samedi 3 novembre 2007
Lisez Richler M. Lisée...
Ce matin, j'ai cru bon de répondre, indirectement, aux textes de Lysiane Gagnon et Jean-François Lisée parus sur Cyberpresse.
Texte de Lysiane Gagnon:
http://www.cyberpresse.ca/article/20071102/CPOPINIONS/711020576/6732/CPOPINIONS
Texte de Jean-François Lisée:
http://www.cyberpresse.ca/article/20071102/CPOPINIONS/711020577/6732/CPOPINIONS
***
Madame Gagnon,
M. Jean-François Lisée me fait penser au Cardinal Ouellet: peut-on vraiment s'étonner qu'ils défendent leur Foi, becs et ongles, alors que leur navire coule?
Pour ce qui est de Mordecai Richler, je suis convaincu qu'il a été victime d'accusations injustes. Il dressait un portrait caricatural du Québec, un pays où se sentirait très bien Borat par les temps qui courent.
Je me rappelle, entre autres, d'éditoriaux et d'articles qui prétendaient, sur la foi d'un texte tiré de Lise Bissonnette, que Richler accusait les femmes québécoises d'être des «truies reproductrices». Évidemment, quand on n'a pas lu le livre, on peut dire n'importe quoi et son contraire: ça va passer comme du beurre dans la poêle. Richler a plutôt écrit que les nationalistes voulaient faire comme les curés d'antan et se servir des femmes québécoises comme si elles étaient des «truies reproductrices»... Ça en dit très long sur les belles «qualités intellectuelles» de nos précieuses ridicules qui jouent aux révolutionnaires de salon en se prenant à mille contre un, comme toujours, pour étouffer toute voix dissidente au Québec.
Dans les faits, Richler a écrit un pamphlet comique, à l'instar de ce qu'écrivaient Arthur Buies et Jean-Charles Harvey à propos des faiblesses, toujours les mêmes, de la société canadienne-française.
Tout ce qui a été écrit contre Richler au Québec est généralement du même ordre. Ce qui fait qu'avec le temps Richler aura toujours plus raison de nous avoir décrit comme une société repliée sur elle-même où ses élites sont essentiellement constituées de crapules hypocrites qui adoptent des réflexes staliniens face à la diffusion d'informations qui pourraient les contrarier dans leur poursuite du pouvoir absolu.
Plus le temps passera et plus les faits seront rétablis. Un jour, Mordecai Richler sera reconnu pour ce qu'il était vraiment: le plus grand romancier québécois du vingtième siècle. Et ça, même les nationalistes n'y pourront rien. Ils auront l'air cons, une fois de plus, lorsqu'on additionnera leurs bêtises de petits caporaux et majorettes de garde paroissiale fleurdelisée.
Salutations,
Gaétan Bouchard
PS: Pour en savoir plus sur l'affaire Richler, je vous recommande de lire «Anglophobie Made in Québec» de William Johnson, un autre auteur sulfureux...
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