mardi 23 septembre 2008
Un éléphant sur mon balcon
J'ai encore moins de temps qu'hier pour ajouter du nouveau sur mon blogue. Je n'aurai même pas le temps de réfléchir, encore une fois, et je sens que je vais encore dire quelques conneries juste pour épater la galerie.
Je dis ça comme ça. On me répète depuis que je suis jeune, chez certains esprits propices au gros chagrin, que je ne fais ça que pour épater la galerie. Et c'est quoi, ça? Pas moyen de le savoir!
-Bouchard, hostie! Tu prends toujours toute la place! me disait parfois un type qui ne parlait jamais, muet comme une carpe, ennuyant comme un réfrigérateur qui ronronne.
-Va don' chier! que je lui répondais, évidemment. Si t'es pas capable de prendre ta place, ne va pas accuser les autres de prendre la leur.
On ne demande pas à un éléphant d'être un maringouin. Et pourtant, j'ai rencontré des tas de cons dans ma vie qui auraient voulu que je sois un maringouin. Et qui n'avaient même pas honte de me conseiller de le devenir, maringouin, quand je ne leur ai jamais demandé de devenir des éléphants, eux. Je suis un éléphant, sur mon balcon, et je n'emmerde personne, tout seul dans mon coin, comme je l'ai toujours fait depuis que j'ai mes belles dents d'ivoire.
Les conseils! Je ne les ai jamais pris facilement. Non pas par orgueil, je m'en rends bien compte aujourd'hui, mais juste parce que j'avais toujours l'impression qu'on voulait me transformer en maringouin, en larve ou en ver de terre. On voulait tuer l'éléphant en moi. Et on tirait dessus au bazooka, croyez-moi.
On a même laissé entendre que j'étais fou. Ben oui... Le gars y'est fou, il veut devenir lui-même et il pense que Jésus, Dieu et le Père Noël c'est pareil. Il dessine tout le temps. Il écrit tout le temps. Il lit tout le temps. Il ne veut pas s'agenouiller devant le pape, le curé, le professeur, le député, l'écrivain, le poète, l'ingénieur. Il leur dit tous qu'ils chient à la même place que lui. Et quand on se met à les vanter, l'éléphant joue de la trompette et fais tomber les murs de Jéricho et le plâtre du Vatican.
Tous ceux qui m'ont conseillé de devenir une autre personne étaient généralement fous. Je veux dire névrosés et incapables de gérer leur ressentiment.
C'est triste à dire, mais c'est la vérité.
Qui serais-je d'autre que moi-même? Lui? Ou l'autre là-bas? Ben voyons!
Je suis moi-même. C'est à prendre ou à laisser. Je suis un éléphant sur mon balcon.
Vous ne m'aimez pas comme je suis? Poursuivez votre chemin. Je ne vous écoeure pas moi. Je ne vous dis pas de devenir comme moi. Je ne force personne à me lire, à m'écouter, à prendre mes conseils pour du cash. Z'êtes pas contents? C'est pas de mes oignons. Allez vous défouler sur votre oreiller. Branlez-vous dans les plumes. Imitez le cri du maringouin.
Évidemment, je suis en pleine forme ce matin.
J'écris cela sans hargne, avec le sourire aux lèvres, comme toujours.
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout.
Je savais que je réussirais, une fois de plus, à épater la galerie...
Dans la toune, il faut comprendre «dans mon studio de Neilly» et non pas «dans mon studio de naïve»...
RépondreEffacerLe transcripteur n'a pas fait le lien.
Il y a probablement d'autres erreurs comme ça. Je vous laisse les découvrir.
Chercher sa place dans la vie, équivaut toujours pour ceux qui sont dans cette tabarnak d'illusion là, à chercher sa place au cimetière.
RépondreEffacerLa vraie de vraie vie, ça pas sa place.
Une personne c'est un peu comme un livre pogné entre d'autres livres dans un rayon de bibliotheque... elle devient intéressante seulement si elle sort de sa christ de « place » s'ouvre et se permet d'être lue.
Sinon, kossé ça donne ?
Bonne journée ma gang de livres !
Benoit
P.S. Gaétan, t'es une hostie de belle grosse « brique » intéressante !
P.P.S. Chu pas fif ! :-))))
T'es trop smart Benoît.
RépondreEffacerTu vas mal finir toi aussi...
T'as crissement raison...Il faut vraiment que je pense à agrandir mon balcon!
RépondreEffacerAh. Ça m'a fait du bien, ce billet. Remarque, le trip maringouin, qui ne m'était pas naturel, j'ai fini par y trouver beaucoup de quiétude et de sérénité.
RépondreEffacerCette époque requiert souvent de nous que nous nous fassions bonzaï, sous peine d'amputations en direct et à froid. Tsé.
Butch, tes murailles de Jéricho... Tu sais que Mac était leader d'un boy's band? http://cdbaby.com/cd/jericho
RépondreEffacerY a encore quatre tounes accessibles sur le site...
Ben non Gaétan. Chu pas smart, chu même pas nationaliste !
RépondreEffacerSalut bien !
Benoit :-)
:0)
RépondreEffacerBon, ok Mistral, j'vais écouter ça ce soir à tête reposée... Je suis en train de me demander comment ça se fait que je n'ai jamais croisé McComber à Twois-Wivièwes. Je fais de la musique moi aussi et je chante des tounes assez près de l'univers louisianais. Fuck, peut-être même que j'le connais déjà ce gars-là!
RépondreEffacerSalut É.
RépondreEffacerSe faire tout petit, ça m'est physiquement impossible. Il faudra me rapetisser à coups de pelle ou de bâtons de baseball, j'sais pas trop.
Tous ceux qui ont tenté de me terroriser, jusqu'à maintenant, se sont sentis terrorisés quand ils m'ont vu en personne.
Pourtant, je suis gentil moi!
Ben... presque!
Un soir, j'étais parti du Zenob dix minutes avant qu'il se retrouve forcé de dealer avec trois mecs qui écoeuraient sa blonde, une noire sculpturale et, oh, candy comme réglisse. C'est là qu'il fallait que t'arrives!
RépondreEffacerIl me l'a raconté trois ans plus tard.
Benoît,
RépondreEffacerChut! Dis-lé pas... Chu pas nationaliste non plus!
Chut!!!
T'aurais une place où j'pourrais m'cacher au cas où?
J'm'arrangerai pour me nourrir.
Une poche de moulée par mois.
G.
Je parlais évidemment au figuré.
RépondreEffacerConnais-tu l'excellent Benoît Leblanc ? Je l'ai accompagné à la guitare.
RépondreEffacerSinon, j'ai habité sur Sainte-Cécile. Je jouais de la slide en openF sur mon balcon toute la journée.
Ils étaient au moins douze. Des skins. Jamais passé aussi proche de tuer, sauf les fois où j'ai ouvert des gens. Mais j'étais jeune. Ou au hockey. Ou saoul. Entéka. Vraiment, vraiment. Passé ben proche.
RépondreEffacerCassandre dit après :
— C'est plein de xénophobes au Zénob. Ah, ah, ah ! Qu'est-elle donc devenue ?!