vendredi 23 janvier 2009
COMMENT ON DÉFAIT LES MIRACLES AUX TROIS-RIVIÈRES
La Foi fait déplacer les montagnes. Il n’en faut pas tant pour faire déplacer les gens. Un mensonge suffit.
Cela se passait dans les années ’80. Un couple de Sainte-Marthe-du-Cap s’était mis à ameuter tous les imbéciles de Trois-Rivières et ses environs pour qu'ils viennent adorer leur icône de la Sainte Vierge qui suintait à grosses larmes.
Les médias s’étaient vite emparé de cette histoire, évidemment, et voilà que tout le monde se rendait à Sainte-Marthe-du-Cap pour adorer l’icône de la Sainte Vierge.
Le contexte s’y prêtait d’autant plus que la résidence du couple était située tout près du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, un lieu rempli de miracles, de miraculés et de magie pure.
Les scrofuleux et les vieilles sacoches s’y rendaient pour prier la sainte pleureuse, en multipliant sur place les récitations du chapelet, les prières redondantes, les signes de croix frénétiques et les mottons dans la voix.
-La Sainte Vierge pleure! C’est vrai! racontait aux journalistes madame Florence Béland, une vieille superstitieuse rabougrie par l’arthrite. Elle pleure parce que le monde est trop méchant! Ils voulaient la liberté, ben ils l’ont et regardez ce que ça donne! Les tapettes s’embrassent dans ‘a rue, pour voir si ça a du bon sang! Sainte-Marie-mère-de-Jésus-priez-pour-nous-pauvres-pécheurs-amen!
Les curés du patelin étaient un peu plus suspicieux. S’il fallait que ce soit faux et que cela se sache, de quoi auraient-ils l’air? Ils se gardaient une petite gêne mais laissaient tout de même à leurs fidèles toute la latitude possible face à cette manifestation de la Foi pour le moins insolite.
Un type un peu versé dans les sciences, bref un incrédule, se rendit sur place pour voir l’icône de la Sainte Vierge. Il prétexta un accès de foi subit pour ne pas se faire démasquer et, avec un coton-tige, il préleva quelques larmes qui suintaient de l’image magique.
Ça ne lui a pas pris deux heures pour arriver à la conclusion que les larmes étaient constituées de saindoux, probablement de marque Crisco, mais cela restait encore à prouver. Il affirma que le couple badigeonnait les yeux de Marie avec du saindoux. La chaleur provoquée par l'ampoule de 100 watts qui l'éclairait faisait fondre le saindoux en donnant l’impression qu’elle pleurait. C’était habile, mais un peu con aussi de leur part.
Le sceptique livra ses observations aux médias, évidemment. Cela fit la une de tous les journaux de la Mauricie et du Québec : « L’affaire de l’icône miraculeuse de Sainte-Marthe-du-Cap : une fraude. La Sainte-Vierge suinte du saindoux! »
Le couple tenta bien de défendre leur icône miraculeuse en s’inventant toutes sortes de raisons. Mais plus personne ne les prenait au sérieux. Ils étaient devenus des hosties de crosseurs aux yeux de la vile populace.
Ce qui fait qu’on n’a plus jamais entendu parler d’eux ni de leur icône de la Sainte-Vierge qui suintait du saindoux.
Amen!
***
POST-SCRIPTUM: HONTE À VOUS TRIFLUVIENS!
amen.
RépondreEffacerl'icone que t'as foutu dans le coin gauche, il était pas là dans la vie antérieure. me souviens de tout le reste avant, ton blog et tout, surtout les peintures, notament le boucher avec les deux stagiaires maigres (vendu), mais l'icone de la vierge, ça, c'est nouveau. je sais pas encore si je suis dans la suite de ma vie antérieure, ou si ça fait juste que commencer, mais c'est pas loin.
RépondreEffacerMoi je reste convaincu que cette statue pleurait vraiment. C'est pas rare que les vierges pleurent du saindoux. C'est juste que leur abstinence sexuelle fait en sorte que leurs huiles vaginales cherchent à suppurer par tous les orifices.
RépondreEffacerSelon des sources fiables, le cruel despote Varlahm Rhayssab III, qui sévit pendant 45 ans sur la Tzsykounie du Sud, vers le douzième siècle de notre ère, gardait prisonnières une centaine de vierges, uniquement pour beurrer ses toasts. C'est de là que vient l'expression populaire « Rhkzamz gharh ghreakrg ! »
É., je suis allé voir sur Wikipédia et je me suis rendu compte que ton histoire était inventée puisqu'elle ne s'y trouvait pas.
RépondreEffacerJe suis ensuite allé voir si l'histoire de la vierge qui suinte du saindoux à Ste-Marthe-du-Cap y était. Elle n'y était pas non plus! Pourtant, c'est une histoire vraie.
Ce qui me porte à ne plus croire en Wikipédia. Il n'y a rien là-dedans sinon plein de statistiques stupides sur les sports et la géographie.
4-3 en prolongation.
RépondreEffacerPour être heureux à TR, il faut vraiment se concentrer sur quelques trucs hyper-précis et surtout ne pas s'occuper des commérages locaux, faute de quoi c'est insupportable.
RépondreEffacerIl m'arrive de me demander si je serais capable d'y retourner et après une courte réflexion c'est impossible.
Je connais toutes ses rues et beaucoup de ses racoins. Si auparavant la ville était enterrée dans une odeur de sacristie, aujourd'hui c'est la pensée magique qui l'habite (cf. le maire et ses acolytes).
Un cas désespéré, à mon humble avis.
(Je ne crois pas devenir un citoyen honorifique de la ville au grand jamais. À d'autres les clés de cette ville!)
Enfin, s'il me reste une raison d'aller y faire un tour, c'est pour voir mon vieux père et peut-être un jour cet ineffable de Gaétan Bouchard!!! ;)
Ok Inukshuk... J'en prends bonne note. Si tu passes par Trois-Rivières on fera le tour des icônes qui suintent le saindoux. C'est plus intéressant que le Grand Prix, d'un point de vue purement anthropologique.
RépondreEffacerÉ., sur la patinoire du quartier, on arrivait jamais à de pareils scores. On jouait à 54 contre 68 et cela se terminait quand ils fermaient les lumières, vers 21h30.
RépondreEffacerPersonne n'a encore commenté ces parties légendaires de la patinoire de mon quartier sur Wikipédia ou bien ailleurs. C'est donc dire que Wikipédia n'inspire pas confiance. Ailleurs non plus.
Pourquoi les gens disent toujours, un jour j'irai te voir et ne viennent jamais?
RépondreEffacerJ'vous l'dit on est du criss de bon monde !
Faque arrêtez de nous faire des à croire, on pense que vous dites vrai ...
Trois-Rivières ? Y'a pire comme ville, St-Hyacinthe entre autre brrrrr!
Ah, lablondenaturelle, j'ai fait allusion à un passage à TR seulement qu'hier. J'ai pas dit cela l'année passée, hein?
RépondreEffacerPour ce qui est de la ville elle-même, je parle de la ville (TR) que j'ai dans ma tête, celle où j'ai grandi et celle que j'ai appris à ne pas vraiment aimer pour toutes sortes de raisons.
Mais ces sentiments-là, je ne les impose à personne, sauf que je les revendique.
Une petite bise pour toi, sous l'oeil de Gaétan! ;)
Ouais je sais bien Inuk ...
RépondreEffacerDisons que c'était un prétexte pour tous ceux qui m'ont déjà dit ça et que je n'ai jamais revu.
Pourquoi cette formule?
Pour moi TR est une ville fascinante.
Pour la ville d'où l'on vient, d'où on a grandi, j'ai le même sentiment que toi.
Pourquoi ça ?
P-ê parce qu'au-delà de la brique, du béton et de l'asphalte, il y a tout l'affect relié à nos expériences et notre vécu... Non?
RépondreEffacerNul doute que c'est ça ...
RépondreEffacerLa ville natale de tous et chacun n'a rien à voir dans notre malheur ou notre bonheur.
On peut être heureux et malheureux partout !
Cependant,il est vrai que d'aller se faire voir ailleurs demeure, dans certaine circonstance, la meilleure solution.
Il y a pire encore, essayez Sts-Martyrs-Canadiens....Ça fait mal juste d'y penser.
RépondreEffacerOH ! Mais moi j'ai bien l'intention de venir ...
RépondreEffacerJuste il me faut un peu m'organiser !!
OUi Inuk a raison , c'est l'affect dans les pierres qui nous encombre ...
Bon Dimanche à vous deux au 3R !
Blue
@ Misko,
RépondreEffacerLe film St-Martyr-des-Damnés est un film; TR est malheureusement une réalité.
;)
@ Blue,
Juste pour aller voir Gaétan et sa blonde, cela en vaut la peine.
@ lablondenaturelle,
RépondreEffacerL'exemple le plus connu de l'exil volontaire d'une ville natale, c'est bien celui de Henry Miller. Il exécrait NYC et pourtant combien de gens s'extasient de vivre dans la Big Apple!
En fait j'ai habité près de ce village, et si je ne me trompe pas, le film - que je n'ai pas vu - est inspiré de faits vécus...
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