Les canards malards tournoyaient dans le ciel au-dessus de la rivière Yamaska. D'ordinaire il y avait des roches sur lesquelles toute la tribu pouvait se poser. Ce printemps-là, l'eau était trop haute et l'on n'y voyait plus rien, sinon de l'eau.
-Coincoin! dit le canard.Tu nous avais dit que tu savais où se trouvait la rivière aux roches. Coincoin! Où sont-elles tes roches, hein?
Lui, c'était l'impétueux Kwakwak, un canard malard moyen qui n'aimait pas s'en faire passer une par un vieux, aussi vieux soit-il.
-Coincoin! L'eau est trop haute, affirma le vieux canard Kakak d'un coincoin autoritaire. Je ne suis pas maître des eaux!
-Coincoin!!! Et on est sensé faire quoi là Donald Duck? Hein? En bas, c'est Saint-Hyacinthe, et c'est la pleine ville, coincoin, c'est pas la putain de campagne!!! On va tous finir rôtis pour le repas du soir. Ils vont nous péter la gueule à coups de bâtons de baseball, je les connais. Et c'est sans compter les chats et autres humains amateurs de canard maigre.
Les canards tournoyaient au-dessus de la rivière Yamaska. Kwakwak, Kakak et tous les autres n'étaient plus que coincoins.
La rivière Yamaska est affectueusement surnommée Y'en-masse-de-caca par ses riverains. C'est en raison des porcheries situées en amont qui lui confèrent cette teinte brune.
L'eau de la rivière Y'en-masse-de-caca est tout aussi goûteuse qu'un galon d'eau de javel dilué dans un verre d'eau.
Les canards n'en avaient rien à foutre de l'eau de javel. Ils cherchaient seulement les roches.
Et il n'y en avait pas.
Ce qu'ils ont fait ce soir-là, l'endroit où ils ont dormi, ce serait difficile pour moi de vous le dire.
Il faisait trop froid. Je n'avais pas le temps. N'importe quoi.
Je suis donc rentré chez-moi, quoi, laissant là les canards s'engueuler.
Les canards qui tournoyaient comme des cons dans le ciel, au-dessus de la rivière Y'en-masse-de-caca, ne sachant plus où poser leurs pattes palmées.
Coincoin.
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