La commission Bouchard-Taylor sera à Trois-Rivières cette semaine. La bête médiatique se nourrira de toutes les bêtises et pléonasmes surréalistes énoncés par nos bons Gaulois. Selon le conseiller municipal de Hérouxlville, il faudrait inscrire l'abolition de l'esclavage dans la Constitution, tiens, comme s'il n'y avait rien prévu à cet effet dans le Code criminel!
Ce n'est pas l'abolition de l'esclavage, l'excision ou le port du voile qui les démangent au conseil municipal de Héroulxville, non, c'est juste les «ceusses qui font pas comme tout le monde».
La pensée est si désarticulée qu'on peine à croire l'intérêt que les médias peuvent y porter. C'est comme si tous les feux de l'actualité étaient sur celui qui fait le meilleur «freak show» pour que les spectateurs en bavent d'en savoir plus, par une forme de voyeurisme putride et de racisme trop longtemps refoulé.
La commission Bouchard-Taylor est la commission la plus inutile et la plus nuisible qu'un gouvernement ait pu instituer au Québec au cours de son histoire. Elle génère bien plus de noirceur que de lumière. Les accommodements raisonnables sont des formes d'entorses au règlement que l'on pratique parfois au niveau inférieur de toute administration publique. Ces petites entorses à la règle sont une preuve d'intelligence, de souplesse et d'adaptation de notre système à des situations qui n'enlèvent rien à qui que ce soit. Aucun accommodement déraissonnable potentiellement dangereux pour l'évolution de nos droits et libertés individuelles n'a eu lieu. Il n'y a rien de grave pour le moment dans les quelques accommodements raisonnables qui ont été pris avec tel ou tel groupe de citoyens. La constitution canadienne reconnaît autant la liberté d'expression que la liberté religieuse. S'attaquer à l'une, c'est aussi s'attaquer à l'autre.
Par ailleurs, le monde change. Les dogmes passent et s'en vont.
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