inapte au travail, c'est du moins ce qu'en conclut son agent, Yvan Courchesne, un gros et gras fonctionnaire d'un ministère qui abusait de termes pléonastiques comme Solidarité sociale... La solidarité, c'est social n'est-ce pas? Et on les a payés pour ça... Pfff.... Revenons à Courchesne et au jugement qu'il portait sur Popoche.
-Popoche? C'est un snappé, qu'il disait Courchesne. I' t'parle que d'course automobile. Pas moyen de rien savoir sur lui. J'en ai vu des snappés dans ma vie, mais Popoche bat des hosties d'records!
Et c'était vrai. Popoche était snappé d'aplomb. Tout le mur de son logement était tapissé de posters de Formule Un. Ses étagères débordaient de figurines de grands courseurs automobiles et de modèles réduits de bolides. Popoche portait une calotte où c'était écrit «I Love Car Racing!». Et il emmerdait tous les chauffeurs d'autobus de la ville avec sa description des courses automobiles, surtout au mois de mars, après la huitième tempête de neige de la semaine.
-Popoche? disaient les chauffeurs. Un hostie d'innocent!
Mais l'innocent en question allait s'élever au niveau d'un dieu le jour où il reçut par la poste une lettre qu'il espérait de recevoir depuis au moins dix ans. Popoche avait été choisi pour participer au grand jeu télévisé Je sais tout sur... qui avait pour thème la course automobile.
Popoche fit une présence remarquée, avec son air de fève gourgane et sa calotte «I Love Car Racing!». C'était du jamais vu. Popoche obtint une note parfaite de 100%. Il était capable de nommer jusqu'aux changeurs de pneus de telle ou telle écurie automobile grâce à d'habiles procédés mnémotechniques dont seul il en connaissait les arcanes.
Popoche remporta donc le grand prix de 10 000$ et fit la une de tous les journaux du pays.
Jean-Louis «Popoche» Lavallée remporte 10 000$ à l'émission Je sais tout sur...
Il eût son moment de gloire, pendant, oh, je dirais un mois, six semaines.
Les chauffeurs de bus étaient presque contents de lui parler. Comme si l'innocent était subitement devenu quelqu'un.
-Ça t'fait pas mal d'argent ça mon Popoche... Qu'est-cé qu'tu vas faire avec tout c'te bel argent-là, hein?
Et Popoche, pas plus fin qu'un autre, dilapida tout son cash en moins de trois ou quatre jours en achetant toute sorte de niaiseries, dont un casque qui avait appartenu à Gilles Villeneuve, selon ce que lui avait dit Bill Lajoie, un chauffeur d'autobus justement, qui était pas mal crosseur entre vous et moi. Sept milles piastres pour un casque, faut être snappé pour acheter ça. Et Popoche était snappé, comme de raison.
Quand il n'eût plus un sou noir, Popoche fût malheureusement convoqué au bureau d'aide sociale pour rencontrer son agent, Yvan Courchesne, qui avait entendu parler du prix qu'il avait remporté.
-Tu pourras pas avoir de chèque ce mois-ci Jean-Louis! qu'il lui avait dit, Yvan, ce maudit sans coeur. Tes revenus dépassent largement ce qu'il t'est permis d'obtenir pour le mois mon Popoche!
-Comment j'va's vivre? lui avait répondu Popoche. J'ai p'us une cenne calvâsse!
Et il ne mentait pas, Popoche. Il était vraiment à sec.
Il refit la une à nouveau. Pour la mauvaise raison cette fois-ci. Pour que la population sache qu'il avait claqué tout son argent en trois ou quatre jours et qu'il était retourné chercher son chèque au bureau de BS.
-On a tous e'l'droit d'faire des erreurs calvasse! se défendit Popoche devant Marielle Poitras, une journaliste qui ne savait que se maquiller et qui travaillait à l' Hebdo Du Coin pour nuire à l'idéal que l'on se fait du journalisme, sinon de la langue française.
Marielle Poitras a rapporté ça tout de travers, comme d'habitude, concluant que la population se devait de soutenir le maire Rolland Perchaude pour une raison qui nous échappe, à moi tout autant qu'à Popoche.
-Qu'est-cé que l'maire Perchaude a à vouère avec le dix milles que j'ai flambé calvâsse?
Ça, Popoche, personne ne pourrait te le dire. Le monde est sale. Et l' Hebdo Du Coin c'est tout juste bon pour emballer le poisson ou bien se torcher avec.
On le surnomme Popoche parce qu'il a de grosses poches sous ses yeux cernés de fumeur de tabac bon marché. Pour ce qui est de Jean-Louis Lavallée, cela provient de ses géniteurs, des parents qu'il n'a jamais connus par ailleurs puisqu'il a grandi en famille d'accueil, Popoche.
Il doit maintenant avoir autour de cinquante-quatre ans, si ce n'est pas cinquante-cinq.
C'est un grand dadais dégingandé qui ressemble un peu à une fève gourgane, en moins appétissant.
Ce n'est pas de sa faute s'il est laid. Mais la laideur lui est tout de même un mauvais sort. D'autres s'en tireraient mieux. Il y a des laids qui se font dégraisser le salami par des doigts de fée. Tout se peut avec un peu de fronde et de panache. Cependant, Popoche n'avait ni l'un ni l'autre. Il était d'une laideur timide et ses désirs se faisaient timorés. Aussi s'était-il concentré sur une seule et unique passion, d'autant plus que tout le monde sait que l'on ne peut vivre sans passion.
Et quelle était cette passion pour que l'on cesse de languir?
C'était la course automobile. Si, Popoche capotait sur la course automobile. C'était son sport. Sa passion. Sa vision de la vie.
Il n'y aurait rien à redire là-dessus sinon que ce n'est pas un sport, que ça pue et pollue, que c'est indigne en notre siècle de catastrophes climatiques que de perpétuer cette culture de mort.
Il demeure que Popoche n'avait pas d'auto et encore moins de permis de conduire. Il avait sa passe d'autobus et sa carte d'assurance-maladie. Tout ce qu'il lui fallait pour recevoir un chèque mensuel compte tenu de son incapacité totale à travailler.
Sa passion pour la course automobile était tellement dévorante que Popoche s'était abonné à toutes les chaînes spécialisées. Il regardait même en boucle de vieilles courses qu'il avait enregistrées. Ça le rendait totalement inapte au travail, c'est du moins ce qu'en conclut son agent, Yvan Courchesne, un gros et gras fonctionnaire d'un ministère qui abusait de termes pléonastiques comme Solidarité sociale... La solidarité, c'est social n'est-ce pas? Et on les a payés pour ça... Pfff.... Revenons à Courchesne et au jugement qu'il portait sur Popoche.
-Popoche? C'est un snappé, qu'il disait Courchesne. I' t'parle que d'course automobile. Pas moyen de rien savoir sur lui. J'en ai vu des snappés dans ma vie, mais Popoche bat des hosties d'records!
Et c'était vrai. Popoche était snappé d'aplomb. Tout le mur de son logement était tapissé de posters de Formule Un. Ses étagères débordaient de figurines de grands courseurs automobiles et de modèles réduits de bolides. Popoche portait une calotte où c'était écrit «I Love Car Racing!». Et il emmerdait tous les chauffeurs d'autobus de la ville avec sa description des courses automobiles, surtout au mois de mars, après la huitième tempête de neige de la semaine.
-Popoche? disaient les chauffeurs. Un hostie d'innocent!
Mais l'innocent en question allait s'élever au niveau d'un dieu le jour où il reçut par la poste une lettre qu'il espérait de recevoir depuis au moins dix ans. Popoche avait été choisi pour participer au grand jeu télévisé Je sais tout sur... qui avait pour thème la course automobile.
Popoche fit une présence remarquée, avec son air de fève gourgane et sa calotte «I Love Car Racing!». C'était du jamais vu. Popoche obtint une note parfaite de 100%. Il était capable de nommer jusqu'aux changeurs de pneus de telle ou telle écurie automobile grâce à d'habiles procédés mnémotechniques dont seul il en connaissait les arcanes.
Popoche remporta donc le grand prix de 10 000$ et fit la une de tous les journaux du pays.
Jean-Louis «Popoche» Lavallée remporte 10 000$ à l'émission Je sais tout sur...
Il eût son moment de gloire, pendant, oh, je dirais un mois, six semaines.
Les chauffeurs de bus étaient presque contents de lui parler. Comme si l'innocent était subitement devenu quelqu'un.
-Ça t'fait pas mal d'argent ça mon Popoche... Qu'est-cé qu'tu vas faire avec tout c'te bel argent-là, hein?
Et Popoche, pas plus fin qu'un autre, dilapida tout son cash en moins de trois ou quatre jours en achetant toute sorte de niaiseries, dont un casque qui avait appartenu à Gilles Villeneuve, selon ce que lui avait dit Bill Lajoie, un chauffeur d'autobus justement, qui était pas mal crosseur entre vous et moi. Sept milles piastres pour un casque, faut être snappé pour acheter ça. Et Popoche était snappé, comme de raison.
Quand il n'eût plus un sou noir, Popoche fût malheureusement convoqué au bureau d'aide sociale pour rencontrer son agent, Yvan Courchesne, qui avait entendu parler du prix qu'il avait remporté.
-Tu pourras pas avoir de chèque ce mois-ci Jean-Louis! qu'il lui avait dit, Yvan, ce maudit sans coeur. Tes revenus dépassent largement ce qu'il t'est permis d'obtenir pour le mois mon Popoche!
-Comment j'va's vivre? lui avait répondu Popoche. J'ai p'us une cenne calvâsse!
Et il ne mentait pas, Popoche. Il était vraiment à sec.
Il refit la une à nouveau. Pour la mauvaise raison cette fois-ci. Pour que la population sache qu'il avait claqué tout son argent en trois ou quatre jours et qu'il était retourné chercher son chèque au bureau de BS.
-On a tous e'l'droit d'faire des erreurs calvasse! se défendit Popoche devant Marielle Poitras, une journaliste qui ne savait que se maquiller et qui travaillait à l' Hebdo Du Coin pour nuire à l'idéal que l'on se fait du journalisme, sinon de la langue française.
Marielle Poitras a rapporté ça tout de travers, comme d'habitude, concluant que la population se devait de soutenir le maire Rolland Perchaude pour une raison qui nous échappe, à moi tout autant qu'à Popoche.
-Qu'est-cé que l'maire Perchaude a à vouère avec le dix milles que j'ai flambé calvâsse?
Ça, Popoche, personne ne pourrait te le dire. Le monde est sale. Et l' Hebdo Du Coin c'est tout juste bon pour emballer le poisson ou bien se torcher avec.
mercredi 9 mars 2011
Lancement de Québec Leaks à neuf heures ce matin
Lancement de Québec Leaks à neuf heures ce matin.
Dans les coulisses du pouvoir, derrière les volets clos des sociétés d'État et des seigneuries environnantes, on sent une certaine agitation. Un besoin de vacances au soleil, sous les bananiers.
Corruption, collusion, fraudes, détournements de fonds, dilapidations des fonds publics, chèques en blanc pour quatre ans:
http://www.quebecleaks.org/
Dans les coulisses du pouvoir, derrière les volets clos des sociétés d'État et des seigneuries environnantes, on sent une certaine agitation. Un besoin de vacances au soleil, sous les bananiers.
Corruption, collusion, fraudes, détournements de fonds, dilapidations des fonds publics, chèques en blanc pour quatre ans:
http://www.quebecleaks.org/
mardi 8 mars 2011
8 mars: Les femmes ne sont pas des pieds de cendrier!
Nous sommes le 8 mars et c'est la journée internationale de la femme.
Que tous ceux qui souhaitent ravaler la femme à l'état d'un pied de cendrier aillent au diable!
***
Je vous invite à relire un billet qui me semble approprié à la journée de la femme:
Les femmes ne sont pas des pieds de cendrier!
Que tous ceux qui souhaitent ravaler la femme à l'état d'un pied de cendrier aillent au diable!
***
Je vous invite à relire un billet qui me semble approprié à la journée de la femme:
Les femmes ne sont pas des pieds de cendrier!
lundi 7 mars 2011
Divagations métaphysiques du lundi matin, jour de l'anniversaire de mon frère Serge
Je suis un Indien. Un Anishnabé frelaté de Français. Un Métis.
Bon, une fois que cela est dit je devrais fermer ma gueule et vivre comme tout un chacun, aussi bonnement que faire se peut.
Notre identité, s'il faut en faire un plat, qu'il soit savoureux, et non pas bouilli et rebouilli comme une vieille galoche à mastiquer par temps durs.
Le seul nous que j'accepte englobe aussi mes ennemis. Ils sont des acteurs nécessaires bien que parfois indésirables.
Et je ne parle pas des cas pathologiques qui ne font plus partie de la sphère des relations humaines convenables. Il y a des limites à chier sous la tente de son hôte. Un peu d'ordre permet de dormir tranquille avec une bonne odeur de sapinage.
Bon, je suis Métis. J'habite l'Île de la Tortue, un continent qui flotte comme les quatre autres sur des océans qui bercent notre mémoire collective en tant qu'espèce.
Mes pieds foulent la Terre, une créature pensante et protectrice, qui possède une âme, un esprit.
Mes yeux sont rivés sur l'Infini, sur ces milliards de créatures qui nous observent, soleils et planètes qui possèdent aussi une âme...
Et devant tant de spectateurs, si gigantesques, votre humble Gargantua Butch Bouchard, alias Makwa Grizzli, tombe parfois en prière. Je ne suis pas grand' chose face à l'univers. Mais au moins je le sais. Et ça me rassure. Je ne suis pas encore tout à fait con.
***
Bon, je capote encore sur Kitché Manitou ce matin. Sur le Grand Esprit.
Peut-être parce que c'est la fête de mon frère Serge, le deuxième des quatre gars de notre clan familial. (Moi je suis le troisième.)
Tiens, je lui dédie cette chanson. Sûr que ça le fera giguer.
Woga!
Bon, une fois que cela est dit je devrais fermer ma gueule et vivre comme tout un chacun, aussi bonnement que faire se peut.
Notre identité, s'il faut en faire un plat, qu'il soit savoureux, et non pas bouilli et rebouilli comme une vieille galoche à mastiquer par temps durs.
Le seul nous que j'accepte englobe aussi mes ennemis. Ils sont des acteurs nécessaires bien que parfois indésirables.
Et je ne parle pas des cas pathologiques qui ne font plus partie de la sphère des relations humaines convenables. Il y a des limites à chier sous la tente de son hôte. Un peu d'ordre permet de dormir tranquille avec une bonne odeur de sapinage.
Bon, je suis Métis. J'habite l'Île de la Tortue, un continent qui flotte comme les quatre autres sur des océans qui bercent notre mémoire collective en tant qu'espèce.
Mes pieds foulent la Terre, une créature pensante et protectrice, qui possède une âme, un esprit.
Mes yeux sont rivés sur l'Infini, sur ces milliards de créatures qui nous observent, soleils et planètes qui possèdent aussi une âme...
Et devant tant de spectateurs, si gigantesques, votre humble Gargantua Butch Bouchard, alias Makwa Grizzli, tombe parfois en prière. Je ne suis pas grand' chose face à l'univers. Mais au moins je le sais. Et ça me rassure. Je ne suis pas encore tout à fait con.
***
Bon, je capote encore sur Kitché Manitou ce matin. Sur le Grand Esprit.
Peut-être parce que c'est la fête de mon frère Serge, le deuxième des quatre gars de notre clan familial. (Moi je suis le troisième.)
Tiens, je lui dédie cette chanson. Sûr que ça le fera giguer.
Woga!
vendredi 4 mars 2011
À propos de Dieu et de Kitché Manitou
Dieu existe sauf que moi je le nomme Kitché Manitou, le Grand Esprit. D'autres le nomment Allah ou Jéhovah, Bouddha ou bien autres dieux qui possèdent au moins un h muet dans leur graphie.
Cela dit, ne me demandez pas quels sont ses desseins: je puis parler pour moi, mais pas pour Lui.
Je pourrais vous dire qu'Il est ceci ou cela, qu'Untel a écrit, qu'Untel a dit, que ça ne vous dirait pas quel est le but de l'existence. Sinon que vivre ne soit pas qu'exister.
Tout ce que l'on dit de Dieu en dit plus sur nous-mêmes que sur Dieu.
Untel prétend que Dieu lui ordonne de vous raccourcir d'une tête.
Tel-Autre prétend que nous devons le prier au début des séances publiques du conseil de ville.
Ce besoin de rites et de gris-gris m'a toujours fait frissonner. Je l'apparente à la peur absolue et y vois ce que verrait un être apeuré, un peu psychotique, qui se jetterait sur vous avec un poignard pour vous enseigner l'Amour de Dieu.
Ma religion, si l'on peut appeler ainsi, n'est fondée que sur des sentiments et l'intellect y intervient pour oublier que je suis loin de la forêt, de la nature, du seul temple qui convienne à la prière, fusse-t-elle sans mots pour ne pas s'abandonner à l'idée que le Grand Esprit soit impressionné par nos bêtises.
Aussi la prière chez les Autochtones, comme chez les autres humains, est intimement reliée à la répétition d'un même son pour y trouver une forme de transe, transcendante tout autant que transitoire, l'espace d'un instant dans un infini beaucoup plus vaste que nos petits plans.
Je ne sais pas grand chose de Kitché Manitou. J'ai plaisir à croire que le Grand Esprit est dans toute chose, toute créature.
Ainsi, je m'amuse à penser que la Terre est dotée d'une âme, comme moi, comme vous, comme les roches, les oiseaux et les maires des municipalités du Québec.
La Terre est vivante et même qu'elle pense.
Ne me demandez pas où est son cerveau. Les arbres n'ont pas de cerveaux et pourtant toute personne qui les étudie avec franchise vous confirmera qu'ils réagissent à leur environnement et s'y adaptent. Comme s'ils pensaient, même si d'aucuns les transformeraient tous en pâtes, papiers et autres matériaux jusqu'à les raser de la surface de l'Île de la Tortue.
Peut-être que je délire. Tout ce que je dis sur Kitché Manitou en dit plus sur moi que sur Lui. Je ne suis qu'humain, trop humain. Je me pardonne mes défauts sans trop me mortifier. J'ai celui de trop parler, de trop écrire, de ne pas prendre mon cinq minutes ce matin pour vivre en symbiose avec la nature au lieu de me conformer à mes obligations courantes, dont celle de vous divertir, pauvres vous, mes semblables, mes amis, mes contempteurs et autres jaloux de mon grand talent de littérateur à la solde de personne.
Chers camarades de vie, allez trouver votre Dieu ou Non-Dieu, quel qu'Il soit ou non, au lieu de lire des niaiseries. J'aurais honte à votre place de perdre votre temps sur mon blog.
Cela dit, ne me demandez pas quels sont ses desseins: je puis parler pour moi, mais pas pour Lui.
Je pourrais vous dire qu'Il est ceci ou cela, qu'Untel a écrit, qu'Untel a dit, que ça ne vous dirait pas quel est le but de l'existence. Sinon que vivre ne soit pas qu'exister.
Tout ce que l'on dit de Dieu en dit plus sur nous-mêmes que sur Dieu.
Untel prétend que Dieu lui ordonne de vous raccourcir d'une tête.
Tel-Autre prétend que nous devons le prier au début des séances publiques du conseil de ville.
Ce besoin de rites et de gris-gris m'a toujours fait frissonner. Je l'apparente à la peur absolue et y vois ce que verrait un être apeuré, un peu psychotique, qui se jetterait sur vous avec un poignard pour vous enseigner l'Amour de Dieu.
Ma religion, si l'on peut appeler ainsi, n'est fondée que sur des sentiments et l'intellect y intervient pour oublier que je suis loin de la forêt, de la nature, du seul temple qui convienne à la prière, fusse-t-elle sans mots pour ne pas s'abandonner à l'idée que le Grand Esprit soit impressionné par nos bêtises.
Aussi la prière chez les Autochtones, comme chez les autres humains, est intimement reliée à la répétition d'un même son pour y trouver une forme de transe, transcendante tout autant que transitoire, l'espace d'un instant dans un infini beaucoup plus vaste que nos petits plans.
Je ne sais pas grand chose de Kitché Manitou. J'ai plaisir à croire que le Grand Esprit est dans toute chose, toute créature.
Ainsi, je m'amuse à penser que la Terre est dotée d'une âme, comme moi, comme vous, comme les roches, les oiseaux et les maires des municipalités du Québec.
La Terre est vivante et même qu'elle pense.
Ne me demandez pas où est son cerveau. Les arbres n'ont pas de cerveaux et pourtant toute personne qui les étudie avec franchise vous confirmera qu'ils réagissent à leur environnement et s'y adaptent. Comme s'ils pensaient, même si d'aucuns les transformeraient tous en pâtes, papiers et autres matériaux jusqu'à les raser de la surface de l'Île de la Tortue.
Peut-être que je délire. Tout ce que je dis sur Kitché Manitou en dit plus sur moi que sur Lui. Je ne suis qu'humain, trop humain. Je me pardonne mes défauts sans trop me mortifier. J'ai celui de trop parler, de trop écrire, de ne pas prendre mon cinq minutes ce matin pour vivre en symbiose avec la nature au lieu de me conformer à mes obligations courantes, dont celle de vous divertir, pauvres vous, mes semblables, mes amis, mes contempteurs et autres jaloux de mon grand talent de littérateur à la solde de personne.
Chers camarades de vie, allez trouver votre Dieu ou Non-Dieu, quel qu'Il soit ou non, au lieu de lire des niaiseries. J'aurais honte à votre place de perdre votre temps sur mon blog.
mercredi 2 mars 2011
Le peuple peut se révolter sans avoir besoin de suivre un chef
Il est indécent pour la fierté des Québécois qu'un type comme Richard Marcotte, le maire de Mascouche, ne soit pas instanément destitué après tout ce que l'on a appris des médias... et des policiers.
Alors que le monde arabe est en ébullition et que les dictateurs y tombent comme des mouches, j'ai mal à ma démocratie. Le maire de Mascouche, ce n'est que la pointe de l'iceberg. Ils s'accrochent tous au pouvoir en agissant comme si la démocratie était un chèque en blanc fait à leur nom.
Mes frères et soeurs arabes y parlent là-bas de libérer la liberté. Ils ne veulent plus de la corruption. Et on ne peut pas les arrêter parce qu'il n'y a pas vraiment de chef, seulement un mouvement spontané de révolte, quelque chose comme une révolution.
***
J'ai lu sur le site Internet du Courrier International la lettre que Farid Toukhbatoulline a envoyée au dictateur de son pays, le Turkménistan. J'en reprends un extrait pour donner le ton à la lutte contre la corruption.
«Je te salue, président !
Comment vas-tu ? Pas trop nerveux ? Tu dors bien? Pas de visions de foules déchaînées qui viendraient troubler tes rêves ?
On dirait que tu n'as pas totalement confiance dans tes services secrets. Tu as raison. Certes, depuis l'époque de Niazov [l'ancien président mort en 2006], ils se sont employés à discréditer les chefs de l'opposition, infiltrer les organisations d'opposants basées à l'étranger afin de les diviser, persécuter les citoyens suspects, mais, comme tes homologues de plusieurs pays arabes ont pu s'en apercevoir, les temps ont changé. Le peuple peut se révolter sans avoir besoin de suivre un chef.(...)»
***
«Le peuple peut se révolter sans avoir besoin de suivre un chef.» Facebook, YouTube, bref l'Internet, c'est tout un chacun. Ils ne peuvent plus extirper la liberté des communications entre humains, comme s'il s'était créée une forme de noosphère, pour reprendre l'expression de Teilhard de Chardin. L'influence du dictateur devient obsolète une fois que les jeunes et les moins jeunes ont compris le truc. Ils se «ploguent» sur la noosphère et, zap! le président, le député ou le maire disparaît comme par enchantement.
***
Évidemment, là-bas on a le courage d'affronter des chars d'assaut à mains nues tout en montrant le torse: «vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts...»
Ici, bien que cela semble désolant, je me réjouis de savoir que je ne suis pas seul. Je participe à des manifs, ici et là, et on sent qu'on approche nous aussi du temps des fleurs.
Ça bouillonne, croyez-moi, de Mascouche à Gaspé, via Trois-Rivières.
Une belle manif sans chef, ça vous dit?
Ça vous tente de «libérer la liberté» au Québec?
***
Musique...
Alors que le monde arabe est en ébullition et que les dictateurs y tombent comme des mouches, j'ai mal à ma démocratie. Le maire de Mascouche, ce n'est que la pointe de l'iceberg. Ils s'accrochent tous au pouvoir en agissant comme si la démocratie était un chèque en blanc fait à leur nom.
Mes frères et soeurs arabes y parlent là-bas de libérer la liberté. Ils ne veulent plus de la corruption. Et on ne peut pas les arrêter parce qu'il n'y a pas vraiment de chef, seulement un mouvement spontané de révolte, quelque chose comme une révolution.
***
J'ai lu sur le site Internet du Courrier International la lettre que Farid Toukhbatoulline a envoyée au dictateur de son pays, le Turkménistan. J'en reprends un extrait pour donner le ton à la lutte contre la corruption.
«Je te salue, président !
Comment vas-tu ? Pas trop nerveux ? Tu dors bien? Pas de visions de foules déchaînées qui viendraient troubler tes rêves ?
On dirait que tu n'as pas totalement confiance dans tes services secrets. Tu as raison. Certes, depuis l'époque de Niazov [l'ancien président mort en 2006], ils se sont employés à discréditer les chefs de l'opposition, infiltrer les organisations d'opposants basées à l'étranger afin de les diviser, persécuter les citoyens suspects, mais, comme tes homologues de plusieurs pays arabes ont pu s'en apercevoir, les temps ont changé. Le peuple peut se révolter sans avoir besoin de suivre un chef.(...)»
***
«Le peuple peut se révolter sans avoir besoin de suivre un chef.» Facebook, YouTube, bref l'Internet, c'est tout un chacun. Ils ne peuvent plus extirper la liberté des communications entre humains, comme s'il s'était créée une forme de noosphère, pour reprendre l'expression de Teilhard de Chardin. L'influence du dictateur devient obsolète une fois que les jeunes et les moins jeunes ont compris le truc. Ils se «ploguent» sur la noosphère et, zap! le président, le député ou le maire disparaît comme par enchantement.
***
Évidemment, là-bas on a le courage d'affronter des chars d'assaut à mains nues tout en montrant le torse: «vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts...»
Ici, bien que cela semble désolant, je me réjouis de savoir que je ne suis pas seul. Je participe à des manifs, ici et là, et on sent qu'on approche nous aussi du temps des fleurs.
Ça bouillonne, croyez-moi, de Mascouche à Gaspé, via Trois-Rivières.
Une belle manif sans chef, ça vous dit?
Ça vous tente de «libérer la liberté» au Québec?
***
Musique...
mardi 1 mars 2011
Om...
Fermons nos yeux un moment. Prêtons une oreille attentive aux bruits environnants. On entend, d'abord, le bruit de l'électricité. Puis celui des objets qui s'en nourrissent: réfrigérateur, tour informatique, horloge, plinthes de chauffage. On entend ensuite une automobile, une déneigeuse, un camion. Quelqu'un tousse dehors en déneigeant sa voiture. Un chat tapote avec ses papattes sur la galerie. Un clavier résonne sous la pression des doigts. Une souris clique. Même les photons de l'écran plat semblent faire un son.
Où que l'on soit, en ville, le bruit n'est jamais très loin. Le rapport de l'homme avec son milieu n'y semble qu'un simulacre de vie.
Transportons-nous maintenant en pleine forêt, loin de tout contact avec la civilisation.
Ce que l'on croit d'abord n'être qu'un grand silence se remplit peu à peu de sons nouveaux. C'est la complainte des branches et le chant des oiseaux portés par le vent. C'est le gargouillement de l'eau.
Le ciel, si vide en ville, s'y remplit d'étoiles à en attraper un torticolis.
Il n'y a plus de bruits d'autos. Ni de grésillements dans les fils électriques.
Le temps n'existe plus puisque rien n'indique l'époque.
Les souches pourraient être là depuis des milliers d'années. Idem pour les oiseaux. Ou les lynxs.
Tout y rappelle une certaine intemporalité, ce que les plus poètes d'entre nous appellent l'éternité ou bien l'infini.
Fermons nos yeux un moment. Ne laissons pas entrer l'électricité dans nos oreilles. Faisons comme si nous étions en pleine forêt, loin de la pagaille, de la barbarie civilisatrice et des discours creux.
Faisons comme si nous étions en plein contrôle de nos vies...
Om....
Où que l'on soit, en ville, le bruit n'est jamais très loin. Le rapport de l'homme avec son milieu n'y semble qu'un simulacre de vie.
Transportons-nous maintenant en pleine forêt, loin de tout contact avec la civilisation.
Ce que l'on croit d'abord n'être qu'un grand silence se remplit peu à peu de sons nouveaux. C'est la complainte des branches et le chant des oiseaux portés par le vent. C'est le gargouillement de l'eau.
Le ciel, si vide en ville, s'y remplit d'étoiles à en attraper un torticolis.
Il n'y a plus de bruits d'autos. Ni de grésillements dans les fils électriques.
Le temps n'existe plus puisque rien n'indique l'époque.
Les souches pourraient être là depuis des milliers d'années. Idem pour les oiseaux. Ou les lynxs.
Tout y rappelle une certaine intemporalité, ce que les plus poètes d'entre nous appellent l'éternité ou bien l'infini.
Fermons nos yeux un moment. Ne laissons pas entrer l'électricité dans nos oreilles. Faisons comme si nous étions en pleine forêt, loin de la pagaille, de la barbarie civilisatrice et des discours creux.
Faisons comme si nous étions en plein contrôle de nos vies...
Om....