dimanche 24 mai 2009
À PROPOS DES PAUVRES
Quand t'es pauvre, t'en arrache, c'est bien certain.
Quand t'es pauvre, d'abord, ça paraît que t'es pauvre.
Ton linge fait pauvre. Ton look aussi. Même si t'essaie de bien paraître, t'as toujours l'air pauvre.
Ta parlure aussi est pauvre. Tes sacres, tes jurons, tes toé pis tes moé: t'es jamais beau, toujours laid, toujours pauvre. Les bourgeois n'aiment pas ça quand tu parles. Ça leur rappelle que t'es pauvre. Et ils n'ont pas envie d'être pauvres. Donc, ils te traitent comme un démuni. Pas un pauvre: un démuni!!!
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Je dis pauvre plutôt que démuni.
Un pauvre, c'est une victime éternelle de l'injustice sociale. C'est aussi la preuve patente que la lutte des classes se poursuit et se poursuivra toujours, que l'on soit marxiste ou non.
Un démuni, c'est un mot pour ne pas effrayer les bourgeois. C'est une occasion de distribuer des cartes d'affaires et de faire du pi-are* avec d'autres gus qui feront semblant de brailler sur les démunis, vers de terre et autres faibles créatures qui ne comprennent rien à l'ordre social et vous bouleverseraient un organigramme par pur ressentiment, sans faire appel à la raison.
Un pauvre, ça fait Spartacus, 1789, 1917...
Un démuni, eh bien, ça fait rien. C'est gélatineux. Mou. Sans histoire. Sans dignité.
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Ce ne sont pas des démunis, sacrement! Ce sont des pauvres! DES PAUVRES!
Quand t'es pauvre, tu te sens moins insulter de te faire dire que t'es pauvre plutôt que de t'afficher comme un démuni. Démuni, ça fait malade mental. Pas vite. Pas fin. Et pauvre, ça ne dit que ce que ça dit: pas d'argent, pas un rond, pas une thune. Moi y'en vouloir des sous. That's it, that's all.
Donc, fuck you à tous ceux qui emploient l'expression «démunis» pour désigner les pauvres.
C'est méprisant, hautain et cheap, démuni.
Pauvre, cela se rapproche un peu plus de la poésie, de Charlie Chaplin, Jésus Christ ou Plume Latraverse.
C'était mon opinion et si elle ne vaut rien, toujours bien je l'aurai dite de bon coeur.
*Pi-are: public relationship...
PS: Deux petites chansons comme ça...
la vérité est démoralisante. être riche au milieu des pauvres, ça fait se sentir tout démuni...
RépondreEffacerJ'aime bien la chanson C'est bon pour le moral. C'est du groupe La Compagnie Créole. Un peu ringard, mais efficace. Comme quoi les pauvres savent aussi s'amuser.
RépondreEffacerAvoir dans les oreilles la chanson de Plume un beau dimanche de mai... c'est du beau travail Gaétan. D'habitude c'est dans le temps de nowel qu'on la ressort....
RépondreEffacerPis les pauvres ça sent le pauvre comme disait nos mères bienveillantes. Même si sont propres. Paskia des pauvres fiers et propres qu'elles disaient aussi. En fait, yétaient juste un petit peu plus pauvres que nous qui l'étions déjà !
Je ne peux que souscrire à tes propos ! Démumi ça sonne démuni de tout ! Tous sens critique, pratique, dignité, savon. linge propre......enfin ! On va pas gâché sa journée pour si peu ! Des pauvres, yen aura toujours, kestu veux qu'on fasse (là je raille hein, suis une bonne personne moua).
Et pis pi-are, j'avais compris ! Du PR !!!! As-tu ta carte d'affaire sur toi
- Je dois en avoir une qui traîne kek part.....
Fameux billet Gaétan, comme d'habitude ! Mais un peu plus.
Les vieux, les aveugles, les débiles… Toutes des catégories que le langage s'emploie à démunir de leur existence.
RépondreEffacerUn pauvre, un maigre, un sourd, un cul-de-jatte, un pied-bot, un nain, un aveugle, un muet: tous ces mots valent mille fois la merde qu'on nous sert dans les médias pour les désigner.
RépondreEffacerLe mot pute me semble même plus respectueux qu'escorte.
Au Diable tous ces beaux sentiments qui ne sont qu'une manière de refuser le droit de cité à tout ce qui n'est pas tout à fait fabriqué selon le même modèle.
Les piments et les céleris doivent tous être pareils. Et les hominidés aussi... Fuck it!
Céleri ? CÉLERI ?! Je peux pas croire que tu as écrit « céleri » en toutes lettres dans un blog ouvert à tous ! Je vais me plaindre à Google et réclamer qu'ils censurent ton blog. On dit « légume vert distinct du type apium graveolens dulce ». Toute autre appellation est une insulte tant pour le céleri que pour l'auteur de l'injure ou tous les autres légumes (ou devrait-on dire « êtres vivants de facture plus végétale qu'animale mais tout de même vachement respectés de tous et dépositaires des mêmes droits et responsabilités »).
RépondreEffacerNon seulement vais-je me plaindre à Google, mais je vais même envoyer un courriel à la police de Laval. Je suis certain qu'ils vont trouver une raison de te passer les menottes, à toi ou à ton céleri.
Un idiot pauvre est un idiot, mais un idiot riche est un riche. Laffitte Paul
RépondreEffacerTout l'monde le sait, il faut 100 pauvres pour un faire riche.
L'équation est simple colisse. Maintenant, crissez-leurs la paix avec vos formulaires ...
Il faut 1000 pauvres pour faire travailler un administrateur d'organisme communautaire à 25, 30 de l'heure avec bureau climatisé et voiture fournie!
Ça prend un ministère des pauvres qui dépensent combien par année pour gérer le pauvre?
Que dire de la guignolée de nowel? Toutes ces $stars$ qui s'mettent à brailler sur le sort du pauvre ... touchant en asti pis l'reste d'l'année criss ?
Maudite société d'marde !