mercredi 2 juillet 2008
Trois-Rivières redevient verte?
La ville grise et laide de mon enfance est devenue à peu près verte et presque belle.
Trois-Rivières revient à sa source. Capitanal en serait fier.
J'ai grandi tout près de l'usine de textile Wabasso, dans un secteur où les arbres avaient presque tous été rasés. C'était dans Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, comme on dit par ici, juste à côté de la P'tite Pologne, un quartier qui doit son appellation au fait qu'il devait y avoir une famille de Polonais dans le secteur, il y a fort longtemps.
Je n'ai jamais vus de Polonais dans le coin, pour dire vrai.
En fait, je n'ai pas encore résolu le mystère de la P'tite Pologne. Je suis dans l'ignorance la plus totale et j'invente n'importe quoi pour m'en sortir. J'attends qu'on éclaire ma lanterne. Je m'avoue vaincu.
Bref, je demeurais pas loin de la P'tite Pologne, où les arbres tombaient un par un pour être remplacés par des clôtures de broche avec du fil de fer barbelé.
Il n'y avait qu'un arbre sur ma rue, le nôtre, un tout petit lilas qu'il a fallu scier parce que ses racines traversaient les fondations de notre modeste demeure. C'était toute ma forêt quand j'étais petit, ce lilas...
Dans la cour arrière, c'était la mine. Nous creusions des trous dans la terre jusqu'à ce que le garage du voisin soit sur le point d'y être engouffré. Le reste du temps, nous nous promenions à vélo dans ce secteur laid et triste en nous crissant des claques sur la gueule. Ça jouait dur dans mon coin, voyez-vous.
Tout a changé vers 1978. On s'est remis à planter des arbres, partout dans la ville, à chaque année.
Trente ans plus tard, Trois-Rivières est redevenue verte là où elle était triste et grise. Évidemment, les secteurs où elle était verte sont devenus tristes et gris: il ne faut pas déborder d'enthousiasme trop vite...
Encore trente ans, et nos amis les arbres seront encore plus majestueux, à tout le moins, dans les quartiers pauvres.
Il fera toujours frais l'été.
Et le monde aura envie de contempler la nature au lieu de se crisser des claques sur la gueule.
C'est moi qui le dis.
Si j'ai tort, je m'en moque.
Mon arbre?
Ma blonde me parle d'une chanson de Christyne Chartrand, Mon arbre. Elle veut que je la rajoute à mon billet sur mon blogue. Que puis-je faire, sinon que lui donner raison.
C'est l'histoire d'une fille qui grandit avec son arbre qui a poussé par hasard dans sa cour. Ma blonde chantait ça en Secondaire II. Voulez-vous l'entendre? Pas ma blonde, qui a un joli brin de voix cela dit, mais Chrystine Chartrand, un joli brin de voix aussi. Bien. La chanson est ici.
La petite Pologne vient de l'ancienne conception que la Pologne de jadis comportait d'anciens goulags. L'inconscient collectif de Trois-Rivières a, à quelque part eu accès à cette comparaison.
RépondreEffacerBen de Drummondville
P.S. C'est vrai que Trois-Rivières est moche, sauf que dans sa « mochitude » elle est unique, et invraisemblament (je l'sais, c'est pas un mot) belle.
Invraisemblablement, écrivais-je...
RépondreEffacerIl manquait le «ble», ou le «blé», ce qui manque cruellement à Trois-Rivières.
Pour ça la petite Pologne...
Benito